La loi Pécresse : et si les capitaux privés étaient la vraie bonne idée ?
Cet été Bruno Julliard trouvait la réforme du ministre de l’Education bonne. Il ne s’y est pas opposé, loin de là. Jack Lang, hier sur Canal+, affirmait que cette réforme était une amélioration, certes pas encore suffisante, mais a répété qu’il s’agissait d’un progrès par rapport à ce qui s’était fait depuis bien longtemps. Dans le même temps ce dernier a déclaré soutenir la démarche de Bruno Julliard qui, aujourd’hui, parce qu’il ne veut sûrement pas se trouver hors course de la tête d’affiche du lobby syndicaliste étudiant, demande l’abrogation pure et simple de la loi Pécresse.
Les syndicats étudiants de gauche s’opposent en ce moment à cette fameuse réforme Pécresse qui a pour but de permettre aux sociétés privées d’investir dans le système universitaire français afin de compléter un budget étatique en manque de moyen. Notre système est à la ramasse depuis longtemps et tous s’accordent à le souligner. Tony Blair a durant son mandat lancé ce concept de semi-privatisation de l’enseignement par manque de fond, suivi par d’autres pays européens. Ce fameux Tony Blair que Ségolène Royal, candidate du Parti socialiste aux dernières présidentielles admire.
Les syndicats de gauche pleurent sur le désengagement de l’Etat, ils ne veulent pas de la « privatisation », ils souhaitent que ce soit l’Etat qui subvienne à tout. Mais les fonds de l’Etat proviennent d’où ? Des contribuables et des emprunts, d’où notre belle grosse dette. Que veulent les étudiants ? Qu’on augmente nos impôts encore et encore alors que notre pouvoir d’achat fond comme neige au soleil ? Cette gauche qui en général souhaite que les bénéfices des sociétés soient redistribués à la collectivité, celle-là même qui hurle et vocifère devant une ouverture aux capitaux frais, cette gauche-là rechigne devant l’arrivée supposée de capitaux extérieurs, voire extrapole sur les intentions, forcément malhonnêtes, desdites sociétés. Au fond, on peut considérer que ce serait pour les sociétés un moyen de sponsoriser les bonnes idées, les universités, que de s’impliquer dans la vie sociale, une forme de redistribution des richesses après lesquelles tous les syndicats pleurent à longueur de journées.
Finalement, puisque l’Etat n’a plus trop les moyens, au lieu d’emprunter, au lieu d’augmenter les impôts, au lieu de pleurer de ne pouvoir faire car pas d’argent, et si la vraie redistribution des richesses se faisait par le biais d’un sponsoring d’entreprises ? Et si le manque de moyens pour construire et rénover nos habitations trouvait une source nouvelle de financement par le biais de ces mêmes sociétés ? Etait-il inimaginable de voir fleurir des immeubles locatifs construit et financé par Coca-Cola et/ou Areva ?
Et si l’ouverture était la vraie bonne idée, cette idée qui pourrait permettre aux contribuables qui croulent sous les diverses charges d’alléger le poids des taxes et des impôts ? Et si les sociétés se sortaient grandies d’une telle démarche, plutôt que de dépenser des millions d’euros dans des opérations de communications destinées à faire leur publicité sans jamais rien apporter de concrets aux contribuables ? Et si c’était la fin du moi-moi et le début du nous-nous ? Finalement le sponsoring et l’appel aux capitaux ne seraient-ils pas une idée de gauche ?
46 réactions à cet article
-
Très bonne article, bien qu’un peu court.
Je rejoins tout à fait l’idée que l’intervention d’entreprise dans l’investissement à la recherche, aux universités, à l’environnement et ... au sociale, sera un enjeu de demain.
Malheureusement, je pense que nous ne sommes pas nombreux de cet avis, tout du moins en france. Et que cet article, va encore renforcer ma conviction de solitude dans le monde d’agoravox par le biais des futurs commentaires .
-
« »« Et si l’ouverture était la vraie bonne idée, cette idée qui pourrait permettre aux contribuables qui croulent sous les diverses charges d’alléger le poids des taxes et des impôts ? »« »
C’est quand même bien beau de rêver ! Malheureusement, ce que les entreprises donneront à l’université, c’est également une partie des richesses produites par les « actifs » et qui leur échappera. Ne pourrait-on pas augmenter les salaires, et, par suite, la masse imposable et financer les facultés par des fonds publics, ce qui reviendrait au même ?
Mais, non : il vaut mieux pressurer la population toute entière, qui voit chaque jour de nouveaux impôts ou taxes grever son budget, plutôt que lui permettre de financer les études de ses enfants. En fait, il ne s’agit que d’un détournement d’impôts dont on comprend bien la finalité. C’est un choix, non une fatalité. Si les entreprises privées sont capables de financer les universités, pourquoi pratiquent-elles des salaires si bas ?
« Si vous voulez que l’école dure, amis, donnez ! » (Francis Blanche.)
-
Heuuu... Je ne suis pas un expert, mais je pense que si on augmente les salaires de tout le monde, comme tu le preconnises, la premiere consequence est l’augmentation nette de tous les prix, et donc l’inflation.
