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Accueil du site > Actualités > Economie > « On ne doit pas prendre la science économique trop au sérieux (...)

« On ne doit pas prendre la science économique trop au sérieux »

 Quand des économistes reconnus et patentés démontrent volontairement ou involontairement leur incapacité à prévoir…

Dernièrement, la revue mensuelle de l’Association des Anciens élèves de l’École Polytechnique (n° 656 Juin-Juillet 2010) a consacré un dossier aux « Nouveaux défis de la théorie économique »

Paradoxalement, alors que dans son éditorial d’introduction, Vivien Levy-Garboua, Senior Advisor de BNP Paribas, écrit : « Heureusement, certains économistes sont là pour nous sortir de cette impasse et nous redonner espoir, en proposant une nouvelle théorie de la Finance de marché », le contenu des articles est d’abord un aveu d’impuissance face à ce qui vient de se passer et surtout à ce futur largement imprévisible.

Le dossier commence par une interview de Maurice Allais, prix Nobel d’Économie. Il a une réponse, à la fois simple et brutale : il propose d’en revenir avant la globalisation et la mondialisation qui seraient source de tous les maux. Pour cela, il faut « restaurer une légitime protection » et « pouvoir se protéger par le rétablissement de protections raisonnables et appropriées ainsi que par le contrôle des capitaux ». Peut-être, mais est-ce faisable et réaliste ? Est-ce que la mondialisation n’est pas plutôt un état de fait, un effet de système ? Comment penser que la réponse aux problèmes actuels est le retour en arrière ? Ne s’agit-il pas plutôt de penser à partir du réel que de vouloir le faire retourner d’où il vient ?

Ensuite se succèdent les articles :

- Vivien Levy-Garboua, dans Questions pour une économiste, après avoir fait un panorama de son analyse du pourquoi de la crise financière, termine en appelant à un renfort de la mathématisation du monde. Selon lui, il faut « enrichir la macro-économie, à l’image de ce que la théorie comportementale a apporté à la théorie financière, en décrivant davantage des comportements observés, en faisant une part à l’irrationnel et au subjectif. » Mais c’est bien là le problème et toute la contradiction interne de la proposition : c’est précisément parce que le poids des comportements humains est prépondérant et qu’il est par essence subjectif que l’on ne peut pas mathématiser le monde … et heureusement !

- Patrick Artus, Directeur des études et de la recherche de Natixis, dans Les économistes avant et après la crise, cherchent « les vraies raisons qui expliquent l’absence de prévision de la crise par les économistes ». Il en trouve trois : « la spécialisation des économistes alors que l’analyse de la crise nécessiterait une approche fortement pluridisciplinaire ; l’utilisation par les économistes de modèles mathématiques (…) très éloignés de la réalité ; la difficulté à prévoir l’économie dans un monde d’équilibres multiples, ou, de manière équivalente, de crises systémiques ». Une fois cette analyse sévère détaillée et argumentée, il s’en sort par une pirouette en affirmant que les économistes ne sont « ni incompétents, ni vendus aux banques », – alors qu’il vient brillamment de montrer à tout le moins la limite extrême de leurs compétences… –, et qu’une sorte de miracle va faire émerger une solution.
 
- André Lévy-Lang, ancien Président de Paribas, dans Les modèles mathématiques des activités financières, expose d’abord pourquoi les modèles financiers sont limités et faux. Notamment il écrit : « C’est sans doute la faiblesse la plus grave des premiers modèles utilisés par les financiers, ils ne prennent pas en compte le comportement des acteurs des marchés. » Une fois de plus, on a oublié que les comportements humains ne suivaient pas des équations, ni des règles de trois… Il continue avec une affirmation étonnante : « Et pourtant, avec ces modèles très imparfaits, voire faux, les marchés de dérivés se sont développés, et ils ont permis, en trente ans, de créer beaucoup de richesses, non seulement pour les financiers mais pour l’ensemble des économies mondiales. » Merci pour cet aveu et le culot de cette affirmation, mais où sont les justificatifs à l’appui de ce propos ? Plus loin, il en appelle à une meilleure modélisation financière, en faisant le parallèle avec la modélisation de la réalité physique. Il termine en écrivant : « Il y a donc encore beaucoup à faire dans ce domaine (celui de la modélisation financière), en recherche appliquée aussi bien que dans les mathématiques en amont de la modélisation ». Certes… mais est-ce qu’il ne serait pas temps de se poser la question de la pertinence de vouloir à tout prix tout modéliser ?
 
