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Accueil du site > Actualités > Economie > La crise financière pour les nuls II - 1ère partie

La crise financière pour les nuls II - 1ère partie

J’avais écrit il y a quelques temps, sur AgoraVox, un article intitulé « La crise financière pour les nuls » qui avait reçu un accueil très favorable des lecteurs. Voici la première partie d’une version plus détaillée et plus complète. L’idée reste la même : expliquer la crise dans des termes accessibles au plus grand nombre. Bonne lecture !

1. La montagne de dettes.

Vous pourriez choisir de n’acheter que ce que vous avez déjà les moyens de payer. Néanmoins, vous pouvez aussi emprunter de l’argent, par exemple à des proches mais plus généralement à une banque, pour acheter tout de suite ce qui ne serait dans vos moyens qu’au bout de plusieurs décennies d’épargne. Dès lors que cette possibilité existe, il est normal et humain de chercher à en bénéficier. De fait on peut affirmer que toute personne qui a la possibilité d’emprunter use, tôt ou tard, de cette possibilité.

Votre prêt auprès d’une banque suit sensiblement le même mécanisme quelle que soit la nature de ce que vous voulez acheter. Le plus connu est bien sûr le prêt immobilier : grâce à lui, vous devenez immédiatement propriétaire d’un appartement, voire d’une maison, en échange de vingt, vingt-cinq, trente ans de dettes payées chaque mois à la banque. Les choses se passent cependant de la même façon pour une voiture, les études de votre enfant, les travaux pour rafraîchir les murs de la maison, etc.

Ce mécanisme est le suivant : le montant et les intérêts de votre emprunt dépendent essentiellement de l’écart de valeur entre d’un côté, ce que vous voulez, et de l’autre, ce que vous possédez et gagnez déjà. Plus cet écart est faible, plus la banque considèrera qu’il y a peu de risques que vous n’arriviez plus à rembourser chaque mois votre emprunt ou que, au pire, elle trouvera chez vous des biens à saisir pour rentrer dans ses frais. En d’autres termes, plus vous êtes riche, plus vous bénéficierez de prêts aux montants élevés et aux intérêts faibles, et plus vous êtes pauvre, plus vos prêts auront des montants faibles et des intérêts élevés.

Notez que pour un type d’achat donné, plus la pratique du prêt se banalise, plus les prix augmentent. Prenons l’exemple des biens immobiliers. Lorsque les prêts immobiliers n’étaient pas encore d’usage courant, les particuliers ne pouvaient acheter un bien immobilier qu’à des prix beaucoup plus bas qu’actuellement. Cela forçait les propriétaires, s’ils voulaient vendre, à s’aligner sur cette capacité d’achat. Depuis, le prêt immobilier est totalement entré dans les moeurs. Les acheteurs ont donc pu mobiliser plus d’argent, mais réciproquement, les vendeurs ont pris en compte ce changement et ont donc augmenté leurs prix. C’est par conséquent un retour à la situation d’avant les prêts immobiliers, à la différence près que depuis lors vous devez vous endetter plusieurs décennies pour acquérir un appartement. On soulignera cependant, pour mémoire, que si l’existence des prêts pousse les prix immobiliers à la hausse, en revanche la hausse des prix immobiliers n’a pas pour seule cause l’existence des prêts (voir chapitre 10).

En plus de vos dettes en tant que particulier, existent aussi les dettes des entreprises. Lorsqu’une entreprise naît, il est en effet extrêmement rare que son ou ses fondateurs aient à eux seuls assez d’argent pour financer son lancement ; et s’ils l’ont, ils décident alors de voir plus grand en prenant en compte ce qu’une banque va être prête à leur prêter. Dans les deux cas, l’argent d’une ou de plusieurs banques s’ajoute à l’argent des fondateurs et, le cas échéant, de leurs proches ou de leurs associés.

