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Accueil du site > Actualités > Economie > Dématérialisation exponentielle

Dématérialisation exponentielle

Il y a six mois, j’avais serré la main du conducteur offset qui partait enfin à la retraite. Aujourd’hui, la moitié des machines a disparu, les étagères à papier sont vides, il reste le patron, l’infographiste et la typographe.

ImprimerieIl y a 10 ans, par un de ces étranges concours de circonstances dont on sourit après coup, je m’étais retrouvée propulsée responsable des relations avec la chaîne graphique. En fait, je devais cette pseudopromotion à ma proximité géographique avec l’imprimeur de la feuille de chou de ma boiboite de l’époque, qui comptait bien s’économiser les frais de transport sur le dos de ma quasi défunte 205 junior. Je ne connaissais strictement rien à cet univers et c’est pour cela que je décidais de consacrer une demi-journée à la découverte de ce métier.

Je poussais donc la porte de l’atelier où s’affairait une bonne douzaine de personnes. J’étais immédiatement happée par le fracas des machines qui débitaient les feuilles de papier imprimé comme si leur vie en dépendait. Des machines et des hommes. Enfin, pas mal de femmes, aussi. Entre le façonnage, l’emballage, la mise sous plis, la gestion des commandes, le flashage, toute la chaîne prépresse, ça en faisait, des petites mains qui se coupaient sauvagement sur les revers de papier. L’atelier sentait terriblement bon le solvant, l’encre, l’huile, le métal qui chauffe, et d’autres composés volatils, de nature à nous tricoter des poumons en dentelle de Calais.

Quand on ne sait rien, la moindre des politesses, c’est de ne pas faire semblant du contraire, aussi, j’ai demandé au patron s’il pouvait me faire faire le tour du propriétaire. Même s’il était totalement overbooké (les imprimeurs sont toujours overbookés, je pense que cela trône en tête des dix commandements du bon imprimeur), le patron se fit un plaisir de me piloter dans son entreprise, de me présenter ses employés, de me montrer ses machines, de m’expliquer les fondements de l’art typographique. J’ai remarqué, à l’usage, que la plupart des gens adorent parler de leur métier. Je parle bien du métier qui n’est pas forcément le travail. Le métier, le bel ouvrage, ce que l’on est censé faire et que l’on s’applique à faire, avec amour, avec patience, avec courage, avec pugnacité, parfois, avec passion, souvent. Demander à quelqu’un de raconter son métier, c’est, le plus souvent, peindre un trait de lumière dans son regard, effacer les rides du lion qui lui barrent le front, dessiner un sourire léger sur ses lèvres. L’imprimeur n’échappait pas à cette règle, constante de ceux qu’une entreprise scélérate ou un encadrement inepte n’a pas définitivement dégoûtés de cette extrême satisfaction que l’humain peut tirer de son savoir-faire et de sa capacité à l’exercer. Il m’a décrit avec précision, avec emportement aussi, ce métier qui était le centre de sa vie depuis tellement longtemps qu’il faisait, à présent, totalement partie de lui. Il était d’autant plus ravi de cette intrusion dans son atelier que j’ai toujours été une auditrice gourmande de ces effusions verbales où les gens livrent tellement plus d’eux-mêmes qu’ils ne peuvent l’imaginer. J’ai découvert l’univers des couleurs, le fameux nuancier Pantone, j’ai appris à apprécier les différentes qualités de papier et à me pâmer dans le velouté sensuel d’un vélin légèrement gratté.

HeidelbergHier, sur le chemin au bled-en-chef, je suis passée devant l’imprimerie. Un énorme semi-remorque en barrait l’entrée et, de ses entrailles exposées à la vue des passants, un éclat de plastique et de métal a accroché mon regard. C’était la dernière machine qui partait, emmaillotée dans une débauche de film plastique comme une mauvaise côtelette à l’étal du supermarché. Quelques jours plus tôt, je l’avais vue à l’œuvre, vaillante, dans l’atelier aux trois quarts vides, en train de débiter des enveloppes au kilomètre. À côté d’elle veillait la typographe, l’air un peu fatigué ou absent. Elle part à la fin du mois. Terminée, lessivée, merci, au revoir et bonne chance. C’est sûr que de la chance, il va lui en falloir. Typographe. Encore un métier mort. On lui a bien proposé de suivre la machine, un peu plus loin, à 50 km. Mais pour quoi faire ? Tenir quelques mois de plus ? Le gros des troupes part vers l’Est, là où les salariés sont toujours moins chers. Encore que les Roumains, qui tenaient le haut du pavé de l’impression à bas coût, il y a encore deux ou trois ans, sont en train de se faire doubler par les Malgaches. Ha, les Malgaches ! Les Malgaches et leur PIB de sous RSAstes ! Les Malgaches et leur misère sordide qui devrait permettre de les essorer quelques bonnes années avant que l’on doive chercher ailleurs. Encore moins cher. Encore plus miséreux.
Là où virevoltaient une douzaine de personnes il y a encore peu, il ne reste plus que quelques machines en instance de départ, des chutes de papier que nulle encre ne fera plus chatoyer, trois personnes un peu perdues, le cul entre deux chaises, déjà dans la perspective d’un très hypothétique reclassement professionnel, un grand silence pesant et la poussière qui, déjà, reprend ses droits.

