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Accueil du site > Actualités > Economie > L’ère du chômage est commencée

L’ère du chômage est commencée

Bien loin de préparer une reprise des embauches, la tendance des entreprises est à la réduction des effectifs par des investissements de productivité, compte tenu du fait que la demande sera en décroissance en raison de la hausse de l’épargne et du chômage.

L’information sur la crise en cours, à laquelle nous devrions avoir droit, nous est souvent livrée à l’état brut, ou strictement interprétée à l’aune d’une réalité dépassée, seulement un peu bousculée par la crise ambiante. Or, toutes les dispositions prises par le pouvoir politique tendent à nous faire revenir à la situation qui prévalait avant l’explosion des subprimes, alors que les acteurs, consommateurs et entreprises, ont tiré de cette crise des enseignements tout à fait différents. Décrivons ces trois états :

1- Pour le gouvernement des É-U et quelques autres, il n’est question que de revenir à la situation de surendettement des particuliers qui prévalait avant que la crise n’éclate en 2008, comme si les effets de celle-ci se limitaient à l’épisode des subprimes, et qu’une fois supprimés les effets de cet épisode, on pourrait faire repartir la croissance comme si rien ne s’était vraiment passé. C’est ignorer volontairement que ses causes s’étendaient, elles, à la situation de surendettement général de la totalité de l’économie de ce pays, État compris.

Pour le gouvernement des É-U, la seule façon de sortir de la crise consistait donc à recréer les conditions voulues pour que le système bancaire redistribue ses prêts aux particuliers, de manière à ce que ces derniers relancent la croissance, par une consommation aussi irresponsable que celle qui annonçait la crise, comme si rien d’autre n’avait changé entre temps. Or, s’il y avait eu crise, c’est qu’il y avait problème, et s’il y avait problème c’est qu’on n’en avait pas vraiment compris les origines, ni la nature profonde.

C’était là considérer les acteurs économiques, tant consommateurs qu’entreprises, pour des ignares, le gouvernement et son administration possédant seuls, a priori, la compétence voulue pour tirer d’affaire le pays. C’était faire preuve ainsi d’un effarant esprit simpliste, et d’une grande incompétence. Les politiciens qui règnent actuellement dans le monde ne sont vraiment plus à cet égard que des « faiseurs de crises » irresponsables.

Ils ont tout simplement oublié que toute crise, qu’elle soit économique, sociale ou simplement politique, débouche toujours sur un nouvel équilibre de la société, très différent de celui que, précisément, la crise a eu pour effet de détruire.

2 - Les consommateurs ont, semble-t-il, mieux compris l’esprit de la crise que leurs dirigeants. Le spectacle à leurs portes des saisies immondes, dont ont été victimes les familles qui crurent dans les artifices des vendeurs d’hypothèques, leur a davantage ouvert les yeux qu’à ceux des politiciens. Cette vision a agi sur eux à la manière d’un électrochoc salutaire, provoquant la prise de conscience de leur propre fragilité financière, créée par leur propre surendettement. Il devint clair en effet pour eux que la crise avait été déclenchée par l’insolvabilité d’une partie importante des consommateurs à subprimes. Et ils ne se sentaient eux-mêmes qu’à quelques encablures de la même situation.

Bien sûr, le nœud gordien du déclenchement de la crise était-il lié à de téméraires créations financières, les contrats immobiliers à subprimes. Mais les consommateurs prirent également conscience du fait que ces initiatives avaient été consécutives à l’arrêt du boom immobilier solvable, et avaient eu pour but de prolonger ce boom au-delà de ce que l’économie pouvait décemment supporter. La crise ne pouvait donc s’arrêter à leur porte, car l’insolvabilité générale des É‑U était déjà largement connue de tous. Le péril était fort proche.

Alors naquit assez rapidement la tendance des particuliers à se défaire le plus rapidement possible de leurs propres dettes, en épargnant le plus possible, donc en consommant moins. Fort naturellement, cette tendance s’étendit à l’ensemble des É-U en quelques mois. Plus réalistes que ceux qui les dirigeaient, les consommateurs ont donc choisi le chemin de la sagesse. C’est ainsi que le taux moyen d’épargne des Étasuniens est passé en près de deux ans, de -3% en décembre 2007, à très près de +8% en octobre 2009.

