• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Economie > Peugeot SA face au Moloch idéologique

Peugeot SA face au Moloch idéologique

On a beaucoup glosé sur les erreurs stratégiques du groupe PSA-Citroën, notamment sur sa relative absence sur les marchés émergents, l’Inde et particulièrement la Chine. Nous ne nous étendrons pas sur cette discussion sachant cependant que PSA vend chaque année environ 700 000 véhicules à l’exportation dont en 2011, 458 000 ventes en Iran… contre 441 790 en France ! Une perte sèche de 200 000 véhicules pour le seul premier semestre 2012 puisque PSA a renoncé spontanément à ce fructueux marché pour obéir aux oukases des néoconservateurs de Washington. Toujours “eux“ !

Bénéficiaire en 2010 – d’où les 200 millions d’€uros répartis entre ses actionnaires en janvier 2011 – le groupe est désormais en chute libre en raison de l’effondrement du marché européen, principalement celui de l’Espagne et de l’Italie, toute deux en plein marasme.

C‘est en février dernier que Peugeot PSA prend la décision de “suspendre“ ses livraisons à l’Iran à partir de mars… Une décision meurtrière qui va aujourd’hui coûter quelque 8000 emplois au secteur industriel hexagonal. Elle sera reconduite avril dans la perspective d’un désengagement définitif du marché persan… dont le groupe détient pourtant près de 30% et où il est présent depuis 1978… soit 34 ans, ayant survécu à la Révolution islamique, à la guerre Iran-Irak, aux deux guerres du Golfe et aux sanctions internationales. Son partenaire local “Iran Khodro“ y commercialisait jusqu’à maintenant les modèles 405 et 206 assemblés en Iran à partir de pièces produites en France sur le site de Vesoul.

Mais le 29 février dernier PSA se pacse avec General Motors qui entre dans le capital de Peugeot à hauteur de 7%. Simultanément Peugeot annonce qu’il interrompt ses livraisons à l’Iran, se défendant contre l’hypothèse d’un lien de causalité entre les deux événements : « Cette décision n’a pas été prise pour répondre à des pressions de GM. Nous faisons face à une situation géopolitique compliquée et les sanctions mises en place, notamment vis-à-vis des banques, ne nous permettent plus de garantir le financement de nos activités sur place ».

Les groupes de pression veillent au grain et à la bonne marche des industries américaines

En fait le groupe de pression UANI – United against nuclear Iran – dont les capacités de nuisances sont phénoménales est intervenu auprès de General Motors en plaçant l’entreprise sous la menace d’une enquête du Congrès… celle-ci relative à son association avec le constructeur français, et afin que la multinationale américaine exerce toutes pressions nécessaires pour contraindre Peugeot à cesser immédiatement ses activités en Iran. Les copies des courriers établissant ce scénario - dont les destinataires ont été le président Obama ainsi que le 9 mars 2012, Daniel Ackerson, PDG de GM et Philippe Varin, PDG de Peugeot SA - sont à chercher sur le site même de l’UANI 1.

Dans ces deux courriers aux dirigeants industriels, le lobby rappelle qu’un strict régime de sanctions s’applique à l’Iran, lequel interdit aux entreprises américaines d’entrer en partenariat avec des entreprises de ce pays. Facteur aggravant, depuis son renflouement par l’État en 2008, GM est à 32% une entreprise publique… Rhétorique du chantage : « En 2008-2009 les contribuables [américains] ont financé à hauteur de 50 mds de $ le sauvetage de GM et les 32% de participation du Département du Trésor américain dans la société, il est par conséquent inacceptable que GM entre en partenariat avec une entreprise faisant si ouvertement des affaires avec un régime responsable de la mort de militaires des États-Unis et de l’Otan et qui en outre menace la sécurité des États-Unis et du monde ». Rien que ça ! Les missives s’achevant sur un ultimatum « Merci de nous faire savoir avant le 19 mars 2012 si oui ou non vous allez agir pour mettre fin aux affaires de Peugeot en Iran »…

Mission de Michel Rocard en Iran

Quelque jours à peine après l’élection de François Hollande, Michel Rocard effectue une discrète mission en Iran. L’ancien premier ministre, au cours de sa visite, a eu l’occasion de s’entretenir avec le chef de la diplomatie iranienne, Ali Akbar Salehi, le négociateur du dossier nucléaire, Saïd Jalili ainsi qu’avec le président de la Commission des Affaires étrangères du Parlement, Alaeddin Boroujerdi.