Lorsqu’une entreprise a dépassé le stade de la naissance, elle se retrouve dans la même situation que vous lorsque vous décidez d’emprunter pour acheter quelque chose tout de suite, au lieu d’économiser des années pour en avoir les moyens. Mais si vous pouvez vous endetter, l’entreprise, elle, doit s’endetter. Chaque mois, elle emprunte de l’argent à la banque, ce qui lui permet de faire fonctionner la machine et de gagner de l’argent, argent sur lequel elle prélève en fin de mois ce qu’elle doit à la banque intérêts inclus, et ainsi de suite mois après mois. En outre, l’entreprise peut souhaiter emprunter de l’argent pour se développer : renouveler son équipement, agrandir ses points de vente, etc.

Une entreprise qui a des dettes est donc une entreprise absolument normale. Quant au mécanisme qu’applique une banque à la demande de prêt d’une entreprise, ce sera sensiblement le même que celui qu’elle vous applique à vous. La banque mesure l’écart entre d’un côté, les bénéfices de l’entreprise et ce qu’elle possède déjà, et de l’autre, le montant qu’elle veut emprunter. Notez cependant qu’une entreprise, si elle le souhaite et à condition d’avoir atteint une certaine taille, peut cependant ne pas s’adresser à une banque pour emprunter de l’argent, et préférer entrer en bourse (voir partie 3).

En plus de vos dettes en tant que particulier et des dettes des entreprises, existent aussi les dettes des banques. De fait les banques ne se contentent pas de vous prêter de l’argent et d’en prêter aux entreprises. Elles ont aussi des activités de dépôt, en cela qu’elles montent la garde sur l’argent que vous leur confiez et que leur confient les entreprises. Cela étant, écrire qu’elles veillent sur votre argent serait abusif : en réalité, elles le placent sur les marchés financiers (voir chapitre 5). Selon qu’elle perd de l’argent sur ces marchés financiers ou qu’elle affronte toute autre sorte de coup dur, une banque peut donc être amenée à devoir emprunter de l’argent. La banque fera alors la même chose que vous, la même chose qu’une entreprise : elle s’adressera à une banque, qui appliquera encore et toujours le même mécanisme.

En plus de vos dettes en tant que particulier, des dettes des entreprises et des dettes des banques, existent enfin les dettes des Etats. Lorsqu’un Etat dépense plus que ses revenus, principalement issus des taxes, il vend sur les marchés financiers des reconnaissances de dettes, qu’on appelle des obligations d’Etat. Ces obligations d’Etat sont ensuite achetées par des investisseurs, attirés par le fait qu’ils soient quasiment certains d’être remboursés. Par exemple, les compagnies d’assurance sont très friandes d’obligations d’Etat, par prudence et parce que la loi les force à investir de cette façon l’écrasante majorité de leur argent. L’Etat peut par ailleurs émettre des obligations d’Etat pour faire des dépenses d’investissement dont il n’a pas encore les moyens, comme une entreprise lorsqu’elle renouvelle ses équipements.

Le montant de ces obligations dépend d’à quel point l’Etat concerné a besoin d’argent pour se maintenir. Leur taux d’intérêt, c’est-à-dire combien l’Etat devra rembourser mensuellement en plus de cette dette pour qu’on accepte de lui acheter ses obligations, dépend de la confiance que les investisseurs ont dans sa capacité à honorer ses dettes. Pour prendre un exemple, lorsque l’Argentine a connu dans les années 90 une crise économique de très grande ampleur, le taux d’intérêt de ses obligations d’Etat a logiquement grimpé en flèche.

Il n’y a donc pas lieu de culpabiliser si vous êtes un multirécidiviste du crédit ou de l’emprunt. Dites-vous bien que c’est une pratique extrêmement courante et que vous, moi, les entreprises, les banques, les Etats, nous avons bâti et nous bâtissons encore, tous ensemble, une montagne de dettes.

2. Au fait, quelle est la différence entre l’économie et la finance ?

Les deux termes sont si souvent utilisés de manière interchangeable qu’on finit par oublier la différence. Il y en a pourtant une. Elle ne se limite pas, contrairement à la perception commune, à une séparation entre d’un côté de l’argent qui s’agite en vase clos, et de l’autre la vraie vie économique des vrais gens surnommée l’économie réelle. Elle ne se limite pas non plus, derrière cette séparation, à une frontière fermée entre le monde du travail et le monde du capital.