3 - Les entreprises suivirent un raisonnement parallèle à celui des consommateurs. Pour elles, l’analyse de cette crise, ramenée à une vision réaliste des mouvements économiques en cours, débouchait sur la constatation que sa caractéristique fondamentale était d’être une crise de surproduction immobilière, et non une crise financière, même si ses premiers effets ressentis étaient, de façon logique, d’ordre financier.

Il ne faut en effet jamais prendre les effets des phénomènes pour leurs causes, et inversement. Voilà une vérité dont les gouvernements occidentaux, G8 et compagnie, ont voulu faire l’économie, et qui va compromettre leur sortie de crise. Or, toute surproduction immobilière dissimule ou précède une surproduction plus générale, dans la mesure où l’une et l’autre se développent dans un même cadre financier, et ce phénomène n’a pas échappé à la plupart des entreprises.

On pourrait illustrer cette réalité en la comparant à une voiture dont le moteur ne devrait pas être poussé au-delà de 5500 tours, mais dont le conducteur, néanmoins, le pousse à 6000 tours pour augmenter sa jouissance personnelle. Dans ce cas, inutile d’être grand clerc pour comprendre qu’un tel moteur aura une longévité fort réduite. Cette métaphore représente pleinement la croissance étasunienne des dix dernières années, où l’écart entre les 5500 et les 6000 tours représenterait, dans l’économie de cette époque, ce qu’a été pour elle le surendettement provoqué par la surconsommation à crédit.

Malgré cela, les pouvoirs publics cherchent encore à inciter les entreprises à investir, croyant naïvement que l’investissement pourrait être l’ébauche d’une nouvelle croissance. Ils pensent que la reprise des investissement porterait sur des achats destinés à augmenter la production, ou à créer de nouveaux produits qui allècheraient les consommateurs.

Or, les chefs d’entreprises vivent à l’écart des grands concepts agités par les politiciens et les économistes théoriciens. Ils ont le nez sur le pare-brise du milieu dans lequel ils baignent, composé de clients, de fournisseurs et de concurrents. Sans avoir peut-être objectivé le concept de surproduction à l’échelle nationale ou mondiale, ils ont en tout cas compris que ce n’était pas le moment d’accroitre le volume de leur production, car, au contact de leur clientèle (certains diraient : « de leur marché »), il leur est possible de constater qu’entreprises et consommateurs doivent être en phase, bien loin des considérations des gouvernements idéologiques.

Si les consommateurs épargnent afin de pouvoir survivre à la crise, que font donc les entreprises dans ce même but ? Hé bien elles investissent, c’est-à-dire le contraire de leurs clients, mais certainement pas en vue de produire davantage.

Ce que les entreprises cherchent en effet à faire, ce sont deux choses. La première, déjà très avancée, a consisté à réduire leurs effectifs au strict nécessaire pour les besoins de leur marché, en brusque minimalisation du fait du chômage et de l’augmentation de l’épargne, dont l’effet immédiat est de diminuer la demande. L’économie se trouve donc à mille lieues de pouvoir repartir sous une incitation artificielle à revenir à l’endettement passé, ce que les supputations Obama/Geithner/Bernanke n’ont absolument pas pris en compte dans leurs plans. Plus fort, ils s’apprêtent à en remettre une couche… !

 La seconde chose à laquelle les entreprises sont en train de travailler, c’est de diminuer leurs couts, pour se mettre en position favorable de compétitivité face à ce que j’appellerais “la concurrence de sortie de crise”, car la crise actuelle, nécessairement, s’achèvera par la mise hors course d’une quantité d’entreprises, petites ou grandes, par liquidation (ou faillite) pure et simple, ou bien rachat (ou fusion). Trop d’entreprises se partagent un marché de plus en plus en phase de réduction, au moins pour l’instant.

Or, la seule part des prix de revient sur laquelle les entreprises peuvent agir assez librement et avec efficacité est celle des couts de personnel, dans la mesure ou les couts sociaux qu’ils comprennent sont en hausse constante, notamment en raison du fait que les États, face à leurs propres déficits, tentent de s’en décharger de plus en plus sur leurs citoyens par l’augmentation des cotisations (assurance maladie et chômage …).

