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Accueil du site > Actualités > Economie > La mondialisation expliquée aux Français

La mondialisation expliquée aux Français

Dans cet article du Figaro, Philippe Gordon tente de comprendre la réticence de la France devant la mondialisation économique, et il y a pour lui trois raisons essentielles qui expliquent le refus français de ce phénomène inéluctable :

1- La mondialisation menace directement la tradition politique et économique étatiste du pays. Les dépenses du gouvernement continuent à représenter 54% du PNB français, un chiffre beaucoup plus élevé que celui de la plupart des pays industrialisés.

2- L’attachement des Français à leur culture et à leur identité, que beaucoup estiment menacées par une mondialisation assimilée à une américanisation.

3- La mondialisation menace la notion d’égalité, un des principes fondateurs de la République française. Les fortes inégalités qui sont créées par la mondialisation, plus ou moins acceptées par les Américains, plus individualistes, ne sont pas admises dans une France qui semble préférer l’égalité, même au prix d’un taux de chômage élevé et d’un niveau de vie réduit.

Et il commente aussi le nouveau concept inventé par Dominique de Villepin : "le patriotisme économique" :

"L’idée du premier ministre est qu’il faut défendre des « champions nationaux », comme si, de nos jours, l’idée d’une compagnie vraiment « française » avait un sens. La majorité des employés de Danone, par exemple, travaille à l’étranger, et la firme réalise 70% de ses profits hors la France. Est-ce une firme « française » ? Ses patrons investissent-ils plus en France que ne le ferait un patron étranger, et le font-ils pour des raisons patriotiques ?"

Si je n’ai pas beaucoup de commentaires à faire sur la première raison, je suis moi aussi très attaché à la culture et l’identité française, mais je pense que la meilleure manière de les protéger est justement de faire en sorte que les réussites françaises et leur reconnaissance à l’étranger soient de plus en plus nombreuses, plutôt que de nous replier sur nous-mêmes.

Le monde est un village, et la France est beaucoup trop concentrée sur la protection illusoire de notre confort plutôt que sur la création, sur le passé plutôt que sur l’avenir. Le "patriotisme économique" est une illusion tant les "grands champions français" sont déjà internationaux : la majorité des employés de Danone travaillent à l’étranger, comme le souligne Philippe Gordon.

Enfin, sur la troisième raison, "les fortes inégalités qui sont créées par la mondialisation", tout dépend de quel point de vue on se place. La très forte croissance économique de pays comme l’Inde, la Chine ou la Corée du Sud montre au contraire une très forte évolution dans bon nombre de pays dans lesquels le niveau de vie progresse de manière fulgurante. Ce sont au contraire, d’un point de vue mondial, des inégalités qui s’estompent ; sauf erreur de ma part, le niveau de vie moyen des citoyens de Singapour est aujourd’hui supérieur à celui des Français. Ces pays concentrent leurs efforts sur le progrès et sur une réussite à l’échelle mondiale et non nationale.

Quand va t-on cesser de se plaindre des méfaits de la mondialisation et se concentrer sur la compétitivité de la France ? Comme je l’entends souvent lorsque je rencontre mes amis asiatiques ou américains, la France est en train de devenir un musée où il fait bon se rendre pour apprécier sa culture, son savoir-vivre et sa cuisine. Est-ce vraiment ce que nous souhaitons ?

Hier encore, à Londres, un investisseur américain me demandait pourquoi j’étais encore en France, pourquoi je ne déménageais pas à San Francisco, centre mondial absolu de ma passion et de mon activité, le Web. J’ai longuement envisagé de le faire, et à plusieurs reprises, pourtant je me suis fait une raison, j’aime la France et j’aime y vivre, beaucoup d’aspects de la culture américaine me déplaisent et je ne me sens pas chez moi outre-Atlantique. Je ne défends pas non plus un modèle inégalitaire individualiste, mais je suis très inquiet sur le fait que nous nous concentrions à ce point sur notre confort, et si peu sur notre avenir.



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29 réactions à cet article    


  • Mathieu (---.---.49.62) 12 octobre 2005 11:31

    Le refus français de la mondialisation est dû à bien d’autres raison, qu’un journaliste du Figaro ne pourra jamais comprendre...


