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Accueil du site > Actualités > Economie > Non à la règle de plomb

Non à la règle de plomb

La pseudo règle d’or est un miroir aux alouettes, elle est économiquement dangereuse et politiquement injuste.

Une règle inapplicable :

 Durant ces quarante dernières années, la France a été en déficit quasi constant. Les deux périodes de pics de déficits furent le gouvernement Balladur ( avec comme ministre du budget un certain Nicolas Sarkozy) et le gouvernement actuel.

 Notre président est, en tant que président et ministre du budget sous le gouvernement Balladur ,le pire gestionnaire depuis quarante ans, personne n’a autant creusé le déficit français que lui.

 Aujourd’hui, il voudrait refaire sa virginité budgétaire en instaurant pour le futur une règle d’or. Il promet pour le futur l’exact inverse de ses actes actuels. Curieux et difficilement crédible et même impossible.

 Impossible pour trois facteurs :

- Le poids de la dette de la France a fortement accru, les intérêts représentent l’équivalent de l’impôt sur le revenu. C’est une dépense en pleine augmentation.

- L’inquiétude sur la possibilité de remboursement des prêts pousse les investisseurs à renchérire le coût de l’argent, c’est à dire à augmenter les taux d’intérêts, les charges d’intérêts vont donc augmenter.

- La crise va impacter la croissance et forcément la limiter voire l’annuler, il n’y aura pas d’augmentation de recette fiscale générée par le dynamisme économique.

 On le voit, le poids de la dette va entraîner une augmentation automatique des dépenses de l’état et la crise va limiter les recettes. Comment dans ces conditions espérer un retour à l’équilibre, il est tout simplement impossible.

Une dette non remboursable :

 Notre pays est en cessation virtuelle de paiement, en effet, il empreinte pour rembourser les anciennes dettes, nous sommes en pleine cavalerie financière.

 Aujourd’hui le capital à rembourser atteint près de 40 % et il est en plein augmentation.

L’amortissement des emprunts représente la quasi totalité des recettes de la TVA. Si nous voulions rembourser sans emprunter, il faudrait un budget en excédant de 40 % et en 2011 le déficit tournera autour de 4 à 5 %.

 Demain si les banques refusent de prêter à la France mais aussi à n’importe lequel des grands pays de l’OCDE, nous sommes en défaut de paiement et le système s’écroule. Avec dans le mois qui suit des faillites en chaîne de banque et des états en cessation de paiement.

 La dette représente aujourd’hui environ 85 % du PIB, elle va encore progresser de quelques points pour atteindre autour de 90 % d’ici fin 2012. Cette dette s’est constituée en 30 ans, avec deux pics très forts : celui de 1992-95 ( Nicolas Sarkozy ministre du budget ) et notre période actuelle.

 Pour désendetter la France, il ne faut plus non seulement de déficit budgétaire, mais dégager des excédents.

 Comment peut-on promettre une politique de désendettement qui devrait durer au moins 30 ans, avec comme condition une croissance assez forte et aucune crise économique et/ou militaire importantes.

 Nous sommes aujourd’hui en pleine crise, le remboursement des intérêts de la dette représente le deuxième poste budgétaire et il est en pleine augmentation. Dans ces conditions la dette est tout simplement non remboursable.

 Une hérésie historique :

 La règle d’or permettrait de maintenir artificiellement en vie, un monde, un modèle économique en train de s’effondrer. Notre modèle actuel reposait sur une politique néo-libérale, or ce modèle s ‘effondre sous nos yeux.

 Pour éviter la crise, les gouvernants européen ont fait intervenir la BCE, celle-ci a racheté des dettes d’état en difficulté. Or cette intervention de la BCE est illégale, interdite par le traité de Lisbonne. Mais devant le désastre, les gouvernements européen ont passé outre. Le traité de Lisbonne est mort, il était la version Light du projet de constitution européenne. A nouveau, nous en sommes réduit à faire un nouvel accroc à la constitution pour sauver les meubles. Et ce qui veulent imposer au peuple français la règle d’or appelaient à voter « oui » à la constitution. Ce sont les mêmes qui en opposition avec le résultat du référendum ont imposé le traité de Lisbonne. Et aujourd’hui ceux qui nous expliquaient que le peuple n’avait rien compris sont obligés de se déjuger.