Le resserrement des couts de personnel commence évidemment par celui des effectifs, et celui-là ne peut être réalisé que par des progrès dans la productivité de l’entreprise, une fois réalisée l’élimination du personnel surnuméraire. À son tour, la productivité du travail, à égalité de production, ne peut être obtenue que par des investissements ciblés : allègement des procédures de travail et augmentation des automatismes de production et de livraison. Dans l’un et l’autre cas, les investissements correspondants font appel à des spécialistes de l’organisation du travail, conjointement avec des renouvellements de matériel permettant la fusion de deux ou plusieurs étapes des chaines de production et/ou l’accroissement de la fluidité de cette chaine (diminution du temps de permutation de produits sur un même ensemble de machines, particulièrement nette, par exemple, dans l’imprimerie). Or ces différentes dépenses d’investissement sont totalement passibles d’un financement bancaire, ce qui ne peut être le cas d’une embauche de personnel supplémentaire. Le choix de la meilleure solution est évident.

Cette tendance est actuellement centrale, bien que tout à fait invisible aux yeux de l’opinion publique. C’est elle qui permettra aux entreprises de rester dans le marché, et de survivre à toutes les nouvelles contraintes qui s’exercent sur elles. Les licenciements secs se poursuivront donc encore longtemps, et pas seulement au niveau des emplois précaires. Beaucoup de postes d’encadrement seront également concernés, car remplacés par des procédures informatisables.

On doit donc s’attendre à une sortie de crise construite sur l’accentuation du chômage, et une économie en stagflation combinant une inflation déterminée par le gonflement des liquidités créées par les plans inefficaces des États, avec une déflation générée par les effets des gains de productivité qui alimenteront des concurrences féroces dans les secteurs industriels et des services, en se traduisant par des baisses de prix en cascade.

Le monde occidental est donc entré dans une ère permanente de chômage, au moins pour de nombreuses années. J’en suis le premier désolé. Il est temps que les gouvernements en prennent conscience. Cela prendra cependant du temps. D’ici là de grands bouleversements risquent bien d’intervenir.

© André Serra 

http://andreserra.blogauteurs.net/blog/

http://cybercanard.com

Bibliographie :

Jeremy Rifkin – La fin du travail – 1995 – 1997 chez Boréal pour la version française

Cet article répond aux règles de la nouvelle orthographe


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25 réactions à cet article    


  • jps jps 5 octobre 2009 12:00

    @auteur

    Vous avez raison sur beaucoup de points, cependant votre raisonnement fait abstraction d’un principe majeur : l’épargne d’aujourd’hui est la consommation de demain


    • Emmanuel Aguéra LeManu 6 octobre 2009 02:12

      Alors tout va bien.


    • Emmanuel Aguéra LeManu 6 octobre 2009 02:17

      Mon cher Parkway, ceci est un site francophone.
      A priori.
      (Je suis d’un caustique, ce soir, veuillez excusez).

      A part ça je suis d’accord avec l’article depuis la faillite de la Barings.
      La faillite de Dassaut ou Renault devrait finir de convaincre la masse.


    • Marc Bruxman 5 octobre 2009 13:31

      Bonjour,

      Pour qu’il n’y ait pas de chomage, il faut qu’il n’y ait pas de gens « inutiles » économiquement partout. Cela impose que la formation soit en adéquation avec la demande.

      Or, on est au millieu d’une révolution technologique comme l’humanité n’en a que très peu connu. Et on ne fait rien pour y adapter notre éducation.

      Sans une formation adéquate aux nouvelles technologies de l’ensemble de la population, nous sommes condamnés au chomage de masse.

      Et comme cette adaptation de la formation serait un bigbang dans l’education nationale, il faut s’attendre à ce qu’il y ait besoin qu’elle soit détruite avant de pouvoir être reconstruite. En l’état, elle ne sert plus que de fabrique du crétin.

      Des centaines de métiers sont en train de disparaitre et d’être remplacés par des machines. Et ce processus est irréversible.


      • sisyphe sisyphe 6 octobre 2009 05:27

        Et comme cette adaptation de la formation serait un bigbang dans l’education nationale, il faut s’attendre à ce qu’il y ait besoin qu’elle soit détruite avant de pouvoir être reconstruite. En l’état, elle ne sert plus que de fabrique du crétin.

