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Crise financière : chèque en blanc et chèque en bois, 2 icebergs à l’horizon

Les pays de l’Union européenne ont décidé hier de se porter garants pour leurs banques en difficulté. C’est un chèque en blanc... mais c’est un chèque en bois.

Les pays de l’Union qui ont adopté l’euro, plus la Grande-Bretagne, ont décidé hier de se porter garants pour les banques européennes en difficulté. Leur but est d’empêcher de grandes banques de faire faillite façon Lehmann Brothers. Leur but est aussi que toutes les banques, grâce à cette garantie des Etats, osent recommencer à se prêter de l’argent les unes aux autres sur le marché interbancaire, en panne depuis plusieurs semaines.

Chaque gouvernement définira lui-même comment il s’y prendra pour mettre en place sa garantie envers ses propres banques, en n’ayant pas le droit de claquer plus de 3 % de son PNB (produit national brut) dans ces opérations. En France, comme en Grande-Bretagne, cela se fera en prenant des participations dans les banques en difficulté : en clair, en nationalisant partiellement. C’est une bonne nouvelle, vu qu’ainsi les « Etats sauveteurs » pourront récupérer un retour sur investissement le jour où ils revendront leurs parts après sauvetage.

Il reste cependant deux icebergs à l’horizon.

Le premier iceberg, c’est le chèque en blanc. En se portant garants pour les banques en déroute, les Etats européens ne les poussent pas à faire preuve de plus de sérieux et de responsabilité dans leurs opérations financières. Certes, le sommet européen d’hier prévoit une refonte des normes comptables en Europe et a appelé à un sommet mondial pour réécrire la réglementation des finances internationales. Si c’est un vœu pieu, comme lors de précédents krachs, on aura encore plus déresponsabilisé les banques. Si c’est un engagement sérieux, il faudra casser la logique d’autorégulation des banques instituée par la Convention de Bâle II et briser les « passagers clandestins » dangereux que sont les paradis fiscaux, abritant les fonds d’investissement les plus opaques au monde.

Le second iceberg, c’est le chèque en bois. Les Etats européens se portent garants pour les banques en déroute, mais la plupart d’entre eux, notamment la France, sont dans une situation financière encore pire que celle des banques à sauver. Premier problème, cela va obliger ces Etats à creuser leur dette publique, donc à émettre davantage d’obligations d’Etat sur les marchés, donc à payer encore plus d’intérêts pour leur dette : s’ils atteignent le point de non-retour qui asphyxie leur équilibre financier, c’est la banqueroute à l’argentine. Second problème, si les banques sont trop nombreuses à s’effondrer, les Etats européens n’auront plus les moyens d’éponger : et dans ce cas, comme lorsqu’on perd tout à la roulette à cause de la mise de trop, « rien ne va plus. »

Thomas Guénolé


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32 réactions à cet article    


  • appoline appoline 13 octobre 2008 12:43

    Il est pourtant grand temps que les banques prennent leurs responsabilités en main. Après avoir bien fait joujou avec l’argent de leurs clients, ils viennent pleurer dans le giron de l’état. Il y a pourtant du ménage à faire au sein de ces nids de vipères. Déjà, qu’elles se calment au niveau du sponsoring, c’est le pognon du client qui part en fumée ; au niveau du budget publicité : idem ; au niveau de leurs comités d’entreprise : idem ; au niveau de la construction de leurs sièges sociaux : c’est encore l’argent placé par leurs clients qui permet de telles dépenses. Alors les banques, arrêtez de nous prendre pour des vaches à lait et faites votre travail : gérer, ce que vous n’auriez jamais du arrêter de faire.


    • Trashon Trashon 13 octobre 2008 12:51

      Heuu les états de l’UE ils vont les emprunter à qui les centaines de milliards qu’ils vont injecter dans les banques ?



      • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 13 octobre 2008 13:40

        Ils vont mettre en vente sur les marchés financiers ce qu’on appelle des obligations d’Etat (ou bons du Trésor). Pour résumer, ce sont des morceaux de la dette de l’Etat qui les émet, et à chaque obligation est assorti un taux d’intérêt.