En théorie et pour résumer, la finance fait partie de l’économie et elle est à son service : comme son nom l’indique, elle sert à la financer. Si les marchés financiers sont des marchés, c’est parce que comme les marchés aux fruits et légumes, ils permettent à une offre de rencontrer une demande. L’offre d’actions de l’entreprise lambda remplace l’offre de pommes de fraîcheurs diverses, tandis que la demande d’actions d’une entreprise qui gagne de l’argent remplace la demande de pommes à la chair ferme. Et si les marchés financiers sont financiers, c’est parce que c’est au sujet du financement des entreprises que l’offre et la demande s’y rencontrent.

Toujours comme sur un marché aux fruits et légumes, les prix seront négociés ; les acheteurs présents tôt et à l’affût des opportunités auront les meilleurs fruits ; les acheteurs tardifs ne pourront s’offrir que les légumes dont personne ne veut ; les vendeurs qui vantent bien fort la qualité vérifiable de leurs produits attireront davantage d’acheteurs et pourront vendre leurs fruits à un meilleur prix ; les vendeurs les moins scrupuleux n’hésiteront pas à glisser dans un sachet de fraises fraîches quelques fraises périmées vendues au prix de la bonne marchandise. Il serait facile d’égrener les termes techniques spécifiques des marchés financiers, de détailler les procédures, de lister les cas auxquels s’apparentent ces comparaisons. Ces dernières suffisent cependant pour comprendre le mécanisme.

S’il est entendu que la finance sert à financer l’économie et qu’une offre et une demande se rencontrent sur les marchés financiers pour y parvenir, reste à définir l’économie elle-même. Contentons-nous ici de la formule connue selon laquelle l’économie, c’est la gestion des demandes potentiellement illimitées de biens en quantités limitées. En d’autres termes, l’espèce humaine fait de son mieux dans son environnement pour produire ce dont elle a besoin, le cas échéant après l’avoir inventé, et pour se partager cette production : cet ensemble d’efforts constitue l’activité économique.

3. Grandes entreprises, grandes parts du gâteau ; part des grandes entreprises, petite part du gâteau.

Nous avons vu qu’au lieu d’emprunter de l’argent, une entreprise peut, si elle le souhaite et à condition d’avoir atteint une certaine taille, entrer en bourse. La taille de l’entreprise est mesurée par des experts mais pour l’essentiel, ces derniers se limitent à regarder quelle somme d’argent l’entreprise génère comme bénéfices. Une fois le feu vert obtenu, l’entreprise peut entrer en bourse de deux manières.

La première manière est de vendre, comme les Etats, des reconnaissances de dette. Comme pour les Etats, ces reconnaissances de dette s’appellent des obligations. Ces obligations sont achetées par des investisseurs. Leur montant dépend d’à quel point l’entreprise concernée a besoin d’argent pour se remettre à flot ou pour faire de nouveaux investissements. Leur taux d’intérêt, c’est-à-dire combien l’entreprise devra rembourser mensuellement en plus de cette dette pour qu’on accepte de lui acheter ses obligations, dépend de la confiance que les investisseurs ont dans sa capacité à honorer ses dettes. Le propriétaire d’une obligation a ensuite droit à des intérêts tous les mois jusqu’à ce que, à la fin de l’équivalent d’une date limite de consommation, l’entreprise lui rembourse la totalité de la dette.

La seconde manière est de se vendre elle-même, morceau par morceau. Ces morceaux sont des titres de propriété de valeur égale, ce qui signifie que s’il y a cent titres de propriété, celui qui en achète cinq possède davantage l’entreprise que celui qui en achète trois. Ces morceaux s’appellent des actions. Le prix de vente de chaque action est un point d’équilibre entre l’argent que l’entreprise veut obtenir au total et l’argent que les acheteurs en bourse sont prêts à payer. Le propriétaire d’une action touche des dividendes, c’est-à-dire une partie des bénéfices de l’entreprise, à chaque fois que cette dernière décide de distribuer des dividendes aux actionnaires. Pour l’anecdote, notez que ce genre de décision est prise par... un vote des actionnaires eux-mêmes.