Par consequent, je ne crois pas que cela soit la solution. Mais je me trompe peut etre.
Merci a l’auteur de l’article qui a su mettre par ecrit ce que j’avais en tete.
Bonne journee a tous
-
L’inflation ne commence que quand la masse monétaire devient très excédentaire par rapport à la quantité des marchandises disponibles à la vente.
Or, que constatons-nous ? Les français voudraient bien consommer (il y a donc marchandises), mais ne le peuvent plus (il n’y a plus assez d’argent.) La situation est dûe à une érosion des salaires, à une augmentation continue des impôts, taxes, prélèvements de toutes sortes, bref à une paupérisation de plus en plus flagrante pour certains.
-
Je ne suis pas un expert, mais ton explication ne me convainc pas : par exemple, ton boulanger apprend que tous les salaires ont augmente, sauf le sien, vu qu’il est son propre salarie ! Donc, il se dit, et pourquoi pas moi ! Et il augmente le prix de son pain. De meme pour les artisans, les petites entreprises... Et au bilan, tu as le meme pouvoir d’achat qu’auparavant.
Enfin, c’est l’idee que j’en ai, et s’il se trouve un economiste rode a tous ces processus ici, qu’il me dise si ce que je viens de dire est proche de la realite ou non.
-
« »« par exemple, ton boulanger apprend que tous les salaires ont augmente, sauf le sien, vu qu’il est son propre salarie ! Donc, il se dit, et pourquoi pas moi ! »« »
N’avez-vous pas l’impression que votre boulanger augmente régulièrement le prix de son pain (5cents d’euro en général) ? Il serait intéressant de voir les variations du prix de la baguette depuis le passage à l’Euro. On aurait sûrement des surprises. Bon, enfin, ceci est hors sujet.
-
Valérie Pécresse n’a jamais dit que les capitaux privés se substitueraient au financement public, mais on fait comme si. C’est tellement plus facile. En réalité, il s’agit d’ouvrir la voie à un co-financement public-privé, où le privé viendrait renforcer les moyens existants. Pas de quoi vociférer. Cette gauche là est décidément complètement tarte ou complètement manipulatrice.
-
On se demande pourquoi, en échange de quoi une entreprise donnerait de l’argent à une université, en lieu et place de servir l’actionnaire.
C’est curieux que ce point de vue ne soit jamais évoqué par les nouveaux poujadistes.
Il serait plus cohérent de supprimer simplement l’enseignement.
Et de laisser l’Entreprise et le Marché former eux mêmes leurs travailleurs.
Diplomé de chez Carrefour ou master de chez Axa, voilà qui aurait de la gueule !!!
Mais la réalité c’est que le savoir échappe aux entreprises.
L’oeil rivé sur la courbe du CAC 40 ne dit rien du monde.
C’est pour ça qu’il existe des biens collectifs, et un Etat.
-
@Peripate :
« On se demande pourquoi, en échange de quoi une entreprise donnerait de l’argent à une université, en lieu et place de servir l’actionnaire. »
En autres :
Requerir a du personnel competent sans avoir a le recruter(> moindre cout + simplication). Requerir a de l’equipement sans le budgeter (provision amortisement etc> economie+simplification+risque negligeable). Beneficier des contacts priviligies international de l’equipe universitaire (opportunite future recrutement ou autre projet> fenetre de developpement sans budget/risque moindre).
Description grossiere mais simple et...evidente. il y a plein de raisons pour une entreprise de se lancer dans ce genre de partenariats. J’ai connu. Quand la symbiose marche bien c’est tout benef. Si ca ne marche pas le partenariat est regule par une charte, j’ai pas connaissance d’un cas extreme ou l’entreprise joue les pere fouettard (si vous avez je suis preneur, ca m’interesserai)
C’est curieux que ces simples raisons qui pousserait une entreprise a s’associer aux universites ne soit jamais evoques par ceux qui cite Poujad a tout bout de champs.
Il faudrait peut etre un “tout petit peu” arreter de jouer les cassandres sous pretextes ideologiques (que vient foutre Poujad ici franchement ?).....
Enfin ceci dit si vous preferez etre constamment refractaires a toute proposition, c’est votre choix, en plus ca permet de continuer a se plaindre. C’est vrai c’est sympa.
Salutations
Cast
-
Pour comprendre en échange de quoi une entreprise peut financer une université, je vous propose de regarder ce qui se passe au MIT, majoritairement financé par les entreprises : des dizaines de Prix nobel (plus de 50) notamment en recherche fondamentale.
Arrêtons de parler de « Doctorat Carrefour », ou « Mastère AXA », le cofinancement pas les entreprises a fait la preuve de son efficacité (y compris en Histoire, en géographie, ou en paléontologie, contrairement à cce que l’on tente de nous faire croire...)... Et de ses inconvénients, car il y en a.
-
Citer ici Pierre Poujade est parfaitement légitime : il s’agit d’un plaidoyer de contribuables, d’une protestation contre l’impôt.
Pour ce qui est des raisons qui feraient que les entreprises financeraient les universités, relisez ce que j’écrivais plus haut . Vous allez dans mon « sens ». Un diplome Carrefour serait parfaitement adapté à la vision étroite du savoir que vous défendez.
