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Accueil du site > Actualités > Economie > La bombe de la dette : à qui le tour ?

La bombe de la dette : à qui le tour ?

(article de Graham Bowley et Catherine Campbell : "Looking for the next debt bomb", dans International Herald Tribune du 2 décembre, traduction de José Diaz)

Les problèmes de Dubai sont-ils un événement isolé ou les prémisses d’un choc futur ?

Tout comme le propriétaire surendetté, des gouvernements et des sociétés autour du globe gémissent sous le poids de leurs dettes, dont certains craignent qu’elles ne soient jamais totalement remboursées.

Alors que Dubai, naguère pays de Cocagne né au coeur du désert, s’escrime à essayer de réduire sa dette, une question lancinante plane sur le monde financier : cette crise est-elle une mésaventure, ou le signe annonciateur d’autres traumatismes financiers ?

Pour l’instant, les grands investisseurs semblent accepter avec philosophie le naufrage de Dubai. Les principales bourses d’Europe et d’Asie ont clôturé à la hausse mardi ; celles des Etats-Unis étaient elles aussi orientées positivement à la mi-journée.

Mais les déboires de Dubai, ville-champignon dont les îles-palmiers, la tour de Burj Dubai (818 m) et la piste de ski indoor sont devenues les symboles exacerbés d’une hyper-richesse, incitent certains économistes à se demander où se dissimulent les prochaines bombes de la dette, et quel danger elles recèlent.

Les grands établissements financiers, qui se relèvent à peine des chocs de l’an dernier, étudient aujourd’hui avec nervosité leurs positions vis-à-vis de sociétés et de gouvernements lourdement endettés.

De la Baltique à la Méditerranée, l’ardoise d’une orgie inédite d’emprunts arrive à échéance. La Russie, dont l’étonnante croissance a été soutenue par les prix élevés du baril, est confrontée à une montagne de dettes à court terme, qui doivent être refinancées.

Même dans les pays développés comme les Etats-Unis ou le Japon, dont les dépenses gouvernementales destinées à soutenir une économie vacillante sont en croissance, la hausse des déficits budgétaires soulève des questions sur la capacité des gouvernements à éponger ces dettes, surtout depuis que les taux d’intérêts augmentent.

Les chiffres sont alarmants. En Allemagne, longtemps érigée en bastion européen de la vertu fiscale, la dette publique s’envole, et devrait atteindre l’équivalent de 77% de la production l’an prochain, à comparer aux 60% de 2002. Au Royaume-Uni, elle devrait plus que doubler, à plus de 80%.

Ce fardeau est encore plus important en Irlande et en Lettonie, où les booms économiques favorisés par le crédit facile et la bulle foncière ont cédé la place à des fiascos. La dette irlandaise devrait s’élever l’an prochain à 83% du PIB (contre 25% en 2007). Les emprunts de la Lettonie atteindront presque la moitié de son PIB, alors qu’ils n’en représentaient que 9% voilà à peine deux ans.

Comme la Lettonie, les états baltes de Lituanie et d’Estonie restent exposés ; il en va de même pour la Bulgarie et la Hongrie. Tous ces pays ont une dette supérieure à leur PIB, rappelle Ivan Tchakarov, économiste en chef pour la Russie et les états ex-soviétiques à Nomura.

Et la dette extérieure étant souvent souscrite en devises étrangères, les gouvernements en difficulté ne peuvent pas la réduire en dévaluant leur monnaie, précise Maurice Obstfeld, professeur d’économie à l’Université de Californie à Berkeley.

Peu d’analystes prévoient la défaillance d’un grand état confronté à sa dette publique dans un futur immédiat. Pour beaucoup, cette éventualité provoquerait l’intervention des pays riche et du FMI pour le renflouer.

"Les gouvernements ne peuvent plus garantir les dettes des entreprises"

Mais aucune garantie n’existe que des entreprises de ces pays -qui comme les gouvernements ont amassé des dettes pendant les années fastes - seront secourues. Le refus de Dubai de couvrir les dettes de sa holding d’investissement, Dubai World, peut créer un précédent, les gouvernements n’hésitant plus à lâcher des sociétés que les investisseurs avaient cru entièrement garanties par ces états.