Nulle nostalgie mal placée dans mon regard ému. Je ne suis pas le Jean-Pierre Pernaut des innombrables métiers sacrifiés à l’autel du progrès capitaliste qui s’essuie les crampons sur la face de ceux qui pensaient le servir. C’est juste que, comme lorsque je parlais du monsieur Antar de mon enfance, je ne peux que raconter l’immonde vacuum productiviste qui avale les gens, toujours plus de gens, et qui ne laisse que du vide derrière lui. Toujours la même question lancinante : où sont recrachés les gens ? Tous ces gens qui disparaissent chaque jour ? J’ai bien une petite idée et je ne la trouve pas plaisante du tout.
Qu’on ne se trompe pas de débat : le progrès technique qui affranchit les hommes du sale boulot pour leur ouvrir des activités plus saines et plus stimulantes ? Je marche à fond pour lui. Des siècles de labeur acharné pour trouver le moyen de bosser moins tout en satisfaisant plus de besoins ? Je signe des deux mains. C’est juste qu’on a un peu oublié le volet sociétal dans l’affaire car, comme le disait la SNCF dans des temps plus humanistes, le progrès ne vaut que s’il est partagé par tous. Au lieu de cela, nul partage avec ceux que la technique et le management inhumain ont dégagés de la sphère laborieuse. Les victimes d’un système stupide qui marche sur la tête doivent expier et se contenter de vivre avec moins que le minimum vital.
Absurdité absolue et intenable, même à court terme.

À la fin du mois, l’imprimerie déménagera dans des locaux plus conformes à son nouveau statut. Il ne restera plus que le patron et l’infographiste. Elle fera la mise en page et il transmettra à l’imprimeur qui propose le meilleur prix. Concurrent direct.
Mais avec un meilleur carnet d’adresses que moi.
Loi de la jungle.
Faut que je change de boulot.
Encore.
  • Ce qui va me manquer le plus, dis-je au patron, c’est la délicieuse odeur de l’encre fraîche.
Il me jette un regard de bête blessée.
  • Et moi ? Est-ce que ça ne va pas me manquer ? Ça fait 45 ans que je respire cette odeur. Je n’ai rien fait d’autre depuis que j’ai 15 ans.
Sa voix déraille quelque peu, ses épaules s’affaissent. Je le regarde s’éloigner rapidement, le cœur en écharpe. Dernier survivant d’un monde en mutation frénétique qui démolit tout sur son passage, y compris les plus belles passions, les plus belles carrières, les plus belles histoires de vie.

Du coup, j’ai sorti mon Pentax de mon sac et comme un archéologue de l’image, j’ai commencé à méthodiquement archiver ce métier d’un temps révolu.
 

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42 réactions à cet article    


  • beuhrète 2 10 décembre 2009 17:36

    @ l’auteure
    Très bon article que j’apprécie beaucoup car mine de rien il décrit avec sobriété la mort de ces petits métiers, il nous interpelle aussi sur les délocalisations d’un monde qui veut toujours gagner plus et qui s’en fout de ceux qu’elle laisse sur le carreau :
     Dans le même genre

    http://life-in-the-dead.over-blog.com/article-mineurs-de-lorraine-40386355.html

    Merci encore pour ce papier .


    • Philippe D Philippe D 10 décembre 2009 18:26

      L’histoire de la lente agonie de l’imprimerie de labeur.

      Pas vraiment nouvelle cette histoire.
      Depuis 30 ans que je bosse avec des imprimeurs (et pourtant ce n’est pas si long 30 ans) avec des photograveurs (métier disparu corps et bien) des façonniers, combien d’histoires plus ou moins semblables ai-je eu à connaître.

      L’histoire du progrès, d’un artisanat qui est passé au stade des technologies de pointe en à peine 30 ans.
      Marche forcée.
      Marche ou crève.
      Crève.

      Comment voulez-vous que les gens aient pu s’adapter à tant de changements en un temps si court ?
      Comment les entreprises pouvaient-elles résister aux investissements colossaux immédiatement dépassés ?
      Comment faire pour revoir totalement l’organisation du travail tous les 5 ans, pour rester au contact des nouvelles techniques qui balayaient un par un tous les métiers traditionnels ?

      C’est toute une chaine de métiers en amont de l’imprimerie qui a elle aussi disparue.
      La photocomposition qui tua la typographie dans les années 60-70 fut elle même tuée dans les années 80 par la PAO.
      La photogravure balayée elle aussi par la PAO, par les scanners puis par les appareils photos numériques.

      Je pense à Alain, qui était devenu mon ami, photograveur, puis chef d’équipe, puis commercial, puis entrepreneur, imprimeur, flasheur .... puis ... conducteur de bus et endetté jusqu’au cou.