Cependant Michel Rocard, last but not least, aurait également rencontré les responsables du groupe Peugeot-Citroën. Sans opérer de conclusions hâtives, il suffit de se reporter aux déclarations du chargé de mission de la nouvelle présidence pour mieux comprendre l’un des objets de ce voyage : « Je ne crois pas que les 7% de participation dans Peugeot acquis par GM vont affecter les relations d’affaires entre Peugeot et IKCO ». Ou Michel Rocard sombre dans le gâtisme ou il s’agit bien de comprendre après coup qu’il fallait entendre l’inverse. Ce que l’on appelle d’ordinaire le double langage, ou mieux, la “langue de bois“ ! En tout cas le gouvernement français savait et il s’est tu sachant que l’inéluctable arriverait aussitôt les lampions de la fiesta présidentielle éteints.

Notons au final à quel point la presse - écrite et audiovisuelle, comme à son habitude - ne s’est pas sortie de son rôle de grande muette se faisant en la circonstance d’une discrétion de violette sur cet aspect résolument non documenté du “séisme“ Peugeot. Mais n’a-t-on pas à ce jour la presse que nous méritons ?

Pendant ce temps là l’Iran se prépare à la guerre totale

Pendant ce temps là l’Iran se prépare à la guerre totale. Les autorités militaires diffusent actuellement une brochure intitulée “Les six derniers mois“ encourageant la troupe et ses cadres à anticiper l’imminent choc frontal 2 avec l’Occident. Celui-ci coïncidant avec le retour de l’Imam caché, le Mahdi ou Messie assimilé au Christ dans les courants mystiques du Chiisme, ceux qui forment l’actuelle équipe au pouvoir autour du président Ahmadinejad – cf. Reuters 11 juil. 2012… C’est dans ce contexte que le Guide spirituel de la Révolution Ali Khamenei a appelé, pour la première fois, la nation iranienne à se préparer à la guerre, au sacrifice et à la Fin du monde ! Sous-entendu de l’actuel “monde impie“, celui qui fait sombrer l’humanité et pas seulement chavirer les Bourses… Nous y voilà ?


Notes

(1) On lira avec le plus grand profit : http://gestion-des-risques-intercul... De même que l’on sera édifié au visionnage de l’émission de Public Sénat du 12 juillet. http://www.youtube.com/watch?featur...

(2) L’état-major iranien et les Gardiens de la Révolution – les Pasdaran - sont convaincus d’une imminente confrontation avec Israël, les États-Unis et l’Otan si Damas tombe. De leur côté les chefs des armées syriens se prémunissent contre une invasion terrestre et d’un débarquement amphibie. Les récentes manœuvres militaires par les forces armées syriennes se sont placées dans l’hypothèse de plusieurs fronts de guerre engagée par Tel-Aviv, Ankara et Amman. En ce qui concerne le Hezbollah libanais, il est en alerte maximale depuis des mois face à ce qu’il appelle la “guerre israélienne contre la Syrie“, redéployant ses forces pour contrer une éventuelle offensive de Tsahal d’abord contre le Liban, puis contre la Syrie. Il est par ailleurs assuré que les États-Unis, la Grande Bretagne, la France, l’Allemagne, Israël et la Turquie travaillent concrètement sur des plans d’intervention armée en Syrie.
 


Moyenne des avis sur cet article :  4.69/5   (26 votes)




Réagissez à l'article

30 réactions à cet article    


  • Jean-Louis CHARPAL 3 août 2012 11:21

    Je ne saurais trop recommander la lecture de l’article de Frédéric Lordon « Peugeot, choc social et point de bascule » paru dans Le Monde Diplomatique d’ août.