"J’ai de très bonnes raisons de penser qu’au cours de l’année 2010, nous verrons d’autres cas similaires, parce que les gouvernements prennent conscience qu’ils ne peuvent plus se permettre de telles cautions" a déclaré Pierre Cailleau, économiste en chef chez Moody’s.

Kenneth Rogoff, économiste à l’université de Harvard, dont le récent livre "This time is different" retrace 800 ans de crises financières, pense qu’ " aujourd’hui, chaque pays vulnérables a un ou deux bailleurs de fonds qui empêchent une glissade soudaine". Mais il ajoute qu’on peut s’attendre d’ici deux ans à une vague de défaillances, quand les gouvernements qui font jusqu’à présent office de garantie se focaliseront sur leurs problèmes économiques intérieurs.

Un des aspects de la crise financière est que certains gouvernements ont accumulé des quantités croissantes de dettes à court terme. Aux USA par exemple, ce type de dette est passé en deux ans d’environ 33% de la dette à 44% cet été, quoiqu’elle ait légèrement baissé depuis, selon l’institut de recherches Wrighton ICAP.

"D’ici deux ans, à mesure que la dette propre des pays industrialisés - comme l’Allemagne, le Japon et les USA - s’accroît, ils deviendront plus réticents à ouvrir leurs portefeuilles à des marchés émergents dépensiers", analyse M. Rogoff.

Ce qui pourrait poser problème à ces pays. Confrontés à un besoin de liquidités pour assumer leurs dettes à court terme, les marché émergents auront à emprunter environ 65 milliards de dollars pour la seule année 2010, selon Gary Kleiman de Kleiman International.

Mais si la dette des états est un problème potentiel, celle des entreprises pourrait bien déclencher une crise d’une certaine manière est déjà en route. Les emprunts des sociétés ont bondi ces cinq dernières années, et selon M. Kleiman 200 milliards $ de dettes arrivent à échéance cette année ou l’an prochain. Il estime que les entreprises de Russie et des Emirats comptent pour environ la moitié dans ces emprunts. "C’est là qu’est le talon d’Achille", dit-il.

D’après une analyse de JPMorgan Chase, les compagnies russes ont emprunté pour 220 milliards, auprès des banques ou par obligations, de 2006 à 2008, soit l’équivalent de 13% du PIB russe ; en Turquie, ce sont 72 milliards, soit 10% du PIB ; au Kazakhstan, 44 milliards, soit 44% du PIB.

Dans le passé, si les sociétés ne pouvaient faire face à leurs obligations, les gouvernements intervenaient. Mais certaines se retrouvent aujourd’hui en défaut de paiement sans que cette garantie implicite se réalise. La dette extérieure de la Russie dépasse les 470 milliards. Mais une petite partie seulement - environ 29 milliards - est une dette souveraine. Le reste est dû par des compagnies russes, dont le géant Gazprom détenu par l’état.

Le cas le plus troublant en Russie est Rusal, le plus gros producteur mondial d’aluminium. Rusal doit 16 milliards et ses remboursements sont au point mort cette année, pendant que les négociations avec les créanciers se poursuivent.

"Une brèche a été ouverte dans cette partie du monde", a déclaré Rory Mac-Farquhar, économiste chez Goldman Sachs à Moscou, à propos du refus du gouvernement d’assumer les garanties liées aux dettes de la compagnie d’état.


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39 réactions à cet article    


  • Alpo47 Alpo47 4 décembre 2009 13:14

    Les Russes montrent la voie.
    Assumer les pertes des banques et autres groupes économiques nous entraine dans une spirale infernale et rend les financiers, à moyen terme, propriétaires des biens publics.

    D’ailleurs, on peut se demander qui prête l’argent aux Etats ? Les banques, non ?
    A qui l’argent re-prête t-il cet argent ? Aux banques ?????
    Personne n’est étonné ?

    J’ai juste, ou non ?


    • plancherDesVaches 4 décembre 2009 13:55

      Bonjour Alpo. Tu as presque juste. Ta phrase devait être  : « A qui l’état reprête-t’il cet argent »
      Et c’est pour cela que des guerres civiles verront une nationalisation d’industries en envoyant les « investisseurs » dans le décor.
      On ne va pas les plaindre : ce sont EUX qui sont responsables de la situation par trop de concentration de richesse.
      Pécher par excés est ainsi avoir cédé aux sirènes de la religion, quand on regarde bien.

