On achève bien les Etats-Unis !
L’époque étant propice aux prix Nobel, le Comité Nobel doit probablement regretter d’avoir consacré l’an dernier Paul Krugman ! Certes auréolé pour ses travaux en matière de commerce international, Krugman use et abuse néanmoins de la notoriété internationale qui lui a été conférée il y a une année en plaidant pour encore et toujours plus de stimuli, c’est-à-dire pour une aggravation de l’endettement public Américain !
Krugman, en clone de Keynes, reste persuadé que la crise actuelle ne sera résorbée que par un supplément d’injections de liquidités : Alors que le second stimulus US n’est pas encore entièrement finalisé, il défend ainsi déjà un troisième programme...Une crise de confiance - potentiellement dévastatrice pour leur devise - va balayer les Etats-Unis et Krugman reste sur le rivage en regardant le tsunami sur le point de s’abattre sur lui sans même broncher. La solvabilité et la pérennité de l’ensemble du schéma de Ponzi constitué par la haute finance US s’effondre-t-elle sous ses pieds ? Krugman s’obstine pourtant dans cette approche de baisses de taux quantitatives et de création de monnaie à outrance en dépit du coup de semonce très clairement asséné par des Banques Centrales qui se précipitent pour se dégager du dollar.
Krugman feint-il d’ignorer que les dépenses pharaoniques défendues par les adeptes de Keynes ne font en réalité que gonfler des déficits qui pompent allègrement tous les capitaux encore disponibles en direction du marché des Bons du Trésor ? En cautionnant un système bancaire ayant désormais trouvé un nouveau filon juteux sur le marché de la dette publique au détriment de s’engager et de prêter aux intervenants de l’économie réelle, le Prix Nobel 2008 ne fait que prouver - une fois de plus - la convergence d’intérêts entre les élites intellectuelle et financière Américaines.
L’appareil productif US achève-t-il de sombrer ? Qu’à cela ne tienne : Dans le monde Keynésien parfait de Krugman, de Summers et de Geithner, l’Etat Fédéral doit dorénavant dépenser par procuration pour des citoyens qui préfèrent aujourd’hui épargner. Les Américains ayant vécu ces dix dernières années sur un enrichissement fictif constitué par une appréciation immobilière aujourd’hui évaporée ? Krugman et ses acolytes n’en donnent pas moins leur blanc seing à une administration Obama ayant emprunté à ce jour 800 milliards de dollars, soit 1’700 milliards de dollars à un rythme annualisé ou 12% du P.I.B. du pays !
Les étrangers étant las de financer ce gouffre, c’est la Réserve Fédérale qui se voit contrainte de prendre la relève afin d’éviter à l’économie de son pays une saignée mortelle : Elle a ainsi acquis au troisième trimestre de cette année pour quelque 700 milliards de dollars de Bons du Trésor à un rythme annualisé tout en encourageant les institutions financières à en acquérir encore plus en leur consentant des prêts à taux zéro. Poussant encore plus loin cette boulimie morbide, la Fed a en outre acheté en 2009 des titres adossés à des hypothèques totalisant 700 milliards de dollars afin de tenter de relancer le marché immobilier.
Fidèle à lui-même, le système bancaire réagit donc favorablement à sa Banque Centrale en lui achetant 350 milliards de dollars de son papier valeur mais en prêtant 300 milliards de moins aux entreprises nationales, à un rythme annualisé...Et pourquoi pas puisqu’une Banque Américaine a ainsi la possibilité d’emprunter de la Fed à un taux de 0.75% pour acquérir un bon municipal AAA et à un taux de 0.25% au jour le jour ( overnight ) ? L’argent facile motive ainsi les Banques à investir la quasi totalité de leur bilan dans des Bons du Trésor sécurisés en lieu et place des prêts en faveur des débiteurs usuels privés et professionnels toujours susceptibles de défauts de paiement.
Le résultat de ces largesses de la Fed est proprement cataclysmique : les Banques Américaines - le système financier US - se transforment du coup en simples appendices de la Réserve Fédérale Américaine !
Une configuration unique - et perverse - se met aujourd’hui en place aux Etats-Unis : Les Bourses s’apprécient à mesure que le billet vert perd de sa valeur dans un phénomène de soldes généralisées où les titres US sont vendus à l’encan car libellés en une devise qui perd tous les jours un peu plus de poids...A l’heure où il est de bon ton de discréditer les paradis fiscaux, les Etats-Unis sont désormais en voie de devenir une République Bananière.
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