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Accueil du site > Actualités > Economie > Crise de l’assurance maladie aux Etats-Unis

Crise de l’assurance maladie aux Etats-Unis

Dans cette série d’articles, nous allons présenter les problèmes auxquels sont confrontés les Américains, le débat qui s’ensuit (où l’exemple français est régulièrement cité, voir cet article d’Atlantic Monthly) et les solutions envisagées. Nous espérons ainsi contribuer à éclairer le débat français.

Les thèmes principaux de l’élection présidentielle de 2008 aux Etats-Unis sont, d’après le New York Times  : la guerre en Irak, l’avortement, l’immigration et l’assurance maladie. L’accord est général sur la gravité de la situation et la nécessité d’une profonde réforme. D’après la présentation du New York Times :

Les candidats (aux élections primaires) des deux partis promettent une refonte du système pour couvrir presque tous, sinon tous, les Américains. En 2005, 44,8 millions de personnes (15,3 % de la population) étaient dépourvues d’assurance maladie. Les candidats démocrates favoris rivalisent par leurs plans de réduction des coûts et d’extension aussi universlle que possible de la couverture. La plupart des candidats républicains promettent d’étendre l’assurance maladie sans augmenter le rôle de l’Etat fédéral et de réduire les coûts par des incitations fiscales.
Adapté du NYT (3/8/2007)

L’assurance maladie américaine est généralement fournie par l’employeur au titre d’un avantage en nature, à la fois pour des raisons fiscales et parce que c’est un des seuls moyens de négocier des primes raisonnables y compris pour les personnes à risques.

Si les Américains sont globalement satisfaits de la qualité des soins, peut-être la meilleure du monde malgré des ratés parfois dramatiques (voir par exemple cet article sur la qualité inégale du soin des cancéreux), le coût des soins, traditionnellement très élevé, est devenu exhorbitant et l’accès à une police d’assurance raisonnable, aléatoire.

Parlons aujourd’hui du coût global du système américain.

D’après un article récent de Business Week, la dépense par habitant (6 100 $/an/habitant) est aux Etats-Unis près du double du chiffre français consommant une part supérieure (16,5 % du PIB contre 10,7 % en France), alors que l’espérance de vie y est inférieure. Voici un tableau de comparaison internationale (NB : ici on ne distingue pas si l’argent passe par le gouvernement, une assurance maladie publique ou privée, ou est payée directement par le patient) :

(d’après U. Reinhardt, P. Hussey, G. Anderson, Health Affairs).

Pire, ce coût est en augmentation très rapide - le tarif des assurances a augmenté de 73 % depuis 2000 . Ce même magazine a fait l’année dernière sa une sur le développement incontrôlable du secteur de la santé - responsable de pratiquement toutes les créations d’emplois nettes depuis 2000  !

(Graphique de M. Mandel, Business Week, 25/09/2006 : créations nettes : 1,7 millions dans la santé, 940 000 dans la construction, 900 000 dans l’administration hors santé ; destructions nettes : 1,2 millions dans le reste du secteur privé).

Dans le prochain article nous verrons comment les entreprises réagissent à cette ponction sans cesse croissante.


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17 réactions à cet article    


  • Forest Ent Forest Ent 3 août 2007 13:01

    Cette série commence très bien. J’espère que vous décrirez la politique passée de l’administration Bush, et comment elle a tenté de casser le service public, qui était le moins cher, pour augmenter le profit des labos.


    • Mjolnir Mjolnir 3 août 2007 13:36

      Un peu court... j’aurais préféré que tous les articles sur ce sujets soient compilés en 1 seul.

      Et ca évitera de devoir casser du troll comme NPM dans plusieurs fils smiley


      • SALOMON2345 3 août 2007 15:50

        Il serait interessant d’entendre les commentaires de Jacques Marseille ou de Godet sur ces chiffres ; durant des mois ils ont sur C DANS L’AIR (la 5) infligé aux français un tableau désastreux de la France trop chère, avec trop de parasites : ils diraient surement que ces chiffres sont faux, que c’est de l’intox crypto-marxiste ! C’est pas possible que le phare de l’occident soit comme çà ! Le contraire de tout ce qui a été annoncé....AGORAVOX devrait les interroger....


