Faillite bancaire mondiale imminente
Revenus en baisse, pertes en hausse, profits à la dérive : voilà le contexte bancaire occidental aujourd’hui. Et tout cela se passe pourtant dans un contexte très favorable pour les bilans des établissements bancaires qui continuent à attribuer la valeur qu'ils souhaitent à leurs actifs. Plus la crise dure, plus la valeur à échéance devient problématique pour les bilans bancaires ( et aussi des autres opérateurs financiers) car la poursuite de la récession et de la baisse de la valeur des actifs implique un effondrement du bilan.

Et ce ne sont pas les comparaisons de « cour d'école » pour savoir qui a les réserves les plus grosses qui fera de différence en la matière étant donné le gouffre qui sépare ces réserves des besoins en recapitalisation que génère l'effondrement durable de la valeur des actifs détenus par les banques. Donc la supercherie ne risque pas de durer très longtemps à cause, évidemment, des dettes souveraines de la Grèce, de l’Espagne et de l'Euroland en général. L’obligation faite aux États de se financer par l’intermédiaire des banksters (voir : Argent dette : Unissons nos indignations pour exiger l’abrogation de l’article 123 ) poussé aux débuts des années 70 par l’avidité de ces derniers sera l’origine de leur chute inéluctable et imminente. Comme je le disais dans mon premier article sur Agoravox en février 2011, C’est la Crise finale !, « En dépit des propos rassurants des experts, le système financier planétaire touche à sa fin… Une seule solution pour les États : reprendre le pouvoir de la monnaie. ». Je ne suis évidemment pas le premier à le dire. Notre seul prix Nobel d’économie l’a dit quasiment toute sa vie et a été complètement ignoré des médias (Le scandale de l’omerta qui a pesé sur Maurice Allais).
Cela va de soi et est compris aujourd’hui par la plupart de nos concitoyens, l’immense dette n’existe pas, ce n’est qu’une croyance collective, une hallucination ! et pourtant cette pyramide de Ponzi est à la base de la plupart des tracas du monde dans lequel nous vivons. Pillage des ressources naturelles, pollution de toutes sortes, exploitation humaine, inégalité sociale, gâchis, chômage, stress et suicide au travail, malnutrition et faim dans le monde, tout cela est dû à une invention : l’argent fiduciaire, le système monétaire à réserves fractionnaires. Par ce système, 1 % de la population mondiale pillent, exploitent et manipulent avec un instrument fictif : une monnaie qui est créée à partir de rien.
En 2008, Wall Street et la City nous ont offert une chute de système bancaire, colmatée, pour un temps, par un hold-up sur l'argent des contribuables. Hold-up effectué dans l'urgence, sans prendre le temps de la réflexion ni du débat parlementaire ou démocratique. Ce même temps que l'Euroland est censé « perdre » dans son laborieux chemin vers des décisions communes, rempli de discussions tous azimuts sur la pertinence et l'efficacité des différentes options possibles.
L’obligation des créanciers d’intégrer les pertes dans leurs bilans, bref que les banques assument une part substantielle des pertes, ce qui n'a pas été fait en 2008, fait que l’on arrive désormais à 50% de décote à propos des créances grecques. Mais la Grèce n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan des pertes bancaires à venir car tout le système bancaire occidental flotte sur une mer de créances plus que douteuses. Il n’est pas difficile de prédire que fin 2012, début 2013 au plus tard, les banques de l'Euroland vont s'effondrer et entraîner le monde entier dans leur chute.
