« Tous ruinés dans 10 ans ! » Au delà du titre apocalyptique ce qui interpelle c’est l’identité de l’auteur, Jacques Attali. Membre de l’élite auto proclamée il a contribué de près (Conseillé du Prince, Président de la BERD) ou de loin (catalogue de propositions majoritairement d’essence ultra libérales) à l’accomplissement de sa prophétie. Sans jamais, à aucun moment, remettre en cause le dogme, il évite bien entendu de préciser que ceux qui subissent ne sont pas ceux qui décident. Or cette crise, conséquence de décisions politiques prises depuis 30 ans, a été construite avec méthode et, reconnaissons le, avec une redoutable efficacité.
La mondialisation ultra libérale (ou néo libérale) n’a rien de spontanée. Le rejet du keynésianisme et l’application zélée de la doctrine de Milton Friedman, gourou de l’école monétariste de Chicago, par Reagan auteur de l’indépassable "l’Etat n’est pas la solution, c’est le problème" et Thatcher, puis par leurs héritiers pouvait-elle produire d’autres résultats ? Que pouvait-on espérer d’une telle progression du déséquilibre dans la répartition des richesses produites ? De la confiscation par une caste des gains de productivité ? De la mise en concurrence frontale des travailleurs du monde entier, deux dollars par jour contre dix dollars de l’heure ? Des délocalisations massives de production vers le moins disant social et salarial ? De l’abolition des barrières douanières pour favoriser le "libre" échange sans aucune protection (OMC - Accords de Marrakech en 1994) ? De la totale libéralisation, c’est à dire sans aucun contrôle, des mouvements de capitaux (en France, Pierre Beregovoy en 1983) ? De la privatisation des services publics ou de l’énergie (toujours ce même souci du bonheur du consommateur) ? De l’interdiction faite aux banques centrales d’accorder des avances au Trésor Public (1973 pour la France, décret Giscard Pompidou confirmé par Maastricht) ? Du monopole exorbitant donné aux banques privées de créer la monnaie ? Rétrospectivement on reste ébahi d’une telle docilité et d’un tel consentement collectif ! Ou admiratif d’une telle virtuosité à dissimuler !
L’hyper endettement public et/ou privé des pays occidentaux n’est donc pas une fatalité. Il n’est que le résultat d’une redoutable mécanique mise en mouvement depuis une bonne trentaine d’années. Méticuleusement, cyniquement. Comme il devenait évident que les effets de la corrosion provoquée par l’acide surpuissant de l’ultra libéralisme mondialisé à la sauce Friedman se révèleraient in fine contre productifs - érosion des salaires, extinction de la production locale, chômage de masse, multiplication des petits boulots, temps partiel imposé, déficits abyssaux des caisses de protection sociale (conséquence des précédents effets), collectivité spoliée par le développement exponentiel des paradis fiscaux - l’arme fatale, le crédit débridé et son corollaire le surendettement, ont été promus remèdes miracles afin de compenser.
Il fallait coute que coute que le troupeau continue à surconsommer, que le troupeau continue à dépenser pour alimenter le PIB. L’imagination féconde des architectes virtuoses, créateurs de l’usine à gaz des produits dérivés (subprime, CDS et tutti quanti, 10 fois la production mondiale) afin de maquiller l’escroquerie - notamment Alan Greenspan dit le Maestro Président de la Réserve Fédérale US de 87 à 2006 - a donc parachevé le chef d’oeuvre. Efficacement épaulé par les agences de notation sensées évaluer avec impartialité les risques ! Et en 2007, la galaxie des bulles a explosé entrainant la finance vers un abyme sans fond. Etonnant non !
En 1989, la doctrine sera d’ailleurs gravée dans le marbre par John Williamson économiste de la banque mondiale, prendra le nom de Consensus de Washington (les 10 commandements) et sera appliquée sans pitié aux pays émergents d’Amérique Latine et d’Asie par l’entremise du FMI. Parallèlement la puissante machine propagandiste nous inoculait le principe indiscutable qu’une seule solution existait. "There is no alternative" proclamait avec force Thatcher dans les années 80. Malheureusement pour nous, la globalisation heureuse allait s’avérée n’être qu’une funeste entreprise. Qu’une vaste supercherie. "There is no alternative" la plus désastreuse exceptée, bien entendu !
Le piège s’est donc violemmment refermé. Sommés de renfloués les caisses de la sphère financière les Etats, de facto naturellement et excessivement endettés, sont une nouvelle fois quelques mois plus tard, mis en demeure par les marchés. Mais cette fois-ci de se désendetter. Dès lors ce sont les victimes qui auront le plaisir de régler le coût du sinistre et toute dérobade sera considérée comme un casus belli. Par petites touches successives pour certains ou avec brutalité pour d’autres, nous nous alignerons ainsi docilement sur le moins disant social et salarial, histoire d’apporter notre obole aux dieux assoiffés. Tel est notre horizon à défaut de considérer les causes et nous acharner à ne traiter que les conséquences. En pure perte.