      Bon, sinon : excellent article et je remet à nouveau sur le tapis toutes les conneries que peuvent nous raconter les politiques actuellement avant une fin de crise, eux, les super-VRP du libéralisme.


      • plancherDesVaches 4 décembre 2009 13:57

        actuellement AVEC une fin... pardon.
        Promis, je me relirai (quand j’y penserais smiley )


      • Alpo47 Alpo47 4 décembre 2009 18:10

        Bondioouuu, j’avais pourtant relu ... Tu as tout compris et j’espère les autres lecteurs également.
        Tout ceci ressemble à « l’escroquerie du siècle ». Et on s’étonne qu’on nous envoie tous les jours des « écrans de fumée » pour attirer notre attention ailleurs ...


      • Argonaute 4 décembre 2009 14:34

        Avec le libéralisme en dogme absolu, les états et notamment la communauté européenne ont oublié que les investissements qu’ils réalisent doivent avoir pour objectif l’amélioration de la vie de leur peuple.

        Or, en ne visant que des objectif financiers, il est impossible d’y arriver car la nature humaine reprend ses droits immédiatement si on lui laisse la bride sur le coup, c’est ouvrir la voie à l’enrichissement coûte que coûte et donc à toute les dérives.

        Si les états ne maîtrisent leur monnaie ce sont les banques qui le font avec les conséquences que l’on connait.

        Vouloir déconnecter la Banque Centrale Européenne de tout contrôle politique revient à donner le contrôle économique aux marchés financier et les investissements consentis ne sont plus le fait de nécessités de nos sociétés mais de l’espace financier occupé dans le grand jeu des bourses mondiales.

        Les grandes leçons de 29 et ses conséquences n’ont pas été bien retenues visiblement par nos dirigeants et malheureusement, ce sont nous en tant que peuple qui finiront par le payer.


        • lechoux 4 décembre 2009 14:56

          Oui, tout à fait d’accord. Par exemple, lorsque la BCE aligne ses taux sur les taux de la FED pour que le dollar ne plonge pas. C’est dans l’intérêt des européens, bien sûr !!


        • lechoux 4 décembre 2009 14:53

          Oui, Alpo, notre gouvernement aurait dû faire comme la Russie. Ainsi dieu aurait reconnu les siens. Bien que ce ne soit pas encore trop tard.
          D’autre part, je n’abonde pas dans le sens de PDV, le cycle est plus long, les banques investissent en partie dans la dette d’état, si elles le veulent, mais il y a aussi d’autres agents, les autres états, les particuliers, les fonds de pension, l’agent orange, ...
          D’ailleurs c’est bien là l’objectif du grand magicien qui ose, en prêtant aux banques, il s’assurait leur participation à son grand emprunt. Et là, Aldo, tu as mis le doigt où ça pue.

          Merci à l’auteur pour son article. Bien que la part d’état dans une entreprise nationale n’est pas la même en France comme en Russie, à confirmer, leur cas est à isoler, car l’état a une responsabilité dans sa gestion, donc il doit assumer.
          Chez nous, ce sont les entreprises privées, les banques, que l’on renfloue. Et voyez-les, ces minables, Lagarde, Novelli, promettre le bâton aux banques, parce qu’elles n’injectent pas dans l’économie, par le biais de prêts aux entreprises et aux particuliers, les aides qu’elles ont reçues pour être maintenues à flot. J’ai l’impression de voir Guignol avec son bâton. Il est plus dangereux que ces deux compères.

          PS : désolé, c’est la fin de semaine.


          • plancherDesVaches 4 décembre 2009 15:05

            Lechoux...

            L’optimisation de gains doit te paraître trop courante et ainsi en est devenue naturelle..
            Madoff l’avait bien compris.

            Nous sommes ainsi revenus à une concentration de richesse (surtout d’ailleurs aussi virtuelle) bien plus importante que celle de 1929.
            1929 pourra être considérée comme une simple mise en bouche pour les générations futures.

            Les dégats à venir seront simplement proportionnels au virtuel créé. C’est tout.


          • lechoux 5 décembre 2009 12:58

            « L’optimisation de gains doit te paraître trop courante et ainsi en est devenue naturelle.. »

            PDV, que veux-tu me faire dire que je n’ai pas dis ou faire être ce que je ne suis pas ?
            Tu dois pourtant savoir que je ne vis pas de mes écris...