        • Cris Wilkinson Cris Wilkinson 3 août 2007 16:24

          J’aime bien J. Marseille, il est peut-être outrancier, mais il a tendance à appuyer là où sa fait mal.

          Sinon ce n’est pas parce que c’est le bordel à côté, que ce ne l’est pas ici.

          En poussant cette absurdité, on pourrait faire le même parallèle en disant que l’Italie de Mussolini n’était pas si mal que cela, car il y avait l’Allemagne d’Hitler.


        • jako 3 août 2007 19:00

          ils sont tous à ST trop ou aux states attendant leur idoleee


        • Fred 3 août 2007 21:22

          @leon,

          donc si on modifie le systeme francais,on tombe forcemment dans le systeme americain, assez bipolaire comme facon de penser.


        • SALOMON2345 5 août 2007 11:40

          Comparaison n’est pas raison et justement, Marseille et consors, n’ont cessé de comparer « la Gaule » à tous ses voisins, démonstration tendant à dire que le pire était ici et l’idéal ailleurs ! Lorsque une science infirme et détruit ainsi ce que je qualifie d’idéologie (tellement l’excès est patent), il serait bon et honnête - en scientifique que l’on prétend être et au nom de quoi l’on affirme - de répondre à des évidences contraires, confortées par des chiffres dont la nature, scientifique elle aussi, rend la réalité « vraie » incontestable, dérangeante. Par ailleurs, les mêmes Cassandres n’ont cessé également, d"émettre d’autres comparaisons qui auraient eu pour effet de contraindre - le sel étant moins cher ici, la moutarde moins taxée là bas et les pneus presque gratuits ici, etc... - les Européens à débuter leur marché le lundi pour terminer leurs courses le samedi, après un long et coûteux périple. Pratique tout çà ! Je me permet également d’émettre une opinion laquelle souligne le zèle toujours déployé par les « anciens », les « reconvertis » qui, pour masquer leur apostasie politique d’hier (Marseille, ancien marxiste hier, « défroqué » aujourd’hui ) tombent dans les délires ultras de ceux qu’ils combattaient hier, avec pour conséquence d’en faire toujours trop, comme les mêmes qui, lorsqu’ils trouvent la soupe trop salée, y mettent du sucre pour en masquer et contrer l’erreur...comme planquer les « choses » sous le tapis pour être bien accueilli dans sa nouvelle famille, c’est humain mais pas très classe, certains silences ou réserves sont plus élégants !


        • Fred 5 août 2007 23:07

          @Leon

          On peut aussi aller vers un systeme ou les familles contribuent un peu plus en fonction de leur taille tout en gardant le systeme tel qu’il est. Je comprends votre position mais avouez qu’il peut etre possible de ne pas trouver normal qu’un celibataire cotise autant qu’une personne qui a 3 ou 4 ayant-droits avec lui. Alors je ne dis pas que cette personne devrait payer 3 ou 4 fois sa cotisation mais la majorer de 10% par ayant-droit par exemple ne serait pas une mauvaise chose.


        • claude claude 6 août 2007 00:03

          chers furtif et léon,

          je n’aurais pas mieux dit !!! bravo !

          bonne nuit !


        • Fred 6 août 2007 08:52

          "Et qui cotisera pour payer les dépenses de santé du célibataire quand il sera vieux ? ? Les enfants du salarié père de famille....

          La solidarité ne s’exerce pas seulement horizontalement mais aussi dans la durée. C’est en ce sens que le modèle social français est un modèle social en dépit des aboiements des roquets libéraux impatients de tondre le troupeau.

          Sans s’inquiéter de la survie et de la reproduction du troupeau. En ce sens le libéralisme est associal et immoral.

          Le Furtif"

          Meme chose que pour les retraites, entre la part salariale et la part patronale que je paie tous les mois pour la securite sociale et l’utilisation que j’en ai c’est le jour et la nuit. Donc tout cet argent que je cotise pourrait etre capitalise pour une utilisation plus tard et j’aurais largement assez croyez moi. De plus un retraite cotise, certes ses depenses sont superieures mais il cotise a la secu et a une mutuelle. Mais bon je ne suis pas pour une privatisation du systeme, je pense juste que ceux avec des enfants devraient contribuer plus que ceux sans.