    • nico 12 octobre 2005 12:00

      Je conseille vivement le livre de Nadeau et Barlow Sixty million frenchmen can’t be wrong. Les auteurs sont un couple de journalistes canadien, lui francophone et elle anglophone, et ont « étudié » cette question deux ans en immersion, comme des anthropologues (mouai...). Nadeau avait écrit Les francais aussi ont un accent où il traitait du sujet, sur un ton léger (genre de livre de voygae) et en francais. J’ai appris des choses avec ces bouquins.


      • Alain celui qui n’aime pas le figaro (---.---.214.51) 12 octobre 2005 12:38

        Peut-être aussi que tous les français n’ont pas eu la chance de naître dans une famille aisée, de faire de longues études, de développer un solide esprit d’entreprise, et de pouvoir profiter ainsi de l’ouverture sur le monde. Peut-être que tous les français ne sont pas sur des creneaux porteurs en plein développement et se prennent ainsi la mondialisation de plein fouet. Dans ce cas, la mondialisation se résume alors aux délocalisations...


        • colza (---.---.188.181) 12 octobre 2005 13:57

          Comment être pour la mondialisation, au sens libéral du terme !!!

          Comment penser qu’une société composée de multinationales (puisque tel est le but) préoccupées uniquement de servir à des actionnaires (les nouveaux rentiers)des dividendes toujours plus élevés, au détriment de l’investissement, de la recherche-développement et du personnel puisse être pérenne.

          A mon sens, cette société ne peut que s’écrouler, minée par les inégalités toujours plus fortes et par ses croyances en des systèmes fragiles, comme la bourse ou la course aux profits.


          • tifou (---.---.146.50) 12 octobre 2005 13:58

            Si les évolutions que l’on constate ailleurs dans le monde : manque de reflexion politique (au sens du meilleur vivre ensemble), destruction de la planête à cause de l’accroissement des échanges, etc, sont dangereuses et mettent l’homme au service de l’économie (comme dans le cas de HP), doit on s’adapter à un modèle insatisfaisant dans lequel plus personne n’a de prise sur rien ou réfléchir à des alternatives... C’est l’homme et sa liberté d’agir qui doivent être les fins à viser , pas la croissance et la « souplesse » sans autres fins qu’elles mêmes...


            • Sergent Popup (---.---.56.157) 12 octobre 2005 14:39

              Bravo pour cet article et cette prise de position, M. Le Meur. Je trouve moi aussi très intéressante et juste l’analyse de M. Gordon.

              Dommage que, dans les commentaires que votre article suscite, on confonde une fois de plus mondialisation et ultralibéralisme. Cette confusion, très à la mode, devient lassante.

              Je ne pense pas (cf. l’un des commentaires ci-dessus) que les journalistes du Figaro soient plus cons que ceux des autres journaux, ni qu’ils soient incapables de comprendre certaines choses. Il faut être idiot ou malhonnête pour dire une chose pareille. Ce genre de réaction me donne plutôt envie de lire le Figaro.


              • Little big horn (---.---.118.215) 27 décembre 2005 21:12

                —> Dommage que, dans les commentaires que votre article suscite, on confonde une fois de plus mondialisation et ultralibéralisme.

                <— Le problème c’est qu’ils tendent à se confondre naturellement. Le reste ressort du domaine de la mondialisation rêvée. Entre le rêve et la réalité il y a la politique, avec tout ce qu’elle comporte de lenteur et de lourdeurs. Les mesures économiques mises en oeuvre avec l’outil informatique possèdent une célérité qui n’a rien à voir avec le temps des sociétés... démocratiques soucieuses d’une mondialisation démocratique.

                Peut-être que les zélateurs de la mondialisation heureuse parviendront à l’imposer à des masses ébétées. Mais ils n’obtiendront pas je pense le plein consentement de celles-ci pour autant. Il y a trop de violence subie par les populations au motif que les promoteurs des échanges internationaux tous azimuts qui en sont les principaux bénéficiaires prétendent savoir ce qui est bon pour la population de cette planète.