Pour conforter cette prédiction, on trouve en premier lieu l'immobilier résidentiel US qui se situe au moins à 50% de décote et qui ne connaîtra probablement pas de hausse des prix avant 2020. Puis on a la décote de l'immobilier résidentiel irlandais, espagnol et portugais. Ensuite, on trouve l'immobilier commercial qui va plonger à nouveau avec la confirmation de la récession globale et les dépressions US et UK en cours. Puis, on retrouve l'insolvabilité des collectivités locales et nationales qui déprécient de facto toujours plus le bilan réel des banques. Aux Etats-Unis 46 des 50 Etats américains sont en situation d'insolvabilité et les risques de faillite des villes sont en croissance rapide, à l'image de la banqueroute de la capitale de Pennsylvanie, Harrisburg. On a aussi, évidemment, les dettes publiques en Europe, avec les emprunts « toxiques » qui ont infectés plus de 5500 collectivités locales en France ; ainsi qu'en Belgique et au Luxembourg. Cette situation a conduit directement au démantèlement de la banque Dexia, avec reprise ou garantie par la puissance publique. Les Etats ne pourront pas « se payer » plus d'une ou deux faillites de ce type. Enfin, on arrive à la virtualité d'une multitude d'actifs financiers comme les crédits à la consommation. L'insolvabilité du consommateur US reste d'actualité avec un taux moyen d'endettement de 154%. Le salut de l'économie US et de ses banques ne viendra donc pas de la consommation des ménages. Bien au contraire pour les banques, puisque les non-remboursements de prêts sont à la hausse dans un contexte de chômage, et aux Etats-Unis en particulier, la faiblesse du filet social éjecte littéralement les chômeurs du statut de consommateur. Avec six millions de chômeurs arrivant en fin de droit en 2012, dans un contexte d'impasse politique au Congrès pour étendre leur droit à une indemnisation, la consommation des ménages US, déjà chancelante, va s'enfoncer encore plus en territoire négatif. Parallèlement, les employeurs US prévoient une forte augmentation des licenciements dans les mois à venir. Mais en Allemagne aussi, l'économie tombe en panne avec les inévitables conséquences pour la croissance et les banques et de récession durable ( signe de la dépression durable aux Etats-Unis, la marque GAP à annoncer qu'elle fermera 20% de ses magasins aux Etats-Unis). Et l'évolution des revenus des ménages US est sans appel. Entre la « fin » officielle de la récession en Juin 2009 et Juin 2011, les revenus des ménages US ont baissé de 6,7%. D'ailleurs les investisseurs allemands estiment désormais que le marché américain est plus risqué que ceux du Moyen Orient et d'Amérique latine et qu'il n'a pas de perspectives de croissance et les faillites d'entreprise dont la plupart ne valent plus rien du tout, car ils n'ont en fait pas de contrepartie réelle. Ce sont plus de 15000 milliards d'actifs-fantômes envolés en fumée au cours de 2011 ; et ce seront courant 2012 les milliers de milliards des CDS qui sont au cœur des marchés de plusieurs grandes banques occidentales (et qui constituent l'une des vaches à lait de Wall Street et la City depuis des années). Les connections très camouflées entre les grandes banques occidentales, les hedge funds en pleine déroute depuis l'été 2011 (Même le « pape » des hedge funds, John Paulson, se retrouve face à des pertes colossales) et la face « sombre » des marchés financiers mondiaux empêchent les régulateurs et encore plus les décideurs politiques d'évaluer l'ampleur du choc bancaire en gestation. Un paramètre permet de discerner ces liens réels mais opaques entre les deux faces du secteur financier : l'épidémie de licenciement qui les affecte désormais. Le licenciement des acteurs secondaires du secteur financier est plus discret médiatiquement parlant que celui des grandes banques, mais il s'accélère et traduit un effondrement du business-model de tout le secteur. Wall Street comme la City sont actuellement le théâtre d'une purge croissante des emplois de ce secteur.
Une chose est certaine : si les banques occidentales font aujourd'hui peur, c'est d'abord à leurs propres dirigeants qui ne savent plus comment se dégager du piège mortel où ils se sont enfermés eux-mêmes, persuadés qu'ils étaient de « maîtriser » tous les événements, avec des politiciens « contrôlables (Selon les mots d'un éminent banquier) » et contrôlés à leur service, et des banques centrales affidées. La Fed est désormais à bout de munitions et paralysée pour ce qui est d'une sortie via une impression massive de Dollars. La BCE oscille entre son mandat, sa « bancophilie » et les pressions politiques croissantes, notamment relayées par l'opinion publique contre tout nouveau sauvetage illégitime des banques. En mélangeant tout et n'importe quoi, on crée de la panique, mais pas de la compréhension : c'est une des caractéristiques de la stratégie suivie par le lobby bancaire occidental depuis trois ans.
La dégradation accélérée de la situation économique, financière, budgétaire, sociale et politique aux Etats-Unis depuis l'été 2011 a déclenché une série de chocs ébranlant toujours plus la confiance des investisseurs et à renforcer l'impératif absolu de « gagner du temps » pour les USA et le Royaume-Uni, y compris au détriment de l' « allié européen ». Il n'y a en effet qu'un seul épicentre de la crise actuelle : ce sont les Etats-Unis. Et s'il y a bien une crise systémique européenne, c'est un phénomène de second ordre qui tient à l'inadaptation du processus institutionnel et politique actuel de l'Euroland qui a été ignoré pendant dix ans au profit des mécanismes de l'UE à 27, totalement inefficaces pour gérer les problèmes de l'Euroland.
