Dévoilé mardi dernier à l’occasion de la visite de Nicolas Sarkozy à Rethel, le nouveau logo issu de la fusion de l’ANPE et de l’Assedic fait déjà couler l’encre.
Première observation, ce nouveau logo affiche les couleurs de l’emblème national, peut-être un clin d’œil à France Emploi, l’une des appellations ayant un temps été présentée comme celle de la future entité du service public de l’emploi.
D’aucuns y verront peut-être une subtile maîtrise des gens de communication à s’attirer la bienveillance plutôt que l’ire du gouvernement, au constat des récents affronts faits à l’emblème national dans l’enceinte du grand Stade de France.
Pour l’agence Nomen, connue pour avoir œuvré sur les marques Vélib ou Wanadoo, c’est une opération qui rapporte quand même 135 000 euros, loin il est vrai des 2,4 millions d’euros engrangés par une autre agence, à l’occasion du précédent lifting datant de 2003.
A l’époque, devant le tollé général, la direction de l’ANPE avait argumenté sur la durée de vie de son logo, durée relative s’il en est, puisque cinq ans plus tard, celui-ci doit rapidement disparaître pour cause de création d’une nouvelle entité.
Pour les syndicats, c’est déjà trop, "trop coûteux" pour un logo manquant selon eux d’originalité.
Au choix même du nom « Pôle emploi », jugé quelconque et largement galvaudé, vient s’ajouter un aléa de plus pour la future entité, alors même que la situation sur le front de l’emploi connaît de sérieuses turbulences.
Comme entrée en matière, le gouvernement pouvait espérer mieux.
Pour autant, il semble que la crispation relève plus du sentiment d’inquiétude soulevé par les derniers arbitrages concernant les chômeurs que de l’éventuelle inter conicité du nouveau logo avec d’autres développements récents.
Nous laisserons à l’éminent Paul Villach le soin de nous développer l’aspect caché des choses… de futures prises de bec en perspective…
Très récemment, dans l’émission Capital, la chaîne M6 avait abordé la question du suivi d’une partie des chômeurs confié respectivement par l’Unedic et l’ANPE à des opérateurs privés.
S’étonnant du fait que le coût d’un accompagnement puisse varier de 1 à 10, selon que le demandeur d’emploi se trouvait adressé par l’un ou l’autre des deux opérateurs, le journaliste n’avait pu établir dans sa conclusion de justification probante pour de tels écarts de prix.
Un sujet qui ne devrait pas manquer d’être remis sur la sellette dès le mois de janvier prochain, à n’en pas douter.
En ce moment même, la question du logo devrait apparaître bien futile au moment où les discussions entre patronat et syndicats achoppent sur des sujets plus terre à terre et plus préoccupants, comme le futur barème des cotisations chômage, l’offre d’emploi raisonnable et l’arrêt de la dispense de recherche d’emploi pour les seniors.
Futile, peut-être, mais, en cette période troublée, les images ont peut-être autant de poids que les mots…
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Merci, cher rédacteur, d’avoir souligné l’interconicté subliminale entre le grand capital et les masses laborieuses....Ce lien échappe à trop de rédacteurs aveugles...
PS : en photo, j’aurais mis un abricot bien mur, une banane Ying-Yang , voire méme une pastèque (soyons fous), mais bon, c’est toi qui voit...
Le pôle emploi, ou comment faire payer l’ANPE (qui était payée sur le budget de l’Etat) par l’UNEDIC. Ca va creuser les déficits sociaux au profit du déficit de l’Etat. Et après, on pourra diminuer les allocations chômage...
J’y vois aussi les couleurs de l’UMP et du PS.
Des restes du précédent logo Anpe sur la droite.
Une boule du Loto pour la chance de trouver enfin !!! un emploi.
Les mors d’une pince qui va écraser celui qui s’y présente.
Peut-être un e comme emploi mais je ne suis pas sûr !!!
Et Pôle Emploi, c’est pour garder France Emploi pour une boîte privée
qui va arriver sur le marché concurrentiel du placement !!!
Souvenez-vous en !!!
Concernant les couleurs « nationales » du logo, je ne suis pas vraiment gêné, encore que ce choix et la disposition de ces couleurs frisent un tantinet la com’ franchouillarde. Je suis en revanche beaucoup plus sévère sur les sommes dépensées auprès d’un consultant externe pour en arriver à un logo finalement peu symbolique et à un nom, « Pôle Emploi », qui aurait pu être trouvé par le premier pékin venu. Et cela pour une bonne raison : tout, depuis quelques années, s’appelle « Pôle truc » ou « Espace machin », et cela depuis les instances gouvernementales jusqu’aux entreprises les plus obscures.
En résumé, beaucoup de fric inutilement dépensé. Du fric que l’on aurait pu très facilement économiser en organisant un concours interne à la fonction publique, ou même limité au seul ministère de l’Emploi, concours doté pour le vainqueur d’un week-end à Prague ou à Rome pour deux personnes. Le coût en aurait été dérisoire et l’on aurait abouti, au pire, à... « Pôle Emploi » et à un logo au moins aussi réussi que celui-ci.
Mais, hélas ! l’expérience montre que les responsables de la com’ détestent que la solution ne vienne pas d’eux, le recours très coûteux aux agences externes n’étant considéré par ces gens, le plus souvent très imbus d’eux-mêmes, que comme un prolongement de leur pouvoir, sacralisé de surcroît par les sommes investies : plus on dépense, plus on est un type important ! C’est lamentable, mais c’est ainsi que cela fonctionne dans notre beau pays !
Dans la foulée on pourrait demander à qui appartient la boite qui a crée ce logo ! ALORS ?
Il est vrai que ecs histoires ed logo souvent payés de smillions d’euros (RATP, SNCF...) sont des arnaques, des manières de pomper le fric au profit d’affiliés
Comme tu dis, il suffit de prendre quelque gars autours d’un coin de table ou d’organiser un concours au sein de la boite, voir national, donner 10 000 € au gagnant et on se trouve avec une multitude d’idées
Il est marrant de voir que nombre de logos, voir nombre de slogans politique ou publicitaires, qui marchent, restent emblématiques, sont souvent des inventions sur le tas par les catuers mêmes du terrain. Alors que els grandes opérations de com, type Séguela, coûtent des fortunes et bien souvent font flop.
On voit bien que le souvci numéro un a été d’éviter de prononcer le mot "chômage" ou tout ce qui y ressemble. "Emploi", ça fait mieux, c’est sûr, mais devant la catastrophe qui s’annonce, ça donnera un ton ironique à ces futurs Pôles. On se rappelle des famaux "job clubs" anglais, où on ne trouvait pas de jobs, justement.
si on fait référence aux couleurs du drapeau français, ce qui est manifestement le cas... ici les valeurs ne sont plus égales, le bleu aristocrate et le blanc royaliste poussent en-dehors de leur zone d’influence le rouge... écrasé sur la marge. Anodin ?