- Thierry de Montbrial, dans La théorie économique entre Platon et Bergson, prend lui le contre-pied des conclusions des autres articles : « L’incertitude pure affecte à des degrés divers la vie de tous les hommes. Chacun a sa part, fut-elle modeste, de création et de liberté. C’est pourquoi aucun raisonnement probabiliste ou statistique ne pourra jamais enfermer durablement les comportements humains même agrégés. (…) On ne doit pas prendre la science économique trop au sérieux, c’est-à-dire jusqu’au point de métamorphoser des modèles théoriques en dogmes ou idéologies, ce qui est manifestement une tentation pour certains scientifiques en mal de notoriété. » Venant du fondateur de l’Institut français des relations internationales et de l’ancien Directeur Général du Centre d’analyse et de prévision, le propos a tout son poids…
 
- Alfred Galichon et Philippe Tibi, professeurs à l’École Polytechnique, dans Marché efficients ou marchés efficaces, repartent sur la théorie des marchés efficients, en montrent les limites et expliquent pourquoi cela ne peut pas fonctionner. Mais cela ne les empêche pas d’affirmer in fineque « le marché donne une réponse objective. (…) Il est donc efficace au sens où il assure une règle de partage acceptée de tous ou s’imposant à tous ». Nous voilà ainsi dotés d’un marché qui fonctionne sans que l’on comprenne vraiment comment, qui n’est pas efficient – si je suis leur démonstration –, mais qui est la réalité. Reste alors, comme ils le disent eux-mêmes, à ce que « le résultat obtenu devra en tout état de cause être intelligible et explicable ». Je leur laisserai le soin de cette explication !
 
- Philippe d’Iribarne, Directeur de recherche au CNRS, dans Comment interroger les postulats fondateurs de l’économie ? , dresse un tableau au vitriol de la science économique. Il commence son article par : « Les postulats fondateurs de la science économique sont fort peu réalistes. », continue plus loin avec : « De même, les démonstrations visant à magnifier le rôle de la concurrence et du marché reposent sur une vision peu réaliste du monde. », poursuit en stigmatisant la faiblesse des échanges interdisciplinaires : « Ce type d’analyse exige de prendre en compte un ensemble de phénomènes actuellement étudiés en ordre dispersé par des disciplines qui, pour l’essentiel, s’ignorent mutuellement : sociologie, anthropologie, linguistique, philosophie politique. » et conclue par une absence d’issue : « A partir du moment où l’état actuel de la discipline est considéré comme caractérisant son essence on ne voit pas bien trop comment elle pourrait évoluer. ». No comment…
 
- Pierre-Noël Giraud, professeur d’économie à Mines ParisTech et à Paris-Dauphine, dans La crise de la globalisation un défi économique et politique, explique lui-aussi la limite des approches de modélisation, en centrant son propos sur le commerce international. Dès le début il affirme que « cette théorie est d’une part épuisée d’autre part inadéquate à un phénomène, la globalisation, qui ne se réduit pas à l’ouverture commerciale. ». Compte-tenu de toutes ces limites et imperfections qui sont pour lui incontournables, il en appelle à un retour à une science expérimentale : « L’économie devrait abandonner toute prétention normative et devenir une science expérimentale et pas seulement une mathématique combinant des comportements trop simplifiés. » Il pense alors qu’il sera possible d’avoir une modélisation plus réaliste et moins arrogante. Il évoque en conclusion l’intérêt, par exemple, d’une modélisation des conséquences mondiales des décisions prises par le gouvernement chinois. Il finit en disant que cela serait un défi. Certes, mais est-il réaliste ?

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15 réactions à cet article    


  • Daniel Roux Daniel Roux 14 septembre 2010 20:20

    « Comment penser que la réponse aux problèmes actuels est le retour en arrière ? »

    Vous fustigez d’entrée la proposition de Maurice Allais sans vraiment approfondir son propos. Il ne s’agit pas de revenir en arrière mais de prendre les mesures indispensables à notre survie.