-
« »« Requerir a du personnel competent sans avoir a le recruter(> moindre cout + simplication). »« »
Ben voyons !
« »« Requerir a de l’equipement sans le budgeter (provision amortisement etc> economie+simplification+risque negligeable). »« »
Ben, voyons : l’état pourra bien payer le matériel des facs qui serviront aux entreprises. C’est sans risque et très économique.
« »« Beneficier des contacts priviligies international de l’equipe universitaire (opportunite future recrutement ou autre projet> fenetre de developpement sans budget/risque moindre). »« »
= transformer les équipes universitaires en démarcheurs de marchés internationaux (« contacts privilégiés ») sans budget (risque moindre.)
S’il vous plaît, pourriez-vous donner une traduction, en gaulois moderne, de votre charabia technocratique aussi imperméable au commun des littéraires qu’un gilet pare-balle au plomb jaculé ?
Je ne pense pas que ce genre de discours soit de nature à réconcilier les facultés de « sciences humaines » avec la technocratie qui nous gouverne depuis 25 ans et nous dirige de plus en plus dans le mur, à coup d’avantages déguisés en « fenêtres de développement sans budget ».
-
Aux usa aussi, les programmes de recherche fondamentales sont financés par les Etats... à hauteur supérieure à l’ensemble du financement français en points de PIB d’ailleurs.
-
a l’enerve 5a35nd
bon ok je vais faire simple :
entreprise et universites n’ont pas les memes : objectifs/qualifications du personnel/savoir faire etc... dans l’absolu.
Au premier abord il semble pas possible de les joindre pour un partenariat> trop antinomique (et puis la mechante entreprise va bouffer la gentille universite j’exagere mais c’est un peu ton point de vue et celui de peripate).
Cependant entreprise et universite savent (sauf en france lol) qu’ au contraire cela peut etre tout fait complementaire, soit gagnant-gagnant.
Apres reste la forme : simple consultation, recherche avancee, de courte longue duree etc... tout est possible selon les modalites du partenariat.
C’est ok la ?
Salutations
Cast
-
Toutes les entreprises ne sont régies par l’actionnariat
-
Je vous propose de rester dans votre merde. Financez la vous même votre fac de merde
-
breizhnana 20 novembre 2007 12:23« ...Puisque l’Etat n’a plus trop les moyens... ».. L’etat a pourtant encore les moyens de bien des choses, comme d’entretenir chez tous nos élus de haut vol un train de vie impérial... Faire payer le système universitaire aux entreprises est la porte ouverte à toutes les dérives. Sommes nous donc si incapables de prendre en main l’avenir de nos jeunes ?
-
L’idée est lancée depuis quelques années et je pense qu’elle est ineluctable vu l’etat de délabrement de beaucoup de facs, le financement privé parait être le moyen de sauver l’enseignement superieur et la recherche mais seules les universitées qui « interessent » ces societés seront soutenues financierement. Il est à craindre que les enseignements de lettres ou d’histoire- geo soient laissées pour compte(tout ce qui n’est ni technique ,ni scientifique ou commercial en fait)il y aura donc un fossé entre les facs litteraires et les scientifiques sans doute mieux loties.Mais ce fossé n’existe -t-il pas déja ? et puis la valeur des diplomes qui n’est aujourd’hui déja pas tres uniforme ne va -t-elle pas se deteriorer ? Il faudra que les programmes d’enseignement restent du seul ressort de l’enseignement superieur et non des societés plus ou moins partenaires il y aura beaucoup de garde- fou à mettre en place et une vigilance de tous les instants pour eviter toute dérive.
-
pas vraiment d’accord avec l’auteur, car peut être plus ( voir trop ) méfiant quand à la part de décision qui rentrera en compte pour le « financeur » de fac !
un de mes amis, maître de conférence, me disait qu’il ne voulait pas rentrer dans le privé car fortement opposé à toute accaparation de ces recherches par en particlulier les entreprises de défense type matra et autre dassault, et c’est sans doute ce que l’on peut craindre, c’est à dire une main mise des lobbys militaires et économiques sur nos universités c’est à dire sur nos étudiants et donc sur l’intégrité de leurs travaux... la recherche fondamentale doit avoir se coin de liberté de ne pas avoir à répondre à un échéancier, si elleveut un jour percer certains secrets.
quand aux universités de langue, histoire, sociologie et autre art pla, ils n’ont qu’a numéroter leurS abattis car leurs locaux resteront vetustes et mal équipés.
-
@resistant
pour eviter ce probleme, c’est bien LA ou il est important de signer une collaboration claire sur les modalites d’engagement.
Salutations
Cast
-
@peripate
Si vous trouvez legitime de balancer Poujad a toutes les sauces, grand bien vous fasse, c’est caracteristique du verbiage de denigrement a l’etat pur histoire de politiser le sujet. Passons c’est sterilement classique.
Ensuite heu franchement on doit pas lire la meme chose , je vais nullement dans votre sens ( pirouette bien essaye quand meme lol). Vous doutez du bien fonde du rapprochement universite/entreprise rapport ses actionnaires, je vous donne des elements de reponses. Point.