          C’est un modele social ou on fait payer PLUS a ceux qui n’ont pas d’enfant. En quoi est-ce normal, pourquoi est-ce que je devrais etre PLUS responsable financierement que les parents qui ont fait le CHOIX d’avoir leurs enfants ?


        • Fred 6 août 2007 08:54

          « Elever des enfants est un énorme sacrifice pour ceux qui le font, surtout s’ils sont un peu nombreux et je trouve légitime que la collectivité aide les parents. »

          Ca reste leur choix pas celui du celibataire ou des couples maries sans enfant. Je trouve normal aussi que la collectivite aide les parents mais je ne trouve pas normal que les gens sans enfant contribuent PLUS. Essayez de m’expliquer, ou est la logique, pourquoi est-ce que je devrais contribuer plus que les parents eux-memes ?


        • SALOMON2345 6 août 2007 11:45

          Péréquation, ce vocable provient du principe de solidarité. Il s’applique dans la République Française, laquelle prévoit la contribution de chacun au bien commun, en fonction de ses moyens. On peut donc légitimement admettre qu’un foyer, « fertile » pour la démographie d’un pays - ce qui diminue, par ses charges induites, ses autres moyens pour abonder financièrement à la caisse commune - soit, contrairement au célibataire, allégé en partie de cette obligation, payant par ailleurs et « en nature », sa dette contributive au pays. Lorsque le raisonnement individualiste l’emporte et que la « péréquation » de la charge disparait, on arrive, comme pour la poste qui desertifie le territoire pour cause mercantile de rentabilité, au « chacun pour sa gueule » !!! avec les conséquences sociales et politiques que l’on peut imaginer...hélas, çà vient...tout doucement, voilà maintenant plusieurs années, mois et semaines, que ces pensées polluent insidieusement l’opinion publique par des discours n’hésitant pas, sans vergogne, à affirmer dans un autre domaine qu’un fils d’avionneur ne devrait pas être privé - pour l’intérêt commun - d’une seule partie de son héritage, parceque celui-ci est née « de la sueur de son père ! » Vers où veut-on inventer et conduire un tel « bon sens populaire » ?


        • Fred 6 août 2007 15:04

          "C’est ça Fred

          Pas un rond de votre part pour les les écoles, les garderies , la médecine préventive, les centres de plein air et la protection de la femme enceinte et ....tir à vue dans la rue sur les pères Noël et les cigognes...

          Mais une toute petite question, vous avez peut-être une soeur ou une mère..... ? ? ?Hein ?

          Quand ces dernières tombent ou tombèrent enceintes d’où venaient les aides pour la femme et l’enfant ?

          C’est incroyable , je savais que cela arriverait mais là c’est un peu fort....C’est moi le militant pour la fraternité universelle et la suppression des frontières qui doit expliquer ce que c’est qu’un corps social et une nation.

          Le père de famille (ou la mère) en élevant des enfants assure la pérennité des versements sur la durée....Le célibataire lui anti solidaire comme vous refuse de cotiser au même niveau que les parents pendant sa période productive : selon la formule ___ je ne veux pas payer pour les enfants des autres __ Mais ce célibataire oublie qu’il a été enfant lui même non producteur non cotisant et qu’il sera un retraité non cotisant...Il en faudra bien des enfants pour assurer votre confort....

          Je vais porter votre raisonnement au ridicule ___ rassurez vous je n’ai pas à pousser bien fort.

          Je vous imagine garçon de la trentaine (c’est pour l’image) bien alors ; vous refusez avec votre système de payer pour le traitement de la femme votre mère ménoposée...Vou ne serez jamais concerné ...alors.... !"

          Vous le faites expres, c’est pas possible. Ou est-ce que j’ai dis que je ne voulais pas payer ? J’ai dis que je ne veux pas payer PLUS que les parents. A salaire equivalent, un adulte sans enfant paie plus de cotisations et d’impots qu’un parent avec des enfants alors qu’il a moins recours aux services publics.

          Donc pour vous la solidarite est : ceux qui utilisent le moins le service public doivent payer PLUS.

