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Accueil du site > Actualités > Economie > Nous n’avons pas les mêmes valeurs !

Nous n’avons pas les mêmes valeurs !

Le scénario décrit par certaines mauvaises augures selon lesquelles l’Euro cessera simplement d’exister est tout à la fois extrême et fort peu crédible. En revanche, il est quasiment acquis que la fragmentation de la zone Euro sera admise, voire - pourquoi pas ? - formalisée d’une manière ou d’une autre. En comment ne pas reconnaître une telle dichotomie entre un noyau "dur" de pays à l’économie florissante et des nations dites "périphériques" ... et condamnées à le rester ! Les statistiques économiques Allemandes publiées la semaine à venir (P.I.B., indices de confiance...) achèveront ainsi d’attester de la robustesse du Nord par rapport à une frange de pays au sort peu enviable. Ce qui sépare en effet ces deux blocs est nettement plus déterminant que ce qui les unit ! Et tant pis pour l’union monétaire, pour les liens institutionnels et autres vœux pieux de solidarité... 

Il faut dire que ces douze derniers mois ont été extrêmement chargés pour la zone Euro en terme de tourmentes et, de fait, la sécurité et la stabilité d’un bloc monétaire n’ayant cessé de défrayer la chronique en termes négatifs ne sont plus aujourd’hui qu’illusion. Le rêve Allemand d’un bloc aux taux d’intérêts bas (justifiés par la frugalité des pays du Nord) a sombré. L’alliance entre des peuples industrieux et peu consommateurs et des pays ayant dû affronter une bulle immobilière et spéculative pour n’avoir pas su profiter des liquidités mises à leur disposition en vue d’améliorer productivité et investissements à long terme s’est révélée contre nature. Cette alliance a accouché aujourd’hui d’un monstre de divergences, de déséquilibres et de rancœurs entre un Nord qui ne tolère plus de financer les excès de la périphérie.

L’année prochaine, qui verra l’élection du successeur de Jean-Claude Trichet à la tête de la BCE, sacralisera cette ligne de partage entre Nord et PIIGS étant entendu que le troisième Président de la BCE héritera d’une Union en crise, au moins sur le plan institutionnel. Candidats tour à tour évoqués comme favoris, Axel Weber, Président de la Bundesbank, et Mario Draghi, Gouverneur de la Banca d’Italia, auront - s’ils succèdent à Trichet - à faire face à des défis monumentaux ... même s’il est très probable qu’aucun des deux ne parviendra à ce poste majeur. Comment confier les clés de la politique monétaire Européenne à un chantre Allemand de la lutte inflationniste alors même que cette stratégie est en partie responsable des déboires du Sud ? Quant à introniser un ancien haut responsable de Goldman Sachs (en la personne de Draghi), autant cautionner un système Anglo-Saxon ayant poussé l’appât du gain jusqu’à la caricature... En fait, la nomination du futur patron de la BCE sera au cœur des enjeux et des luttes intestines parfois peu reluisantes de l’Union Européenne.


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7 réactions à cet article    


  • _Ulysse_ _Ulysse_ 22 novembre 2010 12:15

    Je comprend pas très bien votre point de vue. Vous considérez que l’euro ne disparaitra pas mais vous indiquer que la zone va se fragmenter parce les économies de la zone ne sont pas compatibles. Cela revient grossièrement au même.

    De plus, la fracture est grossièrement entre l’Allemagne et le reste de la zone.
    Sur votre analyse de la vigueurs de l’économie allemande je ne suis pas d’accord avec vous.
    L’allemagne base sa croissance sur l’export et bénéficie largement de l’euro pour exporter vers ces pays périphériques qui tirent la croissance allemande en important le made in germany. A ce titre l’éclatement de la zone plomberais l’économie allemande.

    Le modèle allemand n’est pas à suivre partout ou alors il faudra exporter massivement en dehors de la zone ce qui n’est tout simplement pas possible car les pays émergents savent contrairement à nous protéger leurs marchés.


    • Tzecoatl Claude Simon 22 novembre 2010 15:21

      « Le modèle allemand n’est pas à suivre partout ou alors il faudra exporter massivement en dehors de la zone ce qui n’est tout simplement pas possible car les pays émergents savent contrairement à nous protéger leurs marchés. »


      D’autant plus qu’exporter un modèle, économique ou politique, signifie l’abandonner partiellement.

    • oj 22 novembre 2010 12:30

      est-ce qu’il ne faut pas envisager des scénarios a venir en dehors des habitudes de reflexion.

      C’est a dire des troubles géopolitiques , attendus, qui permettrait des decisions politiques majeures pour l’Europe et changements radicaux.

      En effet il semble que :
      1° personne ne sache gérer la complexité de la situation ou tout le monde se tient la barbichette sur la base d’une economie financiere artificielle.

      2° nous sommes, en Europe, dans une situation de dynamique négative du fait de déséquilibres démographiques et d’empilement complexes qui grèvent toute compétitivité face a des chinois qui sont en train de se positionner sur tous les secteurs technologiques.

      3° Nous n’avons plus de marge de manoeuvre pour jouer les pioniers sur des territoires vierges comme cela c’est passé pour de nombreux pays , dans le passé, fasse a des situations de blocage, d’etouffement de dégradations de situations interieures.


