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Accueil du site > Actualités > Economie > Le Pen, Mélenchon, 1973 et les baignoires

Le Pen, Mélenchon, 1973 et les baignoires

Farouchement opposés politiquement, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont en commun leur hostilité au système financier et bancaire actuel, et tous deux proposent de combattre la crise avec autre chose qu’une politique de rigueur. Mais au fait, qu’est-ce qui ne va pas dans ce système, et que peut-on vraiment faire ? Doit-on revoir les principes de création de la monnaie ? Et pour agir, doit-on sortir de l’Euro, voire même de l’Union européenne ? Dans cet article deux anonymes débattent de ces questions et tentent d’expliquer leurs points de vue diamétralement opposés.

22H30, rue Zuckerberg quelque part en France, Richard F. et Phil I. s’accoudent au comptoir le plus fréquenté de la planète pour y prendre un petit verre avant de rentrer au bercail (le lecteur avisé remarquera immédiatement que certains éléments de fiction sont venus se glisser dans ce récit, qui se veut néanmoins la retranscription fidèle d’une conversation ayant réellement eu lieu).

Ce sera une bière belge pour Richard, et un vodka martini au shaker pour Phil. Les deux gentlemen servis, le tenancier brise la glace en évoquant le fameux tour de force d’Anne-Sophie Lapix face à Marine Le Pen. Commence alors, dans la plus grande tradition française, une discussion politique enflammée.

Richard : « Bon courage pour attaquer Le Pen sur l’économie, c’est la seule à prétendre se donner les mains libres en voulant sortir de l’Euro. Je dis bien prétendre parce que sans sortir de l’UE, il faudra qu’elle m’explique comment elle sort de la monnaie unique… D’ailleurs Mélenchon, qui parle du bout des lèvres du problème qu’est la loi Pompidou de 73, ne pourra rien faire non plus s’il ne sort pas de l’UE, l’interdiction de créances publiques venant des banques nationales ayant été institutionnalisée par l’article 123 du traité de Lisbonne. »

Phil : « En même temps n’importe qui peut se rendre compte que si Marine applique ce qu’elle dit, il faudra même pas quinze jours avant que la baguette de pain vaille 30 milliards de francs… »

Richard : « L’argument de l’hyperinflation relève de la propagande néolibérale ! Que la monnaie soit créée par une banque publique ou par une banque privée, qui à chaque crédit crée l'argent qu'elle prête, la masse monétaire ajoutée au système est identique et donc la même inflation peut se produire. Enlever le pouvoir de création monétaire à l’Etat en 73 n’a absolument pas permis de lutter contre l’inflation, tu n’as qu’à comparer les taux d’inflation entre 63 et 73 à ceux entre 73 et 83 ! L’UE est en train de détruire la démocratie et tout le monde tombe dans le piège, voilà tout ! Redonner une souveraineté démocratique aux pays européens, ce n’est pas être un dangereux nationaliste. Mélenchon parle bien de désobéir dans certains cas, mais on prendrait alors des amendes : autant rester dans la légalité et sortir de l’Union. Honnêtement, à part soumettre les peuples aux oligarques et les pays européens à l’Empire américain, à quoi sert l’UE ? »

Phil : « Bon je ne vais pas répondre à toutes ces bêtises, mais concernant Le Pen c’est simple : sachant que les entreprises ont toutes un passif en euros, dès que le Franc baissera ce passif augmentera, ce qui entraînera des faillites et du chômage en masse, qui lui sera financé à coup de planche à billet, d’où une baisse du Franc encore plus prononcée, etc. À cause de ce cercle vicieux personne ne va vouloir acheter du Franc, et le prix des importations va donc exploser, tout ceci aboutissant à une destruction de l’économie française. Croire qu’on peut rembourser les créanciers français à coup de « monnaie de singe », c’est complètement absurde. Et puis, avant de dire n’importe quoi sur la création monétaire, plutôt que de regarder des vidéos youtube où tout s’explique à coups de baignoires qui débordent, tu ferais mieux de te renseigner sur le fonctionnement des emprunts et des dépôts à la Banque Centrale Européenne, et sur ce qu’est le marché interbancaire. Tu pourrais aussi te renseigner sur la situation d’avant les années 70, où pour créer de la monnaie, il fallait déposer l’équivalent en dollars, et donc payer un taux d’intérêt puisque le Dollar rapportait autant que la dette américaine ! »