        Ces obligations sont achetées notamment par des compagnies d’assurances, parce que c’est un placement très sûr et qu’elles sont légalement tenues d’avoir dans leur portefeuille un pourcentage élevé de bons du Trésor de l’Etat où elles sont domiciliées. Elles sont également achetées par des fonds souverains, c’est-à-dire des fonds qui placent de l’argent public d’un Etat : c’est par exemple comme ça que la Norvège finance une partie de ses retraites et que la Chine place une partie de ses excédents budgétaires.

        Amicalement,

        Thomas Guénolé


      • Triodus Triodus 13 octobre 2008 14:45

        Donc si je comprends bien, quand les bouts de papier des banques ne valent plus rien, l’etat émets des bouts de papiers tout neufs avec son nom dessus en titre de garantie, et du coup les banques peuvent refaire d’autres bouts de papiers avec ça ?

        Si c’est bien ça, les arbres ont du souci à se faire..


      • dup 13 octobre 2008 18:03

        la BCE va l’imprimer . exactement comme du PQ . seulement l’argent gagné à la sueur de votre front vaudra également pas plus que le PQ . C’est de l’inflation . vous payez la note sans vous en apercevoir .Mieux ! vous allez culpabiliser de pas assez travailler . Si vous saviez comme on vous baise

        http://www.dailymotion.com/relevance/search/lelibrepenseur%2Bdanger/video/x65guk_danger-imminent-dassault-en-vrai_news


      • Tzecoatl Tzecoatl 13 octobre 2008 20:53

        @Thomas Guénolé :

        "ls vont mettre en vente sur les marchés financiers ce qu’on appelle des obligations d’Etat (ou bons du Trésor). Pour résumer, ce sont des morceaux de la dette de l’Etat qui les émet, et à chaque obligation est assorti un taux d’intérêt."

        Source ? C’est une infraction au traité de Maastricht qui deviendrait donc nul et non avenu ?


      • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 14 octobre 2008 11:25

        Non, il ne s’agit pas de bouts de papier sans valeur, et il ne s’agit pas non plus de planches à billets. L’idée généralement admise que les banques centrales ou les Etats font de la création monétaire ne correspond pas à la réalité.

        Comme dit plus haut dans cet échange, les Etats se portent garants pour les banques en déroute avec de l’argent public. Cet argent public est issu de leur budget. Si ces Etats sont endettés, ils doivent donc emprunter encore davantage, en mettant en vente sur le marché des obligations d’Etat (ou bons du Trésor).

        Or ces obligations d’Etat sont bel et bien achetées (par des fonds souverains, des compagnies d’assurances, des fonds d’investissement, etc.). Il n’y a donc pas de "planche à billets" et il n’y a pas de création monétaire : il y a simplement des banques renflouées par de l’argent public, et si l’Etat sauveteur est endetté, il y a derrière lui les capitaux des acheteurs de ses obligations d’Etat.

        Amicalement,

        Thomas Guénolé


      • dom y loulou dom 14 octobre 2008 12:54

        Vous voulez dire que des dettes privés de banques et de spéculateurs privés en faillite sont rachetées par les états... donc mises sur le dos des citoyens de ces états.

        Et en DOLLARS svp !!! En ce fameux dollar qui est déjà banqueroute et qui à chaque billet imprimé vaut pour dette supplémentaire pour celui qui l’achète !!!

        http://fr.youtube.com/watch?v=gAcxGD6-c-E

        Et ces grands responsables nous diront... "ah mais vous nous avez élus, les dettes des états c’est aux citoyens de les payer ! "

        Etrange qu’aucun d’eux ne demande l’arrêt des dépenses de guerre ni ne fait le lien n’est-ce pas, dette s’élevant de quelque 2 billions de dollars supplémentaires chaque semaine mis sur l’ardoise des contribuables... (ignoble terme). 

        Ces chers gouvernements annonceront un de ces quatre que l’heure dela facture a sonné et que désormais tous les biens sont réquisitionnés pour remboursement de dettes nationales et puisque vous les avez élus pour prendre vos décisions c’est donc vous les responsables et les véritables endettés !!!

