Free n’a pas sa licence 4G
Ce matin Eric Besson a confirmé qu’il y aurait un appel d’offres pour des fréquences mobiles en 2009, mais n’a pas suivi les recommandations de l’Arcep qui militait pour un quatrième opérateur.
Orange, Bouygues et SFR seront a priori les trois seuls à se voir attribuer la fameuse licence. Ce qui ravit les trois géants, mais également les stratèges financiers d’Iliad qui sont satisfaits de cette décision car l’action du groupe a pris jusqu’à 7 % après l’annonce. Au vu des récents investissements de Free, les spécialistes étaient en effet inquiets quant à l’acquisition de la licence 4G, demandant des dépenses d’équipements mobiles.
Cependant, à moyen terme, la convergence imposera une offre internet-fixe-mobile et il faudra, à Free, trouver une alternative probablement coûteuse.
Par exemple, Orange et SFR proposent déjà des clés 3G, permettant des accès mobiles étendus. De plus, avec la proportion grandissante de PC portable, les offres nomades seront de plus en plus demandées.
La licence 4G pourrait être répartie en trois gros blocs, permettant ainsi aux élus de vendre leur surplus aux MVNO... Free en profiterait-il ?
Mais pourquoi ne pas avoir suivi les recommandations de l’Arcep ?
La réponse pourrait se trouver dans le développement de la fibre optique. Excédé par le non-investissement de Free, Orange (entre autres) avait suspendu ses installations. En effet, Free aurait pu compter sur un recours à l’Arcep, ce dernier obligeant les propriétaires de fibre d’ouvrir leur réseau au Petit Poucet.
Les prix agressifs de Free sont une bonne chose pour le consommateur et la concurrence, mais en revanche, question investissement, cela ne pousse pas ces concurrents à aller de l’avant.
Ainsi le gouvernement aurait pu avoir un accord de dessous-de-table avec les trois gros : je vous donne l’exclu de la 4G, je ne regarde pas les prix et en échange vous me raccordez le pays à la fibre fissa.
La décision politique de sucrer la quatrième licence à Free pourrait pousser l’opérateur alternatif à accélérer son déploiement en Wimax (il dispose de la seule licence nationale dans cette technologie) et essayer de casser les prix en voix sur IP.
Car si la licence Wimax de Free ne lui permet pas de faire du hand over (mécanisme fondamental dans la communication cellulaire), rien de l’empêche de développer une offre d’accès à l’internet mobile comportant une offre de voix sur IP, comme sur le fixe, intégrant des minutes gratuites vers le mobile comme le fait déjà sa filiale Alice.
Free est dans une situation délicate, mais pas désespérée. Espérons que leurs innovations et leurs prix soient assez convaincants pour ne perdre leur place de n° 2 du marché de l’accès internet.
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