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Accueil du site > Actualités > Economie > La mort du concept de patriotisme économique ?

La mort du concept de patriotisme économique ?

Ne les a-t-on vus, il y a quelques mois la main sur le cœur, Dominique de Villepin en tête nous annoncer que la France et ses citoyens devaient « bouter » l’étranger économique hors des frontières...

Personne n’était tendre à l’époque, et l’OPA MITAL était qualifiée de raid financier sans aucun projet (Jacques Chirac) N’oublions pas l’actuel patron d’Arcelor comparant ses produits à des « parfums » pour mieux fustiger les « eaux de cologne » de MITAL.

Or, par la magie de l’offre, il ne se trouve plus personne au gouvernement ou dans la majorité pour critiquer le fait que la fusion va (sauf refus bien improbable des actionnaires) se faire.

Déclarations de Patrick Ollier :

Tout a changé en six mois dans les propositions du groupe Mittal, a souligné Patrick Ollier sur RTL. M. Mittal a changé sur le prix des actions (qui) a doublé [...], la gouvernance, la maîtrise du groupe. Pour le député UMP, c’est quelque chose d’utile : aujourd’hui cela crée le premier groupe mondial, il est européen c’est une bonne chose (sic).

Si ce sont les actionnaires qui décident, pas le politique, les hommes politiques ont influencé le dossier et permis de faire évoluer les choses. On se demande bien comment, M. Ollier, puisque vous faisiez partie il y a encore quelques mois de ceux qui brandissaient la bannière tricolore...

Déclarations de Patrick Devedjian (plus nuancé) :

Des restructurations, il y en aura certainement dans un groupe mondial de cette importance. La question pour nous est  : que seront ces restructurations en France ?

Rappelant que le groupe Arcelor n’est pas français, l’ancien ministre de l’Industrie a avancé que ce regroupement avec Mittal peut en faire une entreprise mondiale plus compétitive. Pour l’Europe, cela peut être une bonne chose.

Quant aux déclarations de Julien Dray, elles tournent au surréalisme :

Il a prévenu que les socialistes se mobiliseront aux côtés des syndicats pour défendre le caractère industriel de cette entreprise et refuser les fermetures de sites et les licenciements.

Et comment, s’il vous plaît, puisqu’encore une fois, ARCELOR n’est pas ou plus une entreprise française, compte tenu des nombreuses fusions auxquelles les socialistes eux-mêmes ont participé ?

Alors, si vous me permettez, pourquoi tous ces responsables et dirigeants économiques et politiques nous ont boursouflé le cortex pendant six mois ?

Il semblerait aujourd’hui que ce n’était qu’une question de prix ! Les Français, qui ne sont pas plus stupides que la moyenne mondiale, se demandent en lisant les communiqués triomphants pourquoi on leur adresse maintes gesticulations pour en arriver là.

Quant à l’épisode SEVERSTAL, son arrivée dans la lutte devrait, selon certaines sources, rapporter 130 millions d’euros à titre d’indemnité pour rupture de contrat. Joli coup.

En fin de compte, les seuls qui risquent quelque chose sont les salariés du nouveau numéro 1 mondial. En effet, il est évident que les doublons vont vite apparaître, et que certains lieux de production seront rapidement privilégiés.

Alors, tout ça pour ça ?

Peu de Français savent ce que deviendra notre actuel Premier ministre dans les mois à venir, mais je lui déconseillerai, à l’issue de cette farce boursière, de nous reparler de patriotisme économique.

Sources et bibliographie :

AFP

MITTAL Steel

SEVERSTAL

ARCELOR


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17 réactions à cet article    


  • Adolphos (---.---.59.170) 27 juin 2006 12:08

    Ce dossier est une connerie du gouvernement, et surtout de Breton. Il s’est lancé dans un combat qu’il ne pouvait pas gagner, car le sort d’Arcelor ne concerne en rien aucun gouvernment, mais uniquement ses propriétaires, qui sont des retraités américains. Ses propos comme quoi M.Lakshi n’était pas venu le voir pour expliquer son projet sont suréalistes. Qu’est-ce qu’on en a à faire de l’opinion du ministre des finances dans cette affaire strictement privé ?! Tout ca donne une TRES mauvaise image de la France à l’étranger.