Richard : « Alors premièrement, je ne vois pas pourquoi financer le chômage à coup de planche à billet provoquerait la baisse du Franc. En quoi la nationalisation de la création monétaire ferait baisser la valeur de la monnaie ? Et deuxièmement, je connais parfaitement les mécanismes d’emprunts et de dépôts à la BCE, ainsi que le marché interbancaire, et je te retourne la question : les taux de réserve fractionnaires, ça t’évoque quelque chose ? Tu ferais bien d’aller jeter un coup d’œil sur Wikipédia (NDR : http://fr.wikipedia.org/wiki/Cr%C3%A9ation_mon%C3%A9taire). Pour finir, je ne dis pas qu’avant 1970 la situation était parfaite, mais j’affirme que la loi de 1973 entérine le fait que les états doivent s’endetter en payant des intérêts alors qu’ils pourraient récupérer le pouvoir de la monnaie. Cette loi est extrêmement importante : c’est le point de rupture déterminant entre rémunération du Travail ou du Capital, et sans elle, il n’y aurait pas de dette à l’heure actuelle. Après bien sûr, disposer de la planche à billet ne veut pas dire qu’on peut l’utiliser n’importe comment, mais si la création de monnaie suit la croissance, il n’y a pas d’inflation. Et même si il y avait un peu d’inflation, tant qu’elle est raisonnable je ne vois pas où est le problème ! Si les salaires sont indexés dessus, seuls les rentiers sont pénalisés. Ça permettrait même de lutter contre le chômage, et d’emprunter plus facilement, comme c’était le cas lors des 30 glorieuses. »

Phil : « Je vais te dire pourquoi la nationalisation de la création monétaire ferait baisser la valeur de la monnaie. C’est parce que la valeur de la monnaie est un prix de marché. Tu voudrais sérieusement acheter du Franc dans les conditions du programme de Le Pen ? Tu peux éventuellement aligner le Franc sur autre chose, mais dans ce cas tu ne peux pas en créer comme tu veux puisque là encore, le prix de marché dévisserait par rapport à ta référence, et le marché anticiperait sur la dilution de la masse monétaire. Quant aux salaires indexés sur l’inflation, tu ne peux y arriver que si tu l’anticipes : si en tant qu’entreprise tu ne sais pas combien tu vas devoir payer tes salariés l’année prochaine, tu seras obligée de te couvrir avec un dérivé par exemple, ce qui va te coûter de l’argent. Pour être plus précis, il y a un marché d’options sur l’inflation, et donc, en tant qu’entreprise, tu deviens exposée au « prix de marché » de la volatilité de l’inflation, qui en augmentant soudainement pourrait te mettre en faillite. Pour garantir que tu payeras bien les salaires, une instance de régulation, quelle qu’elle soit, te demandera de provisionner dans tes comptes une quantité d’argent équivalente à tout moment au prix de marché d’une option sur l’inflation. Bref, tout ça pour dire que ce n’est pas simple du tout de mettre en place une loi qui obligerait les salaires à être indexés sur l’inflation. Et au fait, sur les taux de réserve fractionnaires : comme toutes les banques sont à la limite autorisée, qui plus est très faible, il n’y a finalement création de monnaie que par emprunts à la BCE. Ceux-ci coûtant plus cher qu’un emprunt interbancaire, ce sont ces derniers qui constituent l’opération préférée des banques pour leur refinancement. Les « soldes » de la BCE de ces temps-ci font un peu exception, mais puisqu’on demande aux banques de réduire leurs bilans, l’argent est replacé immédiatement à cette même BCE, comme matelas de cash, au lieu d’être prêté… »

Richard : « Sans vouloir faire l’avocat de Le Pen, pourquoi je ne voudrais pas acheter du Franc ? Ça ne pourra pas inspirer moins de confiance que l’Euro ! L’Euro risque d’éclater à tout instant, et si la France sort de la zone Euro, tous les autres pays suivront. D’ailleurs, les allemands ont déjà commencé à réimprimer du Mark… Je suis d’accord avec toi sur la difficulté de mise en œuvre d’une indexation des salaires sur l’inflation, mais en pratique ça marchait bien dans les années 50. Et ton raisonnement sur la création de monnaie, finalement, me donne raison puisque tu admets que la BCE crée bien de l’argent ! Le discours selon lequel la dette vient d’un excès de dépenses ou d’un manque de recettes est mensonger ! Les comptes sont équilibrés depuis des décennies. La seule chose qui creuse le déficit, ce sont les intérêts à payer aux marchés ou lors des grands emprunts d’Etat. La somme de tous ces intérêts correspond presque exactement à la dette publique. Sans la privatisation de la création monétaire, il n’y aurait pas de dette. Donc la première chose à faire pour arrêter le massacre c’est de nationaliser la création monétaire. »