Il est evident que l’entreprise en soit cherche un benefice, on est pas dans le benevolat. TOUT LE MONDE LE SAIT, et tout le monde s’en accommode. Notamment par des chartes et des legislations adequate (la par contre je ne connais pas la teneur du texte, je ne vis pas en France).
Vous vous tombez direct dans l’autre extreme (zetes sympa averc les gens qui bossent a carrefour en plus hein lol). Bref du bon gros discours bien ideo a faire peur. hou
Sinon a part des poncifs (poujad carrefour...), vous avez des exemples concrets pour etayer ? lol
salutations
Cast
-
Délicat d’évaluer l’impact de l’intervention du privé dans l’enseignement.
De toute façon, demander au privé du financement au bête motif que l’Etat n’a pas d’argent, c’est demander à des actionnaires privés de soustraire de l’argent destiné aux investissements, aux salariés, aux actionnaires... et à l’impôt. Ça ne crée pas de richesses supplémentaires, ça en soustrait de toute façon à la masse d’argent disponible... et aux impôts entre autres.
Une augmentation de la part de l’Etat dans le fonctionnement des Universités est de toute façon indispensable, ne serait-ce que pour des raisons de retard accumulé, on est redescendu au niveau du Ghana. Le privé et le public, pas le privé ou le public, il faudra bien qu’on le comprenne.
Qu’est-ce qui pourra décider des dirigeants à financer l’Université (on ne parle pas encore d’investir, ce qui est assez différent) ? En général, les sociétés recherchent à produire et à commercialiser des produits, qui ne sont pas toujours des produits basiques comme un fer à repasser ou une bagnole.
On peut donc imaginer des laboratoires de recherche universitaires décrochant des contrats « pour vivre », et financer d’autres activités moins « lucratives », ce qui est tout à fait envisageable, et qui d’ailleurs se fait déjà. Mais la redistribution se fera-t-elle ? Pas un mot dans la réforme Pécresse, le Président aura juste « plus d’autonomie ».
Plus globalement, et pour résumer, un Président d’Université utilisera-t-il une partie du juteux contrat MacDonald sur la saveur des hamburgers, pour financer une thèse de philosophie ?
Pourquoi pas ? Mais aussi, comment assurer que les matières « pour entreprise » ne vont pas cannibaliser les champs d’étude « hors du secteur marchand » ?
C’est ça le véritable enjeu de cette réforme, pas l’intervention du vilain privé dans les nobles Universités, comme on voudrait nous le faire croire. Mais de cela, pas un mot.
-
Superbe argumentaire...
je propose d ouvrir aujourd hui même les enchères pour financer des diplômes, M. Bouigues veux-tu financer une chaire de paléographie à Bordeaux 3 ? M.PSA es-tu OK pour financer l école doctorale de Philosphie de Grenoble 3 ? M.Bolloré es-tu partant pour financer un Master art du spectacle à Rennes 2 ?
Oui, oui, moi d abord répondent-ils tous en choeur... Arrêtez, nous avons trop de financement privé dans l Université pour remplir ses fonctions. Tu y crois vraiment ? Ou tu en fais exprès ? Maintenant si tu cherches un financement pour une formation de marketing international pas de problème bien sûr.
Cette pratique, que tu vois comme innnovante, nous ne la pratiquons que trop dans les contrats de recherche pour imaginer ce que cela donnera quand il s agira de financer des cursus ou, pire, de recruter des enseignants-chercheurs vacataires dans nos universités ? Des doutes ? demande donc aux collègues des universités des USA ou canadiennes comment s effectue l évaluation de leurs carrière ?
-
Un rappel : La loi Pécresse ne concerne que les universités qui dépendent du ministère de l’Education nationale, et celles-ci ne forment qu’une partie de l’enseignement supérieur. Il faut compter aussi les IUT et les grandes écoles. La loi donne aux universités la possibilité de devenir autonomes, c’est-à-dire de faire leur propre gestion et de trouver d’autres sources de financement que l’Etat. Celles qui le désirent pourront rester dans le giron de l’Etat.
Sans me faire l’avocat du gouvernement, je trouve que cette évolution n’a rien de scandaleux. La situation existe depuis longtemps dans les enseignements primaire et secondaire, qui comptent de nombreux établissements privés placés sous le contrôle de l’Education nationale. La situation existe aussi dans l’enseignement supérieur, car la plupart des grandes écoles de gestion sont des établissements privés.
Il ne faut pas présenter une image caricaturale des universités privées. C’est la tendance de cet article et de certains commentaires quand on y utilise le mot « sponsoring ». On imagine tout de suite ce que pourrait être un amphi avec un professeur nommé par Danone, un autre avec un professeur nommé par AXA.
Sans aller jusqu’à cette extrémité, beaucoup d’étudiants craignent que les programmes des universités privées n’aient qu’un seul but, celui de satisfaire les besoins de l’économie marchande. Leurs craintes sont injustifiées. Ornithorynque a parfaitement raison de citer le MIT comme exemple d’une université privée qui contribue énormément à la recherche fondamentale. Et je pense que si l’université d’Orsay choisissait son autonomie (simple hypothèse d’école), plusieurs grandes entreprises participeraient à son financement sans vouloir influencer les programmes de cours. Cela risque assez peu d’arriver à la Sorbonne. Mais je doute que la Sorbonne demande son autonomie !
