Les statistiques de
chômage des É-U posent de gros problèmes d’interprétation. Voyons cela d’un peu
plus près. On pourrait trouver la vérité, assez effrayante, et la situation de
ce grand pays, assez préoccupante.
La littérature économique fait de plus en plus transpirer les chroniqueurs depuis quelques mois. Le strabisme intellectuel auquel ils sont astreints pour démontrer à la populace que la société étasunienne serait sortie de la crise malgré un chômage croissant dont elle est atteinte, leur cause beaucoup de souci. En effet, les chiffres que leur communiquent les plumitifs de l’administration sont présentés de telle manière qu’ils montrent le contraire de ce qu’ils devraient signifier.
Comment expliquer ce défaut de vision ?
Le département du Travail publie mensuellement le nombre des suppressions d’emplois nets. C’est ce mot “net” qui crée le strabisme des journalistes et des commentateurs de manière générale. En effet, le nombre publié (le “net”) n’est pas celui des licenciements bruts (c.à.d. “les vrais”), mais il représente la différence entre les emplois détruits et les emplois créés, moins (et ce “moins” aussi est très important) le nombre des chômeurs qui ont épuisé leur droit à l’indemnité de chômage. Or, ce “moins” diminue progressivement de mois en mois, du fait que les gros bataillons de licenciés bruts (et non pas “nets”) diminuent chaque mois depuis le début de cette année au fur et à mesure que le niveau des effectifs en activité se rapproche des besoins réels du pays, c’est-à-dire du plancher de la récession en cours.
Par conséquent, le “moins”, c’est-à-dire la déduction mensuelle des chômeurs ayant perdu leur droit à indemnités (nombre qui croit régulièrement puisque les embauches sont insuffisantes) s’amenuise de mois en mois, faisant donc ressortir une augmentation progressive du nombre des suppressions d’emplois nets.
C’est ainsi que l’on peut comprendre ce qu’affirment les autorités, à savoir que le chômage continuera d’augmenter encore longtemps, bien que le pays soit sorti de la crise. Mais sur ce dernier point, il s’agit d’une autre affirmation à laquelle je ne désire pas m’associer pour éviter de perdre ma crédibilité à très court terme…
Si vous avez compris qu’ainsi l’administration nous fourre, alors vous avez atteint l’objectif que je m’étais fixé en rédigeant cet article.
Cependant il y a mieux (ou pire, selon vos convictions personnelles).
En effet, tous ces nombres qui se combinent entre eux de manière à constituer une grande famille que l’on a du mal à fréquenter intelligemment, ne permettent pas de se faire une idée exacte de la véritable situation de ce grand pays en grave confusion que sont les É-U.
Mieux vaut savoir, à mon avis, le nombre, ou mieux, le pourcentage que représente l’effectif des gens sans emploi, indemnisés ou non, par rapport à la population active du pays. Or d’après les calculs de la plupart des économistes sérieux, ce pourcentage s’établit actuellement entre 15 et 16% alors que le chômage “officiel” est déclaré à 9,8% en septembre, et le nombre correspondant s’accroit tous les mois du nombre des nouveaux licenciés bruts diminués de celui des nouvelles embauches. Tout indique que ce taux atteindra celui de 20% avant la fin de l’année 2010.
Il faudra alors que les fonctionnaires du département du travail des É-U fassent de très gros efforts d’imagination pour dissimuler la déroute de l’économie étasunienne.
Merci pour l’article. J’avais déjà entendu parler que les chiffres du chômage américain ne prenait pas en compte les personnes n’ayant plus de droits d’indemnités.
Ou une façon surréaliste de dire que tout va bien.
En France aussi on ne prend pas en compte les chômeurs en fin de droit, les rmistes, les « en formation », les malades, les « en pré retraites », bref on n’utilise toujours que la classe 1 sur les 8 que compte l’anpe.
Les chiffres sont faux ? Non ! Heureusement que chez nous
ils sont justes. Imaginez qu’en France on nous cache qu’il y a peu près 15
millions de personnes qui vivent avec moins de 800 € mensuel. On ne pourrais le
croire, pas vrai ?
Bonjour, votre article confirme les dire du LEAP :
« Mais, au-delà des indicateurs financiers, les états triturent de plus en plus les chiffres officiels du chômage dont, en général, tous pays confondus, notre équipe estime qu’ils ne reflètent plus que 50% à 70% de la réalité en matière de pertes d’emploi. Plus la situation va s’aggraver, plus cet écart avec la réalité va s’accroitre car les politiques et les bureaucrates préfèrent toujours mentir que reconnaître qu’ils échouent. Ils se convainquent de la légitimité d’une telle attitude en se disant qu’il faut « gagner du temps ». »
Toute la question est de savoir ce qu’ils entendent par « sortie de crise » ...
Si c’est la hausse du PIB, ce chiffre ne veut pas dire grand chose non plus puisque si vous détruisez une maison pour la reconstruire, c’est considéré comme du PIB, mais ca n’est pas très productif en réalité.
Si c’est création d’emplois, alors non, on en est loin, comme le montrent les chiffres de septembre
Si c’est hausse de la bourse, il faut juste savoir qu’elle provient essentiellement de 5 banques et du micro-trading fait par ordinateur qui font monter la sauce pour que les suiveurs d’éléphants se fassent plumer (une dernière fois).