        C’est ce qu’implique la déresponsabilisation de la démocratie représentative.

        Des années qu’on vous l’explique. mais non, les grands chefs c’est tellement mieux hein ?

        Et les boursicoteurs sont rassurés et euphoriques ?

        ...

        C’est un hold-up planétaire auxquel on assiste avec la complicité des gouvernants. Ni plus ni moins.
         
        L’occident est vendu aux Rockefeller et Co. et c’est abstrait de le dire ainsi. Songez que nos gouvernants hypothèquent l’avenir des enfants même pas nés, à qui sera demandé de travailler gratis pour rembourser la dette nationale contractée par leurs pères et mères !

        Saviez-vous que la réserve fédérale americaine est une entreprise privée ? Que ceux qui impriment des dollars le font uniquement pour que celui qui les achète s’endette auprès d’eux ? Et ce sont maintenant les états qui remboursent des dettes privées avec de l’argent qu’elles n’ont pas ? Et vous pensez que la planche à billets ne tourne pas ???

        et pourquoi, au nom du ciel, achètent-ils des dollars si ce n’est pour soigner leurs petits copains Rockefeller et leur nouvel ordre mondial esclavagiste ?

        Pourquoi pas une autre monnaie ??? n’importe laquelle vaudrait mieux que ce torchon déjà banqueroute !!!
         
        Expliquez donc cela rationellement et vous vous retrouvez face à des reptiles en ordre de marche.

        L’absence de réflexion et la fuite en avant à court terme semble être la règle... mais c’est un leurre, la vérité est que nos gouvernements hypothèquent non-seulement notre avenir mais celui des enfants pas encore nés.

        Et ils courent tels des vélociraptor tandis que l’average european se demande qui va gagner la coupe de l’euro foot. Un monde sublime. A pardon... sub-prime... sub-primé ?

        Entre la société humaine et la machine de guerre sur laquelle la soiété occidentale est posée... c’est la machine de guerre qu’il faudrait supprimer et non la société... vous ne croyez pas ?

        parce que hypothéquer tout l’avenir pour sauver cette machine de guerre et les familles se nourrissant du malheur des êtres... est franchement... à vomir. 





        • Alain Michel Robert Alain Michel Robert 13 octobre 2008 15:43

          En 2017, le "Papy-boom" arrive sur le marché ! Il y a plein de gens qui vont vouloir toucher leur retraite...
          Le pognon qui va servir à renflouer les banques aujourd’hui, va t-il être pompé dans ces réserves-là ?


          • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 13 octobre 2008 16:08

            C’est techniquement impossible. En France, l’Etat n’a pas le pouvoir de se servir dans les caisses de retraites.

            Il peut en revanche, sous la contrainte d’une dette de plus en plus forte, décider de réduire le montant des retraites ou d’allonger les durées de cotisation (ce qui du point de vue de l’économie budgétaire revient à peu près au même). D’un autre côté, c’est ce qu’il fait sans interruption depuis la réforme Fillon de 2003, indépendamment de tout Krach boursier.

            Bref, l’Etat réduit ses dépenses de retraites de toute façon, avec ou sans Krach.

            Amicalement,

            Thomas Guénolé


          • liquoreux 13 octobre 2008 22:13

            Je ne suis pas d’accord.
            Les placements financiers et immobiliers que la caisse des dépôts et consignations réalisés grâce aux cotisations retraites des fonctionnaires territoriaux ont déjà fait l’objet de ponction de l’Etat.
            dire que c’est impossible est faux. L’Etat trouve toujours une astuce pour se servir.


          • xa 14 octobre 2008 11:34

            "Les placements financiers et immobiliers que la caisse des dépôts et consignations réalisés grâce aux cotisations retraites des fonctionnaires territoriaux ont déjà fait l’objet de ponction de l’Etat.
            dire que c’est impossible est faux. L’Etat trouve toujours une astuce pour se servir."

            Les fonctionnaires territoriaux ont une retraite par capitalisation eux ?

            Parce que s’ils sont sur une retraite par répartition, leurs cotisations ont payés les retraites des anciens fonctionnaires. Donc elles ne sont pas "utilisées" par la CDC pour investir.