    Lorsque le choléra décime une population, mettre fin à l’épidémie en prenant les dispositions adéquates n’est par un retour en arrière, mais une avancée sanitaire.

    Reprenons la chaîne de causes à effets qui mène non pas à la crise, mais à notre déclin. Sans revenir sur les fondements idéologiques : Dérégulation de la finance, Instauration du libre échange, délocalisations, transferts de technologie, désindustrialisation des pays développés, chômage de masse, paupérisation rampantes des classes moyennes, déficits financiers des protections sociales basées sur les salaires, baisse des impôts des plus riches, déficits financiers des budgets nationaux, endettements massifs des états. Paralysie de l’action publique. ON EN EST LA.

    Dans les tuyaux : l’effondrement de l’Empire américain.

    Si dans les tous prochains mois, l’Union Européenne ne dompte pas les banques et les financiers en général et n’institue pas un protectionnisme européen très sélectif, le probable est : Spéculation sur les matières premières et notamment sur les aliments de base, étendue de la domination financière et politique des multinationales, basculement vers l’Asie de la primauté économique, affrontements de plus en plus féroces pour le contrôle des puits de pétrole et les terres rares.. Après tout dépend du rapport de force entre les acteurs comme d’habitude.

    Sinon, votre article n’est pas mal du tout.


    • rastapopulo rastapopulo 14 septembre 2010 20:45

      J’ai du mal a comprendre cette arbitraire dans le dénigrement de toute forme de protectionisme.

      « restaurer une légitime protection » ( contre le dumping social) et « pouvoir se protéger par le rétablissement de protections raisonnables et appropriées ainsi que par le contrôle des capitaux » (permet de protégé les minima sociaux voir de « forcer » les autres à les daopter sans quoi taxe d’import). Peut-être, mais est-ce faisable et réaliste ? (les 30 glorieuses, rien de moins)  Est-ce que la mondialisation n’est pas plutôt un état de fait, un effet de système ? (confondre économie et politique est bien pratique quand la seul menace pour les empires privatisé sont les peuples donc les nations) Comment penser que la réponse aux problèmes actuels est le retour en arrière ? (comment penser que la fuite en avant depuis 40 ans avec apparition de déficites et de crise financières de plus en plus graves est la solution ?) Ne s’agit-il pas plutôt de penser à partir du réel que de vouloir le faire retourner d’où il vient ? (la financiarisation est une stratégie, pour désarmer le publique qui lui ne se délocalisera jamais et ce serait un plus inéluctable, quelle blage)


    • Robert Branche Robert Branche 14 septembre 2010 22:33

      Comme vous l’écrivez, « on en est là »... et on n’est pas ailleurs. Donc on doit penser à partir de là où l’on est et non pas en fonction de ce que l’on aurait pu faire. Il est - de mon point de vue - illusoire de croire que l’on peut rembobiner le film et revenir à un « paradis perdu » (je ne suis d’ailleurs pas si sûr que c’était un paradis)


    • Daniel Roux Daniel Roux 14 septembre 2010 23:58

      Encore une fois, il ne s’agit pas de rembobiner le film mais de trouver les remèdes à une maladie afin de retrouver la santé.

      Les financiers ont reçu l’autorisation de transférer les savoir faire comme s’ils en étaient les propriétaires. C’est un vol manifeste et une trahison, du même tonneau que le transfert des plans de la bombe A à un adversaire. Ces mêmes financiers ré importent les produits en multipliant par 10 leurs plus values dont 9 restent dans les paradis fiscaux. Non seulement ils pillent, volent mais en plus ils trichent, escroquent et nous conduisent à la ruine tout en conservant leurs privilèges.

      Combien de temps faudra t-il à nos concurrents pour nous égaler puis nous dépasser dans la mesure où même la recherche développement est délocalisée.

      Mettre en place des mécanismes pour leur interdire de vendre notre expérience technologique serait la moindre des chose. Les obliger à ré installer toute la chaîne de production destinée à l’Europe en Europe, en respectant les normes sociales, fiscales et écologiques européennes, est une exigence salutaire. 