          Ce qui est interessant avec les gens comme vous est leur rapide facon de partir dans les extremes. Quand je dis que je veux payer COMME ceux qui ont des enfants (je l’ai au moins repete 10 fois) vous entendez que je ne veux pas payer du tout.


        • Fred 6 août 2007 15:10

          « Péréquation, ce vocable provient du principe de solidarité. Il s’applique dans la République Française, laquelle prévoit la contribution de chacun au bien commun, en fonction de ses moyens. On peut donc légitimement admettre qu’un foyer, »fertile« pour la démographie d’un pays - ce qui diminue, par ses charges induites, ses autres moyens pour abonder financièrement à la caisse commune - soit, contrairement au célibataire, allégé en partie de cette obligation, payant par ailleurs et »en nature« , sa dette contributive au pays. Lorsque le raisonnement individualiste l’emporte et que la »péréquation« de la charge disparait, on arrive, comme pour la poste qui desertifie le territoire pour cause mercantile de rentabilité, au »chacun pour sa gueule«  !!! avec les conséquences sociales et politiques que l’on peut imaginer...hélas, çà vient...tout doucement, voilà maintenant plusieurs années, mois et semaines, que ces pensées polluent insidieusement l’opinion publique par des discours n’hésitant pas, sans vergogne, à affirmer dans un autre domaine qu’un fils d’avionneur ne devrait pas être privé - pour l’intérêt commun - d’une seule partie de son héritage, parceque celui-ci est née »de la sueur de son père !« Vers où veut-on inventer et conduire un tel »bon sens populaire«  ? »

          On peut aussi regarder le probleme d’un autre cote. Nous savons que nous vivons dans un monde a ressources limitees, on peut donc se poser la question de l’utilite de continuer a l’infini la croissance de population. La France gagne 0.5% de sa population tous les ans a travers l’immigration et la natalite. Si on oublie le fait qu’elle ne cree pas suffisamment d’emploi, on sait que si le monde etait uniquement peuple de francais il faudrait 2.5 planetes pour subvenir aux besoins de tout le monde et ca va aller en s’empirant a la fois du cote de l’accroissement de population mais aussi de consommation.

          On est donc en droit de se demander si l’accroissement de population est une bonne chose pour le long terme.


        • cniko 3 août 2007 18:05

          A noter par ailleurs (lu dans courier international il y a quelques mois) que plusieurs patrons US estiment que le système leur coûte une fortune car les arrêts maladie sont généralement très long (à force de pas soigner, quand faut y aller on n’y va pas pour rien...), que lorsqu’ils payent l’assurance de leur salariés elle est hors de prix. Au final nombre d’entre eux lorgnent depuis déjà un moment sur le système français.

          Et si avoir un pays avec des gens en bonne santé pouvait constituer un facteur de choix d’investissements ?

          Sinon, bravo pour l’article, clair et bien documenté.


          • patroc 3 août 2007 20:29

            A voir aussi « Sicko », d’un Michael Moore au meilleur de sa forme... Pub pour un très bon film-docu...


            • claude claude 3 août 2007 22:11

              bonsoir

              une grande partie des systèmes de santé occidentaux sont en crise (canada, grande bretagne, belgique, allemagne...) car les schémas directeurs qui leur sont appliqués découlent des contraintes de l’économie de marche, et on veut absolument appliquer des critères de rentabilité.

              or, s’il y a un domaine où on ne pas prévoir les évènements, c’est la santé : on ne sait jamais quand une épidémie va se déclarer, une pollution intervenir ou une canicule intervenir...)

              de plus, il y a le critère du vieillissement de la population, avec l’augmentation de pathologies dûes à l’âge : rhumatismes, hypertension, diabète, alzheimer, impotence...

              enfin, les technologies qui deviennent de plus en plus pointues : imagerie médicale, explorations biologiques, molécules plus performantes, matériel technique plus sophistiqué...

              tout cela a un coût...

              il faut donc inventer de nouvelles solutions pour que tout le monde puisse accéder à l’ensemble des soins. mais pour cela, il faut bousculer les habitudes, responsabiliser les citoyens sans les stigmatiser, et ne pas craindre de toucher aux puissants lobbies financiers et industriels.

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