    Au-delà du volet conjoncturel iranien, cet économiste comptétent et talentueux, ( farouchement opposé au dogme ultra libéral) met en lumière, au plan macro économique, que la cause principale du marasme dans l’indistrie automobile, comme dans les autres secteurs, est dûe à l’austérité.

    Pour conserver à tout prix leurs revenus faramineux les privilégiés du système doivent clochardiser toujours plus les peuples. Pour que les riches soient toujours plus riches ; les pauvres doivent être toujours plus pauvres.

    Or, plus les gens sont pauvres moins ils peuvent faire tourner la machine.

    Pas de relance économique sans justice sociale, pas de justice sociale sans relance économique.

    Sans partage plus équitables des richesses produites pas de solution en vue !


    • Francis, agnotologue JL 3 août 2012 11:34

      Jean-Louis Charpal,

      je suis un lecteur assidu des articles de Frédéric Lordon, que j’approuve régulièrement sans réserves.

      Je n’ai pas lu cet article que vous citez. néanmoins, permettez moi de mettre un bémol à ce que vous écrivez, je cite : "Pour conserver à tout prix leurs revenus faramineux les privilégiés du système doivent clochardiser toujours plus les peuples. Pour que les riches soient toujours plus riches ; les pauvres doivent être toujours plus pauvres.« 

      Je dirai sans ambages : c’est faux ! Pourquoi ?

      Il ne pas confondre la lutte contre la « pauvreté » (thème de droite) et la lutte contre les « inégalités » (impératif de gauche). On peut réduire la pauvreté en accroissant les inégalités. C’est même cela l’astuce. En effet, réduire la pauvreté, c’est une nécessité pour les riches, puisque »ventre affamé n’a pas d’oreilles". Et les pauvres, au bout du compte, ça coûte cher !

      Et comment réduire la pauvreté sans réduire la richesse ? En sacrifiant les classes moyennes.

      A terme, la disparition des classes moyennes aboutit, bénéfice secondaire mais pas des moindres, à une société à deux classes, une société de privilèges.

      La boucle est bouclée quand on sait que l’argent procure à la fois la liberté et la sécurité en même temps qu’une société du fric n’accorde ni liberté ni sécurité à qui n’en a pas. Ainsi, le peuple sera-t-il disposé à accepter n’importe quoi pour de l’argent.


    • Lea Andersteen Lea Andersteen 3 août 2012 14:30

      J’ai trouvé un graphique très intéressant basé sur les chiffres de la banque mondiale. On voit que le Revenu National Brut par habitant (ppa) a été multiplié par 3 en France depuis 1980.
      Le revenu National Brut, c’est la somme des salaires et des revenus financiers. PPA signifiant qu’il y a ajustement, pour ramener en dollars et avoir des valeurs équivalentes pour tous les pays et pour les années considérées.

      Bizarre, je ne suis pas sûr que grand monde ai gagné 3 fois plus entre 1980 et 2011. Mais ou est passé l’argent ? Oh. Je n’ai pas de revenus financiers...


    • Jean-Louis CHARPAL 3 août 2012 15:00

      @ JL et Léa Andersteen

      Je ne crois pas que les classes moyennes soient la cible exclusive du système. Dans le dogme ultra libéral, archaïque au plan morale et « moderne » au plan technique, le grand clivage se situe entre l’économie réelle et l’économie virtuelle.

      Les grands gagnants du système sont les spéculateurs (les rentiers disaient Keynes,qui les détestait) de l’économie virtuelle (alias économie de casino). Les fameux 1%. 

      Les grands perdants sont les travailleurs de l’économie réelle. Il faut entendre par « travailleurs », comme aurait dit Monsieur De La Palice,ceux qui travaillent : les ouvriers, employés, techniciens, cadres, commerçants, artisans, paysans, fonctionnaires etc...

      La part la plus grande des richesses produites par ces « travailleurs » est aspirée de mille et une façons par les spéculateurs-parasites pour être jouée sur les marchés dérivés où des sommes colossales sont détournées de l’économie réeele qui est de ce fait exsangue..