Ceci dit, notez bien que les entreprises qui génèrent suffisamment de bénéfices pour avoir le droit d’entrer en bourse ne représentent pas du tout l’essentiel de notre activité économique. Souvenez-vous : l’espèce humaine fait de son mieux dans son environnement pour produire ce dont elle a besoin, le cas échéant après l’avoir inventé, et pour se partager cette production ; cet ensemble d’efforts constitue l’activité économique. Or si on considère le nombre de personnes employées, l’essentiel de cette activité, et de très loin, est exercé par des entreprises de petite taille, voire de très petite taille.

En revanche, par définition, les entreprises qui génèrent suffisamment de bénéfices pour avoir le droit d’entrer en bourse en génèrent précisément beaucoup plus que les autres entreprises. Or là aussi, souvenez-vous : les marchés financiers servent à financer l’activité économique.

Les marchés financiers financent donc en priorité des entreprises qui représentent comparativement beaucoup de bénéfices mais peu de personnes employées.

La suite au prochain épisode.

Thomas Guénolé


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19 réactions à cet article    


  • plancherDesVaches 11 janvier 2010 13:27

    « Une entreprise qui a des dettes est donc une entreprise absolument normale. »
    FAUX (comme tout le reste de l’article, d’ailleurs...
    Une entreprise a un BFR supérieur à sa capacité d’autofinancement lorsqu’elle est en CROISSANCE. (je parle croissance aprés). Ce qui est parfaitement normal, mais doit viser l’équilibre AUSSI dans ce cas.
    En phase de stabilisation avec CA constant : non.
    Et si elle est assez conne pour ne pas faire payer ses besoins de R&D sur les produits vendus, c’est qu’il vaut mieux qu’elle crêve. (comme dans l’automobile)

    Vous êtes bien de droite. Comme le Notre Président qui disait dans sa campagne électorale : « s’endetter est avoir confiance en l’avenir... »
    (voir les US...)

    S’endetter est mettre son sort dans les mains des banques. Rien d’autre.
    Et pour cela, il faut l’excuse de la « croissance ».
    Qui oblige à l’emprunt, effectivement.


    • John Lloyds John Lloyds 11 janvier 2010 18:01

      +1 PDV

      Voilà comment de jeunes guignols complètement formattés par ces auto-proclamés grandes écoles prétendent s’ériger en profs « pour les nuls ».

      « Il n’y a donc pas lieu de culpabiliser si vous êtes un multirécidiviste du crédit ou de l’emprunt. Dites-vous bien que c’est une pratique extrêmement courante et que vous, moi, les entreprises, les banques, les Etats, nous avons bâti et nous bâtissons encore, tous ensemble, une montagne de dettes »

      Sauf que vous oubliez l’essentiel, à savoir que la dette n’est normale que dans un contexte de croissance. Et on fait comment quand la finance est déconnectée de l’économie réelle avec le PPT mouillé jusqu’à l’os dans des achats massifs boursiers artificiels, quand c’est la Fed qui rachète la dette ?

      Un bon conseil, jeune homme, en attendant que le lait sèche derrière vos oreilles, retournez coller des affiches pour Bayrou.


    • Anto 12 janvier 2010 11:08

      « Une entreprise qui a des dettes est donc une entreprise absolument normale. »

      C’est drole. Vous lisez cette phrase, vous citez cette phrase, et vous trouvez le moyen de comprendre :

      « Toute les entreprises ont des dettes »

      lecture biaisée, procès d’intention. Ca vous place le bonhomme


    • gimo 12 janvier 2010 11:45

      a anto

       bien sur des dettes d’un BFR pour fonctionner à court terme
      mais sur un investissement important sans horizon clair c’es trés mauvai
      dans une forte croisance et une forte inflation oui etre endetté c’est bien ET , ??
      si tout va bien ?


    • BA 11 janvier 2010 15:57

      Dimanche 10 janvier 2010 :

      Hypo Real Estate Holding AG prévoit de transférer prochainement des actifs toxiques d’un montant de 180 milliards à 200 milliards d’euros dans une structure de défaisance, ou bad bank, rapportait Der Spiegel dimanche.

      http://www.easybourse.com/bourse/actualite/presse-hypo-re-compte-transferer-eur200mds-dans-une-bad-782105

      La banque allemande Hypo Real Estate a 200 milliards d’euros d’actifs pourris.