L’histoire a démontré leur erreur et bien ils persistent. Ils utilisent le même ton et les arguments fallacieux pour imposer la « règle d’or » qu’ils avaient utilisés pour justifier l’approbation par le congrès de Versaille du traité de Lisbonne.

 On demande aux citoyens de faire des sacrifices énormes pour maintenir par acharnement thérapeutique un paradigme économique appartenant de fait au passé.

 Nous assistons à l’impossibilité du président Sarkosy de réaliser la situation actuelle. Il était l’homme de libéralisme, l’ami des puissants, l’homme de bouclier fiscal, l’homme du traité de Lisbonne,il ne peut réaliser que son modèle économique est en fin de vie.

 Un contre sens économique :

 La règle d’or générait, si elle était appliquée, des sacrifices énormes. Une réduction drastique des dépenses signifie des coupes sombres dans l’éducation, la santé, la police. Moins d’enseignants, d’infirmières, de policiers, et un monde de plus en plus dur et difficile à vivre.

 Cette politique d’austérité entraînerait un recul de la croissance et une augmentation du chômage avec in fine un tour de vis supplémentaire pour les comptes sociaux.

 Cette règle nous mène vers une crise durable, voir des risques importants d’explosions sociales potentiellement très violentes.

 Pour faire un parallèle médicale, nous sommes devant un patient venant de faire un infarctus.

Le gouvernement propose un régime très strict, et rien d’autre avec un risque de récidive potentiellement mortelle très fort. Pour ma part, je propose un pontage et puis après une fois le cœur remis, un régime.

 La règle d’or, c’est la diète stricte, mais elle ne propose rien pour éviter à court terme une récidive et même, elle porte en elle les germes d’une inflammation mondialisée et terrible.

 Et autant de sacrifice, de risque pour à la fin, rien, avoir raté le tournant de l’histoire. Nicolas Sarkozy se comporte comme la réincarnation de Herbert Hover. La règle d’or au niveau européen serait notre loi Hawley-Smoot , une formidable et terrible machine a accéléré et à accroître la crise.

 La crise de 1929 et notre crise furent toutes les deux précédées d’une période de paupérisation des classes moyennes et d’accroissement sans précédent des revenus des plus riches. A chaque fois, les inégalités s’envolent et quelques temps plus tard, la crise survient.

Seule la restauration du pouvoir d’achat du groupe à faible revenu est efficace. Et ils veulent nous imposer l’exact opposer.

 Au contraire, il nous faut être actif, imaginé à la manière de Franklin Roosevelt, un autre modèle, une autre économie.

 Une injustice pour le peuple :

 La situation actuelle est née d’un lobbying important des banques et des grandes entreprises.

Nous avons assisté à un discours de toujours moins d’impôt et au niveau européen à une mise en concurrence des états.

Au niveau national, notre déficit se creusait au fur et à mesure des niches fiscales et des réductions d’impôts. Aujourd’hui une personne touchant le SMIC supporte un taux de prélèvement largement supérieur ( autour de 42 %)au personne touchant plus de 100 000 euro par mois (autour de 35 %).

 Les multinationales comme Total paie bien moins d’impôts que le petit restaurateur ou l’artisan plombier du quartier, le monde marche sur la tête.

 Au niveau européen, la France est le plus gros contributeur après l’Allemagne à l’Union européenne, nous avons financé l’Europe pour que l’Irlande, les pays baltes, les ex pays de l’Est puissent faire du dumping social et fiscal. On leur donnait de l’argent pour qu’ils puissent attirer nos entreprises, nous avons financé nos départs d’entreprises, c’est de la folie.