        Pour ce qui est de fabriquer du cretin, on doit vous reconnaitre une indeniable qualification, Bruxman.
        Sauf que, pour vous, l’education nationale n’y est strictement pour rien ; j’opterais plutot pour un formatage post-scolaire totalement ideologique ; l’inverse meme de ce qu’qpprend l’education nationale ; a savoir developper l’esprit de reflexion et critique.

        Meme avec des cours du soir, vu au niveau de raisonnement auquel vous etes rendu, helas, effectivement, l’education nationale ne peut plus rien pour vous ; peut-etre un bing bang dans votre cerveau ?


      • Neosysteme Neosysteme 5 octobre 2009 14:43

        Ne pas oublier non plus que le chômage est une variable « positive » dans une société au capitalisme « libre et non-faussé ».

        C’est la fonction régulatrice « vers le bas » des salaires. Le plein emploi n’est pas souhaité par le patronat car il lui enlève de la puissance de décision.


        • Paul Cosquer 5 octobre 2009 16:48

          Il est grand temps que les peuples du monde décident de faire un braquage géant chez les banquiers et dans leur paradis fiscaux !


          • Emmanuel Aguéra LeManu 6 octobre 2009 02:19

            Après vous.


          • fred 5 octobre 2009 17:48

            Une précision tout de même, ce que nous subissons aujourd’hui n’a rien d’extraordinaire, cela fait des années que nous vivons sur le crédit, maison, bien d’équipement etc etc etc. Cela a permis à notre pays de prospérer, le problême des subprimes risque fort de nous couter cher. à deux niveaux.Pour le moment nous subissont seulement les effets des banques d’investissements qui ont perdus beaucoup en prétant au gens modestes coté US, ce que nous oublions, c’est que le risque que cela se produise chez nous n’est pas négligable, dans les mois a venir le chômage va se durcir, signifiant que ceux qui ont investie dans les murs risquent de ce retrouver dans la même situation que certains américains, à savoir ne plus pouvoir honorer leur crédit. Plus grave, les banques ne veulent plus prendre de risque, alors que « nous » leur avons accordé des préts, eux les gardent pour spéculer. notre industrie est en faillite mais elle n’est pas la seule, l’état l’est également. Le capitalisme tel qu’il est pratiqué, ignore totalement le coté humain. C’est ce qui nous même droit au soulévement des peuples malheureusement. Voir la crise du lait, et ce n’est qu’un symptome.


            • karquen karquen 5 octobre 2009 18:02

              oui Fred,
              Et je crois savoir (j’avais lu quelque part) que pour l’instant les subprimes concernent les particuliers.
              Mais il existe également des sortes de subprimes pour les entreprises, aux U.S plus précisément, et qui risque d’être une « deuxième vague » de crise dans les quelques années qui viennent.


            • karquen karquen 5 octobre 2009 17:49

              C’est un excellent article !
               
              Le chômage peut être vu également d’une autres manière. Une manière structurelle d’organisation pleinement voulue pour niveler les niveaux de vie de manières mondiale. La philosophie étant de vouloir créer sous l’égide d’un « mondialisme » c’est à dire une certaine idée de la dépendance des peuples et non la mondialisation qui est un processus naturel.

              Le calcul dans ces cas là ne sont plus vraiment basés sur la répartition des richesses ou l’argent. Il est plutôt basé sur le temps horaire d’un salarié, pour pouvoir acquérir un objet manufacturé...
              Exemple : il faudra en Europe 300 jours/travail pour acquérir une machine à laver le linge en 2012...
              Le chômage est donc structurel, puisque sans lui : pas de machine à laver, et sans chômeurs trop de personnes réclameraient une augmentation !

              En ce sens les crises et le chômage sont des conséquences du mondialisme « VOULU » (effectivement il est étrange de conforter les tradeurs qui aujourd’hui savent que les États seront toujours derrière eux et qu’ils ont tous pouvoirs malgré un semblant de contrôle) ;
              Et la mondialisation naturelle elle, est complètement faussée voire détruite !

              Le monde est dans les mains d’une poignée d’individus qui ont une étrange façon d’élaborer une Unité mondiale basée sur le respect et l’épanouissement individuel...
              Mais ce n’est qu’un avis de novice...