Phil : « Bon tout d’abord juste une chose, et qu’on soit bien clair là-dessus : quand une banque prête de l’argent, elle ne l’invente pas, elle l’emprunte. Elle peut emprunter autant qu’elle veut à la banque centrale en échange d’un collatéral, c’est le principe des réserves fractionnaires. Mais, en général, les banques préfèrent emprunter là où c’est le moins cher, c’est-à-dire à d’autres banques. Le phénomène que j’ai décrit avant pour le Franc correspond à la fin de Bretton Woods : à ce moment-là les Etats-Unis émettent de la dette, et les investisseurs préfèrent alors acheter du Mark plutôt que du Dollar, car celui-ci est créé ex nihilo alors que le Mark lui, n’est pas créé mais converti à partir du Dollar, et correspond donc plus à une création de richesse. Même en décrétant que le Mark vaut une quantité de dollars fixe, les investisseurs sont prêts à en acheter pour plus cher, et la monnaie flotte, monte, et pénalise les exportations… Moralité : il faut autre chose que des monnaies indexées sur le Dollar si on veut éviter le problème des taux de changes incontrôlables. Nationaliser la création monétaire implique de sortir de l’Euro, ce qui aurait un effet catastrophique ne serait-ce qu’à cause des problèmes de volatilité des taux de change. Le problème serait en effet à peu près similaire à celui des salaires indexés sur l’inflation : il faudrait acheter un dérivé pour se couvrir sur le change, on deviendrait alors dépendant du prix de marché de celui-ci, donc de la façon dont le marché perçoit la volatilité du change…tout ceci pour garantir que l’on honorera bien les échéances libellées dans des monnaies étrangères. Ça coûterait beaucoup d’argent, et c’est ce qu’on cherche à éviter depuis 1945 et qu’on aurait pu faire correctement si seulement on avait écouté Keynes. »

Richard : « Certes, on aurait dû écouter Keynes, et bien sûr qu’il faut autre chose que des monnaies indexées sur le Dollar, mais chaque chose en son temps ! Sortir de la zone Euro est peut-être catastrophique, mais y rester l’est tout autant. La Grèce et peut-être l’Espagne vont faire défaut. Soyons au moins conscients des vraies causes de la situation dans laquelle nous sommes. Et je voudrais revenir sur ton point précédent : comment ça une banque ne crée pas d’argent ? D’après ce que tu as dis, on dirait bien qu’elles empruntent autant qu’elles veulent, et cela revient donc tout à fait au même. Admets-le, la monnaie scripturale vient bien des banques commerciales : elles créent cet argent à chaque crédit ! »

Phil : « Alors, mettons que je sois une banque à laquelle on demande un crédit : je marque les 10000 euros et quelques qu’on me doit, et je sors 10000 euros de ma trésorerie. J’ai un service de trésorerie de 100 personnes qui trouvent ce cash, au besoin à la banque centrale. Le fait que je puisse toujours emprunter à la banque centrale, moyennant un dépôt correspondant à une petite partie de ce que j’emprunte, fait qu’effectivement, la situation est grossièrement celle décrite par les « baignoires de youtube ». Je paye un intérêt à la BCE, disons par exemple 1%. Et si j’ai du cash en trop, je peux le placer à la BCE, disons à 0,5%. La différence de 0.5% entre ces taux fait qu’il est rentable que les banques se prêtent entre elles à des taux entre 0,5 et 1% et qui dépendent de la façon dont le marché perçoit le risque. »

Richard : « Oui mais les emprunts à la banque centrale représentent une faible fraction de l’argent prêté des banques aux particuliers, et ce à cause de l’effet multiplicateur du crédit (NDR : http://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_multiplicateur_du_cr%C3%A9dit). Alors certes, pour qu’une banque crée de l’argent il faut effectivement qu’elle dépose au moins une partie de la somme à la banque centrale, par exemple 1 vingtième, voire moins, mais tout de même sur un crédit de 10000 euros une banque commerciale peut aller jusqu’à créer plus de 9500 euros ! »