      • Monolecte Monolecte 10 décembre 2009 18:45

        Le truc, ce n’est pas de dire : c’est bien ou c’est mal, c’est juste de regarder ce qui reste quand la frénésie technologique est passé par là. Et, du coup, de se demander si c’est bien nécessaire, tout ça.
        Là, je parle d’un imprimeur, parce que c’est là que je devais aller, mais des boites qui se vident, lentement, comme une bête à moitié crevée se vide de son sang, y en a plein, des métiers qui disparaissent, c’est tout le temps. Et après ? Rien. On ne va pas transformer tous les déclassés de la mutation technologique en nounou pour vieux ou en téléopérateurs. Alors, on fait quoi des gens « en trop » ? C’est bien là, la question. la mutation du travail par la technologie fait qu’il va falloir se poser la question de la place du travail tout court dans notre société.

        Mon père nous a fait vivre correctement en travaillant dans le meuble. Il y avait des centaines de boites et des milliers de gens qui bossaient dedans. Maintenant, c’est mort. Zappés. Les pompistes, les ouvreuses et bientôt les caissières : dégagés. Les secrétaires ? Externalisées. Tiens, j’ai un papier sous le bras sur la mort de la menuiserie-ébénisterie. Nettoyés. Se rabattent sur les pompes funèbres... tant qu’on ne peut pas s’empêcher de mourir !
        Parlons aussi des métiers importants et toujours d’actualité dont on réduit les effectifs aux forceps, comme les médecins ou les infirmières : on est chaque année plus nombreux et ceux qui partent à la retraite ne sont pas remplacés. On vire, on débauche, on rationalise...

        Et après ?


        • Philippe D Philippe D 10 décembre 2009 19:01

          Le truc, ce n’est pas de dire : c’est bien ou c’est mal, c’est juste de regarder ce qui reste quand la frénésie technologique est passé par là. Et, du coup, de se demander si c’est bien nécessaire, tout ça.

          Le truc c’est aussi de se dire : Est-ce évitable ?
          Qui arrêtera le progrès ?
          Nous vivons une révolution techno, depuis les années 60-70.
          Une révolution, ben ça balaye, et sans faire de détail.

          C’est marrant que vous parliez de l’industrie du meuble, de l’ébénisterie.
          Encore un secteur que j’ai bien fréquenté. Je me vois en dinosaure soudainement.
          Une autre de ces industries à fort besoin de main-d’œuvre...

          The Times they are a-changin ...


        • Deneb Deneb 10 décembre 2009 18:53

          Les moines copistes auraient jubilé de voir disparaitre un métier qui a tué le leur.

          L’encre fraîche, le solvant ... Etes vous sûr que ce n’est pas cancerigène ? En tout cas, à vous lire c’est addictif.

          Et puis le bruit. Il y a du décibél ! Bonjour la baisse auditive ! Sans parler de la consomation d’energie.

          Je lis de moins en moins sur papier et de plus en plus sur l’écran. Je trouve ça plus confortable. Quant à la nostalgie du bruit des pages qui tournent, je n’en fais pas grand cas. Ce qui m’importe, c’est le contenu, pas le contenant. Qu’importe le flacon ...

          La dématérialisation est une necéssité. Avec bientôt 10 milliards d’humains, chacun avec son petit papier, on serait vite noyés. Sans parler des ressources que cela necessite et que l’on peut consacrer à des causes plus urgentes.

          Combien de métiers ont disparu au cours de l’histoire ? Le seul qui ne disparaitra ni ne changera jamais, c’est le plus ancien ...


          • Monolecte Monolecte 11 décembre 2009 10:17

            Avec cette vision des choses, je vais pouvoir consoler la typographe en lui annonçant qu’elle peut toujours se reconvertir en péripatéticienne.


          • friedrich 11 décembre 2009 14:17
            C’ est dur l’ évolution, la sélection. Mais sans elles nous serions encore des bactéries.

          • friedrich 11 décembre 2009 14:48
            @ Deneb

            il n’ est pas sûr que le plus vieux métier du monde survive au « progrès ». Pense aux robots et au monde virtuel. On en est aux balbutiements mais on y est.

          • Monolecte Monolecte 11 décembre 2009 10:18

            C’est juste : le moteur de la dématérialisation des gens, ce n’est pas le progrès, c’est le profit.
            Merci pour cette nécessaire rectification !


          • plancherDesVaches 11 décembre 2009 11:16

            Je vous plusois tous les deux. C’est ce qu’on m’a appris à faire dans mes études : rentabiliser.

            Quand je vois ce que ça donne...


          • Alain-Goethe 10 décembre 2009 19:32

            Bon article !

            Entre 81 et 91, j’ai vendu d’abord des cylindres encreurs pour la flexo, puis des machines d’impression, selon les différents procédés.
            ça me plaisait ces contacts avec les imprimeurs en France.

            D’ici 2 ans quel sera le niveau de chomage en France ?? assez énorme

            Y aura des auto entrepreneurs, qui naitront .. qui mettront la clé sous la porte etc...

            Les pays d’Europe de l’ouest se révolteront ils ??