              • elec 42 elec 42 5 octobre 2009 18:33

                l’état et le patronnat gardent leurs chomeurs comme l’église gardait ses pauvres


                • henri_jac 5 octobre 2009 19:02

                  à l’auteur

                  Merci pour cet article.

                  Je me permets de vous poser une question. N’y aurait-il pas une également cause structurelle au chômage : il y a de moins en moins d’effort à fournir pour produire autant. Informatique et automatisation soulagent l’industrie.
                  Ce qui me fait poser la question est le rapprochement entre population active et PIB : ce dernier croit beaucoup plus vite (rapport 5 de mémoire sur les 25 dernières années) sachant que la population active ne tient compte ni du chômage ni du temps de travail.

                  Si c’est le cas, le chômage pourrait continuer à grimper, sauf à revoir la structure de l’organisation du travail.

                  Qu’en pensez-vous ?

                  Henri Jac


                  • Maximus 5 octobre 2009 20:52

                    Le point de vue est original. A entendre l’auteur, la situation future évoque bien plus la deuxième moitié des années 1970 qu’un retour à l’euphorie boursière des années 2000.


                    L’auteur a raison quand il dit que le déversement de liquidités est parfois inefficace. On peut ainsi penser aux gigantesques plans de relance japonais dans les années 1990, qui n’aboutirent à rien car la population japonaise (déjà traditionnellement encline à la sobriété) n’avait pas un état d’esprit propice à la consommation.

                    • foufouille foufouille 5 octobre 2009 22:06

                      @ auteur
                      le chomage a commence avec les delocalisations debut 70
                      un mot NAIRU


                      • Croa Croa 5 octobre 2009 22:34

                        La mécanique décrite ici parait juste. Toutefois ça fait un sacré bout de temps que nous sommes dans « l’ère du chômage » ! Disons que la conjoncture va accentuer ce qui au départ était un choix de l’oligarchie.


                        • Yohan Yohan 6 octobre 2009 00:34

                          Qu’est ce qu’on peut faire ? le monde tourne mal


                          • Christoff_M Christoff_M 6 octobre 2009 00:36

                            le cas de France Telecom est édifiant !!

                            A une époque ou l’entreprise marchait très bien, un bon PDG illuminé a racheté Orange au dessus de son prix, on ne nous dit pas ce qu’il a touché lui pour une telle aberration...

                            Comme dans toutes les grandes entreprises françaises, de puis plus de vingt ans on a joué au lego avec des grandes structures très saines, que d’autres avaient mis des années à construire, on peut citer Thompson, F Telecom, Lagardère, EDF...

                            Personne ne parle de l’immense gaspillage de nos entreprises dus à des merchandisers... à des bricoleurs de meccanos, tout cela sous la houlette de cabinets de voyance, style Andersen !!

                            On fait de l’émotion un faux débat... cela occupe les chaumières, mais les morts visibles prouvent ce que je dis, une immense dégradation du monde de travail, géré par de petits esprits à calculettes, à la place de cerveau !!!

                            En attendant la bulle de 2000 a été bien vite oubliée, pas par moi car à l’époque, elle m’avait déjà amené aux prud’hommes.... pour recommencer les memes conneries dont l’effet s’est fait sentir fin 2008, mais la connerie était déjà la...

                            Et en 2009, on recommence de plus belle, comment faire autrement avec les oracles du monde moderne qui vivent dans des tours à la défense et qui ne savent pas ce qu’est une entreprise ou une usine, omnubilés qu’ils sont par leur modèle de bureaux initiés en France par des « conseils » comme Andersen...

                            IL y a un fossé entre les rêves et la réalité, et les théoriciens, conseillers et autres, nous entraineront toujours plus loin dans les erreurs !! sortons du jeu virtuel, avant que nous n’arrivions à une vraie catastrophe, guerre ou catastrophe ècologique...

                            Relisez « Ravages » de Barjavel c’est le moment....

                            En attendant plus on introduit des financiers quelques part, plus on vire des gens, on ne développe rien, on fait du fric avec ce qui existe jusqu’à ce qu’il n’y ait plus qu’une carcasse vide !! une orange pressée, exsangue et la on vend ou on délocalise...