                Le niveau de vie moyen de tel ou tel pays est un indicateur qui sert souvent à dissimuler l’accroissement des inégalités. Par ailleurs, le niveau de vie que je sache se contente de critères chiffrés assez sommaires. Peut-on encore considérer qu’il constitue un outil digne de la modernité à laquelle on nous invite au nom de la mondialisation. La modernité ne nous invite-t-elle pas à changer également de paradigme ?

                Se pourrait-il que pareille interrogation tombe sous le coup de l’accusation de politique... non économique, la seule dont on voudrait nous faire croire qu’elle demeure digne de considération, le reste étant relégué au rang de vaines billevisées pour soixante-huitard désespérément dépassé ! Allez soyons modernes : faisons de la politique intelligemment c’est à dire ne nous engageant dans le respect des leçons dispensées par l’Histoire.


              • Mathieu (---.---.212.160) 12 octobre 2005 15:05

                Je ne pense pas spécialement que les journalistes du Figaro soient des cons (enfin pas plus que les autres). Mais il suffit de lire ce journal pour se rendre compte que ces journalistes sont bien loin de se préoccuper des problèmes des français


                • ben (---.---.149.193) 12 octobre 2005 16:11

                  hou laaaa attention sujet sensible... !!! Prononcez le mot « mondialisation » à certaines personnes, et vous avez droit à une levée de boucliers gaulois. Ces gens qui disent que les journalistes du figaro ne peuvent pas comprendre ont ils jamais lu un autre journal qu’un de ceux en accord avec leurs idées ? C’est dangereux de lire et d’ecouter des points de vue toujours identiques, on ne se forge pas sa propre idée sur les évenements, mais on attends de savoir ce qu’en pense l’huma...


                  • Olivier - Quotidien Durable .Com (---.---.125.227) 12 octobre 2005 16:17

                    Courrier International de la semaine dernière titre : « La fin de la mondialisation - Vie et mort d’une idéologie ». Je ne l’ai pas encore lu.


                    • Alexandre Santos (---.---.166.143) 12 octobre 2005 16:44

                      « La fin de la mondialisation - Vie et mort d’une idéologie »

                      Voilà un parfait exemple de confusion entre le phénomène de mondialisation et idéologie capitaliste. Où est ce que chez Courrier International on pense que on va rentrer chacun dans son bled et décrocher téléphone et internet ?


                      • Mathieu (---.---.58.62) 12 octobre 2005 17:06

                        « hou laaaa attention sujet sensible... !!! Prononcez le mot »mondialisation« à certaines personnes, et vous avez droit à une levée de boucliers gaulois. Ces gens qui disent que les journalistes du figaro ne peuvent pas comprendre ont ils jamais lu un autre journal qu’un de ceux en accord avec leurs idées ? C’est dangereux de lire et d’ecouter des points de vue toujours identiques, on ne se forge pas sa propre idée sur les évenements, mais on attends de savoir ce qu’en pense l’huma... » Et non mon cher, je en lis pas non plus l’huma ! Je suis entièrement d’accord sur le fait de lire des points de vue identiques, c’est pour ça que je ne lis pas (ou peu) les journaux, qui en grande majorité resortent tous les mêmes idées.


                        • Véronique Anger-de Friberg (---.---.67.4) 12 octobre 2005 17:15

                          Je ne sais pas si l’auteur de ce texte est dans le vrai, mais pour ma part, j’ai de plus en plus le sentiment que la France se comporte comme une vieille aristocrate désargentée à l’influence déclinante, qui rêve de son faste et de sa puissance passée, tout en refusant de se remettre en question : surtout que rien ne change... Se remettre en question ne signifie pas accepter une mondialisation ultra libérale. Si la mondialisation est inéluctable, la mondialisation ultra ou néolibérale ne l’est pas. Comme diraient Jacques Robin ou René Passet : « un autre monde est possible ».


                          • Little big horn (---.---.118.215) 27 décembre 2005 21:16

                            Euh je suis pas sûr que la mondialisation si elle est pas libérale elle est quand-même inéluctable !


