Krach immobilier en vue ?
Une montée longue et rude, un léger ralentissement en haut de la côte, une décélération progressive puis une chute vertigineuse... Il est sans doute exagéré de comparer les courbes de l’immobilier aux montagnes russes. En même temps quelques signes laissent penser que nous sommes peut-être à un tournant de l’évolution du marché.
Les spéculations sont faites de cycles
L’année 1987 avait connu l’avant-dernière flambée des prix de l’immobilier. C’était l’engouement pour "la pierre",
un investissement à l‘époque communément admis comme sans risque. Les
prix ont atteint des sommets, jusqu’au krach boursier d’octobre 1991. Puis, le
prix de l’immobilier est redescendu aussi vite qu’il était monté. Le
réajustement, à la baisse, a approché les 40 %.
Les années suivantes ont connu d’autres engouements spéculatifs, comme
les bourses asiatiques et la bulle internet en 2000, avec les conséquences que
l’on connaît... Les valeurs liées aux nouvelles technologies à peine écroulées,
l’on a constaté une hausse de l’immobilier de l’ordre de 80 %, de 2000 à nos
jours.
La « globalisation » de
l’économie a été, elle aussi en son temps, un thème porteur. Force est de
constater que depuis la bulle internet
les spéculations se font de plus en plus selon des tendances de nature
globale. La bulle immobilière était assurément mondiale.
Le krach immobilier aux Etats-Unis est advenu récemment. L’on nous dit que la nature du marché immobilier américain est fondamentalement différent du nôtre, du fait notamment de la capacité
d’endettement des emprunteurs. Toutefois, si la chute de l’immobilier aux Etats-Unis ne peut pas avoir d’effets négatifs directs chez nous, la tendance n’est
pas nécessairement de bonne augure.
En économie, l’évolution d’un
prix est simplement la résultante d’un ajustement de l’offre et de la demande,
à travers la capacité d’achat. Si le prix varie sensiblement au-delà de cette
proportion, il s’agit de spéculation. Or, nous sommes à un point tel, où non
seulement les prix on dépassé les capacités d’achat de nombre de ménages, qu’en
plus les prix de l’immobilier ont entamé significativement notre pouvoir d’achat !
Il va de soit que l’on ne
construira pas plus de logements neufs que l’on pourra y loger autant de
personnes dont le nombre dépend aussi de l’évolution de notre
démographie : ce critère peut nous
permettre de réaliser qu’il y aura toujours un ajustement du marché en fonction
des besoins réels !
Les aides fiscales à
l’acquisition du logement contribueront à soutenir le marché. Mais il est
difficile de savoir dans qu’elle
proportion et pour combien de temps. Il en va de même pour une éventuelle
baisse des taux d’emprunt.
La FNAIM (Fédération nationale de l’immobilier) a indiqué récemment que les prix des logements de plus de 5 ans
ont baissé en juillet et août : - 3,7 % cumulés. Sommes-nous à un moment
crucial ? Deux choses sont certaines : d’une part le coût de l’immobilier n’a jamais été aussi élevé. D’autre
part, tous les cycles de hausses économiques connaissent un terme. Ce terme
n’est pas prévisible exactement, c’est la logique même du marché spéculatif.
Inutile donc de prévoir s’il
s’agira d’un « krach » où plutôt d’un atterrissage en douceur.
En tout cas, je ne conseillerai
pas à quiconque d’investir maintenant. Je dirai même que c’est le moment de
vendre. Mais ce point de vue n’engage que moi. Heureusement, sinon, ce serait
le krach aujourd’hui !
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