Phil : « Laisse-moi réexpliquer en essayant d’être un peu plus précis. Pour qu’une banque prête 10000 euros à un client, elle doit trouver ces 10000 euros quelque part. Pour cela, elle peut éventuellement les emprunter à la banque centrale, mais elle doit alors effectivement déposer sur un compte spécial une fraction de l’argent emprunté. Cette fraction est le taux de réserve fractionnaire, qui vaut 0% aux Etats-Unis pour certaines banques, 20% en Chine, et depuis peu 1% en Europe, alors qu’il était jusque là de 2%. 1% peut être suffisant car même en cas de défaut de paiement, les colonnes « actifs » et « passifs » des banques pour ces emprunts ont tout de même en général le même ordre de grandeur. Les emprunts à la BCE se font à un taux annuel d’environ 1% en Europe en « overnight », c’est-à-dire que l’argent est rendu à la BCE le lendemain, au besoin en souscrivant à un autre prêt. Le surplus rendu le lendemain est bien sûr très faible puisqu’il correspond à l’intérêt qui devient égal à 1% lorsqu’on l’applique 365 fois. Comme la banque qui emprunte à la BCE prête à son tour l’argent à des particuliers, mais pour des durées plus longues, elle le fait a un taux plus élevé pour financer le yacht de ses patrons…Non pardon, pour couvrir le risque ! Les dépôts à la banque centrale sont également rémunérés, mais bien sûr à un taux plus faible que 1%, sinon les banques pourraient gagner de l’argent sans risque. Cette rémunération des dépôts explique en partie que la BCE ne prête pas à 0% ; et si elle le faisait, comme grosso modo aux Etats-Unis en ce moment, alors elle ne financerait pas non plus les dépôts. Le taux de financement des dépôts est actuellement de 0,5% en Europe, et si une banque est en excès de liquidité au moment où une autre doit emprunter, elles ont intérêt à se mettre d’accord sur un prêt « overnight » avec un taux compris entre 0,5 et 1%. Elles sont alors toutes les deux gagnantes, et aucun argent n’est « créé » par la banque centrale. Lorsque la demande de crédit est forte, les banques centrales peuvent éventuellement proposer aussi des prêts plus longs. Pour conclure sans trop rentrer dans les détails, le système actuel permet une création monétaire dirigée par la demande de crédit plutôt que par un « Nicolas Sarkozy », et à mon avis, ça a un très, très gros avantage économique… Après, on pourrait discuter de la mission à donner à la banque centrale qui elle, a de nombreux outils : elle peut agir sur les taux, proposer des prêts longs, racheter de la dette, etc. On pourrait aussi discuter du degré de contrôle qu’on veut garder sur la BCE, mais croire que son rôle devrait se limiter à l’inflation c’est renoncer à des outils économiques, et c’est d’ailleurs ce à quoi avait abouti le consensus européen. La Fed, par exemple, a pour mandat de prendre les actions appropriées pour maintenir le chômage bas ! »

Leurs verres étaient déjà vides depuis longtemps à ce stade de la conversation, mais ils continuèrent leur échange pendant de longues minutes sans pourtant que l’un des deux ne change d’avis. Mais après tout, ce n’était peut-être pas l’objectif de l’exercice, et ils sont certainement d’accord sur une chose : s’il est vrai que la crise amaigrit les comptes en banques, elle alimente au moins généreusement et tous les jours les conversations de France et de Navarre ! Et vous alors, vous êtes plutôt du côté de Phil ou de Richard ?


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10 réactions à cet article    


  • conall 4 février 2012 09:53

    Ben ce sont deux abrutis qui ne savent pas de quoi ils parlent.

    Phil est un crétin, qui récite des poncifs, mais vous l’avez crée volontairement, pour accréditer le discours de Richard.

    Richard est un imbécile, qui n’ose pas entrer dans un rapport de force pour changer les règles qui régissent l’euro, et présente un « projet » idyllique, avec un retour au franc qui, selon lui, fonctionnerait. Il a agrégé des dizaines de choses différentes, et ne maîtrise pas grand chose.

    "je ne vois pas pourquoi financer le chômage à coup de planche à billet provoquerait la baisse du Franc" : bah voyons ! C’est pas comme si la valeur d’une monnaie était liée au ratio quantité mise en circulation / valeur totale représentée.

    Richard prend quelques éléments qui sont véridiques (oui, les banques créent l’argent qu’elles prêtent, oui, le taux de réserve obligatoire est aux environs de 1.25 %, et oui, la loi de 1973, complétée par les règlements européens, interdit de financer par les banques centrales tout ou partie des dettes publiques), mais il ignore des tas de choses qui ne l’arrangent pas (les banques doivent garder des liquidités pour un taux de réserve effectif d’environ 20%, par exemple). En fait, il nous explique que le système économique actuel ne marche pas, en quoi il a raison, mais sa solution est absolument ridicule.

