La nouvelle Etoile Jaune
Jean Philippe, Directeur Général du Crédit Agricole Pyrénées Gascogne, réagit aujourd’hui sur son blog aux discours démagogiques qui conspuent les banquiers de façon indistincte. Il ne peut pas se reconnaître dans ces « coupables désignés » d'office alors il se rebiffe, lui qui consacre son énergie et sa vie d’entrepreneur à faire de la banque coopérative qu’il dirige un acteur utile à son territoire en promouvant le mutualisme bien au-delà des slogans et du discours marketing habituel.
Conspuer les banquiers en ces périodes économiques troublées fait partie du phénomène classique et quasiment universel de la désignation d’un bouc émissaire ou d’un « satan » comme responsable des malheurs qui accablent un peuple. Lorsqu’elle est soutenu par les autorités détenant le pouvoir et l’accès aux médias cette attitude comme l’histoire l’a montré peut conduire aux pires extrémités.
En d’autres temps c’étaient les juifs mais aujourd’hui c’est devenu interdit par la loi. Certes le parallèle peut paraître excessif car nous avons tous gravées en tête les conséquences effroyables qu’elles ont pu entraîner mais sur le principe le ressort démagogique n’est-il pas le même ?
En 2008 on avait pu lire sur le net :˜ La crise financière américaine provoque une forte augmentation du nombre de messages à caractère antisémite diffusés sur les forums, blogs et autres sites internet, a affirmé jeudi la Ligue anti-diffamation (ADL). “Ces centaines de messages antisémites concernant (la banque) Lehman Brothers et d’autres institutions touchées par la crise des subprimes ont été envoyés sur les forums de discussion sur la finance”, indique l’ADL dans un communiqué. “Les messages attaquent les juifs en général, certains les accusant de contrôler le gouvernement et la finance, de faire partie d’un ordre juif mondial , et d’être par conséquent responsables de la crise économique”, ajoute l’ADL, une des plus importantes organisations de lutte contre l’antisémitisme et le racisme aux États-Unis..
Aujourd’hui dans la France de 2012 on ne s’en prend plus aux juifs dans les discours officiels mais l’unanimisme de la classe politico-médiatique contre « les banquiers » a quelque chose de troublant en ce sens qu’il révèle que, de nos jours encore, il est possible de désigner un coupable universel de tous les maux qui accablent un peuple. Aujourd’hui concernant « la banque » cet amalgame est élevé au rang de sport national, d’un extrème à l’autre.
Comme le montre Jean Philippe dans son article « Trop, c’est trop » dire « les banquiers » pour désigner sous un seul vocable tous ceux qui exercent des métiers disparates est plus qu’abusif. C’est assimiler des métiers souvent radicalement différents, voire opposés, des professions aux objectifs et à l’utilité publique allant de la nocivité la plus dommageable à la plus grande indispensabilité collective. Il révèle aussi que c’est dangereux pour l’avenir de l’économie française.
De la même façon parler de « monde de la finance » dans des discours de campagne électorale c’est comme se placer sur une autre planète et juger tous les habitants d’une terre aux continents, nations, peuples et individus indistincts.
Mais est-ce que faire de tous ces « banquiers » des salauds ce n’est pas finalement refuser de faire le tri sélectif pourtant indispensable et donc de ne pas vouloir condamner des coupables bien réels pour ne pas avoir à réhabiliter des innocents.
Dans le fond un tel amalgame est véritablement dégueulasse puisqu’il accuse et condamne sans instruction réelle dossier ni recherche effective de responsabilités, dégueulasse parce que ceux qui en pâtissent vraiment le plus ce sont bien entendu les plus vertueux qui se voient assimilés à des crapules et surement pas les spéculateurs les plus cyniques
F.Vaillant
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