                          • Gwilherm (---.---.251.22) 12 octobre 2005 17:40

                            Les raisons avancées par Le Figaro me semblent bonnes. Et votre ami, Loic Le Meur, a raison de se demander pourquoi vous habitez encore en France. Ce pays n’a jamais réussi à se réformer qu’à travers des guerres et des révolutions, son histoire en est truffée : 1789, 1815, 1830, 1848, 1870, 1914-18, 1945, et la révolution avortée de 68... depuis il s’enfonce dans l’immobilisme. La France n’est pas une nation, c’est un état, inventeur du jacobinisme. Elle ne sera qu’organisée en état fort et centralisé, elle ne peut durer que sous cette forme. Quant à l’identité française, elle se peut vivre qu’en conquérant le monde, voilà pourquoi elle se sent si agressée et dépassée par la mondialisation, et se rassure en inventant un concept complètement bidon : la sempiternelle « exception culturelle » (ah bon, la culture française est plus exceptionnelle que les autres ?). Normal que la France ait peur de la mondialisation, son identité est factice, son territoire fait de différentes nations conquises par la ruse ou la guerre, sa culture élitiste et non populaire, elle se crispe donc sur ses « acquis » et sa gloriole passée. C’est assez pitoyable en vérité. Partez aux USA, à Singapour, ou installez vous en Bretagne, les petits pays sont plus ouverts à l’extérieur...


                            • Michel Lenoble (---.---.117.104) 12 octobre 2005 18:07

                              La mondialisation ne date pas d’aujourd’hui, elle est en marche depuis que le premier homme a fait le premier pas pour découvrir le monde qui l’entoure. Il n’est donc pas utile de la redouter puisqu’elle est surtout source de progrès. D’ailleurs si nous sommes si forts, si compétitifs, si efficients, qu’avons nous à craindre ? En revanche, et pour parler d« égalité », la mondialisation constitue un espoir pour les pays qui jusqu’à présent n’ont reçu que les miettes du développement (pour les « égalitaires », merci d’avoir l’honneteté de comparer les niveaux de vie en France et en Afrique) Les nouvelles techniques de l’information, du transport, de la conservation etc... mettent à leur portée les facteurs du développement pour peu que les pays développés n’y fassent pas obstacle comme ils l’ont fait jusqu’à présent, essentiellement pour préserver notre mode de vie privilégiée. Mais ils auront de plus en plus de mal : L’Inde forment aujourd’hui plus de scientifiques que l’Europe. D’après vous, qu’en feront-ils ? Si nous continuons à nous regarder le nombril en nous plaigant des délocalisations, en nous demandant comment nous allons « protéger » nos emplois (au passage qui demande d’avoir des prix de plus en plus bas ?)je pense qu’en effet nous avons tout lieu de craindre la capacité des pays jusqu’à présent moins favorisés à se développer ce qui est légitime, et surtout plus vite que nous.


                              • argoul (---.---.18.97) 12 octobre 2005 18:29

                                Je suis globalement en phase avec ce que vous dites, sauf une phrase qui me paraît un dangereux contresens : comment peut-on dire « une France qui semble préférer l’égalité, même au prix d’un taux de chômage élevé » ? Est-ce « l’égalité » que voir des privilégiés su statut à vie et bien payés, retraite garantie - et tous les autres, les précaires, les licenciés, les CDD et CNE ? Lorsqu’on dispose de tels « privilèges », nous chanter « l’égalité » est une véritable insulte !


                                • Didier Vincent Didier 13 octobre 2005 08:56

                                  Le sujet passionne. Tant mieux.

                                  Trois commentaires :

                                  1/ vous affirmez dans un axiome que « le monde est un village » mais on vous prend en contradiction puisque vous même vous ne souhaitez pas aller vivre ailleurs dans ce « village ». Je vous comprends fort bien mais faire cette afirmation est aller un peu vite. Ce n’est par une vérité révélée.

                                  2/ vous parlez du développement de certains pays comme l’Inde ou la Chine. Avez vous regardé de près les conditions dans lesquelles ce développement se fait ? Il suffit de se promener nez au vent dans Shanghai pour comprendre.