    Prenons le projet de Mélenchon, qui n’est évoqué que deux fois, en vitesse, pour le caricaturer. Que propose-t-il ? De commencer des négociations pour changer le fonctionnement de la banque centrale, en se cherchant des alliés en europe pour créer un rapport de force. Si ça ne fonctionne pas, de faire un emprunt forcé (ce qui est tout à fait légal) auprès des banques, à 1 ou 2%, banques qui emprunteront cet argent à la banque centrale, pour un taux sensiblement équivalent. Pof, problème réglé. Accessoirement, le fait d’avoir l’Euro nous permet d’envisager une harmonisation progressive des dispositions sociales, fiscales et industrielles en Europe, ce qui est impossible avec le Franc.

    Pour donner une image, on se dirige lentement vers une chute d’eau, et si certains proposent, comme Sarkozy ou Bayrou, proposent de hisser les voiles pour accélérer, d’autres comme Hollande, se demandent s’il faut ou non les ferler, Mélenchon propose une mutinerie, et Le Pen, qui panique, veut sauter à l’eau.

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    • leypanou 4 février 2012 11:18


      Entre parenthèse : « Le Pen, qui panique, veut sauter à l’eau. » : non, pour MLP, quand il n’y aura plus d’immigrés, tous les problèmes de la France seront réglés, en particulier le problème de logement et d’insécurité.

      Article soi-disant de discussion mais en fait pour valoriser une autre manière de voir les choses dans le sens MLP.


    • Robert GIL ROBERT GIL 4 février 2012 12:31

      Avec un maximum de démagogie, le FN s’efforce de surfer sur cette situation avec ses réponses «  simples  » de retour aux frontières, à la monnaie et à un capitalisme national, combinées à ses habituelles thématiques xénophobes et racistes. Ces prétendues solutions signifieraient remplacer une forme de guerre économique par une autre, non moins périlleuse puisque les travailleurs de chaque pays se retrouveraient, comme durant la plus grande partie du xxe siècle, enrôlés derrière leur propre bourgeoisie nationale.....
      http://2ccr.unblog.fr/2012/01/04/sortir-de-l%E2%80%99euro-ou-du-capitalisme%E2%80%89/


      • Fred59 4 février 2012 12:57

        Bel article, qui explique bien l’opposition des deux camps actuels !

        Bonjour, voici l’une des principales failles du raisonnement de Phil :
        "Phil : « Je vais te dire pourquoi la nationalisation de la création monétaire ferait baisser la valeur de la monnaie. C’est parce que la valeur de la monnaie est un prix de marché."

        Phil lui-même n’y croit pas. Les tenants du système actuel ne veulent surtout pas que la monnaie papier occidentale soit en concurrence libre et non faussée avec l’or ou l’argent, ils vont jusqu’à truquer le cours de l’or ou de prendre des lois limitatives. C’est une arnaque de prétendre que l’euro obéit à une valeur de marché : si tel était le cas, à la publication du bilan 2011 de la BCE, les marchés auraient drastiquement dévalué l’euro.

        Voici pourquoi : A son arrivée à la tête de la BCE, Mario Draghi a ’blanchi’ des quantités invraisemblables de créances irrécouvrables en les transférants dans son propre bilan, en échange d’argent scriptural tout frais créé. Ce faisant, il a ’sauvé’ les bilans des banques privées, ou plus exactement il a efficacement acheté du temps. Acheté, oui, et cela n’a pas encore eu de conséquences. Mais.

        L’euro et le dollar sont en réalité en valeur truquée, hors-sol ; et si l’inflation ne se produit pas, c’est grâce à l’inutilité de ces tombereaux de fausse monnaie déversés fin 2011 . Tant que ces sommes ne circulent que dans le circuit financier, tout va ’bien’ pour le modèle de Phil et l’arnaque reste discrète. Cela a un prix : les banques gèlent les crédits aux particuliers et aux entreprises, car il est plus rentable pour elles de laisser en circuit spéculatif.

        Résultat : on crée et on entretient volontairement une nouvelle bulle, spéculative, qui engendre de nouvelles pressions sur les monnaies : nouvelles pressions sur les systèmes sociaux, etc.