      Bon, d’accord.

      Et les banques françaises ?

      Combien de dizaines de milliards d’euros d’actifs pourris les banques françaises ont-elles ?

       

      Prenons par exemple la Société Générale.

      La Société Générale a 35 milliards d’euros d’actifs pourris, sans compter les produits dérivés ! ! !

      Lisez cet article :

      Ces actifs illiquides, c’est-à-dire pour lesquels il n’existe pas de marché, sont d’une valeur comptable de 35 milliards d’euros, hors produits dérivés.

      http://marches.lefigaro.fr/news/societes.html?&ID_NEWS=130981848

       

      Et en comptant les produits dérivés, ça fait combien de dizaines de milliards d’euros d’actifs pourris dans le bilan de la Société Générale ?

       

      Et la banque BNP Paribas ?

      BNP Paribas : deux dirigeants cèdent des titres.

      Michel Pébereau, le président du conseil d’administration de BNP Paribas, a déclaré à l’AMF avoir cédé, le 15 décembre dernier, pour près de 3,4 millions d’euros d’actions du groupe bancaire, soit 62.000 titres au prix unitaire de 54,6 euros.

      Idem pour Baudouin Prot, le directeur général, qui déclare de son côté s’être allégé pour plus de deux millions d’euros d’actions du groupe bancaire français, soit 37.000 titres au prix de 54,6 euros chacun.

      http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_societes.phtml?num=713d98183302a0b8cd9f62c26327a36f

      Quand le bateau BNP Paribas coule, les rats quittent le navire.

      Michel Pébereau et Baudouin Prot ont un avantage énorme sur 99 % des citoyens français : Michel Pébereau et Baudouin Prot connaissent l’état réel de la banque BNP Paribas.

      Je dis bien : l’état réel.


      • BA 11 janvier 2010 18:54

        - Lundi 11 janvier 2010 :

        Austrian conservative Finance Minister and Vice Chancellor Josef Pröll wants to nationalize Austria’s

        central bankcompletely.

        http://www.benzinga.com/82342/austrian-vice-chancellor-wants-to-nationalize-central-bank-completely

        Traduction :

        En Autriche, le ministre des Finances et vice-chancelier Josef Pröll (Parti Conservateur) veut nationaliser complètement la Banque Centrale autrichienne. Pour le moment, l’Etat ne possède que 70 % de la Banque Centrale. Dans les semaines qui viennent, l’Etat possédera 100 % de la Banque Centrale.

        Hypothèse : si l’Autriche nationalise la Banque Centrale à 100 %, cela signifie que le pouvoir politique autrichien veut reprendre le contrôle total du secteur financier autrichien. Pourquoi ?

        Parce que les banques autrichiennes ont tellement d’actifs pourris dans leur bilan que le risque est systémique.

        Concernant le secteur financier autrichien, le risque d’effondrement est systémique.

        - Dimanche 10 janvier 2010 :

        Hypo Real Estate Holding AG prévoit de transférer prochainement des actifs toxiques d’un montant de 180 milliards à 200 milliards d’euros dans une structure de défaisance, ou bad bank, rapportait Der Spiegel dimanche.

        http://www.easybourse.com/bourse/actualite/presse-hypo-re-compte-transferer-eur200mds-dans-une-bad-782105

        La banque allemande Hypo Real Estate a 200 milliards d’euros d’actifs pourris.

        Bon, d’accord.

        - Et les banques françaises ?

        Combien de dizaines de milliards d’euros d’actifs pourris les banques françaises ont-elles ?


        • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 11 janvier 2010 22:12

          Plusieurs remarques, rapidement.

          D’abord, je ne me prononce pas dans cet article sur le fait que la pratique généralisée de l’endettement soit une bonne ou une mauvaise chose. Mon propos est de décrire les choses comme elles sont, pas comme elles doivent être. Or en l’occurrence, ce qui est, c’est une pratique généralisée de l’endettement par tous les acteurs de la vie économique, vous et moi inclus.

          Ensuite, concernant les remarques sur mes engagements politiques : je n’y répondrai pas. C’est hors-sujet et le ton extrêmement agressif me fait craindre une discussion pouvant partir en troll assez vite.

