Démondialisation : le mot qui n’existe pas

La démondialisation
Les journaleux (car ils ne méritent pas le titre de journaliste) nous prennent vraiment pour des cons. Il y a deux jours, les micro trottoirs n’interrogeaient que des personnes scandalisées par les pratiques de l’agro alimentaire , médusées des circuits invraisemblables de toute cette viande de merde à travers l’Europe, Roumanie, Pays Bas, Chypre, l’intrusion de traders dans ces circuits opaques. Deux jours plus tard, nouveaux micro trottoirs, que des personnes qui trouvent que ce n’est pas si grave, qu’ils ne changeront rien à leurs habitudes. Entretemps, sans doute, des coups de fil aux rédactions des lobbies politiques, économiques, agricoles pour noyer le poisson.
Vraiment, dès qu’on touche à la consommation, c’est une levée de boucliers, trop mauvais pour la sacro sainte croissance. Au moins une fois par semaine, des spécialistes, toujours les mêmes, Marc Fiorentino, Marc Touati, Jean-Pierre Gaillard, j’en passe et des meilleurs, se lamentent sur l’absence de croissance, versent des larmes de crocodiles sur ce qui, à leurs yeux, entrave le commerce. A ces thuriféraires d’un libéralisme assumé, ne leur parlez jamais de barrières douanières, de protectionnisme, prédisant l’apocalypse si nous osions faire ce que d’autres font allégrement, les Américains, les Chinois, les Japonais, les Brésiliens. L’Europe baisse son froc et s’en félicite
Si jamais votre audace vous amène à parler de démondialisation, de simplicité volontaire, de circuits courts, de modes de production durables , ils vous regardent avec dédain, vous n’êtes que des bobos anti progrès, vous voulez retourner à l’âge de pierre, d’où l’absence dans ces émissions d’alter mondialistes, enfin toute personne qui a une vision différente de la société.
Un autre visionnaire des temps modernes, venu nous parler de l’insécurité des navires commerciaux au large de l’Afrique de l’Ouest, se gaussait de l’augmentation du transport maritime, multiplié par quatre depuis 1970 et qui devrait encore être multiplié par trois d’ici 2050. Et moi dans ma pauvre petite tête de citoyen atterré, j’imagine déjà trois fois plus de navires poubelles en train de dégazer au large hors de contrôle des autorités, des marées noires futures et surtout que va-t-on encore imaginer pour multiplier ce commerce de cinglés pour le tripler en 4 décennies ?
Alors, devant un tel déferlement de mauvaises nouvelles (enfin pour moi), je me console en me disant qu’à 55 ans, je casserai ma pipe suffisamment tôt pour ne pas assister au pire.
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