    • rastapopulo rastapopulo 15 septembre 2010 01:42


      Donc en gros,

      que des empires privatisés prennent comme point de repères ce qui est bon pour eux = Compagnie des Indes, privatisation, financiarisation ou dérégulation alors que ça date du 19° siècle pour être gentil, c’est considéré comme nouveau !!!

      Par contre que les peuples défendent ses intérêts avec comme point de repères les pionniers du Massasuchet, la souveraineté, les 30 glorieuses ou les règles contre la dictature financière qui date pour les dernières de moins de 40 ans et c’est considéré comme vieux !!!!

      Vous vous rendez compte du niveau de réflexion sur lequel vous demandez aux peuples de se baser ?

       En bref c’est la loi du plus fort qui compte, et ça, c’est plus qu’ancien !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


    • gogoRat gogoRat 15 septembre 2010 09:06

      Parler de « protectionnisme » c’est déjà accepter implicitement l’idéologie ambiante qui nous a banalisé la chimère de « La mondialisation » !
       En effet, même les petits écoliers savent qu’il est stupide d’additionner des carottes à des navets ... Comment expliquer alors que de grands économistes mettent en concurrence :
      - les produits réalisés par des travailleurs syndiqués, cotisant pour la retraite, le chômage, la santé, l’éducation et tous les efforts à fournir pour viser à une démocratie digne de ce nom, ...
      avec : - les produits multipliés par des esclaves sous le joug d’une dictature,
       et avec : - l’argent blanchi des pires mafias,
       et avec : - l’argent fictif de « produits financiers » dont même les experts sont incapables de calculer la valeur ?

      Les économistes ont-ils vraiment l’illusion d’avoir surclassé la théorie de la relativité générale qui reconnaît au moins 4 dimensions à l’ univers ? Pour eux, tout se réduit à une seule et unique dimension : l’argent ! 
      Ont-ils seulement conscience qu’il existe une infinité de façons de réaliser cette projection ? S’ils pouvaient entrevoir les autres dimensions, peut-être découvriraient-ils alors l’abyssale profondeur du simplisme !


    • Kalki Kalki 15 septembre 2010 13:32


      "Ils savent que votre seul pouvoir réside dans votre Carte Bleue. Ils ont besoin de vous empêcher de choisir. Il faut qu’ils transforment vos actes gratuits en actes d’achat".

      "Les hommes politiques ne gouvernent plus rien : c’est l’économie qui gouverne. Le marketing est une perversion de la démocratie : c’est l’orchestre qui dirige le chef. Mais on ne peut pas à la fois obéir au monde et le transformer. Un jour, on étudiera à l’école comment la démocratie s’est auto-détruite."

      99F

      P2P foundation

      Mais ne vous en faites pas on peut « mathématiser » le monde, on peut remplacer les économistes par des machines.

      Tout absolument tout peu être fait avec des machines.

      C’est beau le progrès.


    • Radix Radix 14 septembre 2010 20:27

      Bonsoir

      La prévision en économie est à peu près aussi sûre que celle de l’horoscope dans votre quotidien !

      Ce n’est pas une science car pour le devenir elle devrait intégrer beaucoup plus de paramètres qu’actuellement (comme les « sciences » du climat).

      Radix


      • Robert Branche Robert Branche 14 septembre 2010 22:35

        Les experts économiste sont les pythies et les prêtres des temps modernes. Les pythies comptaient les oiseaux qui passaient dans le ciel. Les économistes comptent des décimales issues de tableurs excel...


      • moussars 15 septembre 2010 13:54

        C’est pour cela alors qu’on a inventé les météorologues ? Pour leur tenir compagnie ?!


      • TheMogwai TheMogwai 15 septembre 2010 10:25

        Ça me rappelle une vieille blague.

        La théorie : c’est quand ça ne marche pas mais qu’on sait pourquoi.
        La pratique : c’est quand ça marche mais qu’on ne sait pas pourquoi .

        On pourrait dire que la science économique allie le meilleur de ces deux mondes : ça ne marche pas ..... et on ne sait pas pourquoi ....


        • drlapiano 15 septembre 2010 12:30

          Bon compte-rendu de cette revue à destination de la crème de l’intelligentsia Française ... merci à vous.

          Tous ceux qui se bousculent pour former notre jeunesse instruite sont des étatistes, de ceux qui plaident pour le règne de la raison (et des gens raisonnable) ce substituant au marché ce « bordel » imprévisible, inefficace et dont la liberté revendiquée est illusoire.