      Ce sont donc toutes les classes sociales qui sont lésées gravement par ce système. Les classes moyennes, bien sûr (aux Etas-Unis c’est flagrant et dramatique), mais les travailleurs pauvres aussi prennent l’austérité en pleine figure, ceux qui subissent un chômage forcé et qui ne demandent qu’ à travailler, les paysans, petites entreprises etc ...

      Or il est exact, que les démocraties développées n’ont jamais créé autant de richesses pour les 1% et autant de pauvreté pour les autres.

      Où est passé l’argent ? Dans les poches des privilégiés du système, hyper minoritaires : actionnaires-spéculateurs, banquiers, multinationales, qui les « placent » sur les marchés dérivés, dans les paradis fiscaux, dans l’immobiler spéculatif etc...

      Le PIB pour ne parler que de la France a doublé depuis 30 ans. Ce qui signifie que le niveau de vie de la population française devrait être très élévé, avec des services publics de grande qualité. Or il ya 4,5 millions de chômeurs, 8 millions de pauvres, des services publics à la dérive. Le constat est d’ailleurs quasiment le même partout : échec pour la grande masse des gens, plein succès pour la fraction infime des privilégiés.

      Il est temps d’abolir les privilèges, comme une certaine nuit du 4 août !


    • Francis, agnotologue JL 3 août 2012 18:30

      J-L Charpal,

      je ne crois pas non plus que les classes moyennes sont la cible du système - pas plus que les victimes des dégâts collatéraux sont la cible des fauteurs de troubles.

      Je crois que les classes moyennes laborieuses vont être laminées au profit des classes moyennes et supérieures possédantes. Ensuite, probablement, les classes moyennes possédantes à leur tour, devront se serrer la ceinture devant l’appétit insatiable des 1% comme on les désigne : puisque c’est une question de partage des richesses dans un jeu à somme nulle.

      A ce sujet, je vous conseille de (re)lire « Matin brun ».

      ps. J’ai lu l’article de Frédéric Lordon dans le Monde Diplomatique : il est clair que ce pb des classes moyennes n’est pas le sujet de son article, excellent comme d’habitude.


    • T.REX T.REX 3 août 2012 19:44

      Si on en croit les notes de fin d’article, Peugeot devrait se lancer dans la fabrication de véhicule militaire pour relancer ses ventes !! hihihi !

      Je veux bien croire que GM et l’état américain et demandé à PEUGEOT de cesser de travailler avec l’IRAN mais dans ce cas, c’est aux USA de payer la note, pas aux travailleurs de l’Usine d’Aulnay qui d’ailleurs ne fabriquent pas de voiture pour l’Iran puisque celles-ci sont fabriquées sur place. Comme cette fabrication est déjà délocalisée, quel est le rapport avec les usines de France ?

      D’un autre côté, moralement parlant, pour l’éthique : Peugeot n’aurait jamais dû investir en IRAN. Il faut cesser de travailler avec les pays totalitaires et dangereux pour l’occident. Du coup, c’est très bien que Peugeot cesse ses échanges commerciaux avec la Syrie et l’Iran.


    • tf1Goupie 3 août 2012 22:48

      Si Lordon n’a pas encore compris que c’est la fin de l’âge d’or de l’automobile il va falloir qu’il achète des lunettes !

      Bon, mais on a les visionnaires qu’on peut


    • Francis, agnotologue JL 4 août 2012 09:04

      tf1groupie, le bien nommé,

      vous dites n’importe quoi au sujet de Lordon : je suis sûr que vous n’avez jamais rien lu de lui !


    • Emmanuel Aguéra LeManu 4 août 2012 09:59

      Goupie, pas Groupie... mais probablement une faute d’orthographe ?

      Quant à l’article... Intéressant, j’en conviens, je ne savais rien des répercussions iraniennes de l’arrivée de GM dans le capital de Peugeot. Ceci-dit, cette participation, ai-je lu ça et là, a du plomb dans l’aile : me trompé-je ?

      En tous cas, je relève à la fin de ce brillantissime papier, cette petite phrase : "L’état-major iranien et les Gardiens de la Révolution – les Pasdaran - sont convaincus d’une imminente confrontation avec Israël, les États-Unis et l’Otan si Damas tombe".