                                  3/ un des commentaires dit sa lassitude de toujours voir le lien entre mondialisation et ultra libéralisme. Cela reste assez théorique de dissocier les deux car la mondialisation n’est elle pas l’enfant, ou disons l’effet, du libéralsime ? Ne pas lier les deux est refuser de voir la réalité en face.


                                  • Little big horn (---.---.118.215) 27 décembre 2005 21:19

                                    Cher ami vos commentaires ont l’air de me plaire car ils empruntent au bon sens sans le céder en rien ni au lyrisme ni à la détestation. Bien à vous !


                                  • Thomas (---.---.200.231) 13 octobre 2005 10:04

                                    Politique ou philosophie ? La mondialisation est un concept qu’il faut intégrer individuellement_c’est notre apprentissage individuel et cela passe avant tout par l’éducation. A-t-on en France un complexe culturel qui nous pousse à nous poser trop de questions dont beaucoup sont sans intérêts. Arrêtons les petits bavardages ! On aime trop s’écouter parler. Posons des questions simples, compréhensibles par tous. Arrêtons de mélanger politique et philosohie.


                                    • flo (---.---.162.37) 13 octobre 2005 10:52

                                      il n’y a pas que la mondialisation à expliquer aux français, mais l’économie en général. on confond un peu tout et on voit que ce que l’on veut voir. un jour on fête l’achat par pernod ricard d’une autre societe de spiritueux et de l’autre on crie au scandale quand une rumeur dit que pepsi veut racheter danone. soit on accepte les lois du marche, soit on les condamne mais on peut pas faire les deux selon le vent. tout ça est du à une méconnaissance totale, même pour beaucoup de politiques, du monde économique. la mondialisation quoi qu’on en dise est inévitable, à moins de copier la corée du nord. mais mondialisation ne veut pas dire ultra liberalisme et délocalisations. même les alter mondialistes ne refusent pas la mondialisation, mais veulent une alternative à celle inégalitaire que l’on construit. donc au lieu de condamner et toujours tout refuser en manifestant toujours dans notre coin pour defendre notre propre interet, il serai temps de reflechir et faire des propositions afin de réussir à vivre ensemble.


                                      • Sol0 (---.---.155.57) 13 octobre 2005 18:26

                                        Personnellement, pauvre imbécile que je suis, j’ai toujours confondue « Mondialisation » et « Ultra-Libéralisme ».

                                        Mais il est vrai que je ne fais partie que de la base. De cette base qui gagne moins que le salaire moyen des français (1800 € net).

                                        Mon seul souci, c’est qu’il ne s’est encore pas présenté une seule personne bien pensante pour m’expliquer les différences fondamentales existantes entre ces deux concepts d’économie.

                                        Alors, je continue à confondre, à faire l’amalgame. Je continue de penser que la « Mondialisation » n’est qu’une façon de plus pour les grands de manger sur le dos des petits. Je continue de penser que les seules retombées tangibles que je puisse constaté de la « Mondialisation », ce sont les délocalisations.

                                        Parce que, en fait, si l’on est très terre à terre, il ne faut pas perdre de vue une donnée essentielle du problème : A mon niveau, et bien au-delà de toute portée philosophique, ce qui me motive tous les matins, c’est de pouvoir nourrir mes enfants et de vivre, un peu après le travail tout bêtement, et tout simplement. Et surement pas d’engraisser un peu plus une élite d’actionnaires.

                                        Mais que j’aimerai grandir, que j’aimerai être à la hauteur de tous ces économistes, tous ces maîtres de la bourse pour qui il parait évident que je suis dans l’erreur. Alors, s’il vous plait, expliquez moi, dites moi pourquoi je me lève le matin ??? Dites moi si je dois continuer à vivre ou bien dois je me sacrifier sur l’autel de la rentabilité et de la productivité et pour le bien de la sacro-sainte Entreprise ???


                                        • Manu (---.---.77.234) 13 octobre 2005 22:43

                                          Ce qui me surprendra toujours chez les partisans de la mondialisation libérale, (je n’ai rien contre la mondialisation des idées, de l’entreaide, de la solidarité, etc.), c’est leur faculté d’applaudir la prise de contrôle de Nissan par Renault, tout en appelant l’état à la rescousse à la première rumeur concernant un rachat de Danone...