          Enfin, sur le formatage des grandes écoles : de la même manière qu’il ne me viendrait pas à l’idée d’énoncer le moindre préjugé négatif ou condescendant sur les gens qui n’ont pas de diplôme d’une grande école, j’apprécierais qu’on m’épargne le cliché inverse.

          TG


          • fhefhe fhefhe 12 janvier 2010 06:03

            « L » Homme heureux est celui qui n’a pas de detteS «  ( Napoléon )

            Celui qui a fini de payer son bien immobilier est Porpriètaire , mais celui qui n’a pas fini de le payer est Locataire de la banque.

            Effectivement , selon ses moyens de remboursement on peut-être propriétaire d’un bien immobilier sur 20 ans par exemple....mais pour moi il est plus difficile de »Bâtir«  un »Etre Humain" sur 20 ans que d’avoir une maison..... !!!!!!

            Les banques vous prêtent à hauteur de 30 % de vos revenus / mensuels pour les rembourser , par consèquent 1/3 de vôtre vie leur appartient !!!!

            En ce qui me concerne je prèfêre être Propriètaire de ma vie que Locataire d’une banque.
            En effet la VIE EST BELLE mais c’est le destin qui l’a DéVIE !!!
            Et sur 20 ans , qui est certain de sa Vie ????


            • fhefhe fhefhe 12 janvier 2010 06:07

              Je suis locataire....mais à 53 ans mon « Economie » me permet de « financer » sur 10 ans mini les aléas de la vie !!!!
              A 52 ans j’ai été licencié en tant que directeur commercial....Heureusement que je ne devais RIEN aux banques !!!!!!!!!!!


              • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 12 janvier 2010 12:11

                vous avez raison, cetet idee qu il faille forcement etre proprietaire et que payer un loyer = jeter de l’argent par le fenetres, c’est un concept marketing d’agent immobilier, pas le fruit d une reflexion economique.


              • gimo 12 janvier 2010 14:54

                reveil bien.................... ça les gens sont trop con pour comprendre


              • sheeldon 12 janvier 2010 12:02

                bonjour

                science pipo a encore frappé .

                un formatage des larbins de nos élites est obligatoire , avant leur mise en fonction ;o)

                cordialement


                • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 12 janvier 2010 18:14

                  Dans la série « préjugé lapidaire et laconique », je demande le fils.

                  TG


                • gimo 12 janvier 2010 12:28

                  un jeu de dupeet de con 
                   on fout les gens dehors plus de travail =plus de payement = titre pourri
                  bye bye


                  • Croa Croa 12 janvier 2010 19:49

                    Cet article constitue un cours magistral à l’usage des bons sujets de sa Majesté le Capital.


                    J’y ajouterai quelques leçons de novlangue :  smiley

                    Pour une lecture plus objective,

                    - Remplacez « rembourser » (plusieurs occurrences) par « payer » et « prêt » par « mise à disposition d’un capital ».

                    - D’une « entreprise qui a des dettes » et qui « est donc une entreprise absolument normale » nous préciserons à la suite « et sage. » (S’applique encore mieux aux simples sujets et aux états-sujets.)

                    - Remplacez « pas lieu de culpabiliser si vous êtes un multirécidiviste du crédit ou de l’emprunt » par « pas lieu d’avoir honte de vous faire avoir à chaque fois ».

                    - Remplacez « la finance fait partie de l’économie et elle est à son service » par « la finance fait partie de l’économie dont la partie réelle est à son service. »

                    - Etc… Car avec un peu d’entraînement vous en trouverez d’autres ! smiley ( à moins que vous ne parveniez plus à sortir de la pensée unique ? En ce cas rassurez-vous : vous n’êtes pas seul !)


                    • Thomas Guénolé Thomas Guénolé 12 janvier 2010 22:42

                      Au risque de me répéter : décrire les choses telles qu’elles fonctionnent n’implique pas nécessairement mon adhésion enthousiaste à ce fonctionnement.

                      Cependant mes propres opinions sont hors-sujet dans cet article, qui, encore une fois, s’inscrit dans une démarche positive (décrire ce qui est) et non pas normative (décrire ce qui devrait être).