Tout ceci pose bien entendu la question du niveau de connivence et de complicité de nos dirigeants, représentants normalement les intérêts du peuple, démocratiquement élus. Il est en effet bien improbable qu’ils aient pu collectivement, entourés d’experts aussi brillants que Jacques Attali, collectionner autant d’incompétence et aussi peu de clairvoyance. Sans l’alliance objective des politiques et des ploutocrates tout ceci aurait-il été possible ? Sans l’allégeance des politiques qui ont concocté toutes les lois appropriées, le hold-up aurait échoué. Sans l’ombre d’un doute. Ils nous ont donc ruinés en toute conscience. Reste à déterminer pourquoi d’aussi désastreuses décisions ont été prises et scrupuleusement appliquées. Pourquoi ont-ils trahi ?
Mais cette histoire est si tragique que j’ai choisi une forme plus divertissante pour vous la raconter. Sous forme de petites fables, afin d’en sourire plutôt que d’en pleurer. Ces petites fables ne constituent qu’une très libre interprétation de faits contemporains, directement inspirés de ces trente dernières années. Les personnages sont bien réels, acteurs incontournables de l’idéologie dominante, les citations rigoureusement exactes, les situations à peine exagérées.
Une première fable, "Et Dieu déprima" a déjà été publiée le 10 Octobre 2008. La suite, "Milton is back", arrivera sans tarder (déjà sous presse !).
Alors, si le coeur vous en dit, en route pour "La Galaxie des Gueux". Vous y découvrirez Milton Hermès, omnipotent et très redouté Dieu du Marché et vibrerez aux aventures d’Alan, Ronald, Margaret et Petit Teigneux ses très serviles envoyés.
Bah, au moins ça montre que la génération Mai 68 et Monsieur Attali en est un digne représentant n’avait que pour seul but de tout détruire, de laissé que ruine et cendre a la prochaine, pour leurs plaisir immédiat le consumérisme.
Je pense que la génération Mai 68 et tout leurs Leaders tel que Monsieur Attali doivent bien rire de la situation qu’ils laissent derrière eux, ils s’en contre fichent royalement, ils savaient ce qu’ils faisaient, donc forcement, ils sont dans l’esprit « »« »« »« »« »Apres moi le Déluge« »« »« », toute l’idéologie de Mai 68.
« toujours ce même souci du bonheur du consommateur »
Nous sommes en « démocratie », un monde de la « liberté » - qui nous garantit le bonheur. La liberté, une substance tellement subjective à définition complétement floue qu’à force de matraquage, nous avons fini par y avoir la Foi dans ce Meilleur du monde.
Mais quelle liberté ? La liberté collective de demander aux baques privées, aux groupes de puissances economiques de rendre compte de leurs actes ? Non.
La seule liberté que nous avons, c’est de choisir de devenir commsomateur - une espece d’Homo Economicus qui ne se mesure que par le besoin economique dont l’organisation sociétale, la « démocratie », s’en charge pour les normes toutes basées, bien entendues, sur des « valeurs nobles ».
Ou bien non-commsomateur, je ne veux pas être un simple commsommateur. Mais là, on fera semblant de me demander, de temps en temps, de choisir un meilleur gestionnaire pour mon bonheur, mais toujours dans ce meilleur du monde.
Puis, ferme ta gueule. Même si je l’ouvre, je ne peux que prononcer les mots dont les sens sont formatés pour chanter, la gloire unique de la « liberté individuelle ». Tellement libre que toutes relations entre deux humains, sont déjà presque toutes, des marchandises sur le marché libre.
Les prophètes du marché libre, les gardiens de la « Connaissance », se chargent de la surveillance à ce que la moindre déviation de l’interpretation du mot liberté - dans un autre sens que celui individuel -, soit condamnée sur la place public. Avec en plus, une bande d« hommes libres » - ces commsomateurs -, pour conchier et ensuite brûler, l’infame hérésie.
