La crise financière du coronavirus : les néolibéraux vont tout piller
Les choix qui sont fait pour soi-disant sauver l’économie de la crise financière due au coronavirus aujourd’hui, appliquent encore une fois la doctrine néolibérale et vont nous envoyer droit dans le mur comme après la crise de 2008. Il existerait d’autres solutions, mais elle ne sont pas appliquées pour des questions idéologiques et aussi pour sauver le pognon de quelques grands magnats de la finance au détriment de tous les autres, citoyens comme entreprises.
Lien vers la vidéo : https://youtu.be/fVmai6MD-xw
La crise du crédit pour les entreprises
Beaucoup d’entreprises vont avoir des problèmes de liquidité prochainement à cause du fait qu’en ce moment, beaucoup de gens ne peuvent pas aller travailler. Beaucoup de productions se sont arrêtées et les carnets de commandes se vident. Ces entreprises vont aller voir les banques en disant que non seulement, elles ne peuvent pas rembourser leurs dettes, mais qu’en plus il leur faudrait des crédits supplémentaires pour survivre.
Évidemment, les banques vont les regarder en disant, vous êtes bien gentils mais si je vous prête et qu’il n’y a pas de reprise économique après la crise, vous ne pourrez pas rembourser, vous ferez faillite et moi aussi.
Le plus simple serait que la Banque Centrale Européenne prête directement aux entreprises. La Banque Centrale Européenne ne peut pas faire faillite puisque c’est elle qui contrôle la monnaie (allez voir les vidéo d’heu ?reka pour plus de détails).
Sauf que les traités européens ont été écrits par des néolibéraux (français pour beaucoup, on n'a pas besoin des autres pour ça), qui pensent que seules les banques privées doivent pouvoir intervenir dans l’économie, donc c’est interdit. Ce n’est pas impossible pour une banque centrale de prêter directement aux entreprises, ce n’est pas inefficace, c’est interdit pour une question idéologique néolibérale. L’idéologie néolibérale pense que seules les décisions et les intérêts individuels sont légitimes, alors tout ce qui s’impose au collectif, comme les lois par exemple, c’est mal.
Sans la BCE pour prêter aux entreprises, l’État français a aujourd’hui débloqué 300 milliards d’euros de garanties. L’État français a dit aux banques : prêtez aux entreprises, et si l’entreprise fait faillite, l’État remboursera à la place.
Quand on dit l’État remboursera, en fait c’est nous qui rembourserons. Vu qu’on a des néolibéraux au gouvernement on peut craindre qu’ils s’en servent comme excuse pour réduire le budget de l’État pour compenser : diminuer le nombre de fonctionnaires, les remboursements de soin, les investissements, enfin comme d’habitude.
De plus, l’État n’a pas dit à qui les banques devaient prêter. Après la crises de 2008 et 2010, les banques ont finalement surtout prêté aux grosses boîtes et on laissé les PME dans la mouise. On risque finalement d’avoir fait un cadeau de plus aux grosses entreprises et d’avoir laissé les PME sur le carreau comme d’habitude.
La 2e chose qu’a fait l’État pour les entreprises c’est de leur proposer de diminuer leurs dépenses. L’État a dit qu’il faisait cadeau aux entreprises, au moins pour le moment, des impôts et des cotisations sociales. Ces deux cadeaux sont complètement conforme à l’idéologie néolibérale. En effet, les impôts et les cotisations sociales financent la sécurité sociale. L’État aurait pu trouver d’autres mécanismes pour aider les entreprises, il a choisit de creuser le trou de la sécurité sociale. Cela veut dire que juste derrière, les néolibéraux vont nous demander de faire des efforts pour réduire ce déficit. Ils vont réduire les retraites, les prestations sociales ou les remboursements de soins. Si la réforme des retraites était passée, ce cadeau aurait, mécaniquement, directement baissé la retraite de ceux qui cotisent puisqu’il aurait baissé la valeur du point de la retraite à points.
La manière dont est réalisé ce sauvetage est dangereux car il risque fort de nous retomber dessus. Si l’Europe n’était pas néolibérale, la banque centrale pourrait financer nos entreprises directement.
La crise financière des fonds de pension
Les banques ne font pas que proposer des comptes en banque et des crédits. Cette partie c’est ce qu’on appelle banque de dépôt. Les banques proposent aussi des produits financiers, des placements, gèrent des portefeuilles d’actions tout ça. Elles jouent en bourse en fait. Cette partie c’est ce qu’on appelle banque d’investissement. Ces investissements sont des paris sur l’économie, ils rapportent de l’argent à ceux qui détiennent ces produits, les actionnaires par exemple.
C’est aussi le cas des retraités des pays qui ont une retraite par capitalisation, comme l’Allemagne.
L’Allemagne a historiquement un modèle de retraite par répartition. Jusqu’en 2005, c’est même le pays d’Europe qui consacre le plus d’argent à ses retraites. En 2001 Gerard Shröder, le chancelier de l’Allemagne, chef du parti social-démocrate allemand, l’équivalent du parti socialiste chez nous, lance de grandes réformes néolibérales. Il commence à casser le code du travail et casser le système des retraites. Son travail est continué ensuite dès 2005 par Angela Merkel, qui elle est du centre-droit. C’est exactement le même schéma qu’en France avec les lois Macron qui ont été faite sous François Hollande et les nouvelles lois sous Emmanuel Macron.