        La valeur d’un Euro-Banque centrale et celle d’un Euro-temps de travail se déconnectent de plus en plus, au point qu’un Euro-finance est en train de se créer, abondant et fluide, tandis que l’Euro-temps de travail est rare, cher et ne circule pas.

        Le mensonge véhiculé par Phil, qui est de prétendre se référer au libéralisme pour couvrir ceux qui jouent au bonneteau, est en fait une clef importante de l’argumentaire. On sent en filigrane l’argumentaire imparable ’TINA’ (Il n’y a pas d’autres alternative puisque c’est le marché qui décide), alors qu’en fait il y a duperie dans le but de ne pas laisser le marché faire son oeuvre et maintenir artificiellement un système en coma dépassé.

        Lire la suite ▼

        • Scual 4 février 2012 13:59

          Ça commence fort :

          « tous deux proposent de combattre la crise avec autre chose qu’une politique de rigueur »

          Non, il n’y a que Mélenchon qui propose de combattre la crise par autre chose qu’une politique de rigueur. Enfumer dès le début à au moins le mérite de ne pas perdre son temps à lire le reste.


          • Lizerunn 4 février 2012 14:10

            Merci de l’avoir dit.

             

            En fait c’est la partie la plus importante du propos et qui rend le reste du raisonnement complètement caduque.

             

            Marine le Pen, amène le pire.


          • Ouallonsnous ? 4 février 2012 19:48

             « Doit-on revoir les principes de création de la monnaie ? Et pour agir, doit-on sortir de l’Euro, voire même de l’Union européenne ? »

            Effectivement Scual, mais à la décharge des deux imbéciles, il faut reconnaitre que l’auteur commence par deux questions qu’il ne devrait pas poser, car c’est la clé du problème, la création « souveraine » de monnaie par l’état et la sortie de l’impasse de l’euro et de l’UE !

            Il nous a donc créé deux personnages à son image !


          • logan 4 février 2012 19:02

            « Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont en commun leur hostilité au système financier et bancaire actuel »

            Déjà vous commencez par une ânerie sans nom ! Marine le pen ne propose rien qui aille contre la finance et le système bancaire actuel. La dette elle propose de la rembourser dans son intégralité ! Les financiers peuvent dormir tranquillement pour les 30 prochaines années, et les citoyens peuvent pleurer d’avance de rembourser une dette factice ! Mis à part la récupération de la création monétaire pour l’état, elle ne propose aucune mesure pour modifier l’emprise du système financier sur l’économie, en particulier sur les entreprises ! Au contraire, tout son programme n’est basé que sur l’idée qu’il faut économiser de l’argent, elle propose des 10 aines de milliards de réductions des dépenses publiques, elle est comme Sarkozy Hollande et Bayrou, comme la commission Européenne et le FMI, pour l’austérité. En outre, tout son programme consiste d’un autre côté à sans arrêt défiscaliser et exonérer les riches, car c’est cette seule potion libérale que le FN a à nous proposer en guise de politique économique.


            • onetwo onetwo 6 février 2012 12:35

              Pour savoir comment mener une politique pour l’emploi et contre la spéculation, sans sortir de l’UE et de la zone euro, lisez « Nous on peut ! » le livre de Jacques Généreux.
              Opt-out, compromis du Luxembourg, emprunt forcé etc. les moyens ne manquent pas.
              Mélenchon a bien l’intention d’appliquer son programme une fois élu, l’UE peut bien dire ce qu’elle veut, cela n’y changera rien.
              La souveraineté du peuple passe avant les traités, si l’UE rechigne, Mélenchon organisera un référendum demandant aux français s’ils approuvent sa politique. Si les français votent oui, l’UE peut aller se rhabiller, la France ne sera plus tenue par le traité de Lisbonne.

              Je suis surpris de voir que tant de patriotes veulent sortir de l’euro et de l’UE, alors que c’est ce qu’attendent avec impatience la Chine et les EU pour renforcer leur leaderchip.
              Si je suis leur logique, je comprends mieux pourquoi Marine Le Pen a voté le traité transatlantique entre l’Europe et les EU...


              • onetwo onetwo 6 février 2012 12:39

                Redonner à la Banque de France le droit de prêter à l’Etat, et donc de créer de la monnaie, c’est dans le programme du Front de Gauche, et c’est possible en restant dans l’euro et l’UE. Cela viole le traité de Lisbonne ? Non, la France appliquera le compromis de Luxembourg et l’UE devra faire avec.

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