      • La Botte secrète 22 novembre 2010 14:53

        Bonjour,

        Vous dites : "Le scénario décrit par certaines mauvaises augures selon lesquelles l’Euro cessera simplement d’exister est tout à la fois extrême et fort peu crédible.« 

        Pourriez-vous développer ? En effet, je serais intéressé de savoir en quoi cela serait fort peu crédible.

        Car il y a peu, une sortie de ce que vous appelez les »PIIGS«  (en reprenant à votre compte cet acronyme extrêmement offensant envers les européens du sud) de la zone euro était jugée comme fantaisiste. Une fantaisie et un manque de crédibilité d’ailleurs reprochés aux eurosceptiques et pessimistes de tous bords et depuis 20 ans. Ils ont pourtant eu toujours raison. Et notamment les anti-Maastricht dont on se rend compte aujourd’hui qu’ils avaient raison, alors que les pro-Maastricht ont eu tort à 110%, ils ont d’ailleurs toujours tort et passent toujours à la télé.

        De plus, aucune monnaie pluri-nationale n’a pu survivre de manière pérenne dans l’histoire de l’humanité. En effet, pour survivre, une monnaie doit recouvrir une économie nationale qui ne soit pas trop divergente, et elle doit contenir une mobilité importante afin de pallier aux divers chocs. Or, ce n’est pas du tout le cas de l’UE et de la zone €uro.

        -D’une part, les économies de la zone euro sont très divergentes.
        -D’autres part la mobilité salariale dans la zone euro est quasiment inexistante ,bien que je sois persuadé que les nomades financiers et chefs d’entreprises rêveraient d’une Europe où les salariés puissent être exploités partout et envoyés loin de chez eux pour survivre. Il n’en reste pas moins qu’un français n’ira pas migrer en république tchèque pour

        L’€uro tout comme l’Union européenne ne peut avoir que deux futurs :

        -Soit son explosion

        -Soit la destruction des peuples qui la compose au profit d’une espèce de culture globish, soit-disant multiculturelle, mais en fait américaine.

        N’est-ce pas d’ailleurs ce que souhaitent nos élites ?
        Entre les déclarations de la serpillère humide sur la fin des Etats-nations et celle du chaud-lapin sur la gouvernance mondiale, il me semble qu’en effet on essaye de nous vendre la fin des États européens et que l’on essaye de construire une »nation européenne« . Nation européenne qui serait en fait une Nation occidentale (USA-UE, dans le cadre du »choc des civilisations", vision géopolitique américaine).

        En quoi cela serait-il par contre extrême de souhaiter une sortie de l’€uro ?

        Pardonnez-moi mais ça me paraît au contraire extrêmement raisonnable, de disposer d’un outil monétaire apte à une certaine situation économique.
        Vouloir construire des attelages absurdes et destructeurs est au contraire quelque chose d’extrême, plutôt que de souhaiter le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

        Chaque peuple doit être maître chez lui, revendiquer cela est raisonnable.
        Au contraire soutenir l’UE et l’€uro, deux dangereuses tentatives d’apprentis-chimistes est extrême. Car sa survie même suppose d’immenses sacrifices dont l’on mesure de plus en plus l’ampleur.


        • Peretz Peretz 23 novembre 2010 10:06

          Sortir de l’Euro consistera à re-frapper monnaie, donc le franc. Et alors ? Il a existé ? Je ne vois pas où est le problème. L’Euro peut continuer à exister comme monnaie commune pour les échanges. Et si nécessaire on passera aux dévaluations, comme les anglais, et même les américains qui le font en douce actuellement. L’Allemagne restera seule avec son Euro-DM. Chaque Etat reviendra ainsi à une Economie réelle.


        • zelectron zelectron 22 novembre 2010 16:31

          @ La Botte secrète
          Votre opinion n’engage que vous. Les peuples* à disposer d’eux-mêmes ? certainement pas, les individus à disposer d’eux mêmes ça oui alors, dans la liberté-égalité-fraternité et ne vous en déplaise en mozaïque Europe encore plus et jusqu’à Vladivostok tant qu’à faire.
          * avec les nations actuelles aussi disparates que possible ?


          • La Botte secrète 22 novembre 2010 16:57

            Votre contribution est aussi chaotique que le multiculturalisme et l’internationalisme ambiant.

            Trouvez-vous réellement que l’UE permette aux individus de disposer d’eux-mêmes ?
            Il me semble qu’au contraire elle incite aux tensions sur le marché du travail, par de multiples mécanismes, « favorisant » au chômage (mécanisme NAIRU). Elle force beaucoup de gens à vivre misérablement, car elle les condamne à la globalisation et ses conséquences.

            La liberté que vous prônez est celle des prédateurs à exploiter les faibles. C’est exactement ce qu’il se passe en Occident depuis ces dernières décennies où les écarts de revenus ont explosé. D’ailleurs, tous les riches, tous les médias poussent à cette globalisation que vous appelez de vos vœux.

            Si vous faites partie des 5% qui en profitent (tout comme moi d’ailleurs), je comprends votre raisonnement égoïste bien que je n’y adhère pas. Simplement, mon discours s’adresse à ceux qui n’en profitent pas, et qui sont l’immense majorité. La nation est le dernier refuge du peuple, le seul niveau auquel nous pouvons agir pour son bien. L’internationalisme est au contraire ce qui profitera à l’élite.C’est Orwellien, mais il avait vu juste.

            De plus, en quoi la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes seraient-elles contraire à la liberté individuelle ? Soyez plus consistant.

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