          Comme toujours, grands absents de cette réflexion économique ... les libéraux autrichiens.
          Rentrer en réflexion avec eux sur la réalité du monde ... ne conduit certainement pas à ce qu’exprime le titre, mais bien au contraire à voir la science économique comme un outil sérieux de compréhension et d’action.

          Pour rappel, un petit lien pour nos pauvres « élites » contraintes à l’ignorance (il faut bien en sortir ! ) le libéralisme pour les débutants


          • galien 15 septembre 2010 16:39

            Pour se marrer un bon coup dans le même sens que l’auteur.
            http://www.acrimed.org/article3075.html


            • Ecométa Ecométa 15 septembre 2010 17:34

              « On ne doit pas prendre la science économique trop au sérieux"

              Ce serait donc, globalement, la conclusion de l’article de cette revue des anciens élèves de l’Ecole Polytechnique ; article intitulé : « Les nouveaux défis de la théorie économique ».

              Ce n’est pas très sérieux comme conclusion ; avoir fait Polytechnique pour en arriver là est tout bonnement affligeant ! C’est affligeant pour toutes les personnes victimes de ces pratiques innommables qui relèvent de tout ce que l’on veut, sauf d’une pratique réellement économique, s’entend au sens précis, c’est-à-dire étymologique, du terme qui signifie « règle de la maison » et par extension « règle d’ensemble » ! Nos pratiques économiques relèvent plus de la foire d’empoigne, en fait de la loi du marché… ce qui revient au même : que de pratiques d’ensembles !

              Pourquoi la science économique ne s’intéresse-telle qu’à ce que le genre humain à de plus mauvais en lui ? Est-ce là la démarche d’une vraie science ? L’économie ne devrait pas être, comme elle l’est devenue, un système de moyens se regardant technoscientifiquement le nombril, mais un système de moyen au service d’une fin, d’une finalité sociétale ; l’économie doit être « au service de la vie humanisée », pour reprendre l’expression de François Perroux.

              Quels nouveaux défis et surtout quelle théorie ?

              Il y a belle lurette qu’il n’y a plus de théorie économique, qu’ « individualisme méthodologique » oblige… méthode scientifique qui préside en économie, il n’y a que des pratiques systémiques, qui, quand elles ne, se combattent pas, s’ignorent les unes les autres ! Quant au nouveau défi, s’il ne devait y en avoir qu’un seul, c’est précisément de mettre l’économie au service de la vie humanisée.

              Quelle est la réalité de l’économie mondiale ? A-t-elle à voir, cette réalité économique mondiale avec la « mondialisation économique » ? L’économie mondiale n’est pas un système économique en lui-même ; à part entière, mais un ensemble d’économies nationales. Des économies nationales qu’une « mondialisation économique » (mondialisation : action de mondialiser ce qui ne l’est pas naturellement), qui relève de la volonté de certains libre-échangistes (méthodologie du « comme si » de l’école libérale de Chicago), nie complètement afin d’imposer leur seule vision des choses : leur loi économique si particulière !

              La science économique actuelle n’étudie pas réellement l’économie : elle l’agite ! Elle l’agite en fonction de principes essentiellement rationalo mathématico technoscientistes ; tout simplement en fonction de tenants et d’aboutissants exclusivement productivistes !  Des principes qu’elle applique des plus en plus et y indifféremment, aux machines comme à l’humain qui devient alors un moyen économique exploitable au même titre qu’un autre !

              A vrai dire nous ne faisons pas réellement de l’économie mais exclusivement du capitalisme, et, qui plus est du capitalisme exclusivement financier : une finance qui se regarde le nombril ! 

              Entre d’un côté, le communisme, et de l’autre le capitalisme, tous les deux des paroxysmes ; entre ces deux extrêmes : il y forcément un juste milieu… et s’il nous prenait enfin l’idée géniale de tout simplement faire de l’économie !


              • galien 15 septembre 2010 17:55

                Parler de théorie économique nous amène toujours en fin de compte au sujet de la propriété, et c’est là que les ennuis commencent.
                Le reste c’est des truc d’épiciers, si ça peut remplir leurs vies, pourquoi pas.

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