                                          Qui a dit schizophrénie ?


                                          • Georges (---.---.213.103) 14 octobre 2005 19:14

                                            Les journalistes du Figaro ne sont pas des « cons », ils défendent juste les intérêts de l’élite marchande et mondialisée qui entend gérer le monde à son profit. C’est aux autres , autrement dit, à la majorité des citoyens de ne pas se faire avoir par ce rideau de fumée et de réagir en conséquence. En outre, sur un point Villepin a raison, tout cela n’est qu’hypocrisie de la part des américains, soit disant libéraux, et qui sont les premiers à faire du « patriotisme économique ». La France et l’Europe ,ainsi que le Figaro, sont-ils encore dupes ?


                                            • lorus (---.---.106.20) 15 octobre 2005 00:56

                                              Ah le franchouillardisme, c’est bien la pire des idéologies politiques (bien pire que la mode bobo-socialo-rigolo-ecolo)... Il y a vraiment quelque chose de pourris dans ce pays. Il suffit de se rendre compte quand on voyage dans le monde entier (des Etats-Unis à la Chine en passant par le Brésil, l’Inde, la Slovaquie...) de ce que la France est réellement. Un pays de pleurnichard, de charlots, de fainéant, de faibles d’esprits. On préfère diaboliser celui qui créé, entreprend, génère de la richesse, développe la savoir, la technologie, fait avancer la civilisation. En France, on trouve normal de payer des millions d’euros de pauvres mecs qui tapent derrière un ballon plutôt que de payer chercheur, profs,ingénieur, techniciens, cadres, artisans... bref ceux qui contribue à bâtir la nation. Mais pour le Marcel lambda qui toute l’année n’est jamais content, qui veut du social, que du social et rien que du social sans jamais mettre la main à la poche, sans vouloir aller bosser, la mondialisation c’est un concept à honnir un peu comme on honnissait la science au Moyen-Age. La mondialisation c’est le diable en personne, tout est mauvais dans la mondialisation (sauf le foot, cher Marcel car nous les Français c’est le ballon qui permet de redresser la croissance, calmer le chomedu, nous payer les retraites...). Eh oui On n’a pas le droit de faire bosser les autres pays qui veulent se développer, il faut leur vendre tous nos produits mais surtout pas acheter les leur !!! C’est vrai que c’est facile de dire que tous nos problèmes c’est la faute des chinois et des polonais quand on veut acheter du matériel 100% made in china dernier cri à la Fnac pour impressionner le copain. Ou encore quand on achète de jolies bagnoles françaises ou pas pour en mettre plein la gueule à cet andouille de voisin René avec diesel dernier cri, clim, gps,lecteur mp3, sièges modulables pour les momes dont 80% des composants sont fabriqués hors de nos frontières... Les autres pays c’est de la merde, le modèle social français c’est le meilleur !!! Regarder 3 millions de chômeurs, une belle sécu déficitaire qui marche encore, de belles retraites pour monsieur qui s’est cassé le c.. pdt 42 ans, une chouette fiscalié attrayante pour celui qui possède la moindre petite chose, 54% des sous qui vont au (dys)fonctionnement de l’état. Ah il est tout beau le modèle social Français on l’aime et on souhaite qu’il dure encore et encore !!!!! Nous les Français nous sommes les meilleurs les autres c’est des barbares. Marcel veut tout avoir pour sa gueule, faire payer les autres mais pas questions qu’il paye lui même. C’est le social à la français tu paye pour les autres qui eux ne payeront pas. Vraiment royal ! Décidement le franchouillardisme ne paieras pas, les générations futurs nous diront sans doute merci d’avoir manqué quelquechose ! Pour rester poli, la France est vraiment un pays usé,archaïque,obsolète,rédhibitoire. Je doute que ce soit la mondialisation qui va nous tuer, mais plutôt le franchouillardisme et notre comportement de loser. A ciao les Marcel !