                            Si localement une entité tient, cela est du à un cadre intermédiaire qui lui dans ces grandes structures est traité comme un élément intermédiaire... celui qui vire en cas de pépin, sera viré lui même étant un pion interchangeable comme un autre...

                            Les petites structures sont différentes, on a moins de temps pour broder faire des réunions, et le petit patron lui sait que s’il arrête de ramer, il met en cause ses employés et sa boite, tout ce tient !! dans les grands groupes, il y a le même doute qu’en politique, ou est le leader, quel est le fil conducteur ??? la plus part des gens intégrés dans les couches intermédiaires des grands groupes ne savent pas ou il vont, surtout que le vent change en fonction de la direction...

                            Le « fautif » ancien PDG de France Telecom est parti tranquillement à la retraite, et lui on ne lui demande aucun compte !!! mais depuis comme dans la SNCF, les billets augmentent, pas pour le personnel, Orange est un cas typique, pas pour le bien être des utilisateurs, nombre de petites boites passent par des privés, car la nouvelle structure crée par nos « grandes élites » est un vrai foutoir, je vois les files d’attentes le Samedi ici, en plein centre d’une grande ville, visiblement, le service n’est plus adapté, car on manque de monde, et q’une personne a un guichet, ne peut pas faire de la vente et du service...

                            Je ne parle meme pas de l’hopital depuis Kouchner, qui n’était « pas bien avant » et qui se dégrade depuis que des gestionnaires s’en occupe, la démarche qualité, j’ai connu cette plaisanterie perte de temps, fruit de l’esprit de gens qui n’ont jamais travaillé sur le terrain, en réel !!!!

                            A quand l’infirmière qui vous fait répondre un sondage, alors que vous amenez un blessé sur une civière... nous sommes dans une société ou internet accentue le coté paperassier, qui était déjà une manie et une tare chez nous...

                            Ce qui est frappant avec le gouvernement actuel, c’est la création d’une commission, la production de milliers de pages de rapport, des qu’un problème survient...

                            Et le problème de France Telecom est édifiant sur le décalage entre les instances dirigeantes, qui ne se remettent jamais en cause, qui ont la pensée unique, je pense à mr Lefebvre quand je pense à direction et cabinets conseils en 2009 ou à avocat !!

                            Nous sommes passés à l’orange, réveillons nous avant d’arriver dans le rouge, je pense à l’affaire du sang dans les hôpitaux... qui aurait du déjà nous alerter sur les failles de la communication dans ce pays !!

                            Comme sur la route, il faut des morts à un endroits, pour que nos charmantes instances et autorités concernées, se bougent le train, il faut plusieurs morts, avec le PDG de France Telecom actuel, on réagit au bout d’une vingtaine de morts !!!

                            C’est dire tous le mépris des grandes instances dirigeantes sous Sarkozy, ou la sphère politico financière ressemble à une mauvaise droite patronale qu’on croyait disparue... ce PDG est l’emblème du mépris du patronat sous Sarkozy, je lui conseillerais de marcher de venir sur le terrain, de faire du vélo comme conseillait madame Lagarde et il verrait qu’il y a autre chose que son bureau et sa salle de réunion, il s’empifrerais moins aussi sans doute dans des repas « d’affaires »....


                            • sisyphe sisyphe 6 octobre 2009 05:33

                              A propos, un peu hors sujet, mais pas vraiment, puisque d’aucuns continuent d’attribuer les raisons du chomage a l’immigration, un excellent rapport du PNUD, qui va renvoyer les de souche et autres racistes a leurs tristes pathologies fantasmatiques

                              Globalement : 

                              La migration "peut améliorer le développement humain pour les personnes migrantes, pour les communautés d’accueil et celles de départ". Voila comment le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) « bouscule les idées reçues » dans son rapport « Lever les barrières : mobilité et développement humains », publié lundi 5 octobre. « Les gens se déplaceront », affirme le PNUD. "C’est pourquoi ce rapport offre les outils pour mieux gérer cette mobilité humaine inévitable en posant des principes et des lignes directrices".