            • Monolecte Monolecte 11 décembre 2009 10:22

              Cantona a dit qu’être Français, c’est être révolutionnaire. Je pense en effet que ce n’est pas par hasard qu’on nous a vendu l’idée d’une France de propriétaires. Des tas de gens qui se sont fait plumer préfèrent faire n’importe quoi, accepter n’importe quel boulot, plutôt que de perdre leur petite maison payée 3 ou 4 fois trop cher et dont ils ont déjà remboursé 2 fois la valeur réelle tout en devant continuer à payer de longues années.
              Tant que nous auront quelque chose à perdre, ça ne bougera pas. Le seul espoir, c’est que le exploiteurs perdent toute mesure dans leur goinfrerie sans fond et oublient cette règle élémentaire.


            • Philippe D Philippe D 10 décembre 2009 19:36

              Chantecler,

              Pas sacrifié sur l’autel du progrès mais du profit !
              Si tu as le temps, détaille un peu plus.

              Peut-on déconnecter si facilement le progrès du profit ?
              La technologie numérique nous apporte tellement de nouvelles activités, de connaissances, mais pas toujours pour plus de profit : cf les sites web dont l’équilibre économique est souvent bancal et qui pourtant contribuent aux difficultés de la presse papier.
              A mon avis l’équation n’est pas aussi simple que ça.


              • Philippe D Philippe D 10 décembre 2009 19:58

                La délocalisation n’est qu’une facette du problème, et certainement pas la plus importante dans le cas de l’imprimerie.
                Déjà il y a 30 ans l’agence de pub où je travaillais à l’époque faisait réaliser certains tirages en Italie ou en espagne.
                Les imprimeries françaises étaient débordés, elles n’assuraient pas toujours les délais.
                C’était surtout le délai qui comptait.

                Mais le plus grave ce fut la révolution technologique.
                Les investissements incessants, les concentrations obligatoires, le toujours plus-toujours plus vite. L’arrivée de l’ordinateur....
                Les soubresauts actuels ne sont que la dernière vague des entreprises trop petites pour être compétitives. Ça a toujours existé, dans beaucoup d’industries.

                La recherche du profit n’est pas négligeable dans cette évolution mais elle est loin d’être la seule. L’innovation, la recherche de qualité, le besoin de meilleures conditions de travail aussi et paradoxalement, ont contribué à détruire des emplois dans un secteur pour en créer d’autres ailleurs.


              • ZEN ZEN 10 décembre 2009 19:42

                Ce livre m’avait agacé, il y a quelques années
                Je me demande si l’auteur ne voyait pas clair, finalement, comme Rufkin qui pronostiquait La fin du travail...


                • Radix Radix 10 décembre 2009 19:49

                  Bonsoir Monolecte

                  Bon article qui parle d’un endroit que j’ai beaucoup fréquenté.

                  Mais comme pour ce patron le mien aussi a disparu et bizarrement il a disparu deux fois !

                  J’étais dessinateur indus quand l’informatique m’a mis sur le pavé, j’ai aussitôt appris un nouveau métier : PAO, bon l’info m’avais bouffé mon métier elle allait maintenant me nourrir !

                  Comme toi je passais des heures chez l’imprimeur à peaufiner le bidule en catastrophe pour cause de délai trop cours, respirer les odeurs d’encre en surveillant le coeur battant les premières sorties en espérant que je n’avait rien laissé passer dans la précipitation.

                  Et puis les copieurs couleurs sont arrivés... et maintenant çà sort à coté de mon bureau et c’est moi qui fait tout, composition, impression, façonnage et livraison !

                  Il y a combien de chômeurs en France actuellement ?

                  Radix

                  PS. Quand ton imprimeur disait qu’il était surbooké : c’est vrai, car il se situe en bout de chaine et il est chargé d’absorber tout le retard généré en amont !


                  • Monolecte Monolecte 11 décembre 2009 10:25

                    Oui, déjà, dans la PAO, on est l’avant-dernière roue du carrosse. Et oui, on éponge déjà les retards des autres....
                    Maintenant, toujours dans la course concurrentielle, l’imprimeur donne souvent des délais de fabrication dont il sait qu’ils sont intenables, juste pour décrocher le marché, à charge pour lui de pipeauter efficacement pour justifier le « retard ».


                  • PhilVite PhilVite 10 décembre 2009 22:25

                    Il y a l’avancée technologique qui logiquement supprime des jobs, puisque c’est, entre autre chose, ce qu’on lui demande.
                    Et il y a la concurrence des pays à main d’oeuvre gratuite ou quasi gratuite, vers lesquels on délocalise la production pour augmenter les profits des profiteurs.

                    Résultat des courses, une intense production de bras - et autant de mains - pour torcher les petits vieux dans nos mouroirs modernes.

                    Alors, elle est pas belle la vie ?


                    • fhefhe fhefhe 11 décembre 2009 04:59

                      Les Imprimeurs sont des ’Industisan" c’est à dire qu’ils investissent comme des industriels mais ont des planings d’artisans !!!!


                      • Monolecte Monolecte 11 décembre 2009 10:25

                        Très pertinent néologisme !


