Avant 14, il n’y a pas de frontières, au sens administratif bureaucratique, il n’y a pas d’impôts sur le revenu, et la pauvreté dans le tiers monde est telle que cela fait frémir rétrospectivement. Quand aux différences de cout du travail....
Stephan Sweig fait part de l’étonnement de ses étudiants quant il raconte qu’avant guerre, il a voyage dans le monde entier sans aucun document justifiant de son identité, sans visa, sans contrôle.
Dans les pays pauvres, il y a encore de grandes famines, epidemies, l’espérance de vie est moyen ageuse, l’éducation n’existe pour ainsi dire pas. Mais il n’y a pas de grands mouvements de populations venant chercher une vie meilleure sous des cieux plus favorises en provenance des pays sous développés. En revanche, il y a, comme aujourd’hui, des européens partant aux EUA ou des mouvements intra européens de moins riche a plus riche.
C’est une migration économique de travail. Mal accueillie ( pas d’aide) très exotique ( un mineur polonais a un degré de connaissance de la langue et de la culture française très éloignée de la familiarité qu’en a un algérien ou un tunisien. L’assimilation se produit pourtant rapidement.
Il y a peu de délocalisations. Pourtant le cout de la main d’œuvre.... En Indochine, en Afrique, on peut parler de travail force et pour ainsi dire gratuit....
En revanche, il y a bien des investissements productifs dans le tiers monde ( infrastructures, etc...) et couteuses. Jacques Marseille a établit que dans l’ensemble, les colonies ont coute plus qu’elle n’ont rapporte.
Il me parait difficile de rendre compte de ces forts contrastes entre les deux situations sans prendre en compte ce qui change structurellement et qui est la part des l’Etats dans les PIB et l’usage qu’ils en font. Les capitalistes ne sont sans doute ni plus ni moins prédateurs, les pauvres dans le tiers monde sont moins pauvres, etc....
Le rôle essentiel des visas, est bien de savoir qui doit payer combien a quel état en matière d’impôt. Qui a droit et ou a quelles aides.
Compte tenu de l’intensité capitalistique de la production moderne, le cout du travail est certes important, mais la fiscalité en général est souvent le facteur premier.
D’une manière générale, dans un pays comme la France, la plus grosse part de la valeur ajoutée passe par les mains de l’État (en hausse relative), viennent ensuite les ménages (en baisse relative), et enfin, de façon marginale après impôt et charge, le capital ( globalement en stagnation ou baisse).
Parler de la mondialisation sans évoquer cet aspect, est une approche de type marxiste archaïque. On se souvient que ces gens discouraient longuement sur les rapports entre ouvriers et patrons, en laissant complétement dans l’ombre, le rôle en tant que classe de la catégorie a laquelle ils appartenaient eux même, alors même qu’elle était celle qui était le plus en expansion a l’époque. une classe moyenne non directement impliquée dans le processus de production (fonctionnaires,lettres, services varies).
Les termes employés vont dans le sens d’un discours tenu par leurs héritiers pour défendre un système dont ils sont les grands gagnant.
Un tiers de main d’œuvre en moins en 20 ans dans l’industrie, la productivité aidant, cela signifie sans doute une hausse de la production industrielle. Parallèlement, plus 30 a 40 % de main d’œuvre employées directement ou non dans le service public, a dégradation continue de la qualité si on en croit les syndicats, impliquerait une productivité négative, donc un cout social absolument exorbitant.
A 57% du PIB dépensé par l’état, il est clair qu’on a affaire au principal déterminant des couts, des prix, de la compétitivité de l’attractivité.
Si le résultat était un contexte fantastique pour les entreprises : mains d’œuvre super formée comme en Suède, infrastructures flambant neuves, comme dans certains pays de l’ex tiers monde, services publics super efficaces, la question des couts du travail serait moins dissuasive.
Ce n’est pas le cas. Notre État semble plus un consommateur net de ressource qu’un facteur positif pour le développement et la croissance.
Si la part de l’État monte, ce sont les couts de fonctionnement qui se développent, pendant que l’investissement baisse. On voyait hier a la télé des gendarmes sans ordinateurs, sans voitures et sans essence, mais pas sans salaires et sans retraites.
Ce n’est pas le plus caricatural. En tendance, nous avons des service publics pléthoriques, payes a travail égal 17 % de plus que dans le prive avec des moyens d’agir en dégradation.
Cela veut dire que même si ils le veulent, ils auraient a dépense croissante de moins en moins de moyen de remplir leurs missions....
le dernier paradoxe par rapport a l’avant première guerre mondiale, les français, qui ne l’avaient jamais fait (un des « drames » de notre colonialisme, impossible de peupler nos colonies....), s’expatrient de plus en plus.
Partent les vieux riches et les jeunes pauvres. ceux qui ont tout a gagner a échapper a notre système de répartition de l’argent.
Analyser cela dans le détail me parait un préalable nécessaire avant de parler de démondialisation, de protectionnisme de façon sérieuse etc....