          • lechoux 7 décembre 2009 15:15

            Même moi j’ai voté pour ton post PDV.


          • lechoux 7 décembre 2009 15:16

            Pardon : « que je ne vis pas de mes écrits... »


          • Le péripate Le péripate 4 décembre 2009 15:10

            La Grèce est un bon concurrent, et sa monnaie est..... l’euro... smiley . Bon, en effet, ce n’est pas drôle.


            • Alexandre 4 décembre 2009 18:35


              Quelques « petites erreurs » :

              Rusal n’est pas une « compagnie d’Etat » mais entièrement privée , le principal actionnaire en étant Oleg Deripaska
              http://www.usinenouvelle.com/article/united-company-rusal-nouveau-numero-un-de-l-aluminium.99411
              Le gouvernement a soutenu au début de la crise les entreprises en difficulté mais ne souhaite pas les renflouer à fonds perdus comme dans certains pays....

              On ne comptabilise pas les dettes des entreprises privées ( dont les créanciers ne sont pas tous étrangers) dans les dettes d’un Etat.
              Si les dettes des entreprises russes se montent à 470 milliards, gagés sur les actifs, la dette de l’Etat russe n’est en effet que de 29 milliards et ses réserves de change d’environ 440 milliards :
              http://fr.rian.ru/economic_news/20091119/185525631.html


              • lechoux 5 décembre 2009 12:54

                Ah ! Ah ! Ah ! Rusal n’est pas une compagnie d’état, vous avez raison, c’est comme Ioukos :

                "Mikhaïl Khodorkovski est accusé d’avoir détourné 892 milliards de roubles (20 milliards d’euros) issus de la vente de pétrole en provenance de trois filiales de Ioukos, ...

                ENTREPRISE DÉPECÉE

                Arrêté en 2003 et condamné en 2005 à l’occasion d’un procès jugé « politique », l’ancien riche oligarque opposé à Vladimir Poutine, ne faisait pas mystère à l’époque de ses ambitions politiques. Après son arrestation, Ioukos a été dépecée, et ses différentes structures reprises par des sociétés fidèles au Kremlin."

                « Le vaste mouvement de privatisation des années quatre-vingt-dix a structuré l’industrie pétrolière russe autour d’un oligopole de compagnies nationales intégrées et privées insérées dans un réseau de rapports de pouvoir complexes avec l’Etat fédéral et les Régions. Les limites de ce modèle (absence d’un système de droits de propriété privés clairement défini et sécurisé) induit un autre modèle de développement. L’Etat entend, désormais, contrôler plus étroitement cette industrie en s’appuyant sur un secteur privé qui serait fortement adossé à un secteur public, et qui respecterait « l’intérêt national » défini par le gouvernement. A l’inverse des dix dernières années, l’Etat veut aujourd’hui harmoniser sa politique pétrolière en fonction des moyens dont il dispose effectivement et des contraintes économiques et institutionnelles issues de la transition vers une économie de marché. »


              • Alexandre 5 décembre 2009 14:31

                Heu.. Mr lechoux,

                 C’est pas parce que Ioukos a été nationalisé et arraché aux griffes du rapace Khodorkovski qui s’apprêtait à vendre à son seul profit cette entreprise achetée pour une bouchée de pain à l’époque du triomphe du libéralisme sauvage d’Eltsine (conseillé par des « experts » étatsuniens) que Rusal l’est pour autant.
                Vous auriez dû consulter le lien. Si Rusal était une entreprise contrôlée par l’Etat russe, croyez que l’Usine Nouvelle l’aurait signalé.

                 Je vois que vous défendez avec beaucoup de courage et d’abnégation les pauvres oligarques qui ont bâti des fortunes colossales en quelques années en spoliant la population russe qui s’est retrouvée dans un état de misère généralisée avant qu’ils ne soient persécutés par le méchant Poutine


              • lechoux 7 décembre 2009 15:09

                « C’est pas parce que Ioukos a été nationalisé et arraché aux griffes du rapace Khodorkovski qui s’apprêtait à vendre à son seul profit cette entreprise achetée pour une bouchée de pain à l’époque du triomphe du libéralisme sauvage d’Eltsine (conseillé par des »experts« étatsuniens) que Rusal l’est pour autant. »

                Vous n’y êtes pas. Je suis d’accord avec vous sur ce que vous écrivez ci-dessus, sauf pour le terme concernant Rusal. Vous vous souviendrez peut-être du tollé des entrepreneurs et des gouvernements de l’ouest concernant le rachat de Iokos par ... un petit commerçant russe inconnu, alors qu’il y avait des offres plus intéressante venant de l’ouest. Le tollé contre cette mascarade et contre la libre entreprise en Russie ; et oui, Khodorkovski avait des soutients à l’ouest !!!
                Je vous dis seulement, avec quelque moquerie, j’en conviens, de vous méfier des apparences, même venant de l’Usine Nouvelle qui est au diapason.