            Par contre, les plans d’épargne retraite, qui sont des placements et qui complètent la retraite, mais n’en sont pas la base (et ne sont pas remplis via des cotisations retraites), peuvent être concernés.
            Par contre, les plans complémentaires pour la retraite, qui sont des placements, doivent pouvoir ns capitalistiques (des fonds


          • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 14 octobre 2008 11:54

            La question à laquelle je répondais portait sur "les retraites" en général.

            Le fonds de pensions réservé à compléter les retraites des fonctionnaires français, qui s’appelle Préfon et est effectivement géré par la Caisse des dépôts et consignations, relève du cas particulier.

            D’ailleurs il est amusant de voir que les fameux fonds de pensions, que refusent un certain nombre de syndicats, existent en fait déjà mais uniquement pour nos fonctionnaires. Ceci dit ce n’est pas vraiment dans le sujet de cette discussion

            Amicalement,

            Thomas Guénolé


          • Francis, agnotologue JL 13 octobre 2008 16:19

            On parle de "retour de l’Etat", et vous même écrivez : ""Les Etats européens se portent garants pour les banques en déroute, mais la plupart d’entre eux, notamment la France, sont dans une situation financière encore pire que celle des banques à sauver.""

            Je crois qu’il faut revenir aux fondamentaux et appeler un chat un chat :

            "Il n’y a pas de retour de l’Etat parce qu’il n’a jamais reculé. Son poids n’a pas cessé d’augmenter aux Etats-Unis. Simplement, il a changé de nature. Ce n’est plus un Etat-providence qui redistribue, c’est un Etat privatisé, au service des marchés, des profits. Il n’a cessé de donner plus de liberté à la finance, aux entreprises. Quand celle-ci débouche sur la crise, il doit intervenir en urgence". (

            J. Généreux)


            • Francis, agnotologue JL 13 octobre 2008 16:26

              Par ailleurs on dit : les banques refusent de se prêter entre elles. J’aimerais qu’on m’explique en quoi cela pose problème, et à qui. De deux choses l’une : ou bien ce sont toujours les mêmes qui emprunetent aux autres, et il est normal qu’elles disparaissent, duralex sed lex ; ou bien un jour elles prêtent, le lendemain elles empruntent.

              Dans ce deuxième cas, cela signifie-t-il qu’elles fonctionnent aussi à flux tendus ? Mais cela est un problème banco bancaire, non ? Si une entreprise n’a pas assez de marchandise pour satisfaire sa demande d’aujourd’hui, est-ce que l’Etat intervient ? Non, bien sûr !


            • finael finael 13 octobre 2008 17:39

              Parce que vous êtes sûr que la crise financière est terminée ???


              • fred 14 octobre 2008 11:04

                Le terme "11 septembre de la finance" a été utilisé par le nabot bleu (bleu comme le logo de l’UMP smiley).

                Or c’est quoi le 11 septembre sinon un choc qui a permis d’imposer des lois antidémocratiques au niveau mondial qui n’eussent jamais été acceptées sinon ?

                Je suppose que vous conaissez ma théorie sur la crise... Soit un coup de semonce savamment orchestré qui augmente -par le biais d’un jeu d’écritures comptables complexe- le pouvoir de l’Etat et nous fait les poches pendant qu’on applaudit les "magiciens".

                Si j’ai raison, la "crise" est finie, il n’y a plus rien à piquer et de toutes façons ils en ont plus que ce qu’il n’en faut. On est reparti dans le n’importe quoi et ça n’a aucune importance. C’est humain.

                Keskils nous ont fait chier... Enfin, mieux vaut ça qu’un flingue sur la tempe...




              • W.Best fonzibrain 13 octobre 2008 17:59

                non mais c’est pas possible,
                il ne faut pas accepter ce plan
                nos dirigeants vont nous ruiner

                engager toute les richesses de la nation et ses habitants,c’est absolument dément
                et tout cela pour sauver un système qui a appauvri la majeure partie de la population

                c’est une honte


                • Forest Ent Forest Ent 13 octobre 2008 22:05

                  Ca me semble exact. Il serait plus logique de nationaliser les banques que de leur prêter des sous.