      Eh bien ça prouve qu’ils ne sont pas si cons que ça, les pasdarans en question.


    • Jean-Louis CHARPAL 4 août 2012 10:11

      @JL

      Merci pour vos interventions constructives.

      NB : @ tf1 Goupie. Concernant l’aspect écologique du problème, il ne faut pas tout mélanger et confondre demain et après demain.

      On ne peut passer sans transition de l’ultra libéralisme où une poignée de gens non élus dirige l’économie du monde, sans aucun contrôle démocratique,à une production industrielle et agricole essayant autant que possible de respecter l’environnement.

      Il y a une étape incontournable : que les peuples reprennent le pouvoir par l’intermédiaire d’élus au service de l’intérêt général et non plus des rentiers-spéculateurs.

      Alors là et là seulement, pourront être prises les décision qui s’imposent en matière environnementale. 

      Pour l’heure, l’ultra libéralisme a deux effets majeurs : clochardisation exponentielle de l’Humanité et massacre de la planète.

      Rien ne sera possible tant que le pouvoir sera entre les mains de « ces gens là ».


    • T.REX T.REX 4 août 2012 11:46

      M. CHARPAL, Votre démonstration ne tient pas car vous dîtes « toutes les classes sociales sont touchées » en entendant par là tous les travailleurs du haut en bas de l’échelle, mais vous oubliez que non seulement les traders sont aussi des travailleurs mais surtout que la plupart des actionnaires et spéculateurs sont aussi des travailleurs, ceux du haut de l’échelle, les purs rentiers sont certainement les moins nombreux. Vous voulez séparer l’économie réelle de la virtuelle car c’est bien pratique de trouver un responsable hors de la sphère du commun des mortels, mais en réalité tout est imbriqué et nous sommes tous impliqués.

      Ceci pour dire que je ne partage pas votre avis quand vous dîtes « toutes les classes sociales sont touchées » Ce n’est pas le cas, les grands patrons et travailleurs de hauts niveaux de revenus ne sont pas touchés et sont également les pires spéculateurs (stock-options et délits d’initiés par exemple). Votre but est sans doute de dépasser « la lutte des classes » mais celle-ci à hélas encore de beau jour devant-elle.


    • Lea Andersteen Lea Andersteen 4 août 2012 17:02

      Tout à fait, c’est bien la part des revenus financiers qui a explosé et qui s’est concentrée dans peu de poches.

       

      j’ai vu un docu intéressant sur la création monétaire, et ce qui expliquerai le paradoxe qu’il y ai si peu d’inflation alors que l’on a jamais créé plus de monnaie, c’est que une grande partie de la monnaie se retrouve dans la finance au lieu d’alimenter (au sens nourricier) l’économie réelle, cause des difficultés actuelles.


    • Jean-Louis CHARPAL 5 août 2012 10:22

      @ T.Rex

      Vous êtes libres de vos opinions et moi des miennes.

      Je refuse catégoriquement, quant à moi, de considérer les traders et les actionnaires comme des travailleurs.

      Ils ne créent rien, ne fabriquent rien , ne rendent aucun service. Au contraire, non seulement ce sont des parasites, qui gagnent des sommes folles et obcènes, mais ils dirigent de fait l’économie du monde, alors qu’ il revient aux gouvernements de gouverner et non à ces individus non élus.

      Mme Bettencourt qui gagne par 15 000 fois le smic par an à ne strictement rien faire, n’est pas une travailleuse.

      Il existe à Londres un officine de 180 traders qui spéculent sur les matières premières (blé et riz) notamment (mais ils ne sont pas les seuls à se livrer à cette monstruosité).

      Ces gens là ne sont pas des « travailleurs » mais des assassins car ils sont responsables de la mort de millions de gens, en stockant des produits qui sauveraient la vie de leur semblables pour que les prix montent et qu’il puissent changer leur Lamboghini tous les six mois et non tous les ans !

      Je ne « veux » pas séparer l’économie virtuelle et l’économie réelle. L’existence de ces 2 économies est une réalité qu’il est ridicule de nier. Il est permis de souhaiter un monde où l’économie virtuelle n’existerait pas ou serait marginalisée.