                      • zadig 11 décembre 2009 06:44

                        @ L’auteur . Bon article

                        Tout comme à la lecture d’une rubrique nécrologique le moral en prend un coup.
                        Malheureusement dans bien des corps de métier le script est le même.
                        Le libéralisme est en train de dissoudre le tissu social, notre société est en grand danger.
                        Je deviens songeur en tentant d’imaginer la suite.
                        Le libéralisme est il comparable a un trou noir ?
                        Le bing bang est il parti du néant d’un trou noir ?
                        Nous vivons le début d’une période nouvelle.


                        • Monolecte Monolecte 11 décembre 2009 13:02

                          À quoi bon diviser les coûts, si, au final, ça se fait sur le dos de ceux qui achètent en bout de ligne ? C’est une étreinte fatale : je produis moins cher en te payant moins cher, donc tu achètes encore moins cher, donc je dois encore réduire mes coûts et ce sera encore sur ta gueule et tu devras donc serrer les cordons de ta bourse et chercher à payer moins cher, etc. Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus personne pour acheter et que la machine se grippe totalement.


                        • Philippe D Philippe D 11 décembre 2009 11:17

                          Salut Shaw,

                          On est tous partie prenante, acteur, à la fois bourreau et victime dans cette marche technologique.

                          Moi aussi j’ai court-circuité le photograveur, j’ai pu faire aussi bien avec un Mac, un traceur, un scanner à plat, que ce qu’il faisait 5 ans avant avec des bécanes beaucoup plus complexes, scanners rotatifs, épreuvage cromalin, Tirages de Films pour l’insolation des plaques.

                          Plus besoin de tout cela, j’envoie juste mon pdf par le net à l’imprimeur.
                          Imprimeur qui, entre temps, a du investir dans toutes les technologies numériques compatibles.
                          Et celui qui n’a pas pu le faire, ou qui ne s’est plus senti le courage de suivre la marche forcée des technologies, lui ne peut plus que disparaître.


                          • Philippe D Philippe D 11 décembre 2009 11:46

                            Un détail.

                            Sur l’amélioration des conditions de travail, la disparition de la pénibilité des taches ... et la disparition des emplois qui allaient avec.

                            En sortie machine, il y avait un gars, souvent l’aide du conducteur offset, chargé de retourner les feuilles.
                            Par poignées de 25 ou 30 kg, il retournait des palettes entières, au rythme auquel la machine crachait ses feuilles.
                            Maintenant, la pile est bloquée entre 2 palettes, installée sur le tourne palette, il appuie sur un bouton. C’est fait.
                            Un seul gars peut s’occuper de 5 machines, sans se fatiguer.
                            C’est mieux, ou c’est moins bien ???


                          • Monolecte Monolecte 11 décembre 2009 12:57

                            Oui, aussi très significatif, le glissement entre le travailleur-artisan et l’exécutant : négation de la tête (et donc de la valeur ajoutée humaine) pour la mise en exergue des mains (et donc l’assimilation de l’homme à sa seule fonction productive, en concurrence directe avec les machines, moins coûteuses, plus disponibles).
                            L’homme-machine, le paradigme mort de Descartes remis au goût du jour pour justifier l’écrasement de la masse salariale !


                          • ASINUS 11 décembre 2009 11:26

                            bonjour Monolecte
                            merci votre recit decrit cliniquement la mort similaire de la boite ou je bossais depuis
                            17 ans partie en semi remorques en Roumanie en juin dernier ,
                             les bécanes se sont tues
                            définitivement, dans ma boite les femmes majoritaires avaient 45/55ans jamais vu 40
                            femmes pleurer lettres recommandées en mains dans le meme temps Lagarde perorait depuis la bourse sur le poste tv de la cantine ,des reves de brigades rouges et de banquiers
                            dans des coffres de voitures yep des reves pas beaux hein ? mais des reves......nous serinent la fin de la lutte de classe depuis 15 ans la lutte peut etre mais la haine ???

                            merci pour votre beau recit , ceux qui pensent que ça puait ou etait bruyant c est bien possible mais nous ETIONS.


                            • Monolecte Monolecte 11 décembre 2009 12:59

                              Négation de l’affect, du sensible, de l’humain. Qui se préoccupe du destin psychique des jetés-pour-solde-de-tout-compte ? Tout va bien, Prozac est là !


                            • JoëlP JoëlP 11 décembre 2009 12:24

                              Un article qui pose bien le problème. On pourrait en écrire un aussi sur la disparition de informaticiens qui ont contribuer à la disparition de l’imprimerie traditionnelle mais comme vous dites le problème n’est pas de regretter le passé mais de penser notre avenir hors du mythe du progrès souverain et de ses clichés du type "qui n’avance pas recule".

                              On est depuis longtemps dans une société d’abondance où le problème n’est pas de produire mais de distribuer les richesses. Quelqu’un comme Jacques Duboin le disait déjà dans les années 20 à 30. Les TICs ont rendu la chose évidente. En fait, il faut dire « devraient avoir rendu la chose évidente » car tout le système économique est encore basé sur la production. Très peu de politiques ont compris que l’enjeu est là : transformer l’économie productiviste en économie distributive. La campagne de 2007 basé sur le mythe de la croissance productiviste va, d’après moi, rester dans les livres d’histoire comme un modèle d’aveuglement et de ringardise. 