                  Mais juste pour être désagréable, je ne peux pas ne pas vous rappeller ceci, en août 2007 :

                  http://www.agoravox.fr/commentaire_static.php3?id_article=27993&id_forum=1480315

                  Le risque d’un "krach" relève du fantasme.

                  Vous évoquez l’idée que c’est par la création monétaire qu’ont été financées la croissance et la consommation américaines de ces dernières années. Mais concrètement, il n’y pas eu de création monétaire.


                  Juste pour taquiner. Mais j’espère pour vous que vous n’aviez pas placé vos sous à moyen terme avec cette idée en tête.


                  • MrGreen 14 octobre 2008 10:58

                    Ah... Quand je vois le cv du rédacteur, et la demi-montagne d’inepties dans l’article cité en lien (je n’en ai lu que la moitié), je me pose des questions...


                  • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 14 octobre 2008 12:01

                    Pour Forest :

                    Il me semble que l’idée que les Etats font de la création monétaire ne correspond pas à la réalité. Comme dit plus haut dans cet échange, les Etats se portent garants pour les banques en déroute avec de l’argent public, et cet argent public est issu de leur budget.

                    Si ces Etats sont endettés, ils doivent donc emprunter encore davantage, en mettant en vente sur le marché des obligations d’Etat (ou bons du Trésor). Or ces obligations d’Etat sont bel et bien achetées (par des fonds souverains, des compagnies d’assurances, des fonds d’investissement, etc.).

                    Il n’y a donc pas de "planche à billets" et il n’y a pas de création monétaire : il y a simplement des banques renflouées par de l’argent public, et si l’Etat sauveteur est endetté, il y a derrière lui les capitaux des acheteurs de ses obligations d’Etat.

                    Pour MrGreen :

                    Votre dénigrement de mon travail n’étant pas argumenté, je ne peux malheureusement pas vous répondre.

                    Amicalement,

                    Thomas Guénolé


                  • Forest Ent Forest Ent 14 octobre 2008 16:20

                    Si le public reprend les dettes du privé, cela revient à convertir en monnaie royale (OT) la monnaie bancaire (crédit). Le crédit est une création monétaire. Cette crise est bien une crise monétaire : trop de dette = trop de monnaie. Il était possible de savoir qu’il y avait trop de crédit et de monnaie : c’était parfaitement public. Seule la date du pschit était inconnue. Consciemment ou pas, vous avez désinformé, comme presque toute la profession.

                    Personnellement, mon indicateur de krach prochain, c’est la durée des crédits immobiliers : quand les banques commencent à proposer du 30 ans en standard, voire du 50 comme au Japon et US, c’est qu’elles ont bientôt fini de traire la vache. En tout cas, il me semble que cet indicateur a toujours fonctionné jusqu’ici.


                  • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 14 octobre 2008 17:41

                    Comme souligné précédemment, les Etats ne font pas de création monétaire quand ils injectent de l’argent public dans des banques en déroute. En effet, soit ils ont l’argent qu’ils dépensent, soit ils ne l’ont pas ; s’ils ne l’ont pas, ils émettent des obligations d’Etat sur le marché, et ces obligations d’Etat sont achetées par des investisseurs.

                    En revanche, je vous rejoins pour estimer que les banques, elles, procèdent tous les jours à des créations monétaires, dans la mesure où le volume monétaire de ce qu’elles prêtent est généralement supérieur au volume monétaire des capitaux qu’elles détiennent de façon effective. Cependant c’est une pratique structurelle du système bancaire, qui n’est pas particulière aux veilles de crise financière.

                    Sinon, je ne suis pas d’accord avec vous lorsque vous écrivez qu’il
                    était possible de savoir qu’il y avait trop de crédit et de monnaie, que c’était parfaitement public et que seule la date du pschit était inconnue. Il me semble en toute sincérité que les informations publiquement disponibles en été 2007 ne permettaient pas d’établir ce pronostic. Je vous renvoie à notre échange sur AgoraVox à cette époque : je ne garde pas le souvenir qu’une démonstration convaincante allant dans ce sens ait été faite à l’époque.