      Quant à Marx et à la lutte des classes, voici ma réponse : je suis un homme libre, un citoyen d’une totale indépendance d’esprit. Il ne s’agit pas d’orgueil ou de prétention, mais d’une volonté farouche de penser librement par moi même.

      Dans ces conditions les philosophes, écrivains penseurs de toutes sortes ne sont pas pour moi des gourous.J’essaie de prendre connaissance du message de ces personnes avec le maximum d’honnêteté intellectuelle, mais ensuite je me fais librement mon opinion.

      Marx pour moi, doit donc être connu. Il a dit des vérités, fait des analyses dont certaines sont toujours justes. Mais je crois que l’erreur est de le rejeter ou au contraire d’en faire un Dieu qu’on encense avec une religiosité ridicule.

      Personne n’a atteint « la » vérité et ne la détiendra jamais. Mais, en matière économique, Marx et Keynes sont deux penseurs de génie qu’on doit connaître ; ensuite on fait ce qu’on veut de leur enseignement.

      Les classes sociales existent. Il ne s’agit pas pour moi de le nier ou de les dépasser. Mais je suis à la fois pragmatique et progressiste. Le capitalisme porté au point actuel de sauvagerie inacceptable doit être, pour le moins, réformé en profondeur.

      Actuellement, une Oligarchie hyper minoritaire (spéculateurs-parasites, banksters, multinationales) dirigent nos vies. Ce sont nos « maîtres », parce que nous le voulons bien.

      Il s’agit si on veut sauver l’Humanité d’ un désastre qui pourrait être définitif, de mettre ces tyrans hors d’état de nuire. La mise au placard de l’économie virtuelle est une étape incontournable de ce combat. 


    • T.REX T.REX 5 août 2012 12:50

      Je partage globalement votre avis M. CHAPTAL sauf sur un point (et je ne suis pas plus dogmatique que vous, même si je suis un sympathisant des théories Marxistes. Tout n’est pas bon à prendre comme parole d’évangile.) :

      On ne peut pas considérer que les Pdg, dirigeants d’Entreprise, Directeurs de banque, traders, notaires, avocats ou tout autre profession libérale et hommes politiques ne sont pas des travailleurs. A partir de quel salaire une personne est -elle sortie de ce statut ? Les sportifs professionnels ne sont pas des travailleurs non plus ? Cette notion n’est pas liées au montant des revenus. Il ne faut pas la confondre avec celle d’ouvrier !

      Et je le redis, certains actionnaires sont aussi des travailleurs ! Mais peut-être pas les plus nombreux ou les plus gros actionnaires.....c’est à voir. 

      Pour les traders « assassins » la comparaison est outrée. Peut-on dire que les ouvriers qui fabriquent des Peugeot sont en partie responsables de la mortalité sur les routes ? Je ne le pense pas ! Chacun fait son travail comme la société lui demande, en son âme et conscience, pour réaliser ses objectifs de productivité et de réussite, sans penser aux conséquences collatérales. Les ouvriers qui usinent des canons n’ont pas le sentiment d’être responsable de la guerre dans le Monde et des victimes que celles-ci occasionneront.

      C’est le système qui est responsable.

      Personnellement je ne pense pas qu’on puisse grandement améliorer le système Capitaliste.
      Je crois qu’il faut repartir sur de nouvelles bases. 


    • jef88 jef88 3 août 2012 11:29

      PEUGEOT ?
      Des affreux ! !
      - Pas de banques , de fonds de pensions dans le capital !
      - Production en France !
      - Pas de produits low cost fabriqués dans des pays émergents ...
      - Une famille à la tête de la boite !

      Enfin peut être pas si affreux que cela ..... fabrication française et redressement productif ?