                              • Monolecte Monolecte 11 décembre 2009 12:55

                                Je crois que vous avez bien résumé le problème : passer de l’économie productiviste à l’économie distributive... sauf que le dogme libéral repose justement sur le mythe de la redistribution par le haut, ce qui justifie toutes les inégalités, toutes les confiscations... et c’est justement le sujet du prochain papier que vous venez de faire avancer d’un grand bond !


                              • plancherDesVaches 11 décembre 2009 15:08

                                JoëlP : « On est depuis longtemps dans une société d’abondance »

                                Abondance créée par 1 400 000 milliards de papiers d’actifs « virtuels ». Je vous signale que nous sommes dans un léger petit cassage de figure de l’abondance.

                                Mais... tous les dirigeants et puissants cachés dans l’ombre font tout pour éviter la chute.
                                La suite au prochain épisode.


                              • Internaute Internaute 11 décembre 2009 13:10

                                C’est bien écrit et nous montre les dégâts causés par le mondialisme et la libre circulation des biens et des personnes.

                                Ensuite, les commentaires y compris celui de l’auteur, se fixent uniquement sur les évolutions techniques. Dans le métier d’imprimeur le progrès technique a multiplié les rendements, rendant inutiles certaines professions. C’est comme cela partout. Prenez l’informatique par exemple. Des milliers de perfo-vérif et d’opérateurs de système ont disparu du jour au lendemain. Cependant, l’informatique emploie beaucoup plus de monde aujourd’hui qu’à l’époque des perfo-verifs. Il faut vivre avec son temps.

                                Il est dommage de passer sous silence le principe dévastateur de mise en concurrence libre et faussée entre des blocs économiquement différents. Vous glissez dessus en disant que l’imprimerie est partie à l’est. Pourquoi ne fait-on rien ? Pourquoi ne met-on jamais en cause les personnes qui ont voté et continuent de voter de telle lois ? Cela me dépasse. Pas la moindre discussion sur cet important sujet qui reste le tabou le plus noir dans notre société. On jette vaguement la pierre sur le capitalisme ou la finance, sans voir que c’est le député du coin qui est le principal acteur.

                                Bientôt il ne nous restera que les emplois de domestiques, ce que les politiens et les statisticiens appellent pompeusement les services à la personne. Sur ce terrain les français seront toujours perdants face à une immigration incontrôlée.

                                La France devient boniche car elle ne veut surtout pas remettre en cause quelques dogmes, quelques « valeurs » à la con gravées dans son esprit.


                                • dup 11 décembre 2009 13:23

                                  c’est un avertissement à tous ceux qui croient à la vertu du travail , de l’art et du metier. Ceux qui donnent leur vie pour un boulot. La machine remplacera l’homme dans presque tous les domaines.. sauf un !!! une machine ne sait pas aimer , ne sait pas sourir , n’a pas d’humour , n’a pas d’empathie,ne sait pas rêver et ignore la poésie. Laissez la machine faire le boulôt pénible et détachez vous des métiers techniques. Plus il y a de chômage , plus les gens s’accrochent à leur boulôt. Quelque phrases bien dites de Vivianne Forrester :

                                  Nous vivons au sein d’un leurre magistral, d’un monde disparu que des politiques artificielles prétendent perpétuer.

                                  Nos concepts du travail et par là du chômage, autour desquels la politique se joue ( ou prétend se jouer) n’ont plus de substance : des millions de vies sont ravagées, des destins sont anéantis par cet anachronisme.

                                  L’imposture générale continue d’imposer les systèmes d’une société périmée afin que passe inaperçue une nouvelle forme de civilisation qui déjà pointe, où seul un très faible pourcentage de la population terrestre trouvera des fonctions.

                                  L’extinction du travail passe pour une simple éclipse alors que, pour la première fois dans l’Histoire, l’ensemble des êtres humains est de moins en moins nécessaire au petit nombre qui façonne l’économie et détient le pouvoir.

                                  Nous découvrons qu’au-delà de l’exploitation des hommes, il y avait pire, et que, devant le fait de n’être plus même exploitable, la foule des hommes tenus pour superflus peut trembler, et chaque homme dans cette foule.

                                  De l’exploitation à l’exclusion, de l’exclusion à l’élimination ?

                                  alors quelle est la destinée de l’homme ?  vivre ,se reunir entre amis , faire l’amour , prendre l’apero en bonne compagnie , philosopher , reflechir sur le sens de la vie , écouter et faire de la musique , admirer le monde .

                                  que faut il pour que cela devienne réalité ? le partage , arreter avec cette heresie de la compétition , avoir de protections de toutes sorte. Ne pas permettre aux requins de mettre votre vie en danger . Facile à dire ? oui , mais de gré ou de force on y va . Plus ça va ,moins les vieilles recettes marchent .