Les allemands ont diminué les cotisations sociales, comme nous avec le CICE, ils ont augmenté les impôts sur les retraités, (comme nous avec la CSG-CRDS) et ils sont fait des cadeaux fiscaux énormes aux fonds de pensions privés (ce que Macron a commencé à faire avec la flat-tax).
Aujourd’hui, les classes moyennes supérieures et les plus riches des Allemands payent des fonds de pension privés pour leur retraite complémentaire. Cet argent dans les marchés financiers n’est pas celui des pauvres, il n’ont pas de quoi acheter des produits financiers ni de points de retraites par capitalisation. Aujourd’hui la majorité des allemands qui prennent leur retraite sont dans une situation de pauvreté préoccupante. Une retraite prise à 65 ans ne permet pas de payer un loyer si on a eu des moments de chômage. La réponse de l’Europe néolibérale, c’est de dire qu’il faut maintenant forcer les allemands à bosser jusqu’à 69 ans, et c’est ce qui va nous arriver si on ne fait rien.
Les produits financiers comme les fonds de pensions qui gèrent les retraites des classes aisées allemandes ont besoins de 2 choses :
1) Il faut que l’économie tourne pour que les salariés travaillent, que les entreprises fassent des bénéfices et ainsi donner des dividendes aux actionnaires. Ceux qui détiennent des produits financiers sont des rentiers, ils attendent que leur argent placé fasse des petits, mais il faut pour ça que les gens travaillent pour eux.
2) Il faut que les banques de dépôts prêtent de l’argent aux banques d’investissements. Les fonds de pensions passent leur temps à acheter de nouveaux produits pour essayer de ramener de plus en plus d’argent. Les banques d’investissements sont hyper-endettées, bien plus que les entreprises.
Depuis 2010, l’économie européenne tourne au ralenti à cause de la crise des subprimes américaine de 2008 et de la crise de la dette de 2010 qui a suivi.
La crise des subprimes de 2008 : le sacrifice des États pour les banques
Pour mémoire, la crise des subprimes c’est quand les banques américaines ont fait n’importe quoi. Elles se sont mises à faire des produits financiers dans tous les sens et à proposer des crédits à tous les américains même ceux qui n’étaient pas solvables. Tout ce château de carte s’est écroulé en 2008, entraînant dans sa chute plein de banques françaises qui avaient joué à ça.
Le gouvernement français de l’époque avec Nicolas Sarkozy Président et François Fillon Premier Ministre a sauvé les banques françaises en rachetant leurs actions. La France est le pays au monde pour lequel les banques ont le plus gros poids dans l’économie. Donc ça a coûté très cher et ça a explosé la dette française.
Les autres pays aussi ont leur dette qui s’est envolée pour les mêmes raisons. En contrepartie de ce sauvetage des banques qui avaient fait n’importe quoi, les néolibéraux ont fait pression pour qu’on ne fasse aucune loi pour essayer de réguler les banques. On a juste payé sans rien demander. Juste derrière ces mêmes banques qu’on venait de sauver, ont dit aux États, « bah c’est quoi cette dette énorme, jamais on vous prête des sous avec une dette pareille. Faut faire de l’austérité si vous voulez qu’on vous prête du pognon. ». Encore, une fois les néolibéraux ont sauté sur l’occasion.
La crise de la dette de 2010 : le re-sauvetage des banques par la BCE
Cette crise de la dette en 2010 a lancé les politiques d’austérité dans toute l’Europe. Au passage notez le nombre de lits qui ont été supprimés dans les hôpitaux partout en Europe et le nombre de morts que ça fait aujourd’hui.
Comme les États ont freiné leurs dépenses, ça a fait moins d’argent dans les économies et on a commencé a aller vers la décroissance et la déflation.
En revanche, la politique d’austérité a permis à des acteurs privés de prendre le contrôle de pans entiers de l’économie européenne et c’est ça le vrai but des néolibéraux. Pour eux, c’est une réussite. Les banques françaises et les fonds de pensions allemands pour ne citer qu’eux ont pillé les pays du sud à qui on a imposé l’austérité, notamment la Grèce, l’Italie et l’Espagne.
Beaucoup de ceux qui bossaient auparavant dans des services publics bossent maintenant pour payer des dividendes aux rentiers.
Depuis 2015 : le re-re-sauvetage des banques par la BCE
Le problème pour les néolibéraux cependant, c’est qu’une politique d’austérité ça freine l’économie. Au bout d’un moment, la récession arrive et les produits financiers se cassent la figure. C’est le moment où les néolibéraux interviennent, quand on touche à leur portefeuille. Ils sont pour la liberté du marché mais à condition que eux n’y perdent pas d’argent et surtout pour ne jamais montrer que ça ne marche pas.