                Je consulterai le lien.

                «  Je vois que vous défendez avec beaucoup de courage et d’abnégation les pauvres oligarques qui ont bâti des fortunes colossales en quelques années en spoliant la population russe qui s’est retrouvée dans un état de misère généralisée avant qu’ils ne soient persécutés par le méchant Poutine »

                Vous avez compris, ce n’est pas ma tasse de thé.
                Seule le démêlage de l’échevau, et non l’échafaut, m’intéresse.


              • BA 4 décembre 2009 21:53

                D’après le Fonds Monétaire International, en 2014, quelle sera la dette publique par rapport au PIB  ?

                La dette publique de l’Allemagne sera de 91,4 % du PIB.

                La dette publique de la France sera de 95,5 % du PIB.

                La dette publique du Royaume-Uni sera de 99,7 % du PIB.

                La dette publique de la Belgique sera de 111,1 % du PIB.

                La dette publique des Etats-Unis sera de 112 % du PIB.

                La dette publique de l’Italie sera de 132,2 % du PIB.

                La dette publique de la Grèce sera de 133,7 % du PIB.

                La dette publique de l’Islande sera de 134,1 % du PIB.

                La dette publique du Japon sera de 239,2 % du PIB.

                C’est à la page 30  :

                http://www.imf.org/external/pubs/ft/spn/2009/spn0921.pdf

                Hypothèse  : dans deux ans, ou trois ans, ou quatre ans, les chefs d’Etat vont se réunir lors d’un G20.

                Ils vont se mettre d’accord pour faire une déclaration commune, le même jour, à la fin du G20.

                Ils vont annoncer que, dans les pays du G20, la dette publique a atteint un niveau insupportable.

                Ils vont annoncer que les 19 Etats répudient leurs dettes.

                Ils vont remettre les compteurs à zéro.

                Les créanciers l’auront dans le baba.


                • kalon kalon 5 décembre 2009 02:24

                  La dette public n’existe pas, c’est une dette théorique dont seul, les intérèts versés par les contributions citoyennnes existent.
                  De fait, pourquoi les états empruntent aux banques ce qu’ils sont les seuls à pouvoir créer de par leur droit régalien !
                  Il est amusant de constater que, la plupart du temps, le déficite annuel d’un état correspond, peu ou prou, à la charge d’intéret de sa dette !


                • Alpo47 Alpo47 5 décembre 2009 08:09

                  Kalo,
                  La « tragédie », c’est justement que les Etats ont renoncé à leur droit régalien à battre monnaie, au profit des banques privées.
                  En effet, si les Etats créaient eux même leur argent, ou ligne de crédit, ils n’auraient pas à s’endetter ainsi. Comment en sont ils (en sommes nous) arrivé là ?
                  D’autres retraceront mieux l’histoire que moi, mais il semble que ce sont les Rockfeller, qui aux USA dans les années 30, constamment en coulisses du pouvoir, aient réussi à faire privatiser la FED. Les autres ont suivi...
                  A partir de là, nous sommes dans une spirale d’endettement, qui nous paupérise, enrichit les banksters, leur donnant un pouvoir de plus en plus incommensurable sur nos sociétés.

                  Voilà, je crois, je GRAND SECRET, que les médias, les opérations « écran de fumée » des politiques, la peopolisation ... cherche à nous cacher... jusqu’à ce qu’il soit trop tard.


                • xbrossard 7 décembre 2009 12:04

                  pour paraphraser staline :

                  « les banques, combien de divisions ? »

                  quelques milliers de banksters à passer par les armes, ça devrait être rapide...


