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Monnaie forte ? Monnaie faible ? Quel est le cours idéal de l’Euro ?

S’il est une question qui permet à bien des journaux de "faire du papier" sans amener la moindre valeur ajoutée à leurs lecteurs, c’est bien celle du "cours de l’euro", cette locution devant généralement être comprise dans le sens restrictif du taux de change Euro-Dollar US.

Plus haut, plus bas ?

Quelle est "la bonne valeur" de l’Euro ? Pour certains, il faudrait qu’il baisse pour relancer l’économie. Mais d’autres craignent que l’Euro faible ne fasse grimper la facture de nos matières premières au plus mauvais moment, où que ceux qui nous vendent les dites matières premières ne rachètent nos actifs, nos entreprises comme nos fermes dans le Lubéron, à vil prix. Qui dit vrai ?

La question de savoir si "l’euro est trop fort", ou "trop faible", est mal posée. A un moment donné, il y aura toujours des gens qui souhaiteraient voir l’Euro se renforcer, d’autre le voir baisser. L’exportateur de produits européens vers la zone dollar sera ravi d’une baisse de l’Euro. Mais toutes choses égale par ailleurs, cette même baisse nous fera faire la grimace lorsque nous tenterons de faire le plein de notre réservoir. D’une façon générale, au moment où vous faites vos courses, vous préférez que le pouvoir d’achat de chacun des signes monétaires en votre possession soit fort : votre TV 3D neuve achetée pour la coupe du monde et fabriquée en Chine (dont la monnaie est arrimée au dollar) ne vous en coutera que moins cher.

Les gens qui affirment qu’un Euro faible favoriserait l’économie ne font donc que dire que le cours de la monnaie devrait favoriser ceux qui exportent au détriment de ceux qui importent. Et vice versa.

Mais le lobby des exportateurs, des grandes entreprises multinationales à la très influente CGPME, savent mieux se faire entendre que les 47 millions de consommateurs adultes que comptent ce pays, dont le pouvoir d’influence individuel est nul et les associations représentatives peu sensibilisées à ce sujet. Voilà pourquoi les politiques tendent généralement à privilégier dans leur discours une monnaie "faible", comme le faisait encore il y a quelques jours notre premier ministre.

Toutes ces réflexions sont vaines car elles confondent le symptôme et la cause. Ce sont les fondamentaux de l’économie qui déterminent la valeur de la monnaie et non l’inverse.

Pourquoi les monnaies fluctuent

Dans un marché libre où les monnaies fluctuent les unes par rapport aux autres, la valeur d’une monnaie dépend essentiellement de l’offre et de la demande de produits et d’actifs libellés dans cette monnaie. Deux exemples :

Si les investisseurs installés en zone dollar détenant des bons souverains européens s’inquiètent du risque d’insolvabilité de certains états de cette zone, ils vont tenter de vendre leurs obligations en euro, et, s’ils jugent ces actifs meilleurs, se reporter sur des obligations libellées, par exemple, en dollars (je ne présume pas de l’intelligence d’un tel mouvement, notez bien...). Ils vont donc devoir échanger des euros (vendre) contre des dollars (acheter). Ce mouvement introduit une pression à la baisse sur l’Euro, et à la hausse sur le dollar.

A contrario, si de nombreuses entreprises américaines achètent de la machine outil allemande, les producteurs d’outre Rhin reçoivent des dollars mais doivent payer leurs salariés et leurs charges fixes en Euros (si elles n’ont pas délocalisé). Elles vont donc vendre leurs dollars et acheter des euros, ce qui provoque une pression à la baisse du dollar (hausse de l’offre) et une autre à la hausse de l’Euro. Ce faisant, leur offre devient un peu moins compétitive, toutes choses égales par ailleurs, ce qui tendrait à rééquilibrer la balance commerciale entre les deux pays. Dans les faits, c’est plus complexe. Nous y reviendrons.

Il y a des centaines de raisons qui poussent chaque jour des millions d’individus à vouloir vendre une devise pour en acheter un autre. Chaque mouvement modifie l’équilibre de l’offre et de la demande des monnaies. Il résulte de tous ces mouvements un prix, un prix de marché, pour chaque monnaie par rapport aux autres.

Les marchés étant imparfaits, le "prix de marché" de l’Euro/dollar ne peut être considéré comme "le juste prix" à un instant donné. En effet, tous les acteurs de marché ne disposent pas de la même information au même moment, et tous ne donnent pas la même valeur à la même information. Ces asymétries de l’information expliquent qu’il puisse y avoir des variations de court terme assez fortes des monnaies les unes par rapport aux autres, alors qu’en une semaine ou un mois, les fondamentaux économiques relatifs de deux zones économiques ne changent guère.

Mais du fait que l’état n’est pas plus capable que n’importe quel analyste financier de modéliser les millions d’informations agrégeant la totalité des transactions, il ne pourra pas déterminer un "meilleur" prix de la monnaie que celui formé par un marché libre. Si ses interventions directes (via les taux d’intérêts ou les achats/ventes de devises étrangères par sa banque centrale) conduisent à faire baisser le prix de sa monnaie, il ne fera qu’avantager les exportateurs au détriment du pouvoir d’achat général des ménages. Et vice versa. Pour paraphraser Churchill, le marché est la pire des façons de fixer la valeur d’une monnaie, à l’exception de toutes les autres.

Lorsque l’état prétend enrichir ses citoyens en affaiblissant sa monnaie pour "renforcer les exportations", il commet une erreur de raisonnement classiquement connue sous le nom d’erreur "mercantiliste". Voyons en quoi cette erreur consiste.

Monnaie forte et balance commerciale

Une monnaie forte est parfaitement compatible avec des entreprises capables d’exporter. Entre 1984 et 1988, toutes les monnaies européennes se sont considérablement appréciées par rapport au dollar, ainsi que le Yen, dans d’importantes proportions. Par exemple, le dollar avait atteint un plus haut supérieur à 10 francs de l’époque, pour retomber dans une fourchette de 5 à 6 francs deux à trois ans plus tard.

Nombre d’économistes prévoyaient de graves difficultés pour l’Allemagne et le Japon, du fait de la dégradation prévisible de leur balance commerciale. Or, celle-ci fut bien moins grande qu’anticipée. Pourquoi ? Parce qu’une monnaie forte leur a permis d’acheter moins cher les moyens de compenser la hausse de leur devise par une amélioration de leur productivité : achats de matières premières, de machines, de forces commerciales à l’exportation, etc...

Les entreprises d’Allemagne et du Japon ont donc traité la hausse de leur devise non pas comme un handicap, mais comme une opportunité, le cours élevé de la monnaie leur permettant à meilleur compte des investissements améliorant leur compétitivité générale. Aujourd’hui encore, les variations de valeur de l’Euro/dollar depuis la création de la monnaie unique, avec un point bas à 0.85$ et un point haut à 1.64$, n’ont pas fondamentalement modifié la capacité des deux économies à trouver de nouveaux marchés à l’exportation.

Si l’Allemagne et le Japon avaient choisi la voie de la déflation compétitive, jamais leurs entreprises, spécialisées dans les productions de qualité, n’auraient pu financer l’amélioration de leur productivité comme elles l’ont fait*, et qui sait quelles en auraient été les funestes conséquences lors d’une phase de reconsolidation de leurs monnaies. La variation des prix relatifs des monnaies les unes par rapport aux autres agit comme un signal qui indique dans quelle direction les entrepreneurs doivent orienter leurs efforts. Que l’état interfère avec ce signal, et la qualité induite des décisions privées en sera détériorée.

Vaut-il mieux être pauvre et inefficace, ou riche et productif ?...

Cela parait totalement contre intuitif, mais exporter ne nous enrichit pas directement. Exporter, c’est exporter le fruit de notre travail pour en faire profiter d’autres, c’est donc un appauvrissement. Mais c’est le prix à payer pour pouvoir nous permettre de nous enrichir en important à notre tour ce que le travail des autres produit de meilleur. La présence d’une frontière n’est d’ailleurs pas nécessaire pour rendre valide ce raisonnement : les échanges entre Nantes et Rennes obéissent exactement à la même logique.

Une fois cette considération comprise, considérez la réponse à la question suivante : serons nous mieux portants et matériellement plus riches si nous exportons grâce à notre productivité élevée, où grâce à notre monnaie faible ?

Posée ainsi, la réponse à cette question est évidente : il vaut mieux que notre pouvoir d’exporter vienne de ce que nous soyons productifs et bien portants avec une monnaie forte qui nous donne un pouvoir d’achat vis à vis de l’extérieur (importation de biens, ou tourisme, ou achats d’actifs étrangers) élevé.

Evidemment, cela ne veut pas dire, par inversion de l’erreur de raisonnement mercantiliste, qu’il faudrait que l’état tente de favoriser une monnaie forte par des interventions artificielles : si notre monnaie forte n’était pas le fruit de nos mérites propres, c’est à dire de nos gains de productivité, elle pénaliserait nos producteurs ! C’est de nos mérites que découle le meilleur cours possible de la monnaie, et non l’inverse.

Productifs mais pauvres à cause de leur état

A l’inverse, lorsque l’on regarde la politique chinoise d’arrimage du Yuan RMB au dollar, qui tend donc à maintenir artificiellement bas le cours du RMB, on ne peut que constater qu’elle a privé les salariés chinois d’une partie des fruits de leurs efforts pour offrir une offre compétitive en empêchant que les yuans qu’ils touchent pour leur effort ne s’apprécient et ne leurs permettent d’importer plus.

Si les possesseurs d’entreprises exportatrices y trouvent leur compte - Le nombre de millionnaires chinois explose -, la petite main chinoise reste d’une certaine façon enchaînée à une monnaie faible qui l’empêche de bénéficier de la juste part de son effort : une politique volontariste de monnaie faible favorise donc une confiscation des bénéfices tirés de l’échange au profit du marchand et au détriment de ses employés, d’où l’adjectif "mercantiliste" qui y est rattachée. L’affaiblissement de la monnaie par l’état n’est que la perpétuation d’une forme "soft" de l’esclavage... (cf. cette note)

En outre, la mise en circulation d’un nombre de Yuans plus fort que ce qu’il aurait été si le yuan s’était réévalué se révèle à la fois inflationniste et bullaire, pénalisant à terme toute l’économie. Les réserves de changes accumulées en actifs libellés en dollars sont menacées de devoir encaisser de fortes dépréciations du fait du dérapage incontrôlé de la dette américaine, ce qui empêche les chinois de pouvoir transformer ces avoirs en investissements tangibles ou en consommation supplémentaire : A quoi sert-il de posséder une dette que vous ne pouvez revendre de peur de voir sa valeur s’écrouler ?

Autant dire que quoi qu’en pensent les analystes "mainstream", les interventions baissières du gouvernement chinois sur sa monnaie ont induit tellement d’effets pervers que la Chine en paiera tôt ou tard le contrecoup, et peut être sévèrement.


Conclusion

François Fillon a tort d’affirmer que la baisse de l’Euro est une bonne nouvelle. Elle n’est que la traduction d’une prise de conscience d’une perte de compétitivité de la zone euro et de ses actifs par rapport à ceux d’autres zones monétaires. La baisse de la monnaie, si elle constitue un ajustement indispensable à cette nouvelle donne, n’est pas une bonne nouvelle, mais le symptôme d’une faiblesse désormais clairement identifiée.

Ajoutons que la course à la monétisation lancée simultanément par les USA, la Grand Bretagne et l’UE nous promet encore de belles séquences de volatilité incontrôlée des cours du change, dans un sens imprévisible : Au lieu de baisser les unes par rapport aux autres, ces monnaies baisseront de concert par rapport aux quelques monnaies bien gérées et en pouvoir d’achat exprimé en quantité de marchandises achetable par quantité de monnaie.

Il n’y a pas de juste prix d’une monnaie. Le meilleur prix serait celui qui résulterait des besoins réciproques d’échanges privés entre deux zones monétaires, et de la capacité des producteurs de chaque zone à satisfaire ces besoins d’échange dans les meilleurs rapports qualité prix possibles. Lorsque les états tentent de distordre ce prix résultant des échanges libres, ils ne font qu’introduire des effets d’aubaine pour certains groupes au détriment d’autres, et empêchent les économies de s’adapter de la meilleure façon aux variations relatives de productivité qu’une libre fluctuation des monnaies les unes par rapport aux autres révèlerait.

Et la création de l’Euro, intervention étatique au forceps s’il en est, s’inscrit totalement dans cette perspective. En ne laissant pas les monnaies nationales refléter par leurs variations relatives les différences de productivité parfois très fortes entre nations, la monnaie unique a empêché les acteurs économiques de prendre au bon moment les bonnes décisions, avec les résultats que l’on observe aujourd’hui, principalement au sud du 45ème parallèle...



(*) Et si aujourd’hui une économie comme celle du Japon connaît d’autres problèmes, du fait d’une démographie dramatiquement faible et de la formation d’une bulle dont l’éclatement n’en finit pas de faire des dégâts, gageons que la force de son industrie lui aura au moins permis d’amortir en grande partie les autres chocs qu’elle a subis. On peut d’ailleurs supposer que la politique de taux très faibles mise en oeuvre par l’état japonais pour "aider" les entreprises à s’adapter aux changements de la donne monétaire n’est pas pour rien dans la multiplication des mal-investissements qui s’en sont alors ensuivis, et de la bulle immobilière qui en a résulté.



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14 réactions à cet article    


  • L'enfoiré L’enfoiré 9 juin 2010 14:41

    Vincent,
     Vous avez l’art de répondre à vos questions par d’autres questions et en finale vous vous rattachez à la porte de secours et sa vision française.
     L’Europe et sa vision n’a rien à voir avec la vision française.
     La France n’est qu’un morceau d’un ensemble bien plus grand.
     Pourquoi l’argent fluctue ?
     Là, j’en avais parlé.
     C’est en 1971 et Nixon qui a chamboulé l’économie mondiale en déclarant la non-convertibilité de l’or en dollars. A cette époque, l’euro, on n’en parlait pas encore
     Bien ou mal ?
     La question ne se pose pas. Elle se digère dans la souffrance, quand un pays exporte vers un pays qui n’a pas la même devise et qui doit le faire malgré tout dans cette devise étrangère.
     Faire des prévisions et établir un prix quand c’est fluctuant en dehors de sa production est la pire des situations. smiley
     


    • testarossa 9 juin 2010 15:08

      Notre cher ami Vincent Benard semble clairement se contredire, lui qui est un partisan de l’étalon or.

      Or en régime d’étalon or, non d’étalon de change or -la nuance est iimportante- car dans un régime d’étalon or véritable, TOUTES les monnaies sont DIRECTEMENT convertible en or, et non en dollar, lui même convertible en or (étalon de change or). D’où le pouvoir exhorbitant attribué au dollar, qui lors de sa deconnexion de l’or a entrainé un effondrement global du régime d’étalon de change or...

      A cette chère « loi de l’offre et de la demande », quand tu nous tiens...


      • Mycroft 9 juin 2010 15:21

        Article intéressant, qui expose bien des fait économiques et qui fait réfléchir.

        Cependant, il est décevant que vous glissiez des propos assez partisans dans un tout qui se veut globalement objectif.

        Considérer que le marché, qui résulte de la volonté d’une petite minorité, qui plus est d’une minorité relativement uniformisée (et uniformisé sur des bases non scientifiques, mais au contraire très philosophiques) que sont les travailleurs de la finance est plus à même qu’un peuple souverain de déterminer le juste cour de sa monnaie, c’est ne plus faire confiance à la démocratie. Vous parlez en effet systématiquement d’état au lieu est place de gouvernement.

        Les systèmes républicain à la française (ou pire encore, à l’anglo saxone) ne sont pas la forme la plus intelligente de faire une démocratie. Le principe du gouvernement unique, par exemple, est assez peu réfléchie (le fait de voter par pack bride la démocratie, il n’est pas logique que, dans une même élection, on vote à la fois pour le mariage homosexuel et pour l’augmentation des impôts, par exemple).

        De même, dans votre paragraphe à propos de l’euros, vous ne parlez pas de la possibilité, pour les gouvernement, d’uniformiser les politiques, notamment économique, de façon à ne faire, qu’un bloque dont l’euros reflèterait intelligemment la compétitivité.


        • perlseb 9 juin 2010 15:43

          Ces asymétries de l’information expliquent qu’il puisse y avoir des variations de court terme assez fortes des monnaies les unes par rapport aux autres, alors qu’en une semaine ou un mois, les fondamentaux économiques relatifs de deux zones économiques ne changent guère.

          Spéculation. Voilà un mot que vous n’avez pas employé. Si les économistes cherchaient à être honnêtes en nous expliquant qu’avec les ventes à découvert (de choses que l’on ne possède pas), les CDS et autres inventions de spéculateurs, on pouvait gagner de l’argent à la baisse autant qu’à la hausse, alors l’instabilité profonde et de plus en plus grande que nous vivons n’aurait aucun secret.

          Si des oligarques s’associent pour faire baisser et plier le cours d’une monnaie, fatalement, cette monnaie va plier. Ils n’ont plus qu’à empocher les gains de leur pari truqué.

          La seule logique de ce système, c’est que plus vous avez d’argent et plus vous en gagnez. Plus les variations sont fortes et rapides, plus les gains sont importants. N’attendez pas de stabilité ni de rationnalité, bien au contraire : nous allons vers le chaos et c’est le fruit d’une inégalité criante et dévastatrice.


          • asterix asterix 9 juin 2010 18:28

            Une monnaie n’est forte que si l’entité qu’elle émet produit. En Europe, on ne produit plus rien.
            Entre-temps, l’Asie exporte et sous-évalue ses monnaies pour y parvenir. Elle nous a piqué le capitalisme pour ne nous laisser que le social.


            • tvargentine.com lerma 9 juin 2010 18:57

              Un article intéressant mais qui n’apporte pas de réponses

              Vous ne parlez pas des fonds spéculatifs qui utilisent les monnaies comme un vulgaire « produit spéculatif »

              La dépendance via la publicité d’une presse papier incapable d’être indépendante et donc d’avoir l’indépendance de l’information empêche tout débats d’idées et toutes réformes contre ces spéculateurs

              Le gouvernement allemand semble plus réactif que le parti socialiste français dans le débat des idées pour réformer le capitalisme !

              http://www.tvargentine.com


              • pseudo 9 juin 2010 19:35

                Si l’on prend la masse monétaire de la zone Euro M3 et on applique la baisse par rapport au dollar de 20 %. Nous avons perdu en valeur relative 1800 milliard d’euro. Les déficits publique de la zone EURO ne sont que de 3 % PIB soit seulement 550 milliard d’euro.

                Si la baisse de l’euro par rapport au dollar est une bonne nouvelle, alors les déficits sont un détaille. 

                • BA 10 juin 2010 08:26

                  La Banque centrale européenne (BCE) tient ce jeudi sa réunion de politique monétaire mensuelle sur fond d’inquiétude persistante pour la zone euro toujours engluée dans la crise de la dette.

                  Les gardiens de l’euro se retrouvent à partir de 09H00 au siège de Francfort. La décision sur les taux d’intérêt sera annoncée à 13H45, puis le président de la BCE Jean-Claude Trichet tiendra une conférence de presse vers 14H30.

                  Le principal taux directeur, fixé au niveau historiquement bas de 1 % depuis plus d’un an, devrait être maintenu.

                  La crise de la dette souveraine en zone euro va rester au coeur des débats. Au risque de perdre sa crédibilité, la BCE a pris une mesure inédite dans sa jeune histoire en décidant d’acheter des obligations d’Etats en grande difficulté budgétaire, Grèce, Portugal et Irlande principalement, selon des économistes.

                  Près d’un mois après, l’heure sera à un premier bilan de l’état du marché. « La crise de la dette est entrée dans une nouvelle phase », estime Cedric Thellier de Natixis. Les investisseurs portent leur dévolu quasi exclusivement sur les obligations allemandes, considérées comme le refuge par excellence, et boudent celles des autres pays, y compris ceux qui sont aussi bien notées, selon lui.

                  Les marchés commencent à douter de l’efficacité des achats d’obligations, par ailleurs controversés au sein même du conseil des gouverneurs.

                  Autre sujet d’inquiétude : les tensions sur le marché interbancaire, dont seraient désormais totalement exclues les banques espagnoles, selon des informations de presse. L’Espagne est sous la loupe des marchés en raison des craintes pour ses finances publiques (le déficit public a explosé à 11,2 % du PIB en 2009) et de l’importance de sa dette privée.

                  Les banques de la zone euro préfèrent déposer leurs liquidités auprès de la BCE au lieu de les prêter à d’autres consoeurs, une aversion au risque qui rappelle la période de la faillite de Lehman Brothers. Ce comportement est potentiellement dangereux pour le crédit, et la fragile reprise économique en cours.

                  http://www.romandie.com/infos/news/201006100635051AWP.asp


                  • Internaute Internaute 10 juin 2010 09:03

                    « Lorsque l’état prétend enrichir ses citoyens en affaiblissant sa monnaie pour « renforcer les exportations », il commet une erreur de raisonnement classiquement connue sous le nom d’erreur « mercantiliste ». Voyons en quoi cette erreur consiste. »

                    Oui et non car vous oubliez le facteur temps. C’est un peu comme celui qui fait de la fausse monnaie chez lui. Vous ne pouvez pas nier que sa planche à billet l’enrichit immédiatement. Bien évidemment si cela se fait longtemps et à grande échelle, la monnaie ne vaut plus rien.

                    En cas de dévaluation, les salaires et les prix n’augmenteront que plus tard. Entre temps, le gouvernement a payé en monnaie de singe les contrats qu’il a signé avec des entreprise pour construire ses routes et avec les fonctionnaires en leur promettant une augmentation. C’est du vol mais les gens adorent cela et votent pour, comme en Grèce.

                    Il faut bien voir le facteur humain et le tour d’illusioniste qui marche à tous les coups. Quand votre salaire augmente vous avez l’impression réelle d’être plus riche même si vous pouvez acheter moins de choses avec. Il faut vraiment tendre l’élastique à fond avant que les gens se disent qu’on les prend pour des cons. A ce moment il est déjà trop tard.

                    Ce risque est inhérent à la démocratie. Un homme une voix fait qu’on élit celui qui promet le plus.

                    Il y a un point intéressant à développer qui va à l’encontre de votre dernier paragraphe. Les économies qui gagnent beaucoup d’argent à l’export ont tendance a provoquer une inflation interne, équivalente à une dévaluation. Prenez le cas de la Chine. Les entreprises ramènent en Chine des masses de dollars qui sont converties en Renminbi pour payer les fournisseurs et employés. Cependant la marchandise est partie à l’étranger. On a donc rajouté dans l’économie chinoise une masse d’argent sans richesse en face ce qui pousse à l’inflation.
                    La Chine essaye d’éviter cet afflux de monnaie et de maintenir sa valeur en la gelant dans les banques.

                    http://www.gold-eagle.com/editorials_08/decarbonnel012009.html


                    • drlapiano 10 juin 2010 10:11

                      Vincent Benard ... encore bravo pour cet exposé qui , il faut le faire remarquer, reçoit une bonne approbation sur Agoravox, preuve que votre pédagogie patiente et argumentée paye.


                      Les réaction sont d’ailleurs pour vous des pistes pour de nouvelles leçon tant elles révèlent naïvement les incompréhensions face à « l’économie » perçue comme une abstraction extérieure alors que nous en sommes tous les acteurs déterminants.

                      Les libéraux Français ont de la chance de vous avoir : continuez !

                      Une remarque cependant.
                      Les fluctuations monétaires sont des fluctuations de monnaies décrétées, de monnaies gérées par des bureaucratie plus ou moins liées aux pouvoirs politique et bien loin d’être des monnaies libres. Par construction donc ces monnaies sont des instruments intrinsèques de « politiques économiques », et sont donc loin d’avoir la neutralité que vous illustrez face aux choix des acteurs libres des marchés.

                      L’Euro en se sens n’est donc pas plus une « intervention étatique au forceps » que ne l’étaient le Franc ou la Drachme ! Au contraire, ayant un marché plus large, et une protection face aux velléités d’action économique des états plus forte, il atténue énormément pour les acteurs économique l’imprévisibilité qui résulte toujours des velléités mercantilistes.

                      La monnaie est pour nous libéraux un soucis d’une importance capitale, comment parler sans s’abuser d’ « économie libre » si la monnaie est aux mains de l’état ! Il me semble que l’Euro est un pas vers une monnaie dé-correlé des velléités de politique économique, et pour cela mériterait donc d’être mieux soutenue par les libéraux.



                      • Francis, agnotologue JL 10 juin 2010 10:21

                        Bonjour, vous écrivez : « Les gens qui affirment qu’un Euro faible favoriserait l’économie ne font donc que dire que le cours de la monnaie devrait favoriser ceux qui exportent au détriment de ceux qui importent. Et vice versa. Mais le lobby des exportateurs, des grandes entreprises multinationales à la très influente CGPME, savent mieux se faire entendre que les 47 millions de consommateurs adultes »

                        Je note que vous amalgamez les importateurs avec les « 47 millions de consommateurs adultes » !

                        Qui a dit que l’amalgame est l’arme des fascistes ?


                        • bonsens 10 juin 2010 10:23

                          cet article n’introduit rien de nouveau


                          • Anonymous Republic Punisher Rigel 11 juin 2010 04:14

                            Je dirait simplement qu’une monnaie est censé representer la puissance économico-industrielle-(culturelle ?) d’une économie !


                            • BA 13 juin 2010 09:17

                              En Allemagne, les professionnels de la Bourse ont déjà passé l’euro par pertes et profits : aujourd’hui, ils raisonnent et ils calculent en Deutsche Mark.

                              Lisez cet article :

                              Allemagne : quand la cotation en mark devient réalité ...

                              Signe des temps et des distorsions actuelles : alors que la Grèce a conduit la zone euro sur la sellette, un site internet allemand d’informations boursières vient de retourner à la « bonne vieille » cotation des actions en Deutsche Mark.

                              Vendredi 11 juin, vers 09H15 GMT, l’action de la compagnie aérienne Lufthansa valait ainsi 11,06 euros, soit 21,63 DM, et celle du constructeur Volkswagen 71,68 euros, ou 140,19 DM, si l’on en croit la cotation élaborée par le site Boersennews.de.

                              Le site Boersennews.de affirme répondre ainsi à la demande de ses utilisateurs, lesquels seraient environ 40 % à souhaiter le retour du « bon vieux Deutsche Mark ».

                              Précisons que le media concerné compte près de 300 000 utilisateurs et qu’il est un des sites boursiers allemands les plus importants ...

                              Si Boersennews.de affirme - officiellement - ne pas vouloir la suppression pure et simple de l’euro, il souhaite néanmoins « appuyer un peu plus le désir de sécurité économique de nombreux citoyens ». Ce qui signifie a contrario que la monnaie européenne n’est pas jugée comme fiable.

                              « Une chose est sûre » poursuit le communiqué : « le Deutsche Mark représente l’Allemagne économique saine et puissante. »

                              « L’euro représente aujourd’hui dans le monde, en Europe mais avant tout pour les allemands, un système économique qui rencontre de graves difficultés » ajoute-t-il.

                              « L’Allemagne est le principal contributeur de ce plan de sauvetage avec une participation de 147 milliards d’euros, alors que des pays tels que l’Espagne ou le Portugal peuvent à tout moment selon certaines conditions se retirer de ce plan sans en supporter les conséquences négatives » précise par ailleurs non sans quelques aigreurs le site boursier allemand ...

                              « Même un des défenseurs les plus acharnés de l’euro comme Hans Olaf Henkel, ancien chef du syndicat patronal allemand (Bundesverbandes der Deutschen Industrie) s’exprimait pour l’arrêt de l’euro et la réintégration du Deutsche Mark », tient par ailleurs à rappeler Boersennews.de.

                              « La raison avancée est que le plan de sauvetage de 750 milliards d’euros a fait de la zone euro une simple zone de transfert de capital » souligne le site internet.

                              Rappelons par ailleurs que le directeur du centre de recherche économique IFO, Hans-Werner Sinn, voit le plan de sauvetage comme un risque incalculable pour l’Allemagne.

                              Rappelons que quelques heures avant l’accord des pays membres de l’Union Européenne concernant les mesures destinées à la Grèce, Angela Merkel, s’adressant aux députés du Bundestag, affirmait : « Le peuple allemand a placé dans l’euro la confiance qu’il avait dans le deutsche Mark ».

                              « Le gouvernement fédéral ne peut trahir cette confiance à aucun prix » avait-elle ajouté.

                              En avril dernier, Christian Makarian, directeur adjoint de la rédaction de L’Express, avait ouvertement posé la question dans sa dernière chronique : « L’euro serait-il devenu le mark ? » s’interrogeait-il alors, rappelant ainsi qu’« en instituant l’euro, François Mitterrand songeait à une solution durable qui consistait, vue de loin, à dissoudre le puissant deutsche mark dans l’euro » ; il observe que l’inverse s’est produit. Selon lui, « c’est l’euro qui est devenu le mark. »

                              Une situation de nature à accentuer le clivage au sein des pays membres de l’Union européenne. Et qui pourrait être exacerbée par les prochaines élections allemandes.

                              Certains analystes rappellent également que l’Allemagne était si viscéralement attachée au mark que François Mitterrand n’a obtenu son ralliement au projet français de l’euro « qu’à condition que l’euro ne soit rien d’autre que le mark repeint ». Un concept qui avait l’heur de plaire aux financiers, y voyant la garantie d’une certaine stabilité monétaire.

                              http://www.leblogfinance.com/2010/06/allemagne-quand-la-cotation-en-mark-devient-realite.html

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