Pourtant cette fois-ci, les politiciens, même choisis pour leur docilité, renâclent. Même Sarkozy ne parvient plus à défendre durablement les intérêts bancaires français (Pour lesquels la bataille des chiffres sur la question de recapitalisation illustre l'opacité complète du secteur) au niveau européen, il parvient juste à rendre plus complexe et lent la définition de positions communes avec l'Allemagne et le reste de l'Euroland.
Dans ces conditions, il n'y a plus moyen pour les banques d'envisager une préservation de leurs profits rognés de tous les côtés : réglementation accrue affectant les domaines les plus profitables, crise économique réduisant l'activité commerciale classique, concurrence renforcée entre établissements et entre régions au sein même de l'Occident. Les banques de l'Euroland sont désormais en guerre ouverte avec leurs homologues anglo-saxonnes, sur fond de tentative de déstabilisation et/ou d'asphyxie orchestrée par ces dernières. Et en 2012 le marché va continuer de se rétrécir, rendant impossible le maintien de « deux cœurs anglo-saxons » au sein du système financier mondial ; et entre la City, Wall Street et l'Euroland d'autre part, car les banques eurolandaises, appuyées par leurs gouvernements, vont cesser progressivement de prêter en Dollars US pour se concentrer sur les prêts en Euro, y compris en ce qui concerne le commerce des matières premières (pétrole inclus). Les crises violentes et brutales ne laissent pas de place à la nostalgie des partenariats passés. Ce sera le début de la fragmentation définitive du marché financier occidental et l'une des dernières étapes de la maturation de l'Euroland ; ainsi qu’un nouveau coup fatal pour les établissements financiers ayant construit leur business-model sur le partenariat financier transatlantique. Le secteur bancaire avec une capacité de financements en berne et des bilans sombrant dans un « rouge » de plus en plus vif, n’a en fait, à part la banque de détail, plus aucun segment rentable.
Nous ne pouvons plus accepter ces politiques biaisées et toxiques qui sont décidées non par les hommes politiques démocratiquement élus mais par les éminences grises du système bancaire international. C’est la fin du Nouvel Ordre Mondial voulut par les Rothchilds, les Rockefelers et autres banksters. C’est la fin des multinationales frauduleuses et criminelles. La dette publique est une arnaque. Elle ne doit pas être remboursée (Voir le cas de l’Islande). Notre futur président doit être beaucoup plus intransigeant avec les banksters (Contrat à terme sur la dette de la France : Hollande s'interroge), il ne suffit pas d’interdire les produits financiers qui ne sont pas liés à une couverture d'un risque réel et d’exiger que les autorités allemandes fasse annuler l'introduction des contrats à terme sur les obligations souveraines françaises. Une fois élu, il serait temps qu’il se rappelle la phrase de Vincent Auriol : les banques je les ferme, les banquiers je les enferme.
Ce vieux monde de la marchandise, de l’avidité et de la monnaie dette est bien en train de mourir. De nombreux signes tendent à montrer que la nouvelle civilisation est en gestation. Cette réunion, par exemple, qui s’est tenue le 2 Avril 2012 au siège des Nations Unies à New York organisée par le Gouvernement du Bhoutan sur le bien-être et le bonheur ( http://www.gnhc.gov.bt/2012/04/un-webcast-on-happiness-and-wellbeing-high-level-panel-discussion/ ). La réunion a été très constructive et des progrès encourageants ont été accomplis dans la promotion d’un mouvement mondial pour mettre en œuvre un nouveau paradigme économique basé non pas sur le PIB, mais sur la prise en compte de la satisfaction de vie des gens et sur le respect de l’environnement et des richesses naturelles. Et puis le mouvement OWS qui prend de plus en plus d’ampleur, voir les articles et vidéos suivants :
OWS, les indignés, les créatifs culturels sont les annonciateurs d’une nouvelle civilisation : http://bit.ly/H5CSsc .
2012 – R evol ution of love : http://bit.ly/yrMu8t .
La manipulation par la fausse monnaie est terminé ! aux USA, les banksters vont être arrêtés : http://www.youtube.com/user/visionarypeace
C’est la révolution nonviolente aux States ! 100,000 Strong (The 99% Spring) :
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=hmS030lgozY
http://wagingnonviolence.org/ - http://the99spring.com/
OWS spring training ! : http://www.youtube.com/watch?v=s78RiYt0Lgk&feature=player_embedded
Marc JUTIER (merci de cliquer j’aime !) auteur de Nouvelle Civilisation 2012 et des documents : http://www.scribd.com/marc_jutier .
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