                                              • Phil (---.---.190.182) 23 décembre 2005 17:21

                                                T’es libre de te casser si t’es pas content ... D’ailleurs, vu ton niveau de conscience politique et de culture générale proche de zéro (typique de la « bofitude comtemporaine »), je crois que nous ne perdrons pas grand chose ... Un blaireau de moins, ça ne nous fera pas de mal ...

                                                Phil


                                              • Aramys (---.---.250.90) 16 octobre 2005 17:23

                                                lorus, je ne crois pas que les français diabolisent celui qui crée, entreprend, etc... bien au contraire puisque cela participe à la création d’emplois. En revanche, peut-être diabolisent-ils ceux qui ne créent que de la valeur pour l’actionnaire, qui jouent avec l’argent des autres à la tête d’entreprises et de salariés dont ils n’ont après tout rien à foutre (normal, leur voisin de conseil d’administration leur trouvera sans problème un poste ailleurs lorsque ça sentira le roussi...). Je pense que la peur des français, c’est l’incroyable creusement des inégalités (aussi bien au niveau national qu’international), creusement qui semble être accentué par le phénomène de la mondialisation.

                                                Quant au lien avec le foot, je ne comprends pas bien. A ma connaissance, les millions d’euros versés à certains footballeurs n’ont rien à voir avec le « chomedu » avachi devant son poste de télé. Simplement, y en a qui ont apparemment assez de sous pour acheter des baskets vendues hors de prix (en croyant en plus de ça qu’ils participent au développement de certains pays...) uniquement pour payer la pub et les stars du sport.

                                                Le modèle social français n’est certainement pas le meilleur, nombreux sont les français à le reconnaître je pense. Mais s’il faut le faire évoluer, encore faut-il proposer quelque chose qui soit meilleur ! Car le leitmotiv du système, c’est bien « toujours plus ! », non ?

                                                Ciao lorus !


                                                • Yuca de Taillefer (---.---.152.115) 23 décembre 2005 15:50

                                                  Si la mondialisation, c’est abandonner ce qui a fait la France, et si cela se résume, de manière caricaturale, à devoir partir à l’étranger, alors forcément peu vont y souscrire...

                                                  Notre pays vit un moment difficile : non au référendum sur une espèce d’Europe élargie à l’infini, crise des banlieues malgré des millions investis, défiance par rapport aux « élites », beaucoup de belles paroles, de grands principes et beaucoup d’argent dépensé à tors et à travers et en pure perte (dette abyssale cf rapport Pebereau) car ce n’était pas de l’argent d’investissement. Même la justice dans notre pays a subi des revers tragiques. De plus échec de la décentralisation, qui aurait du dynamiser les pôles créatifs et dynamiques de notre territoire, mais au lieu de cela le mille-feuille administratif & territorial de la France parait obsolète. Le budget de nos régions est ridicule.

                                                  Croire que le confort vient d’un Etat tout puissant, omnipotent et qui résout tout est un leurre. De plus, on peut craindre légitimement un nouveau désert sanitaire et de services publics sur le territoire français. La France, ou mieux, l’avenir collectif des Français paraît assombri.

                                                  Mais forcément, certains à Paris, en s’auto-proclamant comme le « village mondial » et qui passent leur temps à donner des leçons aux monde, peuvent avoir un point de vue différent.

                                                  Le constat réel est donc largement désenchanté, mais nous sommes au plein coeur d’une « exception française », puisque nous avons le bonnet d’âne de toute l’Europe dans bien des domaines, notre nation est complètement fragilisée et faible, et pour s’en sortir chacun devra y mettre du sien et certainement changer de mentalité.

                                                  La Bavière, La Catalogne, La Belgique, l’Irlande s’en sortent, alors pourquoi pas demain L’Alsace, la Lorraine, La Bretagne ou la Normandie, et donc demain toute la France... Forcément ça ne va pas se faire du jour au lendemain !


                                                  • www.jean-brice.fr (---.---.157.251) 19 février 2006 18:39

                                                    « Ce qu’on appelle »mondialisation« est en fait un processus de confiscation mondiale de la souveraineté populaire au profit de réseaux transnationaux, selectionnés par l’argent, dans lesquels les élites américaines et le dollar jouent un rôle prépondérant ». E. HUSSON, maître de conférences à la Sorbonne.

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