    En fait, c’est un mouvement de panique. Les français ont refusé les fonds de pensions, l’Etat asséche l’économie des ménage avec son déficite gigantesque, ils font du capitalisme sans capitaux. Le belle édifice ou chaque entreprise était dirigé par un énarque qui soutient ses collégue énarque est en train de se briser : l’indien est dans la bergerie, et lui n’en aura rien à faire des autres énarques PDG.

    La mondialisation commence enfin en France. Elle va sérieusement et brutalement remettre les idées en place de tout ces réveurs d’utopie responsables de cette triste situation.

    La moitier des entreprises du cac40 ne seront plus française ni en France avant 10 ans.


    • JC BENARD (---.---.92.11) 27 juin 2006 13:18

      Merci à Adolphe pour sa ponctualité à commenter mes articles. Dans peu la carte de fidélité !!!


      • Adolphos (---.---.59.170) 27 juin 2006 13:27

        Finalement, pour une fois, nous sommes d’accord.

        Ce patriotisme économique, si c’est juste du protectionnisme, c’est n’importe quoi.

        Il faut vraiment se remettre en cause, et trouver un moyen économiquement sain de conserver nos entreprises, parce que ce sont elles qui font notre rayonnement mondiales.


        • Gourouni (---.---.38.140) 27 juin 2006 13:51

          Capitalisme et patriotisme économique ne sont pas compatible. Le capitalisme se fout des frontieres.

          Chaque patrie a une Histoire, des valeurs...et l’ensemble des personnes qui s’y rattachent s’appellent des patriotes. Si vous etes fiers des valeurs de la france alors il n’ y a aucune honte a etre patriote. ce n’est pas un gros mot, et j’en veux à certains hommes politiques qui ont exercé le pouvoir ces dernieres années d’avoir ringardisé le patriotisme...


          • (---.---.59.170) 27 juin 2006 18:19

            « Si vous etes fiers des valeurs de la france »

            La France ce n’est pas des valeurs mais une ethnie.


          • Philippe Philippe 27 juin 2006 14:43

            Qu’est-ce que le patriotisme économique en 2006 ?

            C’est savoir si les implantations industrielles ou de services d’une entreprise dans notre pays contribuent à la renommée de notre pays.

            C’est aussi se définir soit comme pays soit comme Européen.

            Si le patriotisme économique de la France c’est retourner en 1976, il vaut mieux fermer la boutique. Si c’est se projeter en 2036, c’est prévoir que les BRIC’s auront les entreprises les plus puissantes et que nous devons préserver un outil industriel stratégique minimum.

            C’est celui-là qu’il faut définir. A l’échelle de l’Europe.


            • Gourouni (---.---.38.140) 27 juin 2006 15:31

              L’europe ça toujours été en gros depuis le moyen age, la france et l’allemagne avec l’angleterre pour faire diversion entre ces 2 puissances. L’Europe est un bien grand mot.


            • JC BENARD (---.---.92.11) 27 juin 2006 15:37

              Dernières News

              Le milliardaire russe Roman Abramovitch pourrait aider le PDG de Severstal à surenchérir - Les Echos

              "Le président Vladimir Poutine a à plusieurs reprises laissé entendre ouvertement que la position russe concernant les livraisons d’énergie à l’Europe dépendait directement du degré d’ouverture de l’économie européenne à l’égard des compagnies russes » - Taggelblat

              Il sempblerait que cette fusion tourne à la catastrophe. Que se passera-t-il maintenant si les russes offrent plus ?

              Décidemment si j’étais un politqiue je commencerai à me renseigner sur l’adresse des abris anti atomiques.