                • lechoux 7 décembre 2009 15:28

                  Alpo47 : « La »tragédie« , c’est justement que les Etats ont renoncé à leur droit régalien à battre monnaie, au profit des banques privées.
                  En effet, si les Etats créaient eux même leur argent, ou ligne de crédit, ils n’auraient pas à s’endetter ainsi. »

                  A vous lire, je me posais une question : dans la cas d’un pays qui a sa propre monnaie, comment esquiver une inflation massive si son gouvernement créé autant de monnaie dont il a besoin (sans arrière pensée ni sous-entendu ni exemple probant, uniquement d’un point de vue théorique) ?
                  Comment trier le bon grain de l’ivraie, à savoir, une dépense trop importante au regard des recettes grâce à la planche à billets, d’une mauvaise balance commerciale ?


                • beuhrète 2 4 décembre 2009 22:27

                  Confirmation
                  DIE WELT, LE 04/12/2009, RICHARD HAIMANN
                  Un milliard d’euros dans le sable de Dubai
                   le 04/12/2009

                  Selon l’agence Feri, quelque 100.000 investisseurs allemands ont investi depuis 2005 près de 1,1 milliard d’euros à Dubäi. Il y a peu de chances qu’ils ne récupèrent même seulement un cent, rapporte Die Welt. On estime à plus d’une cinquantaine le nombre de petits intermédiaires qui ont placé des parts de fonds ou d’actifs immobiliers situé dans l’Emirat auprès d’épargnants allemands, et la plupart de ces intermédiaires ne sont pas assurés et n’ont aucune surface financière

                  Pour l’instant, un mandat d’amener a été délivré concernant Georg Recker, qui promettait des rendements de 12 % par an pour un fonds investi dans un hôtel de 1.000 chambres. Il semble qu’il se soit enfui à Dubaï avec au moins 25 millions d’euros récoltés pour ce fonds. Mais les investisseurs ont peut-être une chance dans leur malheur, parce que la compagne de l’individu, qui faisait office de contrôleur de l’utilisation des capitaux, est une avocate. En tant que telle, elle doit avoir une assurance en responsabilité civile qui pourrait être appelée en garantie.

                  http://www.agefi.fr/search/default2.aspx?search=Duba%C3%AF&id_article=1117667&page=&themes=&societes=&personnes=&publications=&tri=


                  • ffi ffi 5 décembre 2009 08:04

                    La « dette publique » actuelle est le résultat du système financier frauduleux mis en place suite à la fin des accords de Bretton Woods.
                    En France, il s’agit de la loi 73-7 (Pompidou-Giscard, voir sur légifrance) qui « interdit » à la République de « présenter ses effets à l’escompte de la Banque de France ». (article 25).
                    Dans les faits, avant cette loi, l’Etat empruntait directement à la Banque de France, sans intérêt, pour financer ses investissements dans le bien commun ; après cette loi, l’Etat emprunte sur les marchés à obligation à 3.5%-7% (dépend de la « notation ») aux banques privées.
                    Résultat : la République a déjà payé pour 1320 milliards d’intérêt depuis cette loi, ce qui est à peu près équivalent à la totalité de la dette actuelle. Par ailleurs, les intérêts issus de cette dette vont se vautrer dans des montages spéculatifs insensés, contraires à l’intérêt général.

                    La dette est donc intégralement consécutive de cette loi 73-7 (et ses avatars européens, Art. 104 de Maastricht, Art. 123 de Lisbonne) ! C’est la même chose pour la dette du tiers-monde. Donc cette histoire de dette ne tient pas debout : il suffit de changer une loi...

                    C’est de toute façon ce qui va arriver, si la situation continue de s’aggraver, à moins de détruire toutes les infrastructures de la Nation, et alors tous les prêteurs (qui ont réellement prêtés, sauf les banques qui « inventent » l’argent du néant) auront tout perdu.

                    Il devrait donc y avoir un large mouvement pour remettre en cause ce type de fonctionnement (sauf de la part des banques), dans le monde entier. Cela permettra de sortir de l’ornière tous les pays du mondes, que ce soient les pays développés, que les pays en voie de développement.

                    De plus, cela fera notablement baisser la pression fiscale sur les peuples (véritablement pressurés de tout côté pour les besoins en paiement d’intérêt) et permettra ensuite d’établir un certains nombre de services publics ayant vocation à servir le bien commun.