Sommes nous vraiment libre - les « ressources » humaines, dont la valeur peut se mesurer au même titre qu’un kilo de vidande, mais avec une Foi inébranlable en la « liberté » -, ou des gueux ?
je reagis a votre post car vous semblez bien amer, il est faux de dire que la culture c ’est les autres et le pouvoir, la culture c’est aussi notre affaire, savez vous que les shaddocks , dans leur composition inerarrable detiennent la verite du savoir , et oui avec leur Ga bu zo meu soit en valeur numerique 2+2+2+3 sont la base des calculs, car 3 puis 4 et le total se monte a 13 comme Moise le prophete , la donne de Moise etant 2+3+(4*2)=13 d’autre part ces 9 lettres donnent en anagramme mouza_beg, un patronyme existant et meme une ville existant mouza en patois veut dire Mont ST germain. les temps changent , les artistes sont suplimes et personnellement , je trouve que nos contemporains sont exremement defaitistes , peut etre qu’ils n’ont pas suffisament confiance en eux meme et en le gouvernement. peut etre qu’il y a des erreurs de faites, peut etre aussi il y a des raisons d’etre amers, mais il ne faut jamais baisser les bras, l’avenir s’annonce meilleur mais il est vrai que la France a un enorme retard a rattraper , mais je crois aussi que la France et les francais n’ont rien a se reprocher .
Oui, je suis amer de constater que certains pensent à un nouveau humanisme : l’écriture du Grand Recit (Michel Serres), tandis que d’autres, dans ce meme Agoravox, continuent à chercher des adversaires dans le monde avec des clichés ou des schémas de pensée vieux d’un siècle et, ne songent qu’à ériger des mures ou des lignes de Maginot.
La littérature décrit la nature humaine, mieux que n’importe quelle discipline scolastique. Mais elle est tant méprisée par des nouveaux pharisiens ayant pour seul but, le pouvoir de ce nouveau temple de « liberté » dont la notion est tellement floue mais en qui, tout le monde est prié d’avoir la Foi.
Je suis aussi fier d’être francais, car nous n’avons pas que des BHL, nous avons surtout, Deleuze, Foucault, ou M. Serres, et bien d’autres.
le monde est dirigé par toutes autres personnes que ceux qui nous gouvernent... lesquels sont les acteurs et.. ;complices .. ! lire : http://millesime.over-blog.com
Si j’ai bien compris vos propos, la situation que nous vivons est préméditée et calculée depuis une bonne trentaine d’années ?
Les citoyens sont donc moralement en droit de déposer les traitres qui nous mènent à notre perte afin de les juger pour leurs crimes passés et présents.
Ou est le peuple ? Excellente question Lucien Denfer ! Crédulité + propagande + division. Crédulité : la culture « économique » de la majorité de nos concitoyens n’est pas particulièrement développée. On peut donc leur raconter à peu près tout et n’importe quoi et nos élites ne s’en privent pas, sans vergogne. Propagande : Vous l’avez comme moi constatée. Les bons diagnostiqueurs, porteurs de vraies idées alternatives ne sont guère sollicités surtout sur les média de masse. Ou alors maltraités (cf Dupont Aignan quand il évoque la nécessité de sortir de l’euro) Toujours les mêmes qui racontent la même histoire agrémentée à la sauce UMP ou à la sauce PS sans jamais être contredits. La pensée unique... Quelle puissance ! Division : le secret de la longévité, la raison de notre incroyable incapacité à réagir.
« Ils nous ont donc ruinés
en toute conscience. Reste à déterminer pourquoi d’aussi
désastreuses décisions ont été prises et scrupuleusement appliquées.
Pourquoi ont-ils trahi ? »
...puis vous nous laissez tomber avec de vagues promesses de fables allégoriques qui ne pourront pas apporter de réponse.
Je suis 100% d’accord avec l’article car cela fait 10 ans que je dis la même chose. Quand je parlais du combat mondialisme-nationalisme, les gens qui en étaient resté au débat gauche-droite se demandaient sur quelle planète j’étais. Maintenant on est en plein dedans et il faudra soit être nationaliste soit accepter d’être l’esclave d’un pouvoir mondial.
Ceci dit, bien qu’ayant étudié la question sous toutes les coutures, je n’ai pas la réponse. S’il est clair que certains lobbies y trouvent leur compte, il est aussi clair que le mouvement dépasse largement ceux qui auraient pû être désignés comme les instigateurs.
Les fameux banquiers « propriétaires du monde » ? Croyez-moi que la Citycorp n’est vraiment pas à la fête en étant propriétaire de centaines de milliers de maisons invendables. D’autant plus que l’actionnariat est trés dilué. Le « banquier » n’existe plus à part quelques rares curiosités.