 Et comme avec la mise en concurrence des états, le niveau de vie des citoyens et les recettes étatiques stagnaient, les banques eurent les même réponses : Continuez la politique de baisse des impôts et de concurrence acharnée, Ne vous inquiétez pas, nous allons financer l’économie par les prêts.

Et aujourd’hui alors que la situation catastrophique est née d’un lobbying acharné des grandes puissances de l’argent, on demande au peuple de se sacrifier. Ayons le courage de dire NON.


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7 réactions à cet article    


  • Vilain petit canard Vilain petit canard 1er septembre 2011 13:11

    Mais non c’est du pipeau pour les présidentielles, histoire de faire croire à sa vertu budgétaire ça rassure les rentiers et les retraités. Son plan, c’est qu’à peine réélu, la règle d’or deviendra la règle en zinc, et basta ! On recommencera à creuser pour améliorer les résultats des banques.

    Si il est réélu...


    • wesson wesson 1er septembre 2011 14:12

      bonjour l’auteur,
      je profite de votre article pour rebondir sur le « sondage » faisant état de 78% des Français qui « approuvent le projet règle d’or ».

      Si ce sondage est réellement le reflet des Français, cela achèverai de me convaincre que nous sommes tous des veaux, qui avons les politiques que nous méritons.

      Instaurer la règle d’or, c’est mettre dans la constitution un outil qui forcera au démantèlement du peu qui reste de l’état social : plus de sécurité sociale, plus de retraite par répartition, plus de législation du travail, plus d’éducation nationale et tout privatisé à l’exception de l’armée et la police. Est-ce que les gens se rendent bien compte de cela ? Je ne le sais pas, mais si un sondage mettait dans ses questions en avant les conséquences que cette fameuse règle d’or entrainerait, je ne suis pas certain que l’approbation serait aussi importante...


      • jpm jpm 1er septembre 2011 15:16

        Cela pourrait aussi se traduire plus d´impots... a commencer par la suppression des inombrables cadeaux fiscaux qui ont ete faits aux plus riches ces dernieres annees.

        Apres c´est une question de point de vue... et de volonte politique. Dans tous les cas, il semble plus raisonnable pour un etat comme pour un foyer de ne pas depenser plus qu´il ne gagne. A lui d´equilibrer son budget soit en augmentant les rentres (vision sociale de gauche) soit en limitant ses depenses (vision antisociale de droite).


      • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 1er septembre 2011 18:07

        Les veaux, sont ceux qui acceptent de se faire tondre ! 

        Ce n’est surement pas en augmentant les impôts, que l’on va sortir de l’ornière. Un peu moins d’idéologie, et un peu plus d’observation, montre que, paradoxalement, quand un pays diminue ses taux d’impositions, les rentrées fiscales augmentent !

        Et oui ! l’argent qui n’est pas gaspillé par l’état, est investi dans les entreprises et génère de la richesse et donc des impôts.

        La seule est unique solution, que ne propose ni la droite au pouvoir ni la gauche, c’est de recentrer l’activité de l’état sur ses fonctions régaliennes, et de déléguer les autres services publics à des entreprises privées (ou des associations ou fondations).

        Actuellement, nous avons 30% de fonctionnaires en plus de l’Allemagne, avec une population moindre. Y aurait pas un hic ? L’administration allemande serait-elle moins efficace ?

        Le cout par élève au collège ou au lycée coute environ 2000 euros de plus par an dans le public que dans le privé, même en y intégrant les frais pris en charge par les familles (pour le privé), et cela avec strictement le même cahier des charges, et pour des résultats de moins bonne qualité.

        Aucun argument ne peut justifier le quasi monopole de l’éducation nationale et le status de fonctionnaires des enseignants. Quoi ! vous seriez capable de choisir votre boulanger, votre voiture et même votre médecin, et vous seriez incapable de choisir un professeur ?
        La gratuité de l’enseignement n’a rien à voir avec ce status. Un chèque éducation par enfant rend cette objection caduque.