                    Enfin, c’est cohérent, puisque philosophiquement, ce qui représente l’intérêt général, la République, doit être placée au-dessus des intérêts particuliers (ceux qui recherchent leur profits individuels). Le système économique n’est viable que s’il y a un contrepoids efficace entre ces deux logiques (il n’y a pas plus de raison ni que tout soit public ni que tout soit privé).

                    Cela dit, on peut innover. Parfois je pense que le droit d’émettre du crédit gratuit (libre d’intérêt) pourrait être partagé entre les différents niveau d’exécutif (Etat, Régions, Communes), en le conditionnant à être au service de l’intérêt général exclusivement (s’il est capté pour des intérêts particuliers, on en revient au système actuel), donc, pourquoi pas, tranché par vote citoyen.


                    • José Diaz 7 décembre 2009 08:47

                      Le problème, c’est qu’au regard de l’économie de marché, la République n’a pas de définition ; c’est un acteur du marché comme un autre, au même titre que n’importe quel « intérêt particulier ». A partir de là, chacun est libre d’accepter ou non cette logique ; mais puisque c’est elle qui domine, c’est qu’en majorité nous l’avons (par nos comportements de consommateurs entre autres) acceptée. BIEN FAIT POUR NOUS.


                    • lechoux 7 décembre 2009 15:39

                      « De plus, cela fera notablement baisser la pression fiscale sur les peuples (véritablement pressurés de tout côté pour les besoins en paiement d’intérêt) et permettra ensuite d’établir un certains nombre de services publics ayant vocation à servir le bien commun. »

                      Avec quels moyens financer-vous les services publics dont vous parlez ?

                      « Cela dit, on peut innover. Parfois je pense que le droit d’émettre du crédit gratuit (libre d’intérêt) pourrait être partagé entre les différents niveau d’exécutif (Etat, Régions, Communes), »

                      D’où vient l’argent sans interêt dont vous parlez ?
                      Si les différentes structures publiques empruntent, c’est parce qu’elles n’ont pas les moyens de financer leurs projets.
                      Voyez ces collectivités qui placent leurs recettes fiscales pour surperformer leurs dépenses.


                    • Alcide 7 décembre 2009 17:47

                      Voyons voire à qui profite le crime de la dette perpétuelle :
                      http://pakalert.wordpress.com/2009/11/10/house-of-rothschild-no-one-can-understand-what-has-happened-to-the-planet-without-reading-this/
                      C’est pourtant simple ! Aussi simple que la création de la monnaie à partir de rien et garanti par rien, les mêmes personnes les mêmes banques centrales, BRI, banque mondiale FMI et toute la racaille argentée qui déprime le prix de l’or et le ravaler au rang d’une matière première presque sans valeur.
                      Il est certain que l’or sera à nouveau remonétisé, la parenthèse du dollar non convertible n’aura duré que 38 ans c’est peu eu égard aux plusieurs millénaires d’utilisation de l’or et de l’argent comme monnaie.
                      Personne ne peut manipuler l’or et l’argent, nous devons revenir absolument un étalon monétaire physique infalsifiable.
                      Que chacun d’entre nous convertisse son épargne en pièces d’or et d’argent, attention aux lingots il semblerait que certains soient faux, bien que marqué du sceau de la bonne fourniture des grandes banques !
                      Nous préserverons ainsi notre épargne et porteront un coup certain à leur immonde Système.

                      d’autres liens :
                      http://eclipptv.com/viewVideo.php?video_id=8756
                       le remarquable blog d’un lord :
                      http://europebusines.blogspot.com/
                      Au sujet de l’or :
                      http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-argent-shadowstats-7-150—est-le-cours-de-l-or-du-plus-haut-de-1980-ajuste-de-l-inflation.aspx?article=2453141970G10020&redirect=false&contributor=Nicolas+Flamel
                      et les excellents articles du professeur

                      http://www.24hgold.com/francais/searcharticle.aspx?F=fekete&mode=contain


                    • lechoux 5 décembre 2009 13:03

                      Oui, tranchons !!