-
A lire les commentaires, je suis éffrayé par la diabolisation compléte qui faite du monde des entreprises et du monde du travail.
Les jeunes d’aujourd’hui se voient comme les enfants de l’état, qui les a nourris et progétés, et refusent d’entrer dans le « vrai » monde, celui des travailleurs des sociétes, du commerce et de l’argent (qu’on a ou pas).
Je m’avance certainement beaucoup, mais j’ai surtout l’impression que les jeunes d’aujourd’hui sont effrayés et omnubilés par l’idée de vivre sans l’état.
La France serait-elle le premier totalitarisme démocratique ?
-
je pense comme Cephale...plus brutalement , je pense que les facs a baudruches inutiles ont tout a perdre de cette reforme et ce sera un bien....nous n’aurons plus des bacs + 5 nuls et prétentieux qui viendront nous donner des leçons de psycho dont nous n’avons que faire..par contre les« » utiles« » gestionnaires ,scientifiques ,seront aidés , c’est normal , espérons que les IUT seront egalement financés....
-
Bien, admettons. Où situez-vous les maths, le français et les langues dans cet enseignement ?
-
à Judel : vous vous rendez compte du mépris qui transparait dans votre réaction ? D’autant plus que vous n’avez l’air de rien connaitre des facs à « baudruches » que vous dénigrez. Les facs « utiles » aidées ? Qu’entendez vous par « utile » ? Utile pour la société ou utile pour les entreprises ?
Un petit exemple : je suis en faculté de médecine. Aucun de nous (étudiants en médecine) ne travaillera en entreprise plus tard (ou rare exception), nous serons soit à notre compte soit dans le service public (hôpitaux). Quelle entreprise pourra trouver un intérêt à financer notre faculté ? A la limite je n’en vois qu’une seule : une industrie pharmaceutique. Qu’est ce que ça lui rapporterait ? Aucun futur travailleur chez elle donc quoi ? Rien, sauf si ... les cours de pharmacologie tournent en son sens (et voici le médicament le plus eficace pour traiter cet ulcère ! Ah non pas de générique, ça ne marche pas, cette marque est vraiment la seule valable)
Vous allez me dire que je caricature, mais je ne vois pas pourquoi une indutrie débourserait de l’argent pour cette université si ça ne peux rien lui apporter en retour.
Ce n’était qu’un exemple pour parler du financement par les entreprises, après il est évident que même sans financement privé ma faculté ne risque pas de disparaitre vu que je vois mal l’état l’abandonner
Quand à la faculté de psychologie, s’il vous plait arrêtez un peu avec les idées reçues. Premièrement (la je reviens surtout sur des réactions à un autre article sur le même sujet), arretez de dire que cette fac ne crée que des psychologues, c’est n’importe quoi. Si il a autant d’étidiants en licence de psycho, c’est parce que la moitié (et la je n’exagère pas) veulent passer le concours d’entrée à l’IUFM, concours qui requiert une licence. Et la licence de psycho est une des voies privilégiées par ceux qui se destinent à passer ce concours grâce à la grosse part du programme qui est attribuée à la psychologie du développement. Ensuite, passé la licence, on a déjà beaucoup moins d’étudiants en master. Et que vont-ils devenir ? Certains psychologues, oui, mais pas beaucoup plus qu’il n’y a de postes disponibles (il n’y a pas que le psychologue libéral que tout le monde connait, pensez aux psy en entreprises, dans les écoles, dans le sport ect). D’autres se tournent vers la neuropsychologie (travail en collaboration avec des neurologues, donc dans la médecine, il s’agit en observant le comportement de trouver les zones du cerveau atteintes et de guider ainsi la médecine dans son diagnostic : ce ci requiert une connaissance parfaite de la structure et fonctionnement du système nerveux. Eh oui, on en apprend des choses en psycho !), d’autres vers la criminologie, et j’en passe.
Au fait n’associiez vous pas les facs « utiles » aux facs scientifiques ? Scoop : la faculté de psychologie fait partie des universités de science (du moins à strasbourg, mais il me semble que cela est vrai aussi ailleurs). L’enseignement de la biologie y est relativement poussé, avec bien sûr toute la biologie du système nerveux (qui croyez moi est un gros morceau !) Et sinon cette fac apprend bien sûr aux étudiants à « réfléchir », comprendre les comportements humains en société, les mécanismes des exclusions, des préjugés et des clichés ( ce dont certains commentateurs auraient je pense bien besoin). Alors évidemment ce dernier point les entreprises s’en fichent, mais alors je vous demande à quoi sert l’éducation ? Uniquement à former des gens compétents dans le domaine où ils seront utiles ? Ou également à développer l’esprit critique et citoyen de nos jeunes ? (voila qui renvoie à la fac de philosophie d’ailleurs)
Alors « le bac + 5 psycho nul et prétentieux », je ne vois là qu’un préjugé méprisant émis sans aucune connaissance du sujet. J’imagine que vous avez du rencontré quelques personnes qui correspondaient à l’idée que vous vous en faisiez, et avez ainsi extrapolé à l’ensemble de cette population de « facs à baudruches » ?