        Pourquoi une infirmière de l’hôpital a aussi le status de fonctionnaire, alors qu’une infirmière libérale ne l’a pas ? En quoi sa fonction, sa responsabilité, ses compétences sont-ils différents. Si, il y a bien une différence, sur les mêmes missions, avec les même contraintes, l’hôpital publique est 40% plus cher qu’une clinique privée. Comment s’en étonner, quand l’organisme gestionnaire est le même que l’organisme payeur et le seul juge : La Sécurité Sociale !

        Ce n’est pas 3% de déficit, qu’il faut accepter, mais au contraire, il faut imposer des exercices positifs afin de ne pas reporter cette dette colossale sur nos enfants.

        De trop nombreux organismes, dilapident l’argent des contribuables, pour un piètre service rendu : Pole emploi, Oseo...

        L’exemple d’Oseo (ex- Anvar) est aussi particulièrement parlant : Organisme charger d’aider la création de start-up grâce à du capital-risque. Comme il s’agit d’investir des sommes qui n’appartiennent à personne (spoliation des contribuables), les experts chargés de la distribution de cette manne ne se sentent aucune responsabilité dans la réussite ou l’échec des « jeunes pousses » subventionnées.

        Résultat, cet organisme, s’il est capable de dire combien il a dépensé, et à combien de projets il a participé (c’est bien le moins), est incapable d’annoncer des résultats concrets : Nombre d’entreprises s’étant fortement développées 5 ou 10 ans après !

        Combien de start-up financées par Oseo ont atteint une taille honorable ? Où sont les Facebook, Google, Apple français créés grâce à l’argent d’Oséo ? Personne ne sait !

        En terme d’emplois créés, le rapport capital/emploi est piteux.

        Les seuls qui sont satisfaits sont ceux qui sont appointés par ces organismes (plus de 53% des députés, sont soit directement fonctionnaires, soit sont payés par des organismes financés directement ou indirectement par l’état).

        En voilà des vrais niches !

        Et leur suppression serait tout de même plus juste que de multiplier par deux le taux d’impôt sur les mutuelles !

        Plus de 50% de ce que chacun gagne est capté par l’état. Et n’allez pas croire que si vous n’êtes pas imposable, vous n’êtes pas concerné : Quand les banques sont taxées, auprès de qui répercutent-elles ce surcout ?
        Quand les charges des entreprises augmentent, au final, où croyez-vous que le différentiel va apparaitre si ce n’est sur la feuille de paye (l’autre alternative étant la délocalisation) et sur l’augmentation du prix final des produits et services ?

        Donc, soit en tant que salariés, soit en tant que consommateur, nous payons l’intégralité du poids faramineux de ce méga-état.

        Où sont les veaux ? Ce qui en redemandent, ou ceux, plus modestes (moins d’idéologie et plus de pragmatisme et d’observations des expériences des autres pays) et plus lucides qui dénoncent ces dérives ?


        • jpm jpm 1er septembre 2011 18:23

          Visiblement nous n´avons pas observe les memes choses... mais ca doit etre mon filtre ideologique qui me rend aveugle. Plus on diminue les impots pour les plus riches et plus on cree de niches fiscales et d´exemption... et plus les deficits publics et la dette explosent.

          Ceci dit, vous devriez bien vous entendre avec les irlandais et les grecs... champions pour les baisses d´impots smiley On voit ou cela les a menes... ils viennent reclamer l´aide de ceux qui n´ont pas ose alle aussi loin dans les baisses smiley


        • jesuisunhommelibre jesuisunhommelibre 2 septembre 2011 09:42

          Regardez ce qui s’est passé au Canada, en Nouvelle Zélande, en Suède ...


        • bruno-beauvois 2 septembre 2011 12:23

          Je rappelle aux fanatiques d’un libéralisme pur et dur que en Suède les prélèvements obligatoires sont plus élevés que pour la France.

          Le système scolaire est étatique et quand ils ont supprimé la carte scolaire leur classement PISA (système de classement des pays en fonction du niveau scolaire) s’est écroulé.
          La norvège (avant le massacre) avait un niveau d’imposition les plus elevés, un taux de criminalité les plus bas du monde et l’équilibre budgetaire.

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