      • armand 3 août 2012 18:33

        Jeff, bonsoir, remettez votre « logiciel » à jour, voyez le commentaire de paul ci dessous, ce que vous dites c’était il y a 50 ans


      • dawei dawei 3 août 2012 18:40

        « - Pas de banques , de fonds de pensions dans le capital ! »
        non, mais pire : un gouvernement d’un pays impérialiste belliqueux et expansionniste !
        Avez vous lu l’article ?
        Production en France !
        - Pas de produits low cost fabriqués dans des pays émergents ...
        Ils transferent la prod en Chine, au Brésil et en Argentine je crois, faut se réveiller un peu ! On n’est plus sous DeGaulle !!


      • paul 3 août 2012 12:38

        Au royaume de l’entreprise privée, on voit que GM est une entreprise publique à 32 % ,et que de ce fait, l’État US peut lui imposer une orientation commerciale ( boycott de l’Iran ) .

        Au contraire en France, les subventions publiques ne donnent aucun droit de regard sur la politique commerciale de l’entreprise, alors qu’en droit ( un texte existe ), elle le pourrait .
        On pourrait étendre le raisonnement aux banques sous perfusion publique .


        • dawei dawei 3 août 2012 18:36

          c’est de la bombe A cet article !
          Donc quand on parle de mauvaise gestion ça reste totallement vrai : l’alliance avec GM est probablement la pire boulette de l’histoire de l’industrie française, et le pire, c’est que c’etait évident !!
          De plus, cette alliance a annulé les autres alliances pourtant bien plus vertueuses qu’il y avait avec BMW et Ford !

          Mais qu’on leur coupe la tête !!!


          • T.REX T.REX 3 août 2012 19:48

            à DAWEI,

            Il ne me semble pas vertueux de bosser avec l’IRAN !!
            Il y a d’autres valeurs que le profit à défendre !


          • Emmanuel Aguéra LeManu 5 août 2012 13:31

            Et c’est quoi le pblm à bosser avec l’Iran, Master Bolan Jr ?


          • T.REX T.REX 5 août 2012 19:44

            Salut Le Manu,

            Le problème avec l’Iran c’est de bosser avec des tyrans, des intégristes et des terroristes !
            Le problème est le même qu’avec tous les pays totalitaires tels que la Chine et la Russie mais avec l’Iran en plus on bosse avec des mecs prêts à nous balancer une bombe nucléaire sur la gueule. On peut pas faire d’affaires paisiblement avec des pays avec lesquels nous ne sommes pas en paix. 


          • dawei dawei 6 août 2012 14:51

            1 : je ne parlais pas de l’Iran mais de BMW et Ford, car c’etait des alliances constructive et « win-win »
            2 vous dites, « avec l’Iran en plus on bosse avec des mecs prêts à nous balancer une bombe nucléaire sur la gueule » ????
            C’est un peu calomnieux non ? Qu’est ce qui vous permet faire dire à toute une population civile ces propos honteux ? Rien ... absolument rien !

            Les Etats Unis sont les seuls a avoir été assez fous pour oser s’en servir sur des agglomérations civiles , et deux fois d’affilée, alors que la guerre était pliée, gagnée par les russes, et que plus rien ne le justifiait .... si ce n’est usurper le rôle du gagnant de la Guerre.
            Et encore aujourd’hui, « si on n’est pas avec eux, on est contre eux » , jamais l’Iran n’a tenu ce genre de propos et ce chantage honteux pour un jeune pays qui prétendant avoir des valeurs, mais qui les disséminent dans le monde sur des civiles à coupe de bombe H, d’agent orange, d’uranium appauvri, de bombe à phosphore ... et de terrorisme politique, intellectuel, financier et propagandiste .
             C’est donc la collaboration avec les Etats Unis que vous devriez condamner , car c’est bien essentiellement eux qui usent et abusent de menaces et de passage à l’acte ultramortifères partout dans le monde !
            l’Iran a décidément bon dos chez les neocons de votre genre !!


          • Lisa SION 2 Lisa SION 2 4 août 2012 09:21

            Bonjour,

            si je puis me permettre, « le lobby rappelle qu’un strict régime de sanctions s’applique à l’Iran, lequel interdit aux entreprises américaines » Peugeot n’est pas encore avec 7 % un entreprise étasunienne...soumise sur le champs à un lobby israélien en pleine campagne de guerre.