(pour ce qui est de la connaissance du sujet, je me permet de dire tout ça car j’ai beaucoup d’amis en psychologie, je suis leur programme et j’ai assisté avec eux à de nombreux de leurs cours, donc je pense pouvoir parler de ce qui s’y passe en connaissance de cause)
-
-
petit rappel : qui paye décide
donc l’autonomie des universités et leur financement privé revient à donner le pouvoir dans ces facs aux « mécènes » car il pareait évident que si b.arnaud vient « investir »quelques dizaines de millions d’euros à la sorbonne, il voudra avoir un droit de regard puis finira par choisir les enseignants parmi les cadres de son groupe ; alors vos enfants au libre arbitre déjà très restreint n’en auront plus du tout : DEMAIN , C’EST LVMH, OU CARREFOUR, OU WENDEL ... QUI FERA LES ENSEIGNEMENTS.
au fait, il parait qu’il faut regarder à l’étranger... eh bien regardez : http://www.lematin.ch/pages/home/actu/monde/actu_monde__1?contenu=327075
-
@cephale
commentaire instructif merci.
Salutations
Cast
-
Il suffit pourtant de regarder dans la presse, les télévisions, pour voir à l’oeuvre le pouvoir corrosif de l’argent.
Bien sûr que les entreprises investiront pour former des commerciaux. Elles le font déjà, ce sont les écoles de commerce. Elles investiront aussi dans le nucléaire, les nanos-technologies, la génétique.... mais quelles seront les garanties d’éthique, de sécurité ?
Investiront-elles dans la sociologie, l’histoire, la psychologie ? Je ne le crois pas. D’ailleurs très souvent ceux qui préconisent cette « réforme » sont convaincus de l’inutilité de ces disciplines, voir de leur caractère nocif.
La formation, les entreprises en font déjà en interne, où elles peuvent, si les actionnaires n’ont pas ponctionné tous les revenus disponibles, faire de la recherche aussi.
Leur offrir de financer l’Université, couplé à l’hyperprésidence universitaire sans contre pouvoir revient à ce que la collectivité, encore une fois, finance les entreprises.
C’est toujours la même logique qui est à l’oeuvre : privatisation des bénéfices, et collectivisation des charges et des pertes.
Non, non, et non.
-
Je pense que tu vois juste : Les entreprises investiront dans des domaines précis (rentable ?) Cela permet alors à l’Etat de peu financer ce que le privée est pret à payer, pour continuer (ou améliorer) le financement des domaines que le privé délaissera.
Ensuite, pardon de mon ignorance, mais la fin est trop savante pour moi, je n’ai rien compris (d’ailleurs, j’ai même eu l’impression que cela supposait l’éducation rentable puisque tu semble dire qu’elle est privatisée)
-
« »Cet été Bruno Julliard trouvait la réforme du ministre de l’Education bonne. « »
Faut l’excuser, il sortait de table avec son hôte Sarko !
-
Bonjour,
Merci pour cet article, il y a quelques éléments intéressant, et des contradictions intriguantes mises en évidence dans l’introduction.
Je suis content de trouver un article en ce sens, car je ne fais pas de recherches approfondies sur le sujet, mais les étudiants en grève me donne souvent l’impression (pout la plupart) de raler sans être réellement informé de ce qu’il en est. (notez que je suis étudiant, mais que je ne prend pas parti, justement par manque d’information. Oui, je sais, il faudrait que je me bouge le ***)
-
Certains commentaires démontrent une méconnaissance du monde des entreprises et une frilosité inquiétante. Les entreprises ne demandent qu’à former des jeunes plus aptes à trouver leur voie et à apporter quelque chose au monde économique. Les grandes écoles disposent d’enseignants issus du monde industriel et il ne faut pas croire que pour autant elles sont « soumises » aux sociétés qui les aident. J’ai personnellement participé à des partenariats enseignement-industrie profitables pour les deux sans prédominance de l’un sur l’autre. Actuellement impliqué dans l’aide aux chercheurs d’emploi en difficulté, je suis frappé de la méconnaissance des étudiants sur le monde industriel : ils ont une vision caricaturale, ils croient que c’est uniquement un concours de « compétences », ils ne comprennent pas que les entreprises cherchent avant tout des hommes et des femmes c’est-à-dire des qualités, des motivations (variables suivant les postes et les sociétés) telles que le relationnel, l’écoute, la créativité, l’adaptabilité, la capacité à concrétiser, la faculté de convaincre,...Toutes choses qui permettent à chacun de se réaliser et de trouver des satisfactions dans sa vie professionnelle. Si les entreprises et les universités se rapprochaient de telles incompréhensions seraient considérablement réduites pour le plus grand bien des entreprises bien sûr mais surtout des étudiants ! Qu’il existe des risques, c’est certain et il faut les circonscrire sérieusement, mais attendre une évolution sans risques équivaut à ne jamais évoluer ! Les entreprises savent prendre des risques, les universités peut-être pas,.. Alors un peu de courage !