            • Philippe Philippe 27 juin 2006 15:49

              Oui, c’est vrai, ne parlons pas de l’Espagne et du Portugal qui ont dominé après le Moyen-âge la moitié du monde, quant à l’Italie, c’est un détail ....

              Hum ....

              Vous êtes sérieux ?


            • Gourouni (---.---.38.140) 27 juin 2006 17:27

              L’italie est un pays recent, une region tres riche artistiquement mais sans influence consequente.

              Francois 1er/charles quint, napoleon, Bismark, la premiere guerre mondiale, que de rivalités franco germanique téléguidées en sous main par les britaniques. En afaiblissant les puissants on regne mieux en maitre. Ne dit on pas : 1ere guerre mondiale= suicide de l’europe ? Et pourquoi De Gaulle ne voulait pas des britaniques dans l’union europenne ?


            • (---.---.205.212) 27 juin 2006 23:43

              Rien n’empeche les Russes de rejoindre le mouvement


            • bernard29 candidat 007 28 juin 2006 00:03

              Moi je déconseille aux candidats à la présidentielle de parler économie « Il n’y peuvent rien. Ils le savent et nous bourrent le mou avec ça. »

              Sur le seul point où ils peuvent faire quelque chose, rénover la démocratie, ils sont muets. ils ne sont pas bêtes, ils ont peur de perdre leurs avantages, privilèges financiers et autres. Ils sont nuls. quand les citoyens l’auront compris peut être que ça ira mieux.


              • parkway (---.---.18.161) 28 juin 2006 11:13

                candidat 007

                je crois que ca vient. une majorité de français ont dit non en 2005 au TCE malgré le battage pour le oui des médias.

                J’espère pour 2007 !


              • parkway (---.---.18.161) 28 juin 2006 11:19

                jc benard « En fin de compte, les seuls qui risquent quelque chose sont les salariés du nouveau numéro 1 mondial. En effet, il est évident que les doublons vont vite apparaître, et que certains lieux de production seront rapidement privilégiés. »

                remarque pertinente mais un peu usée.

                Note : il y a un truc : ce sont toujours les salariés qui prennent un risque...


                • JC BENARD (---.---.92.11) 28 juin 2006 12:02

                  parkway,

                  Usée ? je ne crois pas.

                  Il est toujours etonnant de voir que la sidérurgie française nationalisée par Raymond BARRE ( date à laquelle la holding de Ernest Antoine Sellière a vu le jour) va faire le bonheur de nouveaux actionnaires. Je n’ai pas souvenir qu’on ait ou qu’on envisage de donner des titres au salariés d’ARCELOR.

                  Les diverses restructurations qu’a connu la sidérurgie en europe se sont toujours soldées par des suppressions de salariés. En serait-il autrement dans le cadre de la fusion Arcelor MITTAL ?

                  Alors que la bataille pour les énergies fossiles et la maîtrise de l’économie se joue actuellement pour les 50 procahines années, il est quand même inquiétant que la France après un coup médiatique sur « le patriotisme d’entreprise » se prive petit à petit de ses atouts économiques.


                • armand (---.---.202.76) 29 juin 2006 12:08

                  Il y a eu trop de contrevérités dans l’affaire Mittal. Pour commencer, Mittal n’est pas un conglomérat indien (donc, ce ne sont pas les Indiens qui achètent l’Europe...) c’est une entreprise internationale et européenne en particulier dont les actionnaires sont en large majorité la famille Mittal.Il faudrait plutôt se demander s’il est acceptable qu’une famille devienne propriétaire d’une part non négligeable de la sidérurgie mondiale. Quant aux salariés, il suffirait d’imposer la consultation des salariés (et pas simplement à titre « consultatif ») en cas de rachat. Mais je doute que le gouvernement actuel ait les cojones ou même l’envie de légiférer dans le domaine.


                  • Le libéral Le libéral 20 juillet 2006 12:43

                    Le patriotisme économique n’est que du protectionnisme caché sous un nom plus politiquement correct. N’ayons pas peur du reste du monde, ouvrons nous !

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