                    Amicalement,

                    Thomas Guénolé



                  • Mauvaisens 14 octobre 2008 00:42

                    Bonsoir,
                    A situation exceptionnelle, derogation exceptionnelle. Fini les 3% du PIB.
                    Il manque de l’argent aux banques pour payer leurs dettes.Leurs investissements dans leurs produits financiers génèrent des dettes en ce moments. Elles ne trouvent donc personnes pour les aider à payer leurs dettes puisqu’elles sont toutes dans le même bain.
                    C’est très simpliste ce que je dit, mais absoluement verifiable pour qui veut creuser la crise financière.
                    Et non la crise n’est pas finie, voir le blog krach immo. Des cds arrivent et des subprimes de 2006 .


                    • Céphale Céphale 14 octobre 2008 08:53

                      L’image du chèque en bois est excellente.

                      Quand le papier monnaie a été inventé par Law en 1716, il était gagé sur des terres. On pouvait l’échanger contre du solide, du moins en théorie. La fameuse banqueroute s’est produite quand les gens ont compris que c’était impossible parce qu’il y avait beaucoup trop de papier en circulation.

                      Maintenant, le papier monnaie (dollar, euro, sterling etc.), ainsi que les obligations des Etats et les obligations des banques (monnaie au sens large) ne sont gagés sur rien. La monnaie est émise "ex nihilo". C’est pourquoi le système ne tient que parce que tout le monde a confiance dans cette gigantesque pyramide de dettes mystérieusement suspendue dans les airs.

                      En janvier, Sarkozy déclarait que "les caisses sont vides". Maintenant, elles sont remplies de 300 milliards d’euros et les spéculateurs se frottent les mains. Cherchez l’erreur.


                      • jeepystar 14 octobre 2008 10:45

                        bjr
                        interressant votre article
                        suis 100% ok cheque en blanc et en bois
                        je suis cette crise avec bcp de passion , mais je n’arrive pas a me forger une idee precise sur ce qui nous attend

                        - deflation ( par le degonflement de ts les actifs )

                        - stagflation ( l’energie et les MP etant structurellement inflationnistes alors que la croisssance sera nulle durant un bon moment )

                        - inflation galopante ( pr eviter le cheque en bois , les etats ne vont ils pas ceder a la tentation de creer de la monnaie ) meilleure facon d’amoindrir la dette

                        on vient de transferer les degats et le risque ( non encore totalement quantifié ) vers les etats ( deja bien endettés ) ds une situation qui vacille economiquement

                        merci a ts pour commenter cette remarque et m’eclairer car je suis un peu perdu

                        par ailleurs je suis etonné que l’or n’ai pas joué un role plus important dans ce contexte de crise veritablement majeure ( il doit y avoir une explication )

                        merci et bonne continuation a ts et ttes


                        • Brieuc Le Fèvre Brieuc Le Fèvre 14 octobre 2008 11:42

                          Il est bien doux de faire un chèque en blanc, quand on sait qu’il est en bois : ça n’engage à rien !

                          Cela dit, la création monétaire par le privé a montré sa nocivité. Celle par le public aussi (inflation des années 60-70). Bon. La solution est peut-être entre les deux ?

                          La monnaie est immatérielle aujourd’hui, donc, finalement, la dette des Etats aussi : elle ne vaut que ce que nous voulons bien qu’elle vaille, et l’or n’est plus une valeur refuge, puisqu’il vaut, au jour le jour, plus ou moins de monnaie, selon les cours.

                          Les banques qui coulent vont être maintenues à flot grâce à la garantie de l’Etat sur les emprunts qu’elles feront auprès d’autres banques. La garantie de l’Etat sera partiellement soutenue par un emprunt. Auprès des banques, bien sûr. Bon, à ce point, le serpent se mord un tout petit peu la queue, mais diable ! la situation mérite bien cela, non ?