-
Je trouve cet article un peu « naïf ». En effet, quelles raisons amèneraient des sociétés privées à investir dans l’université alors même que le gouvernement actuel qui se réclamme pour la croissance économique du pays ne voudrait pas le faire ? Car si ça vaut franchement le coup, que l’investissement dans les universités peut apporter de la croissance économique et des emplois, le gouvernement n’hésiterai pas à mettre le paquet dans ses universités. Pour le futur. Pour améliorer la situation financière de notre pays. Son engagement dans l’université serait largement amorti par une croissance économique accompagnée d’une baisse du chômage qui, par suite, diminuerait la facture des aides sociales que l’état doit verser aux plus précaires. En bref, ça serait « le début du nous-nous » comme vous dites dans votre article. Sauf que l’État - pas seulement le gouvernement Sarkozy, les précédents gouvernements aussi - n’agit pas ainsi. Il préfère une vision à court terme, bien dans l’ère du temps : manquant d’argent, il se tourne vers un agent extérieur qui pourrait assumer sa responsabilité. Car c’est bien de ça qu’il s’agit si le gouvernement veut que des entreprises puissent participer au financement des universités et qu’il invoque le fait que lui manque de moyens. Je crois pourtant savoir que l’enseignement supérieur est, parmi les budgets destinés à l’éducation, celui où l’état investit le moins. Alors pour moi, c’est un choix de société. Je trouve cela bête d’investir de l’argent jusqu’au lycée puis de ne pas poursuivre l’effort après, juste au moment où l’État peut voir le fruit de ses efforts enfin récompensés : un adulte possédant une autonomie financière de par son travail. La seule chose bonne que je trouve à cette Loi Pécresse, c’est le rapprochement entreprise-université dans le sens où l’université devrait amener à de véritables débouchés. Mais c’est déjà ce qui se fait par le biais des Licence Professionnelle, IUT ou BTS. Il suffirait juste d’élargir ce champ-là. Je pense que les étudiants sont assez intelligents pour préférer un travail valorisé et valorisant à un emploi de fortune du fait d’une formation ne débouchant sur rien. Mais seulement il faut reconnaître que ces formations coûtent largement plus cher. Alors j’aimerai bien savoir si l’état y gagne à proposer ces formations, si une étude existe sur le « retour sur investissement » de ces formations. Et il faut savoir aussi que certaines licences professionnelles, collant trop au marché qui par essence est fluctuant, ont des intitulés beaucoup trop spécialisés qui ne permettent pas de s’en sortir en cas d’effondrement ou de changement dudit secteur. Elles manquent de « souplesse » en somme. C’est pourquoi la croyance en un pouvoir supérieur du tout libéral ne peut être une solution aux problèmes d’une société qui doit, à mon avis, pouvoir les résoudre par ses propres moyens bien plus qu’elle ne le pense.
-
Pourquoi les entreprises investissent-elles dans l’enseignement ? Pour former des jeunes qualifiés pour leurs besoins propres. Elles le font déjà depuis des décennies par le biais de nombreux systèmes comme l’apprentissage, l’alternance, les contrats de formation, etc ... Rien de bien nouveau sous le soleil.
C’est généralement un bon système, qui fonctionne bien, mais il a ses limites et ne peut pas suppléer au désengagement total de l’Etat. Il ne concerne en particulier que les formations professionnelles pour l’entreprise. Quid des élèves qui souhaiteraient devenir enseignant, magistrat, policier, etc ... ?
Quand au financement généralisé par le privé de ce que l’état n’arrive plus à financer, cela a les mêmes limites. Il y a des missions non délégables.
Mais j’attire votre attention sur une loi particulièrement vicieuse passée en début d’année sur le « partenariat public-privé », dans lequel des investisseurs privés construiront ce dont l’état a besoin, celui-ci s’engageant ensuite à payer une sorte de loyer.
Cette loi est extrêmement vicieuse car il s’agit pour l’état d’un engagement hors bilan qui va doubler ses dépenses. En effet, le partenaire, s’il est bien géré, servira un taux à peu près doubble de celui auquel l’état emprunte sur les marchés de capitaux, et avec en prime une bonne marge et une situation de monopole garanti.
A titre d’exemple, en application de cette loi, le prochain TGV, Tours-Bordeaux sera, selon la presse, construit par Bouygues. Le copain de Sarko le Menteur. Gageons qu’il saura en tirer profit.
Cette notion de financement privé de missions publiques n’est pas aberrante, mais elle est pernicieuse si déployée par une caste corrompue jusqu’à la moëlle comme l’actuel gouvernement. L’enfer est pavé de bonnes intentions. Mais un homme comme Sarkozy est prêt à utiliser toutes les bonnes intentions comme paravents pour ses petites magouilles.
-
Forest, vous auriez les références de cette loi partenariat public/privé ? Merci.
-
Dossier critique :
http://blog.mondediplo.net/2007-10-25-La-France-soumise-au-partenariat-public-prive
Extraits :
Rien ne démontre que les PPP coûtent systématiquement moins cher, ou offrent de meilleurs services que les projets publics conventionnels.