                      TG


                    • Christian Delarue Christian Delarue 17 janvier 2010 01:45

                      Critique de la finance conçue comme prédatrice ou parasitaire.

                      La formule sonne comme apologie d’un bon capitalisme, celui dit de l’économie réelle. Entourloupe !
                      Elle aurait une une autre vertu pour le patronat : Accuser la seule oligarchie financière internationale surtout implantée aux USA. 1/4 de vérité.

                      *
                      Une vision superficielle s’en tient à dire que "la finance (parasitaire) siphonne l’économie (réelle)« . Sans tenir là c’est privilégier la vision  »finance parasitaire contre la bonne économie productive" ; c’est refuser de voir en théorie et en pratique ce qui se passe dans la dite économie. D’où viennent les flux financiers ? Des surprofits exigés par la finance sur les entreprises. Ce n’est pas faux mais là encore ce n’est pas assez précis et pour tout dire c’est une façon biaisée de voir le réel. Surprofits financiers et profits classiques sont ponctionnés en même temps et de la même façon sur les producteurs autrement dit les salariés. Et ces profits sont exigés certes par des acteurs externes (banques) mais aussi par des internes qui ensemble commande les opérations d’exploitation salariale. Il y a imbrication des acteurs de commandement et non l’oligarchie bancaire qui commande au management d’entreprise. Cette imbrication va même jusqu’à passer dans le public via le pantouflage. Ces profits et surprofits sont pris non pas sur mais dans les entreprises par le patronat sur les salariés. Les chiffres de la part des richesses produites revenant aux producteurs salariés décline. C’est là que l’économie sans adjectif prend un nom : économie capitaliste. C’est là que l’on voit trois courbes salariales se chevaucher : celle du FMI, celle de la Commission européenne et celle de l’INSE 2006.

                      Profil de la courbe moyenne des trois est clairement
                      1 Niveau plat avant 1971,
                      2 forte montée des salaires en 73 à 75
                      3 niveau plat élevé de 75 à 82
                      4 longue chute de puis 2002 avec une pente plus abrupte pour la France

                      Ajoutons qu’en même temps les chiffres de la précarité et du chômage monte. L’ensemble montre assez la forte pression sur les travailleurs du privé mais aussi du public pour satisfaire la profitabilité systémique.

                      Les libéralisations des « trente mortifères » (JMH) de la période néolibérale 1979- 2009 ont permis d’accroitre le taux de profit mais pas le taux d’accumulation. Ce qui signifie que les profits dégagés ne sont pas plus allés à l’investissement (cf tableau de variation du taux marge et du taux de profit) . Ils sont aller dans les méandres de la finance et dans les poches de l’oligarchie financière mais pas uniquement elle . Le patronat des entreprises de plus de 100 salariés en a bien bénéficié. Les managers, cadres supérieurs aussi. C’est pour les cadres moyens et techniciens et tous les autres employés et ouvriers que la ponction créée la chute .

                      L’invalidation durable du théorème d’Helmut Schmidt (1) montre comment que la couche dominante domine. On retombe là sur les dispositifs techniques et juridiques du "travailler plus longtemps, plus vite en étant payés moins". Cela vaut dans le privé et dans le public ! Il importe d’inverser la logique de libéralisation qui favorise les marchés (tous les marchés pas que le marché financier) et donc les entrepreneurs. Il faut aussi revenir sur les privatisations des banques par des nationalisations et créer un pôle public financier et bancaire.


                      2 - Une critique du travail du néolibéralisme.


                      Elle permet de remonter le fil historique de la déconnexion de l’or et du dollar jusqu’à la dérégulation financière de 1999 aux USA et celle de 1986 avec Bérégovoy . La critique des privatisations ne manque pas. Pas de pôle public bancaire et financier sans renationalisation des banques privatisées. La critique de la loi du 31 décembre 2001 qui supprime les activité d’épargne du Trésor public français est pointée car Il ne peut plus ouvrir de comptes à des clients ce qui a pour impact direct de ne plus avoir le droit de fonctionner comme une banque c’est-à-dire de recevoir des dépôts et d’ouvrir des crédits. L’Etat est alors complètement privé de tout contrôle d’encadrement du crédit et se soumet lui-même aux règles du marché mondialisé. S’agissant de l’Europe, la critique de la BCE n’est pas oubliée. On ne peut qu’être d’accord sur le constat : "Le privilège d’encadrer la monnaie et le crédit est abandonné aux mains de grands groupes bancaires agissant non pas dans l’intérêt général mais dans le sens des intérêts de ses gros actionnaires". Parallèlement l’action de l’Etat via la fiscalité sera peu employée alors qu’elle permet une autre régulation.