La BCE intervient depuis 2015 pour les néolibéraux, elle n’a pas le droit d’aider les entreprises directement pour renflouer l’économie, les néolibéraux ne veulent pas. À la place, elle s’est mise à racheter tous les produits financiers pourris qui se cassaient la figure.
Elle a donc fait tourner la planche à billet a une vitesse folle pour filer du pognon à tous ceux qui avaient du capital en bourse. C’est ce qu’on appelle du Quantitative Easing ou QE. Depuis 2015, la BCE a donné 2 700 milliards d’euros de QE aux populations les plus riches d’Europe, sans condition. Les QE c’est de la planche à billet, ce qu’on vous qu’il ne faut pas faire pour les États parce que c’est mal, on le fait pour les spéculateurs. Ces 2 700 milliards ne se sont jamais retrouvés dans l’économie réelle. La BCE a créé la plus grosse bulle financière jamais vue.
Tous ces milliards donnés au actionnaires par la BCE auraient pu se retrouver dans les impôts pour remplir les caisses de l’État, mais c’est exactement le moment où Emmanuel Macron a fait passé sa loi dur la flat trax, pour diminuer les taxes pour les actionnaires, et en plus a supprimé l’ISF pour les actionnaires. Oui si avec votre pognon, vous avez plutôt investit dans l’immobilier en achetant des appartements, pour les néolibéraux vous êtes un plouc et vous continuez à payer l’ISF. Emmanuel Macron ne voulait pas remplir les caisses de l’État, c’est contre son idéologie.
Aujourd’hui vous voyez Gérald Darmanin, ministre des comptes publics, responsable des cadeaux fiscaux aux plus riches d’entre nous, dire qu’il n’y a pas assez d’argent dans les hôpitaux. Surtout il ne rétablira pas les impôts pour les plus riches qu’il a enlevé et qui représentent des centaines de milliards d’euro chaque année. À la place, il fait une cagnotte sur internet pour qu’on donne pour notre hôpital.
Ça c’est vraiment néolibéral, ce sont les gens qui décident ce qu’ils vont payer. On sait déjà que les plus riches ne veulent pas. Sinon, ils payeraient leurs impôts, il nous demande donc de nous démerder entre nous : les ploucs.
Par exemple avec les réductions d’impôts et les cadeaux de la BCE aux actionnaires, Bernard Arnault a gagné 317 millions d’euros de dividendes en 2017.
Là, il vient de faire que son groupe LVMH, pas lui-même, son groupe va donner 10 millions de masques aux hôpitaux. 1 masque c’est 10 centimes, cela fait un don de 1 million d’euros.
Donc 317 millions d’euros de dividendes par les cadeaux de la BCE et les réductions d’impôts contre 1 million d’euro de dons. C’est du foutage de gueule et de la com. Ce que Bernard Arnault et le groupe LVMH doivent à la France, c’est le prix de plusieurs hôpitaux complets avec tous les équipements et la paye du personnel qui va dedans. Et c’est ça qui manque aujourd’hui.
La BCE a sauvé le capital des plus riches d’entre nous sous l’excuse que eux allaient investir plus. Ce qu’ils n’ont quasiment pas fait.
Ces personnes, si elles investissent plus, c’est qu’elles prennent le contrôle de l’économie en achetant des actions d’entreprises par exemple. Donc depuis 2015, la BCE a donnée 2 700 milliards d’euros au plus riches d’entre nous pour leur donner encore plus les clés de l’économie européenne. La BCE a donc donné 2 700 milliards d’euros à ces personnes pour qu’ils deviennent un peu plus nos maîtres.
La crise aujourd’hui : le re-re-re-sauvetage des banques et des spéculateurs
Christine Lagarde héroïne du néolibéralisme européen vient de profiter de la crise qui se prépare pour dire que la BCE allait donner rien que pour 2020 plus de 1000 milliards d’euros de QE.
1000 milliards d’euros qui vont directement tomber dans les poches des fonds de pension et des spéculateurs.
1000 milliards d’euros qui ont peu de chance d’arriver jusqu’à nous, et même s’ils y a arrivent, ce sera pour prendre le contrôle de nos entreprises.
En conclusion, malgré la propagande que vous voyez sur la soit-disant prise de conscience qu’il faut penser l’économie autrement, on constate que la BCE continue dans sa direction néolibérale en n’aidant ni les entreprises ni les États mais en filant des milliers de milliards d’euros aux fonds de pensions et spéculateurs européens.
L’État français néolibéral persiste dans le fait de creuser les déficits de la sécurité sociale pour sauver les banques comme en 2008 et est déjà en train de nous dire qu’il faudra faire des efforts pour payer tout ça.
Je sais pas si vous avez remarqué, mais y a plein de morts en ce moment en Espagne, en Italie et en France qui sont directement du fait qu’on a fait de l’austérité et qu’on a choisit de casser l’hôpital pour une question idéologique néolibéralisme. On a cassé le service public de la santé pour laisser faire le marché. Ce qu’il sont en train de préparer, c’est de faire encore plus néolibéral déguisé avec un plan de communication. Il ne faut pas se faire avoir une 2e fois comme en 2008.
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