                                  http://www.ustream.tv/recorded/2750251


                                  • Philippe D Philippe D 11 décembre 2009 15:14

                                    Monolecte,

                                    Je me suis fendu de quelques commentaires auxquels vous n’avez pas souhaité répondre directement. Je pensais pourtant engager le dialogue avec vous.

                                    Plusieurs choses à vous dire :

                                    - Vous faites un article « Constat » sur la situation d’une imprimerie obligée d’arrêter son activité productive. Ce constat est parfait. Tous les imprimeurs, les conducteurs offset, les massicotiers... que j’ai pu rencontrer sont des gens qui aiment vraiment leur métier et qui ont de vraies compétences. La mort d’un atelier est toujours un moment détestable et une source de souffrances.

                                    - Vous essayez ensuite, dans vos commentaires à l’article principalement, de plaquer sur ce constat, juste, une analyse qui correspond à votre sentiment, apparemment très critique de l’économie libérale qui serait selon vous la principale cause de ces dégâts.
                                    Je me suis efforcé de vous dire que cette approche était, pour la situation de la filière imprimerie en France, relativement fausse dans la mesure où vous évacuez toutes les autres raisons liées aux incessantes innovations technologiques qui ont grandement perturbées ce secteur ces 30 dernières années.

                                    - Si j’en juge par les 2 photos que vous avez publiées avec votre article, le matériel de cette imprimerie n’était pas vraiment « up to date ». Cela ressemble aux machines que je voyais il y a 30 ans.
                                    C’est donc 4 ou 5 générations de machines au minimum, chacune avec de nouvelles fonctions indispensables, que cet imprimeur a du laisser passer.

                                    - Les imprimeurs avec lesquels je travaille, tous français, renouvellent entièrement leur parc machine tous les 5 ans pour être sûr de suivre le rythme des nouveautés. c’est impératif.
                                    C’est un effort permanent, un investissement extraordinairement lourd, qu’ils sont obligés de faire pour rester dans la course. Tout simplement parce que la technologie évolue à toute allure.

                                    - Les machines d’occasion partent dans les pays moins bien équipés où elles pourront encore rendre de bons et loyaux service pendant des dizaines d’années. Mais elles ne pourront pas y faire la-bas ce qu’elles ne pouvaient pas faire ici.

                                    - La délocalisation de l’imprimerie, et donc la concurrence étrangère, est en grande partie un leurre, sauf pour certains types de marchés (livres en quadrichromie à gros tirages par exemple) la grande majorité des travaux d’impression est traitée nationalement ou régionalement.

                                    -Ce qui se produit depuis 30 ans c’est le regroupement des unités de production. Les plus petites qui ne peuvent pas continuer à être dans la course sont malheureusement condamnées inexorablement à disparaître ou à être absorbées par les plus grosses.

                                    C’est ainsi et personne n’est vraiment responsable.
                                    Ni vous, ni moi, ni Shawford, ou Radix qui faisons de la PAO, et qui donc participons à notre niveau, sans le vouloir, à la disparition des imprimeries les moins technologiques.
                                    C’est une évolution comparable à ce qui s’est passé dans le tissage avec les métiers Jacquard.

                                    C’est triste, humainement dramatique, mais jusqu’à présent c’est la marche normale du progrès et personne n’a jamais pu s’y opposer. (Essayez donc d’interdire aux chercheurs et aux inventeurs de continuer à innover)
                                    Quant à donner comme raison principale de ce constat le seul « dogme libéral », c’est vraiment vouloir simplifier à l’extrême et chercher à plaquer ses convictions économiques sur une situation incroyablement plus compliquée.

                                     


                                    • fhefhe fhefhe 11 décembre 2009 16:09

                                      Vous oubliez l’externalisation des Gros Tirages Hélio et Offset pour la Grande Distribution qui est un « Papivore »
                                      Vous oubliez les bureaux de Fab : Altavia , Gutenberg On line , Elpev...qui ont en charge le « Print » des Gros donneurs d’ordre ( Grands de la Distribution , Vépécistes , etc...)
                                      L’externalisation des « Papivores » a laminer les marges des Imprimeurs par ces bureaux de Fabrication...Ils sont rénumérés sur les gains obtenus (choix + achat du papier , impression en Italie , Espagne voir Pologne)
                                      Vous avez tort Mr ...L’Industrie Graphique plus particuliérement le « Print » va mal , très mal... !!!
                                      Regardez les « Ours » et vous aurez une idée du lieu d’impression...
                                      Ajoutez les ’L’Eco-Taxe’ sur les imprimés publicitaires « non-adressés » (ceux que vous recevez dans vos boîtes aux lettres) , ajoutez l’idée fausse que les producteurs de papiers sont des « nuisibles » sur l’Eco-système (c’est un autre débat ) ...
                                      Enfin , sachez que jusqu’en 2008 (dépôt de bilan de l’usine à papier pour laquelle je travaillais) je vendais près de 25 000 Tonnes de papiers à usage graphique , et que pendant plus de 20 ans j’ai vu la dégradation de ce secteur d’activité.
                                      Les experts prévoient , une diminution de près de 40 % sur les 5 prochaines années du nombre d’imprimeurs... !!!!