                      • xbrossard 7 décembre 2009 12:16

                        De toute façon, le but des créanciers n’est pas d’obtenir le remboursement de la dette, encore moins de la supprimer, mais de se faire payer les intérêts. La dette elle-même est une menace qu’ils font planer sur leurs débiteurs (nous avons le droit de vous imposer nos choix) mais elle n’a d’intérêt que si elle est toujours présente pour justifier le paiement des intérêts.
                        Les états ne déclareront jamais le non-paiement de la dette tant que les gouvernements seront à la solde des banksters.
                        Ils forceront le paiement et l’asservissement de leur propre peuple par la mise en place de dictature « light » où la moindre incartade des citoyens sera taxé et provoquera des cascades d’amendes à payer (regardez la grande-bretagne actuellement), jusqu’à ce que chaque individu, qui ne saura plus ce que solidarité veut dire (après des années d’individualisme forcené), crévera doucement dans son coin...

                        Après un petit nettoyage de classes (les pauvres mourrant prématurément de froid, faim ou autres pandémies judicieusement apparues) le système continuera la réduction de la population par sélection naturelle des plus inutiles, jusqu’à atteindre son point d’équilibre pour quelque temps...avant de repartir

                        puisque notre monde n’a plus besoin d’autant de gens pour produire, il y a beaucoup d’inutiles à supprimer...


                        • José Diaz 7 décembre 2009 12:51

                          Tout à fait xbrossard. D’ailleurs, sur wikipedia :
                          "L’analyse de la valeur (AV) est une méthode née aux Etats-Unis juste à la fin de la Seconde guerre mondiale grâce aux efforts de M. Lawrence Delos Miles, ingénieur à la General Electric qui devait résoudre un problème de pénurie de matériaux nobles. Miles découvre alors que dans un produit ce qui compte c’est la fonction qu’il exerce quelle que soit la solution utilisée pour satisfaire cette fonction.« Rien ne dit que le produit en question ne peut pas être humain.
                          Et un peu plus loin : »Le but de cette méthode est de concevoir un produit parfaitement adapté aux besoins de son utilisateur et ce, au coût le plus faible." On n’est pas hors sujet...


                        • lechoux 7 décembre 2009 15:51

                          « De toute façon, le but des créanciers n’est pas d’obtenir le remboursement de la dette, »

                          A terme, si. Le but du créancier, c’est de placer sa fortune/bien/argent avec un intérêt supérieur à l’inflation qui lui permette de la/le récupérer sans perte de valeur et si possible d’une valeur supérieure.
                          L’intérêt est déterminé selon le risque ; ce que je n’ai jamais compris, d’ailleurs. Si vous placez avec un rapport élevé et que vous perdez la totalité en cours de remboursement(On a des exemples à la pelle : Madoff, subprime, contrats pourris, prêts à la consommation, ...), vous l’avez dans le baba. c’est le B. A. BA... :))

                          Voyez, par exemple, un transporteur de fond qui ne fait aucune connerie pendant 15 ans par de bons et loyaux services, puis un jour détourne des millions. Les millions en question n’étaient pas mieux assurés pour autant.


                        • lechoux 7 décembre 2009 15:54

                          Merci Monsieur José diaz pour votre article. Si vous avez des informations concernant des asurreurs ou réassureurs qui n’assurent plus, n’hésitez pas à nous le faire savoir.


                          • lechoux 7 décembre 2009 15:57

                            Jozé Diaz : « Premier article le vendredi 12 décembre 2009 »

                            Comment faîtes-vous ? Vous m’impressionnez !!


                            • José Diaz 7 décembre 2009 18:13

                              Aucun mérite : je n’ai fait que traduire. Ce qui était intéressant dans l’article, c’était son origine : ça ne sort pas tout à fait du Quotidien du peuple smiley


                            • lechoux 8 décembre 2009 17:43

                              Ce qui m’impressionne Mr Diaz, c’est la date de votre premier article.


                            • José Diaz 8 décembre 2009 20:11

                              D’où sortez-vous cette date ? J’aime être bien être en avance sur mon temps, mais quand même smiley


                            • lechoux 9 décembre 2009 18:54

                              de votre profil.


                            • José Diaz 11 décembre 2009 12:21

                              ça doit être renseigné par un ordi fou


                            • Pepe de Bienvenida (alternatif) 8 août 2011 23:02

                              Maintenant nous savons qui sont les suivants, et la liste risque de s’allonger...


                              • jose maria el tempranillo 8 août 2011 23:10

                                Salut Pepe,
                                c’était une certitude mathématique. Comme quoi même en économie certaines lois de conservation sont respectées. Un jour ou l’autre l’équation est déséquilibrée et la finance est là pour nous le rappeler durement.

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José Diaz


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