Si l’on omet le Pik Oil (http://www.lexpansion.com/economie/actualite-economique/les-risques-d-un-nouveau-choc-petrolier-sont-bien-reels_202707.html?XTOR=EPR-177), le fait que les dernier consommateurs effrénés de la planète (les américains) n’ont plus assez le moral pour relancer la croissance (qui pèse pour 70% du PIB la bas), ni personne d’autre sur la planète d’ailleurs, le fait qu’ils seront accablé par les charges sociales du papyboom et de leurs guerres / bourbiers qui plombent leurs déficits, et si l’on omet aussi la fuite du dollar des grand pays comme la chine ou autre qui en ont marre de financer les guerres à leur portes... Si on omet tout ca, on peut croire à une reprise, on peut croire que les « fondamentaux sont bons » comme Bush aimait à le dire.
C’est la fin du pétro-dollar et donc des USA, n’importe comment qu’on prennent la situation. Il n’y pas d’issues.
Sinon, si on omet pas tout ça : On se prépare. Ca va swinguer !
c est ca le modele neo liberal : 30% de riches , 30 % de precaires , 40% d exclus , en Angleterre ils declarent les gens invalides pour masquer les stats si bien que l angleterre detient le record et de tres loin du nombre d handicapés en pourcentage de population , le blairisme et son soi disant modele de plein emploi est une vaste fumisterie . la France ne fait surement pas beaucoup mieux , les vrais chiffres sud chomage (hors crise ) sont surement plus proches des 20% que des 8 annoncés ces dernieres années.
Lorsqu’il devient plus important de cacher la vérité que de prendre des décisions pragmatiques, c’est que les politiques échouent et n’ont plus d’imagination. Ils ne trompent plus personne, il suffit de regarder la tête de la ministre de l"économie en France.
Les instruments de contrôle sont tellement triturés qu’aujourd’hui, dans une situation exceptionnelle, hors-cadre, aucun indicateur n’est plus fiable. Les responsables sont sujet au syndrome des profondeurs, continuant de s’enfoncer tout en étant persuadé de remonter vers la surface.
Ce n’est pas fini, loin s’en faut....le fleuve des saisies immobilières aux USA continu, voir s’accélère. Toutes les 15 secondes, une maison est saisie et 6600 dossiers déposés par jour.
Mais ce n’est pas grave....le plus gros de la crise est dernière nous....selon les économistes, les mêmes qui nous prédisaient un petit trou d’air en Juin 2008.....OUF, nous sommes rassurés !!!!
Ne vous inquiétez pas ! La solution est déjà dans les tuyaux et elle est vieille comme nos élites : Une bonne guerre en Iran, çà va relancer la pyramide des dettes le temps de mettre en place une nouvelle monnaie basée sur l’or (qu’on a soigneusement racheté). Et çà sera reparti pour plusieurs décennies de servitude envers l’usurocratie.
-USA : le taux de chômage réel atteint 16% selon un responsable de la Fed : "Le
taux de chômage réel aux Etats-Unis atteint 16% si l’on prend en compte
les « travailleurs découragés » et ceux qui ne travaillent pas autant
qu’ils le souhaiteraient, a déclaré mercredi Dennis Lockhart, un des
responsables de la banque centrale (Fed) américaine."Si l’on prend en
compte les gens qui voudraient un emploi mais ont cessé d’en chercher
un (les travailleurs dits « découragés ») et ceux qui travaillent un
nombre d’heures inférieur à ce qu’ils souhaiteraient, le taux de
chômage passerait des 9,4% officiels à 16%", a déclaré M. Lockhart lors
d’un discours à Chattanooga, dans le Tennessee (Sud des Etats-Unis).Ces
deux catégories de personnes sont recensées chaque mois par le
département du Travail, chargé de publier les chiffres officiels du
chômage.Mais les "travailleurs
découragés" sont exclus de la population active et les personnes
contraintes de travailler à temps partiel du fait de la conjoncture
économique sont comptabilisées comme des personnes employées, ce qui
fait que ni les uns ni les autres n’apparaissent dans le taux de
chômage officiel.Selon les derniers chiffres du ministère,
celui-ci était de 9,4% fin juillet. Les Etats-Unis comptaient alors
près de 15,5 millions de chômeurs « officiels », auxquels s’ajoutent près
de 9 millions de personnes à temps partiel malgré elles, et près de
800.000 chômeurs « découragés ».M. Lockhart, qui dirige l’antenne de la
Réserve fédérale à Atlanta, en Géorgie (Sud des Etats-Unis), est le
premier responsable de la Fed à reconnaître ainsi l’ampleur réelle du
chômage. Il vote cette année au Comité de politique monétaire de la
Fed, l’organe chargé de prendre les principales décisions de la banque
centrale.Jugeant que le rythme de la reprise du marché de l’emploi
risquait d’être « péniblement longue », M. Lockhart a estimé en substance
qu’il serait difficile pour les autorités d’agir contre le chômage en augmentant davantage la dépense publique."Les
effets complets (du plan de relance budgétaire promulgué en février) ne
sont pas encore clairs" a-t-il dit, selon le texte de son allocution
remis à la presse à Washington, et faisant ouvertement mention des
« craintes » qui ne manqueront pas de s’exprimer si l’on "ajoute à la
dette nationale« , qui atteint des sommets. » -Les hommes, premières victimes du chômage aux Etats-Unis
Sans oublier que ces millions de chômeurs tirent les salaires vers le bas (comme en France) et « fabriquent » des millions de travailleurs pauvres... comme en 1929 !
On pourrait aussi parler de la France entre 510000 et 520000 chômeurs de + en 2009.
1400 chômeurs de plus chaque jour, Dimanche et jours fériés compris !
On devrait atteindre le record absolu du nombre de chômeurs, qui date de 1947 !
Nous sommes dans une situation similaire à la sortie de la 2ème guerre mondiale, sauf que aujourd’hui il n’y a pas un pays à reconstruire pour donner du boulot au gens !