                              Des idées reçues
                              Près d’un milliard de personnes sont des migrants,selon le rapport. Mais sur ce milliard, 740 millions de personnes sont des migrants internes, soit plus de trois fois le nombre de migrants internationaux, souligne-t-il, à rebrousse-poil de ce qui est communément admis. En outre, parmi les migrants internationaux, moins de 30 % se déplacent d’un pays en développement vers un pays développé.
                              Autre constat : « les migrants développent l’activité économique et donnent plus qu’ils ne reçoivent ». "L’impact des migrants sur les finances publiques – nationales et locales – reste relativement faible, tandis que les avantages qu’ils apportent dans d’autres domaines, tels que la diversité sociale et la capacité d’innovation, ont été largement démontrés", assure le PNUD.
                              Dans le sens inverse, "les migrants issus des pays les plus pauvres ont, en moyenne, vu leur revenu multiplié en moyenne par 15, leur taux de scolarisation doublé et leur mortalité infantile divisée par 16 après une migration vers un pays développé." Bref, pour eux, le gain est également indéniable.
                              Dans les pays de départ, "les transferts de fonds envoyés par les migrants dépassent l’aide officielle", indique le PNUD. Mais les transferts sont aussi « sociaux » (réduction de la fertilité, augmentation du taux de scolarisation et autonomisation des femmes). Le rapport avertit toutefois que la migration ne saurait être à elle seule une solution au développement.

                              « Lever les barrières »
                              Moralité, le rapport du PNUD s’en prend directement aux politiques antimigratoires, en appelant à « lever les barrières ». « Six piliers » sont listés : « ouvrir les voies d’entrée existantes à davantage de travailleurs » ; "garantir le respect des droits humains fondamentaux des migrants, notamment l’accès aux services d’éducation et de santé ainsi qu’au droit de vote«  ; »réduire les coûts des démarches liées à la migration"  ; "trouver des solutions concertées bénéfiques pour les pays d’accueil comme pour les migrants«  ; »éradiquer les obstacles à la mobilité interne«  ; »intégrer la migration dans les stratégies de développement des pays d’origine".

                              • citoyen 6 octobre 2009 09:59

                                « de souche »="de souche"
                                raciste=raciste
                                on peut etre « de souche » et pas raciste ,« de souche » et raciste, « coloré » et raciste, coloré et pas raciste
                                tout est possible.
                                ce sont plutôt les assimilations du genre « de souche et autres racistes » ( je cite l’article) , qui pour le coup sont du racisme ;
                                N.B. je préfére redire ici ces évidences que signaler le commentaire pour abus à la modération , cela me semble plus pédagogique


                              • sisyphe sisyphe 7 octobre 2009 05:41

                                Ben tiens !
                                « signaler comme abus a la moderation » ; elle est bien bonne, celle la ; pourquoi ; « de souche’ est une insulte ? Lol !! Et raciste aussi ?
                                Bel aveu !

                                Decidement, tous ceux qui se reclament d’etre »de souche« franchissent, a chacune de leurs interventions, le mur de la betise la plus crasse, et de l’indignite, sans meme s’en rendre compte ; ewh oui, les pauvres, ils n’ont que leurs pauvres facultes intellectuelles pour en juger.

                                Quand je parle des »de souche« , j’evoque, evidemment, ceux qui s’en reclament, par opposition aux autres, les »rapportes« , les - pouak- etrangers, immigres, etc.... Sinon, pourquoi se reclamer d’etre »de souche«  ? A part vouloir signifier qu’on est un empote....

                                Il y a des francais ; de toute origine, et basta.

                                Et des racistes de toute origine aussi, bien sur, ce qui ne justifie aucun d’eux.

                                Donc, je reitere, persiste et signe, n’en deplaise a ceux qui se sont sentis morveux a l’evocation des »de souche« (qu’ils se mouchent) ; le rapport du PNUD montre clairement que l’immigration n’est en rien responsable du chomage (c’etait bien le sujet de l’article, non ? ), et fait piece d’un ensemble d’idees recues et de lieux communs racistement repandus.

                                Je ne l’ai pas lu entierement, et ne nie pas que, par ailleurs, il y ait des problemes a regler, mais, en tout cas, sa conclusion est claire ; les immigres rapportent plus aux pays qu’ils ne leur coutent . et d’une, et de deux, leur apport global est plus positif que negatif , et de trois, ils ne sont pas responsables du chomage ; point barre.