                          Si les Etats n’avaient pas abandonné leur droit de battre monnaie au privé, la France aujourd’hui ne serait pas endettée du tout ! Nous avons déjà payé plus de 1300 milliards d’euros d’intérêts aux financiers privés depuis 1973, nous devons encore 1200 milliards (plus 40 dans les prochains jours), dont plus de la moitié (695 milliards environ) sont des intérêts non remboursés sur des recettes, mais par recours à un nouvel emprunt. Faites le calcul : 1300 milliards d’intérêt versés au privé, 1200 milliard de dette contractée. Si l’Etat avait conservé son droit de battre monnaie, nous aurions pu avoir l’une ou l’autre de ces situations :


                          - découvert sans intérêt accordé par la Banque de France à l’Etat, soit 1200 milliards, intégralement remboursé par les recettes, soit 1200 milliards, quand nous en avons déjà trouvé 1300 à rendre : résultat net positif de 100 milliards.


                          - crédit accordé à l’Etat avec intérêt par la Banque de France, soit 1200 milliards, remboursé par les recettes et l’emprunt, soit 1300 milliards : resultat net de 100 milliards pour les actionnaires de la Banque de France. Et c’est qui, les actionnaires ? Ben, c’est l’Etat français, à 100%. C’est nous.

                          Bref, nous serions "riches" d’une avance de 100 milliard d’euros. Au lieu de quoi.... vous connaissez la suite.

                          Quant à savoir ce qui nous attend, bien malin qui peut le dire. Comme à chaque fois, il y a ceux qui disent noir et ceux qui disent blanc, plus toutes les nuances de gris, voire parfois un peu de rouge ou de bleu. Et dans six mois, un an, nous saurons qui avait raison (puisque à ce moment là, ils viendront fanfaronner sur le devant de la scène, tout comme fanfaronnent aujourd’hui ceux qui prédisaient la crise et le krach). En effet, le propre de l’économiste est de passer son temps à vous expliquer après pourquoi il avait raison de se tromper avant (en outre que de croire que la croissance infinie de l’économie, qu’elle fut réelle, de service ou financière, peut prendre place dans un monde fini).


                        • Brieuc Le Fèvre Brieuc Le Fèvre 14 octobre 2008 11:45

                          J’ai oublié : pour comprendre ce qui se passe avec la monnaie et la dette, vous pouvez visiter http://www.public-debt.org/index.php


                        • Marc Bruxman 14 octobre 2008 12:03

                          Bon article, tellement vrai. 

                          Les Etats jouent un peu au quiite ou double. Dans le cas de l’europe au moins il s’agit de prêts aux banques, et on peut donc espérer revoir cet argent. Mais le risque est très grand que ces mesures propagent la crise aux Etats. Cela dit il n’y avait pas vraiment le choix et la façon européenne de le faire est beaucoup moins mauvaise que ce qu’on fait les USA. 

                          Loin de renforcer l’état, cette crise les affaiblit encore d’avantage, réduisant la marge de manoeuvre encore d’avantage. D’une certaine façon cela va finir par "forcer" les réformes. 

                          Le pire étant aux Etats-Unis ou pour sauver une partie de ses retraités de la débacle, l’état américain s’est mis en faillite virtuelle. Car les 700 M$ de Paulson sont la dépensés une fois pour toutes. Game Over !


                          • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 14 octobre 2008 12:11

                            Le plan Paulson de sauvetage des grandes banques et assurances aux Etats-Unis a effectivement un point faible sidérant : il rachète les créances pourries sans prendre de participations dans les sociétés sauvées de la déroute, sans perspective d’avoir un retour sur investissement. Dit autrement, il finance à perte cet effort de redressement.

                            Pour rebondir sur ce que vous soulignez, j’aimerais aussi souligner l’imbrication sino-américaine. D’un côté, la Chine dépend principalement des Etats-Unis pour trouver des débouchés à ses exportations ; de l’autre, les Etats-Unis dépendent principalement de la Chine pour financer sa dette. En effet, les Etats-Unis sont de loin le premier importateur de produits chinois alors que la Chine est de loin le premier détenteur d’obligations d’Etat américaines.

                            Nous avons tous le regard rivé sur la dégradation de la situation économique aux Etats-Unis ; gardons cependant à l’esprit que du fait de l’imbrication sino-américaine, la situation va aussi se dégrader très lourdement du côté de Beijing.

                            Amicalement,

                            Thomas Guénolé

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