                                      Nb : Les grandes marques de luxe font excuter leur travaux par des imprimeurs ayant du matériel « typo » datant des années 50 (voir avant ) pourquoi ??? pour le gauffrage , la dorure etc... !!!!


                                    • Philippe D Philippe D 11 décembre 2009 16:36

                                      @ fhefhe

                                      Merci pour vos précisions.
                                      Non, je n’ai pas développé sur les gros tirages pour ne pas alourdir mon propos, d’autant que tous ces gros tirages ne sont pas réalisés dans les petites imprimeries dont l’article parle.
                                      Pour ce que j’en sais, (ce n’est pas ma partie) beaucoup de ces gros tirages sont d’ailleurs depuis assez longtemps réalisés ailleurs.

                                      Par ailleurs je suis bien d’accord avec vous pour dire que le secteur de l’industrie graphique va très mal. (Malheureusement pour moi)
                                      Et que c’est aussi une raison très importante des regroupements, fusions/absorptions d’imprimeries, dont je n’ai pas parlé il est vrai. 


                                    • ASINUS 11 décembre 2009 18:34

                                      Et que c’est aussi une raison très importante des regroupements, fusions/absorptions d’imprimeries, dont je n’ai pas parlé il est vrai. 

                                      yep consideration technico/economique qui peuvent ce concevoir , perso cela a été beaucoup plus « trivial » fiston a hérité de la boite de papa a pas voulu ce faire chier ,a revé d une porsche d une maserati et d une ferrari a perçu deux années d aides et de subventions de son pote socialo au conseil regionnal a vendu l usine clé en main en roumanie et pour les connards de peignes cul ça as été plié en 5 mois depuis j ai comme de légeres aigreurs d estomac quand on prononce les mots patrons responsables ect.....


                                      • Philippe D Philippe D 11 décembre 2009 19:33

                                        Asinus,

                                        Oui, c’est vrai, y en a des comme ça.
                                        Et ils font du tort à tous les autres.

                                        Comme les chirurgiens à Johnny...
                                        Ou les Notaires qui détournent la succession de la grand-mère.
                                        Ou ..... partout, toutes les professions, tous les milieux ...
                                        Y a des exceptions partout, on aimerait qu’ils restent vraiment exceptionnels et surtout ne jamais tomber sur eux.

                                        Il faut en parler, mais pas généraliser.
                                        En tout cas ceux que je connais n’ont heureusement pas ce profil.


                                      • Philippe D Philippe D 11 décembre 2009 19:37

                                        Asinus,

                                        C’était dans l’imprimerie votre boite ?


                                      • ASINUS 11 décembre 2009 20:38

                                        yep on bossait sur des becanes heildelberg genre gto 46 du matos des années 80/90
                                        mais qui tournait bien
                                        j ai retrouvé du taf j entretiens des fardeleuses et des cartoneuses


                                        • Philippe D Philippe D 11 décembre 2009 21:48

                                          J’ai passé des dizaines de journées (à 6 ou 7 calages dans la journée) devant des 4 couleurs 72x102 Heidelberg de différentes générations.
                                          Dans l’ensemble de bons souvenirs, sauf quand il fallait refaire des plaques.


                                        • typo 12 décembre 2009 10:57

                                          Tous ces messages me rappelle mon métier, j’ai commencé par apprenti typo en 1960, puis linotypiste, puis monteur offset, photograveur, arpès la phocompoest arrivée avec des photocomposeuses avec 256 caractères seulement de mémoire, après photo compo de 2e génération avec connexion avec des gros ordi (avec des modems dont le débits étaient de 300 bauds, et les languages tous différents entre eux qu’ils fallaient transcoder, et les écrans qui n’étaient couverts que de codes) puis la pao qui pour moi, a été vraiment de la rigolade comme adapatation, puisque on voyait sur l’écran ce que faisait, polices et corps de caractères illimités. Mais avec cette facilité, il est vrais que les professionnels qui avaient eté formés dans les années 60 étaient trop chers ! et après 42 ans de métier j’ai été licencié, malgré toutes les adaptations. Mais j’aime toujours la typo et le métier d’imprimeur, donc tous les articles qui y en parlent.


                                          • Yohan Yohan 12 décembre 2009 11:15

                                            Très bel article Monolecte, comme souvent, où chaque mot percute et en dit plus plus qu’un long babillage d’un Momo, d’un Villach, d’un Dugué.
                                            Mais là, tu entres dans mon univers préféré, celui des ouvriers qui s’affairent autour des machines, celui d’un monde que nous quittons sans savoir où nous allons, et probablement vers un chômage endémique. 
                                            Cela fait un bail que l’imprimerie ne cesse de se transformer, les machines de plus en plus rapides font le boulot des hommes d’hier, ce qui permet de maintenir les prix pour faire venir encore le client. Hier, imprimer était le luxe des sociétés florissantes. Aujourd’hui, le site internet remplace la plaquette qui souvent finit à la poubelle. Seule consolation, celle d’épargner quelques fôrets....

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