Les prémices d’une nouvelle économie de marché ?
Pendant des années, libéralisme et dérégulation ont été les deux piliers du citoyen capitaliste, ce citoyen modèle qui se gorgeait de consommation à outrance et à crédit pour satisfaire tous ses besoins. A présent, les banques font faillite, les crédits sont bloqués, les entreprises agonisent, le chômage envahit les rues et l’assiette est vide ! C’est la panique à l’horizon ! Retour sur cette situation désastreuse et angoissante…
Et dire que ce sont des rires qui ont ponctué la déclaration de Nouriel Roubini, professeur d’économie, quand il a tenté, en 2006, de prévenir le Fonds monétaire international de l’arrivée imminente d’une crise de la solvabilité ! On s’offusquait même qu’il doute du bien-fondé du système bancaire alors en place… 2 années plus tard presque jour pour jour, les rires ont quitté les visages laissant la place à la peur et à l’angoisse…La crise se propage comme une traînée de poudre à tous les secteurs du système financier ! Un vent de panique américain semble balayer l’Asie et se propager jusqu’en Europe depuis la mi-septembre. Les prédictions de Roubini s’avèreraient-elles justes ? A qui la faute ?
A l’origine de ce vent de panique, l’économie américaine et la réalité d’une récession provoquée par la dépréciation mondiale des titres adossés à des crédits hypothécaires à hauts risque, les « subprimes ». La suppression de la loi Glass-Steagall en 1999 a signé l’arrêt de mort du capitalisme en permettant la fusion entre l’épargne des ménages et les capitaux spéculatifs et sa dérive. Ni les baisses successives des taux directeurs par la Réserve Fédérale Américaine, ni les aides financières distillées au secours des institutions financières, n’ont réussi à calmer les investisseurs. On n’achète pas d’action et on ne prête pas d’argent, devise de fourmi oblige ! D’où le déferlement d’une « tempête de peur » qui créé des victimes telles que la banque Lehman Brothers. S’ensuit une chute des dominos avec l’emportée à la volée de la banque d’affaires Meryll Lynch, d’AIG le géant de l’assurance, puis de Morgan Stanley…Finalement tous rescapés…
Mais la sécurité économique mondiale est au bord de l’agonie ! Au départ, résolument optimistes, des médecins du monde entier se succèdent au chevet de cette malade, chacun proposant de nouveaux remèdes. A coups de transfusions, ils tentent, à tours de bras, de cautériser les plaies, injectant par-ci, par-là, quelques milliards de dollars. Pendant que Berlin tente de remettre sur pied le spécialiste du crédit immobilier Hypo Real Estate, Bruxelles et Luxembourg sauvent les restes de Fortis, et Washington s’occupe de l’assureur American International Group…Mais l’économie mondiale reste sous perfusion… Il faut dire qu’elle souffre d’une hémorragie sans précédent, et faute d’un remède global de choc, pour la remettre sur pieds, elle risque bien de rester sur le carreau !
Espérons que le nombre des victimes collatérales sera minime… Déjà plombé par la crise et les inquiétudes, le baril de pétrole est tombé sous les 80 dollars ! La crainte collective se cristallise à présent sur l’économie réelle et les emplois. Et avec tous ces milliards de dollars injectés aux banques, le malaise s’amplifie autour des maigres promesses jetées en l’air pour résoudre la crise alimentaire… C’est peut-être le moment de revoir tous ensemble la copie du capitalisme sauvage et d’y ajouter une dimension sociale et environnementale ! La loi Grenelle tombe à pic ! Serait-ce les prémices de l’éclosion d’une nouvelle économie de marché ?
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