                      La critique de l’oligarchie bancaire et financière se poursuit sur celle du patronat productif industriel et commercial puisque ce dernier soutenu par les gouvernements n’a cessé de gagné en profitabilité. Grâce à la financiarisation de l’économie et la libéralisation des échanges les profits ont fait des petits. Une véritable multiplication des pains  ! Les gouvernement aident les propriétaires du cpaital par des cadeaux fiscaux aux entreprises. Le néolibéralisme c’est la période ou l’Etat est foncièrement mis au service du Capital au détriment du Travail. Comme l’indique Michel Husson et d’autres la part des salaires dans le PIB est durablement à la baisse dans de nombreux pays, dont la France. Evidemment la part empochée par les capitalistes augmente. Cette part va à la finance et non vers l’investissement productif. Cette première perte pour les travailleurs vient accroitre l’écart issu des gains financiers importants acquis par la rémunération du capital-argent placé.


                      3 - Un projet d’émancipation pour l’altermondialisme


                      La sortie de crise prévue par le G20, le FMI et les gouvernements c’est celle du petit monde de la finance - des financiers, des dirigeants des banques et des dirigeants de entreprises transnationales - pas celle du monde du travail salarié ou indépendant. Si émanciper c’est redonner du pouvoir et de la puissance d’agir sur le monde dans le respect de la nature alors il convient de faire passer ce message : solidarité des travailleurs actifs à temps pleins, précaires ou chômeurs pour un autre partage des richesses, pour un partage du temps de travail, pour d’autres normes du travail (moins productivistes).


                      Christian Delarue
                      à partir de « Sortir de la crise globale » ouvrage collectif d’ ATTAC

                      1) Helmuth Schmith a dit : "Les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après-demain" A l’époque avoir un emploi c’était équivalent à avoir un bon salaire.
                      Aujourd’hui il y a prolétarisation et plus bas encore appauvrissement
                      En défense des 3000 euros par mois et moins !

                      http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/en-defense-des-3000-euros-par-mois-59956


                      • BA 17 janvier 2010 10:03

                        La crise a coûté (pour le moment) 30 000 milliards de dollars, selon la Deutsche Bank.

                        - Slate : La récession de 2009 ne semble finalement pas avoir été beaucoup plus douloureuse que celles du début des années 1990 et du début des années 2000. Est-ce que cette perception correspond à la réalité ?

                        - Jacques Attali : Si on parle de la France, cette perception est juste, si on parle du reste du monde, c’est totalement faux. La récession en France est apparemment modérée, même si elle s’est traduite par presque un million de chômeurs de plus, ce n’est pas rien.
                        La vraie question est de savoir qui a payé pour que cette récession ne semble pas trop sévère. La récession a été faible mais le coût pour en limiter les effets est considérable : une augmentation massive du déficit budgétaire et de la dette publique. Et les banquiers osent dire qu’ils n’ont rien coûté à la collectivité parce qu’ils ont remboursé les prêts accordés par l’Etat. En réalité, ils ont coûté à la France 500 000 chômeurs et un endettement considérable pour les futurs contribuables.
                        Deuxièmement, sur le plan mondial l’année 2009 est épouvantable. La perte de valeur des actifs est, selon les derniers calculs de la Deutsche Bank, de l’ordre de 30 000 milliards de dollars. L’argent que les gouvernements mondiaux ont mis sur la table, la France étant un de ceux qui en a mis le moins, est équivalent à cinquante plans Marshall.

                        http://www.slate.fr/story/15515/crise-economie-attali-minc-croissance-chomage-banques


                        • bonnes idees 18 janvier 2010 22:21

                          Avez-vous « la crise financière pour les harchi-nuls ? » 

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