Les PPP n’offrent pas de solution magique aux municipalités pour régler leur problème d’obtenir des fonds additionnels pour les infrastructures. Seul un investissement public important et soutenu permettra de répondre à leurs besoins d’infrastructure.
Les PPP attribuent la responsabilité du financement des projets au secteur privé, même si le financement municipal conventionnel est simple, relativement facile et moins coûteux que le financement du secteur privé.
Les PPP sont normalement utilisés pour la construction de nouveaux projets, qui sont généralement plus attrayants pour les investisseurs du secteur privé. Les PPP contribuent donc moins à régler le problème plus pressant du financement de la réfection et de l’entretien des infrastructures existantes.
Si les municipalités dépendent trop des PPP, elles peuvent perdre leur capacité de gérer elles-mêmes des projets publics, limitant ainsi la gamme des projets qui s’offriront aux gouvernements locaux à l’avenir.
Les ententes PPP de longue durée, qui gardent souvent l’information exclusive à l’abri du domaine public et confient la gestion quotidienne des services publics au secteur privé pour des périodes de 20 à 30 ans, peuvent réduire la souplesse, la transparence et l’imputabilité des gouvernements locaux.
L’étude met clairement en lumière l’absence de responsabilité politique en cas de problème, le « blindage » de contrats qui coûtent une fortune à modifier en cas de révision des priorités publiques, et des plans de développement si jalousement gardés que seule l’entreprise qui a remporté l’adjudication initiale sera en mesure de soumissionner lors des appels d’offres subséquents.
Le bilan est sans appel : les Partenariats public-privé minent la démocratie, nuisent aux petites entreprises et n’entraînent pas d’économies pour les contribuables.
-
Illustration avec le marché de l’eau :
-
Merci à Emmanuel de ces liens et infos.
A noter que les anglais qui ont réinventé le PPP commencent à en revenir salement à propos du métro de Londres qui est un plantage complet.
Pour en revenir au sujet initial, il n’y a pas que les carrières de fonctionnaires dont les études ne peuvent être financées par des entreprises. Il y a par exemple aussi les libéraux, genre médecins. Ca pourrait être corporatiste, mais ça reviendrait au même.
-
Et puis il y a une limite au système corporatiste.
Seules les grandes entreprises pourront s’investir dans le fonctionnement de l’enseignement. Pour les PME, on ne peut pas demander à la CGPME de gérer le sujet. Il est plus souhaitable de continuer, comme c’est fait actuellement, à laisser les PME investir dans la formation d’individus futurs employés, plutôt que dans le fonctionnement.
Il n’y a en fait pas de vrai débat sur le financement public ou privé. Il faudra toujours des deux. Après, c’est une question de dosage et de bonne gestion.
Il y a de bonnes choses dans cette réforme. Les universités ont effectivement besoin de plus d’autonomie. Mais je suis méfiant sur la mise en oeuvre. Pas pour des raisons précises, mais parce que je me méfie en général de ce gouvernement et de ses relations avec le privé.
-
Gauche et droite font dans l’angélisme.
Moi, il me paraît bêtement plus simple d’imposer directement les fameuses entreprises, une contribution « enseignement, un impôt sécheresse », quoi. Mais, bon, qui dit frais supplémentaires dit manque à gagner, augmentation des prix de ventes, etc., donc, retour à la case départ.
Je crois plutôt que l’on assiste aux prémisses de la conquête d’un marché jusque là interdit au commerce : l’école. Vous allez voir que sous prétexte de « sponsoring », baptisé pudiquement « partenariat », Coca-Cola installera des distributeurs de cochonneries dans les halls des universités, puis des écoles, Mac Do’ investira les restaurants universitaires, puis, n’est-ce pas, les cantines scolaires, Procter & Gamble s’impliquera dans les maternelles, contre l’exclusivité de l’utilisation de ses marchandises... On continue ?
Si les « entreprises » sont si désireuses de « s’investir », qu’elles refilent directement le pognon proposé aux autorités ad hoc.
-
« Coca-Cola installera des distributeurs de cochonneries dans les halls des universités »
C’est déjà le cas. En général ils sont « gérés » par les assoc d’étudiants. Les étudiants ont déjà le sens des affaires...
« Mac Do’ investira les restaurants universitaires »
Petit constat personnel : l’université où j’interviens est située à 2 pas d’un Mac Do. Le Mac Do est toujours plein d’étudants. Le R.U. a moitié vide... Les étudiants sont déjà des consommateurs...
L’« impot enseignement » existe déjà : c’est la taxe d’apprentissage. Les entreprises peuvent, si elles le désirent, choisir à quel établissement sera versée sa contribution.
Il ne s’agit donc pas simplement de trouver du financement, mais de réconcilier les deux mondes... qui à mon sens n’est pas celui de l’éducation et de l’entreprise, mais le monde « réel » auquel appartiennent déjà les étudiants, et qui de toutes façon doivent en faire l’apprentissage, et le monde « pédagogique » dans lequel se retranchent certains irréductibles...
-
« »Personne aux US ne s’élève contre le financement sur fonds privés d’universités créationnistes« ».
Et peut-être bien aussi en Suisse ...
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON