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Accueil du site > Actualités > Economie > Moralité et capitalisme

Moralité et capitalisme

Un beau jour je suis tombé sur « Le capitalisme est-il moral ? », livre du philosophe français Compte-Sponville. Paru pour la première fois en 2004, le livre eu un grand succès. Les raisons ? L’auteur tente de répondre à une question qui ne cesse de faire l’actualité :

Faut-il moraliser le capitalisme ? ou plutôt, Peut-on moraliser le capitalisme ?

Je vais essayer de mettre en évidence les 2 courants de pensées qui s’affrontent sur cette question :

  • ceux qui pensent qu’il est impossible de changer un tel système
  • ceux qui, à l’inverse, croient que cela est possible et nécessaire

De l’impossibilité de changer le capitalisme

Certains économistes et philosophes soutiennent que le capitalisme n’est ni moral, ni immoral, mais tout simplement amoral. André Compte-Sponville distingue 4 ordres dans la vie sociale : l’ordre scientifico-technique, l’ordre juridico-politique, l’ordre moral et l’ordre éthique (l’éthique étant défini par l’amour). Il place le capitalisme dans l’ordre scientifico-technique. Il considère alors le capitalisme, et plus largement l’économie, comme une science, au même rang que la physique et la biologie.

Comment se justifie-t-il ?

Prenons l’exemple du marché du cacao : Si une tempête venait à détruire la moitié des champs de cacao de la Côte d’Ivoire, le marché, donc le prix du cacao, viendrait à chuter gravement. Le marché dépend alors de la science météorologique. C’est par ce sophisme qu’il tend à considérer l’économie comme une science.

L’économie est donc considérée comme une réalité objective, soumise à des lois naturelles : cette manière de penser s’appelle, l’économisme.

Pour prendre ça d’un point de vue plutôt philosophique, on peut se rappeler la petite histoire de Kant sur la relation entre morale et intéressement : un homme se rend chez sa boulangère pour acheter du pain. L’homme paye, la boulangère lui rend la monnaie, et la discussion s’installe :

La boulangère : « Moi, je n’ai jamais arnaqué de clients en 30 ans de métier. J’ai toujours rendu la monnaie exacte à mes clients parce que je trouve cela moral. »

Le client : « Soyez franche : faites-vous ça pour obéir à une quelconque morale, ou parce que vous savez que si vous respectez le client il y aura de grandes chances qu’il revienne ? »

La boulangère : « Euh … si le client revient, cela ne me déplairait pas … »

Le client : « Vous faites cela par pur intérêt pécunier, ce n’est donc pas moral : l’intéressement n’est pas moral. »

Bon dans ce petit dialogue totalement fictif que je viens d’inventer, on voit bien l’absence de morale dans les actes de la boulangère et plus largement dans l’économie en général. On peut rapprocher ce dialogue de la célèbre phrase d’Adam Smith :

Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du marchand de bière ou du boulanger, que nous attendons notre dîner, mais bien du soin qu’ils apportent à leurs intérêts. Nous ne nous adressons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme ; et ce n’est jamais de nos besoins que nous leur parlons, c’est toujours de leur avantage.

 

Adam SmithRecherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776)

Ne cherchez donc aucune morale dans le capitalisme : il n’existe que des intérêts privés.

Pour finir sur la justification d’un capitalisme amoral, on peut citer l’économiste Friedrich Hayek qui déclarait que seul un comportement individuel peut être considéré comme injuste et immoral. Il estime alors que les actions d’un système social ne peuvent pas être jugées, car c’est un système voulu par personne, qui s’est constitué quasiment de manière naturelle. Cela l’amènera par la suite à considérer la justice sociale comme inutile, puisqu’elle devient juge de ce qui n’est pas jugeable.

Il n’y a pas de critère par lequel nous pourrions découvrir ce qui est “socialement injuste” parce qu’il n’y a pas de sujet par qui pourrait être commise cette injustice

Friedrich Hayek

 

Le capitalisme n’a donc pas à être jugé, c’est un système amoral qui s’équilibre de façon naturelle par la fameuse « main invisible » de Smith. Que demander de mieux ?

Pourtant dans la pratique la « main invisible » de Smith a parfois tendance à faire des gestes obscènes. C’est ce qui encourage nombre d’économistes à remettre en question un tel système.

De la possibilité de changer le capitalisme

Les contestataires des idées libérales sont d’accord avec les libéraux sur un point : les sciences et les techniques sont des moyens qui ne peuvent être jugés. Mais, en revanche leurs usages peut l’être.

Prenons un exemple :

Nous sommes dans une usine. Un nouveau procédé technique vient de sortir et permet d’améliorer la productivité (c’est à dire, produire plus en moins de temps). En soit, ce procédé technique n’est pas mauvais, il pourrait permettre au salarié de moins travailler, tout en augmentant son salaire et en réduisant sa pénibilité au travail. Mais le patron peut très bien décider que cette hausse de la productivité rend inutile de nombreux employés : il les licencie. Son action, encouragée par un intérêt personnel qui est la maximisation du profit, pourra alors être jugée et considérée comme juste ou injuste, morale ou immorale.

Ainsi le problème ne serait plus d’ordre scientifique mais d’ordre social, cela résulterait alors d’une pratique humaine. C’est pour cela que Marx dit :

L’économie politique n’est pas la technologie

Karl Marx, Contribution à la critique de l’économie politique (1859)

Autrement dit la production des richesses ne résulte pas d’actions scientifico-techniques mais bien de faits sociaux.

Les économistes qui soutiennent cette cause remettent alors en question la toute puissance de l’économie. En effet, pour eux l’économie n’est pas une réalité absolue et indépendante des hommes mais bien une résultante de leurs activités. On peut donc juger l’économie, et la remettre en question. L’économisme est alors considéré comme une imposture.

Il est donc bien difficile de répondre à la question « Le capitalisme est-il moral ? » en restant neutre. Toutefois on peut comprendre où réside la difficulté de moraliser un tel système.

Si, « capitalisme » et « moral » sont antinomiques, alors un « capitalisme moral » signerait tout simplement la fin du capitalisme.

Sources :

  • « Imposture du capitalisme moral » écrit par Yvon Quiniou « Le Monde diplomatique » de Juillet 2010.
  • « Le capitalisme est-il moral ? » André Compte-Sponville (sur Amazon.fr)
Cliquez pour consulter mon blog : Culture-Monde.com

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37 réactions à cet article    


  • olivier cabanel olivier cabanel 15 juillet 2010 10:57

    @ l’auteur,
    merci de cet article,
    je vous invite à lire le mien sur le même sujet, paru sur AV en décembre dernier :
    http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/capitalisme-l-impossible-67110
    cordialement


    • keldroma 15 juillet 2010 11:06

      [citer]Si une tempête venait à détruire la moitié des champs de cacao de la Côte d’Ivoire, le marché, donc le prix du cacao, viendrait à chuter gravement.[/citer]
      Ou le contraire, non ?
      S’il y a moins de cacao disponible pour une demande qui reste stable, le prix augmente.


      • plancherDesVaches 15 juillet 2010 11:26

        Oui, tout à fait. Mais chacun aura rectifié de lui-même.

        Cela explique d’ailleurs, les pénuries organisées volontairement pour augmenter les gains.
        Merveilleux système.


      • Alpo47 Alpo47 15 juillet 2010 13:30

        Il est vrai qu’une telle affirmation décrédibilise quelque peu l’auteur. Celui ci semble immédiatement quelque peu déconnecté des réalités et peut passer pour un « économiste de salon ».

        Personnellement, je suis assez lassé de ces textes qui prennent divers auteurs pour référence, afin de tirer des conclusions sur la situation actuelle. Si la référence est PARFOIS pertinente, elle est T OUJOURS adaptée à une époque et ne fait qu’une analyse parcellaire, à laquelle manque soit la sociologie, la psychologie des groupes humains, les technologies actuelles ... etc..

        Je pense pour ma part qu’il est grand temps d’apprendre à penser par soi même...


      • xbrossard 16 juillet 2010 10:12

        @keldroma


        « S’il y a moins de cacao disponible pour une demande qui reste stable, le prix augmente. »

        et c’est justement là que l’économisme fait un raccourci : « la demande reste stable ». Or la demande d’un produit est influencé par les désirs des consommateurs, désir qui ne sont pas modélisable de manière mathématique. Lors d’une pénurie d’un produit, on peut influencer les choix des consommateurs par des campagnes de publicité pour augmenter la demande et donc augmenter les prix puisque le produit est plus rare, ou au contraire informer le consommateur et les orienter vers des produits de substitution et donc diminuer la demande ; rien n’est jamais sur dans ce domaine.

        Quand on voit les études de marché qui refusent de voir les désirs des consommateurs, ou plutôt qui cherchent à les modéliser précisément, on se dit que le scientisme a encore de beaux jours...et qu’il nous mènera tôt au tard dans le mur...


      • anty 15 juillet 2010 11:26

        Que le capitalisme soit amoral pas besoin de lire marx ou Hayek on peut le trouver seul par deduction.
        On peut aussi affirmer que le capitalisme a toujours exister et sans doute existera toujours tant que l’homme sera l’homme .
        Le capitalisme est incontournable dans l’évolution de l’humanité .


        • bobbygre bobbygre 15 juillet 2010 12:23

          Le capitalisme est incontournable dans l’évolution de l’humanité .


          Ce n’est que mon opinion mais...
          Le capitalisme n’est qu’une forme d’organisation de la société et il a existé des sociétés sans argent et donc sans capitalisme. Il a même existé des sociétés où circulaient l’argent mais dont le capitalisme n’était pas la forme d’organisation.
          Le capitalisme a été nécessaire à une étape de l’évolution de l’humanité. Il nous a permis de considérablement augmenter nos connaissances et nos conditions de vie.
          Maintenant que le capitalisme est devenu total, pour ne pas dire totalitaire, son coté destructeur et immoral (je trouve que le capitalisme est immoral dans le sens où il pousse les hommes à commettre des actions immorales pour assurer leur survie) fait qu’il va probablement provoquer une nouvelle révolution dans les esprits et dans les formes d’organisation de la société.
          A moins que les capitalistes (et non le capitalisme) prennent définitivement le pouvoir mais ce n’est pas à souhaiter.



        • rastapopulo rastapopulo 15 juillet 2010 13:13

          Faut pas non plus se baser sur Adam Smith et Hayeck pour juger le capitalisme puisque ils sont très proche de la couronne britannique (qui est bien plus que capitalistique puisque le but d’un empire est d’affaiblir les indépendance des nations donc privatiser, déréguler, délocaliser et finalement pour être sûr que la production n’aura pas droit de citer, financiariser).

          Le débat est complétement biaisé pour nous polariser dans 2 mauvaise voix : le capitalisme sans régulation et l’étatisme sans liberté.

          Prenez List et Hamilton, vous aurez l’image d’une économie où le marchand est au service de la production et le crédit au service de la nation sans aucun conflit capitalisme vs. communisme.

          A croire que l’exemple de l’économie politique, qui nous a sorti de la féodalité ET de l’impérialisme avec du protectionisme, la liberté d’entreprise, la technologie et le partage de celle-ci entre nations souveraines, doit être raillé des tablettes du temps pour avoir oser battre facilement le free trade financier anglosaxon. 


        • Rétif 15 juillet 2010 15:30

          C’est vrai,je me rappelle, pour faire son marché,on avait juste besoin d’un bon gourdin !


        • xbrossard 16 juillet 2010 10:14

          vous confondez anty, ce n’est pas le capitalisme qui a toujours existé, c’est l’économie de marché, c’est à dire le principe d’acheter et de vendre des produits. Remplacer toutes les entreprises par des coopérative et vous n’avez plus de capitalisme...mais toujours une économie de marché


        • Francis, agnotologue JL 15 juillet 2010 11:39

          Le petit ouvrage de Conte Sponville est facile à lire et passionnant.

          Extrait : « Si l’éthique était source de profit, ce serait formidable : on n’aurait plus besoin de travailler, plus besoin d’entreprises, plus besoin du capitalisme – les bons sentiments suffiraient. Si l’économie était morale, ce serait formidable : on n’aurait plus besoin ni d’Etat ni de vertu – le marché suffirait. Mais cela n’est pas…. C’est parce que l’économie (notamment capitaliste) n’est pas plus morale que la morale n’est lucrative – distinction des ordres – que nous avons besoin des deux. Et c’est parce qu’elles ne suffisent ni l’une ni l’autre que nous avons besoin, tous, de politique. » (dernier paragraphe de son excellent ouvrage : « Le Capitalisme est-il moral ?’ édité en 2006 au Livre de Poche, 6 euros).(André Comte-sponville)



          Votre conclusion, je cite : »Si, « capitalisme » et « morale » sont antinomiques, alors un « capitalisme moral » signerait tout simplement la fin du capitalisme.« m’interpelle.


          Pourrions-nous en déduire que le capitalisme, amoral donc, signe la fin de la morale ?

          A cette question on peut répondre par la citation : »Oui à une économie de marché, non à une société de marché". Non à la privatisation de l’espace public, non à la privatisation du vivant.


          • Francis, agnotologue JL 15 juillet 2010 11:52

            On s’en voudrait de ne pas citer Naomi Klein :

            « Un système économique qui exige une croissance constante tout en refusant presque toutes les tentatives de règlementation environnementale génère de lui-même un flot ininterrompu de désastres militaires, écologiques ou financiers. La soif de profits faciles et rapides que procurent les placements purement spéculatifs a transformé les marchés boursiers, financiers et immobiliers en machines à fabriquer des crises. Notre dépendance commune à l’égard des ressources d’énergies polluantes et non renouvelables engendre d’autres crises : les catastrophes naturelles (en hausse de 430% depuis 1975) et les guerres (Irak, Afghanistan, Nigéria, Colombie, Soudan), lesquelles entrainent à leur tour des ripostes terroristes (depuis la guerre en Irak, le nombre d’attentats terroristes a été multiplié par sept). Comme la planète se réchauffe, sur le double plan climatique et politique, il n’est plus nécessaire de provoquer les désastres au moyen de sombres complots. Tout indique au contraire qu’il suffit de maintenir le cap pour qu’ils continuent de se produire avec une intensité de plus en plus grande. On peut donc laisser la fabrication des cataclysmes à la main invisible du marché. C’est l’un des rares domaines où il tient ses promesses » (Naomi Klein)

            http://www.legrandsoir.info/article2269.html

            Un bon exemple de capitalisme de catastrophe se déroule sous nos yeux avec la marée noire du siècle : il semblerait que les dirigeants de Goldman Sachs aient vendu toutes leurs actions BP à la veuille de la catastrophe pour racheter la société chargée de dépolluer ! (Je cite de mémoire, il est facile de trouver les liens).

          • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 15 juillet 2010 11:49

            "Si, « capitalisme » et « moral » sont antinomiques, alors un « capitalisme moral » signerait tout simplement la fin du capitalisme".

            Il importe peu que le Capitalisme soit moral, amoral ou immoral pourvu qu’on puisse le faire évoluer vers un Capitalisme Anthropocentrique, Philanthropique et Équitable grâce à l’instauration d’une Allocation Universelle transitoire suivie de la génération d’un Dividende Universel permanent et évolutif, "fonds de pension national" solidairement et collectivement géré par une structure spécifique, indépendante de l’État et représentative des citoyens-électeurs-contribuables.
            (cf. Mémoires présidentiels : 2012 - 2022)

            Bis repetita placent...
            (parce qu’il y aura toujours de mauvais coucheurs pour me reprocher mon commentaire)
            La liberté d’expression permet aux « anti-capitalistes » et aux « anti fonds de pension », et cætera, de répéter inlassablement leurs mêmes antiennes rétrogrades, affirmations indémontrées et non étayées par des observations tangibles.
            Donc, n’en déplaise à beaucoup, la même liberté d’expression m’autorise également à répéter tout aussi inlassablement mes propres propositions progressistes.

            Un nanti capitaliste.


            • Francis, agnotologue JL 15 juillet 2010 11:53

               smiley  smiley  smiley


            • foufouille foufouille 15 juillet 2010 12:03

              le parti des gueux et des sans cullotes propose :

              la creation du bon d’echange du tresor francais
              par contraction le franc
              le franc a la meme valeur que le franc francais par rapport a l’euro en arondissant a 7f/1€
              il n’est pas titrisable ni cote en bourse
              le franc a une valeur physique (un franc = un titre)
              le franc a une date limite de 3 mois, il est ensuite perime et echangeable a 50% en euro
              il est interdit de refuser des francs
              les objets vendus doivent avoir la meme valeur en euro et en franc
              le franc ne peut comporter des milliemes (0.001f)
              le franc n’a aucune valeur hors de france et dom-tom

              meme non perime, il ne peut etre echanger que a 50% de sa valeur contre une autre monnaie

              le franc est verse a tout citoyen francais ou etranger vivant sur le teritoire francais ( a definir, car il faut eviter les expats et fuite de capitaux) avec papier sous la forme d’une allocation sociale universelle mensuelle (6560f par adulte et 3280 par enfant de – de 14a, 4500 de 14 a 18)
              le franc peut aussi ouvrir a un credit en franc physique
              dans le cas de l’immobilier, seul les primo accedants pourront contracter un credit (sauf cas speciaux, la revente ne peut etre effectuee avant 30a en tant qu’habitation principale)
              qui sera, bien sur preleve sur l’ASU, un intermediaire (banque ou conseiller financier) pourra bien sur etre remunere
              le franc favorise donc, une consommation locale
              il sera aussi constituer de petite coupure pour eviter la fausse monnaie
              le travail par contre doit etre payer en euro
              une partie de la societe peut ainsi « sortir » du systeme travail-capital-assistanat

              Bis repetita placent...
              La liberté d’expression permet aux « pro-capitalistes » et aux « faux libertarien », et cætera, de répéter inlassablement leurs mêmes antiennes rétrogrades, affirmations indémontrées et non étayées par des observations tangibles.
              Donc, n’en déplaise à beaucoup, la même liberté d’expression m’autorise également à répéter tout aussi inlassablement mes propres propositions progressistes.
              (clin d’oeil @JPL)
              Un sous-capitaliste. qui trolle

               :-> smiley smiley


            • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 15 juillet 2010 13:23

              Par JL (xxx.xxx.xxx.160) 15 juillet 12:58
              "Comment voulez-vous constituer un fond de pension collectif, donc une épargne collective, dans un Etat déjà en situation de faillite (dixit Fillon), sinon en empruntant ?« 

              Ainsi que je le pensais, vous n’avez ni bien lu ni bien compris mes textes que vous critiquez sans cesse sans réelle argumentation ainsi qu’avec nombre d’incompréhensions et de contresens.

              Où avez-vous vu que j’aurais écrit que ledit »fonds de pension collectif et national« devrait être constitué par un État en faillite ?

              J’ai toujours écrit que ledit »fonds de pension collectif, national et privé" devrait être constitué par un sérieux effort d’épargne réalisé par les Français eux-mêmes ! ! !

              Enfin, vos insultes à mon endroit ne renforcent en rien votre pseudo argumentation...


            • Alpo47 Alpo47 15 juillet 2010 13:33

              Votre théorie d’allocation universelle est surtout TOTALEMENT IRREALISTE et je pense qu’il n’y a que vous qui ne le voyez pas.
              Maintenant, l’utopie, c’est un peu comme l’étoile polaire qui guide le navigateur. Il ne l’atteindra jamais, mais ça le fait avancer.


            • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 15 juillet 2010 13:41

              Par Alpo47 (xxx.xxx.xxx.24) 15 juillet 13:33
              « Votre théorie d’allocation universelle [NdR : et de Dividende Universel] est surtout TOTALEMENT IRREALISTE... »
              Démontrez-le, svp.

              « ... et je pense qu’il n’y a que vous qui ne le voyez pas ».
              Pouvez-vous prouver cette affirmation ?


            • rastapopulo rastapopulo 15 juillet 2010 13:53

              Le crédit social, reprit par Pie XII comme « valeur qui dépasse le catholicisme », allait bien plus loin en remettant en cause le système de crédit monétariste dans les mains d’une oligarchie.

              http://www.yhad.fr/yhad_eco/comprendre/precurseurs/1-douglas1.htm
              http://fr.wikipedia.org/wiki/Cr%C3%A9dit_social

              Ce n’est pas la solution la plus urgente ( les fondement de notre économie du à Roosevelt et au CNR opposé à la synarchie qui avait mené à la ruine : scission des banques de dépôt à sauver et d’investissement à laisser couler, crédit productif publique pour soutenir des grands projets sans aucune inflation et protectionisme entre minima sociaux tout en partageant les technologie entre nations) mais pour s’ouvrir l’esprit c’est le summum.


            • foufouille foufouille 15 juillet 2010 13:54

              « Votre théorie d’allocation universelle est surtout TOTALEMENT IRREALISTE »

              ben voyons !
              quand tout ou prresque sera mecaniser, on fera quoi ?


            • Francis, agnotologue JL 15 juillet 2010 18:41

              C’est qui celui qui supprime mes posts ? Depuis quand procède-t-on ainsi ? Est-ce que la règle n’est pas de replier quand on n’est pas content ?

              J’exige (Hé oui, on peut rêver) que mon premier post supprimé soit rétabli !

               smiley


            • rocla (haddock) rocla (haddock) 15 juillet 2010 18:46

              C ’est dur hein , la suppression ..... smiley


            • Francis, agnotologue JL 15 juillet 2010 19:00

              Le repliement, c’est un carton jaune, la suppression un carton rouge.

              On ne doit pas supprimer une intervention qui contient un élément qui fait avancer la discussion : dans mon post supprimé j’ai « joué le ballon » en disant que « demander aux Français de constituer une épargne alors que le pays est écrasé sous la dette n’a pas de sens ».

              Il serait d’ailleurs beaucoup plus simple, plutôt que de constituer un fond de pension hypothétique, de nationaliser les secteurs de l’économie rentables : par exemple les banques ! Et ainsi, l’Etat étant propriétaire de ces secteurs lucratifs et qui lui reviennent de droit régalien, pourrait faire plaisir à Foufouille en lui versant, ainsi qu’à nous tous, tous une allocation universelle !





            • foufouille foufouille 15 juillet 2010 19:02

              "Et ainsi, l’Etat étant propriétaire de ces secteurs lucratifs et qui lui reviennent de droit régalien, pourrait faire plaisir à Foufouille en lui versant, ainsi qu’à nous tous, tous une allocation universelle !"

              pas besoin
              l’etat emet un bon d’echange fondant
              c’est legal, comme les SEL


            • rocla (haddock) rocla (haddock) 15 juillet 2010 19:18

              par-contre l’ exclusion c ’est formidable , hein ?


            • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 15 juillet 2010 21:06

              JL (xxx.xxx.xxx.160) 15 juillet 19:00
              « j’ai »joué le ballon" en disant que "demander aux Français de constituer une épargne alors que le pays est écrasé sous la dette n’a pas de sens« .

              Non, vous ne disiez pas cela mais ceci (qui n’est pas du tout la même chose) :
               »Comment voulez-vous constituer un fond de pension collectif, donc une épargne collective, dans un Etat déjà en situation de faillite (dixit Fillon), sinon en empruntant ?"

              Dans le premier cas, vous dites que les Français (collectivement et à titre privé) ne peuvent pas constituer une épargne parce que l’État croule sous le dette. Cette affirmation est fausse : les Français ont la possibilité d’épargner (collectivement et à titre privé) en dépit de la situation financière de leur État.

              Dans le second cas, vous dites que l’État ne saurait constituer un fonds de pension collectif, donc une épargne collective, dans un Etat déjà en situation de faillite autrement qu’en empruntant. Cette remarque est juste mais elle est hors sujet (résultat de votre permanente incompréhension) puisque il s’est toujours agi de la constitution d’une épargne collective et privé par les Français et non pas par l’État.

              La cohérence, entre autres, ne semble pas faire partie de vos qualités premières...


            • Francis, agnotologue JL 15 juillet 2010 21:33

              Llabrès, vous êtes pitoyable, mais je vais vous répondre : vous proposez de remplacer le RSA et autres prestations par ce revenu universel ou de subsistance, appelez ça comme vous voulez.

              Vous croyez sincèrement que ceux qui émargent aujourd’hui à ces aides vont en mettre de coté une partie pour quelle fasse des petits euros qu’ils consommeront demain ?

              Et vous croyez vraiment que ceux qui peuvent économiser, les plus iasés, vont partager avec ceux qui ne le peuvent pas, la majorité ?

              Allez, j’ai assez perdu de temps avec ça. Je suis le seul à vous répondre, mais tous ceux qui ont un peu de bon sens savent très bien à quoi s’en tenir sur votre délire, en témoigne le fait que mon commentaire composé de trois pictogrammes hilares en réponse à votre intervention figure parmi les commentaires les plus appréciés.


            • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 16 juillet 2010 10:06

              Par JL (xxx.xxx.xxx.160) 15 juillet 18:41
              "C’est qui celui qui supprime mes posts ? Depuis quand procède-t-on ainsi ? Est-ce que la règle n’est pas de replier quand on n’est pas content ?
              J’exige (Hé oui, on peut rêver) que mon premier post supprimé soit rétabli !"

              Faites comme je vous dis mais ne faites pas comme je fais. Amen ! Voilà ce qui arrive quand on n’assume pas ses contresens, incompréhensions, les insultes proférées, et cætera ! ! !

              Par ailleurs :
              Par JL
              (xxx.xxx.xxx.160) 15 juillet 21:33
              "vous proposez de remplacer le RSA et autres prestations par ce revenu universel ou de subsistance, appelez ça comme vous voulez".
              Dividende universel et non pas revenu universel. Les mots ont un sens.

              "Vous croyez sincèrement que ceux qui émargent aujourd’hui à ces aides vont en mettre de coté une partie"
              Où avez-vous lu, dans mes écrits, que ceux-là auraient à participer à l’effort d’épargne ?

              "Et vous croyez vraiment que ceux qui peuvent économiser, les plus iasés, vont partager avec ceux qui ne le peuvent pas, la majorité ?"
              Les Français seraient consultés par referendum pour en décider. Chacun devrait se soumettre au résultat.


            • foufouille foufouille 16 juillet 2010 10:31

              "Et vous croyez vraiment que ceux qui peuvent économiser, les plus iasés, vont partager avec ceux qui ne le peuvent pas, la majorité ?"

              ben ils paient des impots, a part bettencourt
              si on les avait ecoutes, on serait toujours des serfs !


            • rastapopulo rastapopulo 15 juillet 2010 13:33

              Voici la preuve que les sujets cruciaux ne sont pas abordé dans une opposition stérile du capitalisme vs. Marxisme (qui omet volontairement des pans entier de l’histoire de l’économie et non des moindres), parlons plutôt de crédit publique sans intérêts et de protectionisme vs. le monétarisme néolibérale si vous voulez avancer :

              http://www.solidariteetprogres.org/sp_Protectionnisme_originaux.php3

              Extraits édifiants :

              Comme le dit Abraham Lincoln, « l’homme n’est pas le seul animal qui travaille, mais c’est le seul à améliorer sa manière de travailler » Leibniz, Hamilton, List, Carey, et avant eux Montchrétien et tous les bâtisseurs d’Etat-nation depuis Louis XI, sont les principales références de ce système, connu depuis le XIXe siècle comme « le système américain », par opposition au « système anglo-hollandais ».

              Alors que le système anglo-hollandais se définit par la possession et l’émission de monnaie, et par le contrôle qu’une oligarchie financière de banquiers centraux exerce sur l’Etat, le système américain s’exprime par le crédit productif public, c’est-à-dire par le pouvoir donné à l’exécutif d’émettre du crédit pour de grands projets, avec le consentement du législatif, c’est-à-dire, en l’espèce, du Congrès américain. Dans un cas, comme dans l’Union européenne actuelle, règne un monétarisme par nature malthusien, puisqu’il est attaché aux valeurs financières existantes, dans l’autre, comme le prescrit la Constitution américaine, aujourd’hui détournée de son objet mais qui constitue une référence fondamentale, le crédit émis anticipe sur un état plus avancé de la société en promouvant l’essor de technologies nouvelles et en équipant la nature (infrastructure matérielle) et la société (infrastructure humaine) pour les recevoir. Le crédit public, par delà l’impôt et l’emprunt, est ainsi conçu comme un levier de transformation, son remboursement étant assuré non par la surface de son bénéficiaire éventuel, mais par le revenu qu’engendre le projet entrepris. C’est ce que Louis Armand appelait un « pari sur l’avenir », en se référant à la planification indicative française, et que des dispositions monétaristes nationales datant du début des années soixante-dix et le traité de Maastricht interdisent aujourd’hui en France et en Europe.

              Nous avons donc détruit notre capacité de travailler pour l’avenir en nous privant du moyen de le faire. L’évolution de l’économie mondiale, et en particulier de l’Europe, depuis 1971-1974 (découplage du dollar et entrée de la Grande-Bretagne dans le Marché commun), sont la preuve de ce crime absurde commis contre les générations futures, qui aujourd’hui se retourne contre nous-mêmes.

              L’opposition entre économie physique et économie monétaire revient en fait à la distinction essentielle entre l’homme et l’animal. L’animal agit suivant ses instincts et les témoignages de ses sens, et à partir d’eux, il déduit et induit des comportements « logiques » dans un rapport relativement fixe à son environnement : il est un écologiste respectueux. L’homme, au contraire, établit des hypothèses sur des principes physiques universels, les valide par des expériences fondamentales et les applique sous forme de technologies qui transforment son environnement : il exerce sa responsabilité sur la biosphère.


              • Kalki Kalki 15 juillet 2010 15:02

                Bla bla

                plus besoin de travail humain par la technique = plus d’économie

                et non +

                bla bla


                • silversamourai silversamourai 15 juillet 2010 16:17

                  Bonjour,
                  je trouve la question « le capitalisme est-il moral » indigne d’un philosophe .

                  Ce qu’on appelle « le capitalisme » est une technique de fonctionnement de l’économie :c’est un outil .

                  La morale s’adresse à la personne qui utilise la technique .

                  Si je prends un marteau pour fracasser le crâne de quelqu’un ,on va poursuivre le marteau en justice ?

                  La politique doit tenter de de promouvoir la justice dans le monde des relations entre individus (et envers « la nature »).

                  Le fait de condamner « le capitalisme » déresponsabilise les prédateurs dont la volonté ,en tant qu’individus , est de s’affranchir de tout jugement moral :« le monde est à moi ».  


                  • Bobby Bobby 15 juillet 2010 17:04

                    Bien bon article !

                    Il semble, hélas, que ce fameux capitalisme entraîne une dynamique économique à l’échelon planétaire... et que celle-ci, proposée comme modèle à tous les peuples, induise un « consumérisme » aveugle et peu adéquat... (si l’ensemble de la population mondiale adoptait le mode consumériste australien, il faudrait plus de cinq planètes terre pour subvenir à leurs besoins, par contre si l’ensemble de la population adoptait le mode de consommation burkinabé, on pourrait encore accepter plusieurs milliard d’habitants). L’énorme différence entre les plus pauvres et les plus riches montre, à mon sens, que cette « liberté » érigée en « système » vient au terme de son consensus social. Les déséquilibres provoqués risquent bien de faire basculer tout notre système de valeurs dans un chaos implacable d’ici peu de temps.

                    La proposition d’un salaire universel me paraît en effet utopique et tout-à-fait irréalisable, mais cet essai de trouver une voie contrant les errements de la politique actuelle paraissant nous mener droit dans le mur, me semble intéressante ! Elle a la qualité de chercher !

                    Notre monde doit faire face à deux problèmes majeurs : -1 son expansion démographique et -2 l’amorce de la baisse de production des produits pétroliers (base de son économie)... Lorsque l’on considère que la demande pour ces produits ne cesse de croître, on ne peut que prévoir un désastre de grande amplitude ! Déjà des guerres d’approvisionnement sont en cours et je ne suis pas sûr qu’elles se tarissent par une « opération du saint esprit » !

                    Assister à l’amorce de la décadence de tout notre « système » économique n’est pas fort réjouissant Il existe cependant des personnes qui essayent de trouver des voies plus pacifiques aux grands tremblement en vue...

                    Je crois qu’on peut les remercier !

                    Bien cordialement


                    • bob 15 juillet 2010 18:05

                      Bonjour,

                      Quelques critiques sur l’ouvrage de Compte-Sponville :
                      - Tout d’abord, cet auteur se prétend de gauche mais défend le libéralisme tout en étant incapable de proposer une alternative au chaos économique entrainé par les abus du capitalisme ( doctement décris sous le terme de libéralisme).

                      - ensuite, l’auteur tient des propos ex-nihilo sortis de la théorie mais n’ayant que peu ou prou d’influence sur la réalité : par exemple, la notion de marché du travail ne prend pas en compte l’exportation de clandestins payés une misère, les travailleurs illégaux ( payés au noir) ou les délocalisations. Ces schémas offrent une trame à mon avis assez importante du tissu économique actuel et restent trop souvent ignoré.

                      - Son rejet de la notion de société de droit totalement légale justifie l’illégalité en prenant prétexte de bons sentiments. Pour l’auteur, un individu respectant strictement la loi ne possède nécessairement que de mauvais sentiments et ferait ressembler la société à un pseudo-fascisme. Il semble faire abstraction que l’un n’empêche pas l’autre et que les individus ne se pliant pas à la légalité sont plus proches quantitativement de l’absence de morale que leurs corollaires.

                      - L’auteur fait assez peu le lien entre les différentes instances qu’il décrit. Il en ressort des infuences très artificielles dans leurs explications et peu vraissemblables dans leur dynamique : Est-ce un travail à approfondir ?

                      - Les questions à la fin de son ouvrage sont relativement simples et faciles à répondre. J’ajoute qu’elles ne cernent qu’assez peu le fruit de sa conférence. Les réponses sont tout autant peu convaincantes et laissent le lecteur sur sa faim.

                      Néanmoins, ses propos sur l’éthique dans l’entreprise sont très pertinents : Une entreprise n’a pas à ètre éthique ( à moins de lui apporter un rendement) car ce n’est pas son but. Seuls les humains la composant peuvent l’ètre à titre personnel.
                      Cela met en cause non pas l’entreprise dans le processus de décisions positives ou négatives mais un ensemble limité de personnes qui les ont prises et délimitent les responsabilités sur des choix déterminés.


                      • À Mehdi Thé OuLaLA33 16 juillet 2010 02:06

                        Pour moi c est un oxymore : capitalisme et moralité


                        • Arafel Arafel 16 juillet 2010 02:18

                          Le diable est-il moral ?


                          • xbrossard 16 juillet 2010 12:46

                            le capitalisme n’est pas moral ou immoral ; c’est une règle du jeu que l’on applique

                            tout dépend de qui a édicté ces règles, et surtout voir s’ils se les appliquent à eux même (exemple : le protectionnisme)

                            avant le triomphe du capitalisme, on utilisait Dieu pour définir qui edictait la règle du jeu
                            maintenant ce sont les plus riches et donc les plus influents par la corruption

                            c’est à nous tous de définir de nouvelles règles si l’on veut que le jeu soit équilibré et équitable

                            le problème des règles du jeu, c’est que tout le monde en édictent sans les appliquer à la lettre. Par exemple les libéraux parlent de supprimer un maximum de contraintes mais ne vont pas inclure les contraintes d’un contrat de travail, qui subordine un employé (qui perd ainsi sa liberté) aux règles d’une entreprise dictatoriale. Dans un vrai système libérale, la notion d’entreprise autre qu’individuelle ne devrait même pas existé, tout devrait se faire de gré à gré en fonction des projets. Comme cela paraît difficile à mettre en oeuvre, les libéraux font des entorses à leur propres règles en leur faveur, en faveur des plus puissants bien evidemment...

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