Je crois plus que la réponse se trouve dans un phénomène de caste. Il s’agit d’une caste qui fait durer ses privilèges. C’est comparable à la noblesse sous l’Ancien-Régime ou à la Nomenklatura sous le communisme. Les gens qui y sont entrés ne savent souvent même pas pourquoi ni comment, ne se posent aucune question, n’ont aucune idée en tête mais font tout pour que le système dans lequel ils vivent si bien dure le plus longtemps possible. On y retrouve même les pratiques héréditaires de l’ancienne noblesse. Ainsi Martine Aubry, Comtesse du Parti Socialiste suit les traces de son père Connétable de l’UE. Les ministres deviennent PDG du CAC40 et vice-versa, les patrons de Goldman Sachs se retouvent chargés du Trésor américain et régulateurs des marchés financiers. Les postes de prédicateur à la télé sont devenus des charges héréditaires avec la fille Drucker qui succède à son père. Les grosses théories, c’est pour les autres.
Mais je ne laisse tomber personne ! J’ai simplement décidé de traiter le sujet sur un mode ironique ! Quant aux solutions, de brillants esprits se sont déjà exprimés : Lordon, Sapir... ou Maurice Allais dont les avertissements n’ont guère inspiré notre « élite » dirigeante. J« écris également que lorsque l’on veut régler un problème avec efficacité, comme le chômage par exemple, il faut identifier et considérer les causes si on veut le traiter avec efficacité. Or ces causes, nos élites les connaissent aussi bien que nous mais elles refusent catégoriquement de s’y attaquer. Ils vont donc passer l’éternité à bricoler des solutions, de la poudre aux yeux, qui n’auront aucun effet si ce n’est d’aggraver le problème. Quels buts poursuivent-ils ? Seule une prise de conscience collective pourra être contraignante et salutaire. Quand arrivera t-elle ? La réponse reste un mystère car la propagande »there is no alternative" est très puissante.
Est ce que c’est moi ou personne ne parle jamais de Cheminade ?
Ouai bon quand un type est étouffé financièrement après une présidentielle (non remboursement des frais de campagnes oui oui celle de 95 !) il y a pas de vagues.
On ne touche pas à la bible, le Consensus de Washington... vous auriez pu rajouter, cher Zen, comme à tous les dogmes jusqu’au moment ou on s’aperçoit que c’est une vaste fumisterie destiné à endormir la galerie... En espérant que tous les Dieux voudront bien me pardonner pour ces propos très irrévencieux tendance hérétiques !
Jusqu’au 3 janvier 1973, l’Etat empruntait des milliards de francs à la Banque de France.
Problème : les banques privées voyaient ces emprunts leur échapper.
Après le départ de Charles de Gaulle, les banques privées ont fait ce qu’elles n’auraient jamais osé lui demander. Elles ont demandé aux hommes politiques français de leur accorder un privilège :
les banques privées ont demandé le privilège de financer l’Etat.
Pendant les années 1970, 1971, 1972, elles ont exercé des pressions sur les hommes politiques français.
Le 3 janvier 1973, les banques privées ont réussi à obtenir ce privilège. Les hommes politiques français ont cédé à leur demande.
Le président Georges Pompidou (déjà très malade) et surtout son ministre des Finances Valéry Giscard d’Estaing font voter la loi du 3 janvier 1973, et notamment l’article 25 :
« Le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l’escompte de la Banque de France. »
En clair : l’Etat n’a plus le droit de demander un prêt à la Banque de France.
Conséquence : l’Etat doit emprunter sur les marchés internationaux. L’Etat doit emprunter à des banques privées, à des prêteurs privés, à des investisseurs privés.
Aujourd’hui, avec le recul, nous pouvons constater que cette décision du couple Pompidou-Valéry Giscard d’Estaing était un suicide.
Cette décision a eu pour conséquence de livrer l’Etat aux bons vouloirs des marchés internationaux.
Ensuite, ce système suicidaire a été étendu à toute l’Europe.
Les dirigeants politiques européens ont choisi le suicide collectif.
Les seuls gagnants ont été les banques privées et les investisseurs privés.
Jacques Attali est devenu conseiller spécial de François Mitterrand en 1981 : il n’a strictement rien fait pour revenir sur ce système.
Jacques Attali n’a strictement rien fait pour faire abroger la loi du 3 janvier 1973.
Quant à nous, simples citoyens, nous sommes entraînés dans ce suicide collectif.
Lors de la crise des subprimes, la BCE à financer pour 285 milliards d’euros les banques, en l’espace de deux jours pour soutenir les cours. Et le représentant tout fier et souriant annoncer à la télé que nous pourrion encore tenir 8 jours à ce rythme...
Alors, n’y a t’il pas à la base un souci avec la BCE, qui reste bien silencieuse depuis l’histoire de la Grèce ? N’est-elle pas en train d’organiser une faillite européenne virtuelle pour maquiller un plan bien plus machiavélique qu’une simple guerre economique ?
ne donne t’on pas actuellement les clefs de l’Europeau FMI un peu trop facilement ?