                                Demerdez vous avec cette realite, les »de souche" !


                              • citoyen 13 octobre 2009 11:49

                                tu es lourd , sysiphe , trés lourd ........


                              • citoyen 13 octobre 2009 12:10

                                même si tu avances des arguments pertinents , sur la forme tu est trés remonté , trés virulent . Tu servirais mieux tes idées en les avançant plus posément , en pesant tes termes et en prenant un peu de précautions pour ne pas lancer dans la nature des phrases qui signifient autre chose que ta pensée , pas plus , pas moins . tu ne peux pas dire «  les de souche et autres racistes » comme cela ; cette formulation signifie , en bon français que les « de souche » sont racistes et qu’il y a aussi d’autres racistes en plus . c’est tout aussi inadmissible que « les arabes et autres voleurs » ou « les bretons et autres alcooliques » ou je ne sais quelle anerie encore . Tes propos tels que , peuvent tomber sous le coup de la loi . Raciste est un délit . Tu accuses une catégorie de la population ( les de souche« ) d’un délit . Tu pourrais vraiment être sanctionné légalement .
                                Maintenant , tu peux te braquer , traiter tes contradicteurs - et moi même - de ceci et de cela , te livrer a l’attaque ad personam , ou n’importe quelle autre ficelle. Cela ne changera rien, que cela te plaise ou non , sauf de te faire passer pour une » tête un peu chaude" et assez intolérante auprés des lecteurs . Les gens te lisent


                              • nortydal 6 octobre 2009 06:29

                                @sisyphe si tu avais lu le rapport je ne crois pas que tu serais aussi vindicatif (après page 90), il n’y a rien de révolutionnaire dans ce qui est dit, c’est du déjà vu... d’ailleur ils prennent certaines précautions quand à la complexité de cette situation. Simplifier comme tu le fais n’apporte rien d’autant plus que tu clos le débat en traitant de raciste toute personne qui serait contre ce que tu énonces. L’immigration ce n’est pas une situation gagnant/gagnant dans toutes les situations économique.


                                • Marc Bruxman 6 octobre 2009 10:53

                                  On sait aujourd’hui que dans un avenir proche, un très petit pourcentage de la population suffira à produire tout ce qui est « utile ».

                                  Lorsque l’on développe un outil pour diffuser la presse en ligne, on élimine le fabriquant de papier et ses salariès, l’imprimeur et ses salariés, le transporteur et ses salariés ainsi que les buralistes. Plus tout ceux qui contribuaient à maintenir leur matériel, nettoyer leurs locaux, faire leur marketing, leur commercial, leur compta, etc, ... C’est à chaque fois toute une chaine de valeur qui est détruite. Pareil pour le CD et les DVD. Pareil bientot pour les livres. (Avez vous vu le dernier Bookeen ?).

                                  Lorsque l’on communique par email des factures plutôt que par courrier c’est des camionettes la poste que l’on a plus besooin d’acheter (et donc de fabriquer), du carburant en moins, etc, etc, ...

                                  Les progrès techniques se sont accumulés à grande vitesse entre 1995 et 2008. La crise force les entreprises et les administrations à les adopter en masse. D’ou le fait qu’une bonne partie des emplois supprimés ne seront pas recrées lors de la reprise économique. (Phénoméne déja observé avec la récession de 1993).

                                  Tout cela, sans compter que l’innovation technologique ne s’est pas vraiment ralentie depuis fin 2008. L’iPhone et les miniPC ont ouvert une nouvelle brêche dans le marché de la mobilité jusqu’ici souhaité mais moribond. Des fonds énormes sont investis dans le cloud computing et le livre électronique.

                                  Mais tout ceci n’est pas un drame, je suis toujours en contact avec différentes écoles d’ingénieur en informatique pour le recrutement et bizarrement, les promotions 2009 se sont casées sans soucis. Malgrès l’outsourcing en Inde qui est souvent du aux difficultées à recruter en France des gens qualifiés en programmation.

                                  Alors il serait peut être temps de former les gens dont l’économie a besoin plutot que de se vautrer dans une suffisance du « oui on forme des esprits ». C’est vrai la salle d’attente de l’ANPE regorge d’esprits...

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