            " il est par conséquent inacceptable que GM entre en partenariat avec une entreprise faisant si ouvertement des affaires avec un régime responsable de la mort de militaires des États-Unis et de l’Otan "Une entreprise faisant en toute transparence des affaires civiles avec un pays jugé douteux sur un certain point sans encor aucune preuve, n’est nullement coupable d’aucune peine.

            Expliquez moi aussi pourquoi GM n’hésite pas à prendre 7 % du capital d’une entreprise florissante, alors qu’elle la juge ensuite coupable, alors que Peugeot pourrait très bien juger les lobbys coupables d’abus de pouvoir ?


            • diverna diverna 4 août 2012 12:31

              Je trouve l’ensemble des réactions à cet article bien curieux : beaucoup sur la crise générale et Frédéric Lordon et bien peu sur l’activité de constructeur automobile. Il est regrettable que le cas de l’Iran soit à ce point crucial pour Peugeot ; investir dans un tel pays doit toujours se faire avec l’accord politique.

              Le problème Peugeot avant de sauter à pieds joints sur la crise générale renvoie au fait que la construction automobile est maintenant le dernier carré de l’emploi dans les pays comme la France qui ont laisser filer (c’est le cas de le dire) le Textile. Le bâtiment a ses limites comme le démontre le cas de l’Espagne et l’agriculture se mécanise toujours plus laissant les masses laborieuses au chômage. Ford, GM, Renault , Peugeot même combat et on se demande ce qu’on peut espérer des alliances.

              On nous dit : c’est juste une question de surréquipement, transitoire donc. De qui se moque -t-on ? Toyota est devenu le premier constructeur mondial et bien d’autres constructeurs font diminuer les possibilités d’expansion. Sur ce marché le choix du haut de gamme aura été le meilleur, ce que les allemands ont fait et beaucoup moins les français. Il ne faut pas chercher plus loin pourquoi il y a un problème Peugeot et pas de problème BMW sur le même marché saturé (en Europe).

              Les conséquences sont catastrophiques pour l’emploi en France. On a beaucoup glosé sur la pseudo inconséquence des espagnols sur le dossier immobilier, en oubliant qu’une industrie manufacturière ne se construit pas du jour au lendemain, alors qu’une bulle immobilière si et il y a eu bien peu de monde pour dénoncer le danger. Avec des pans entiers de l’industrie en déroute notre capacité d’exportation ne peut pas se redresser sans une modification de notre taux de change par rapport aux pays où nous vendons. Le reste est littérature.

              On est dans une situation incroyable où un enfant pourraît comprendre que si nos usines ne sont plus rentables en france au point que les constructeurs ont l’alternative de délocaliser ou de perdre de l’activité (et à terme fermer boutique), il faut de toute urgence agir sur le coût de production (relatif) en France. On peut agir sur les salaires ou sur la monnaie ; la marge sur les modes de production (modernisation des usines) étant faible. Tout le débat sur inégalités et pauvreté vient du renoncement au levier sur la monnaie depuis l’avénement de l’Euro. Il ne faut toutefois pas se leurrer : une (très hypothétique) dévaluation serait un remède d’urgence mais pas la solution à long terme. La vérité est que les transferts de technologies profitent à une minorité et que la protection du travail n’a pas été une priorité, depuis longtemps.


              • T.REX T.REX 5 août 2012 13:05

                A DIVERNA,

                Agir sur les salaires ??? En les baissant peut-être ?....C’est surtout sur les charges, impôts et taxes qu’on peut éventuellement agir ! On ne va tout de même pas baisser le smic !!

                Dévaluer l’EURO ? Mais à quoi bon puisque l’Allemagne réussie très bien à exporter sans cela et en obtient une balance commerciale bénéficiaire.

                Construire des voitures « haut de gamme » comme l’Allemagne serait la bonne stratégie ??
                J’ai un doute.... aujourd’hui avec le prix du carburant et la crise, les voitures qui se vendent le plus sont les petits modèles moins onéreux tant à l’achat qu’en entretien et en consommation.

                Les marges sur les modèles Haut de gamme sont plus importantes mais les quantités moindre. Ils faut les deux et de tout pour faire un monde.
                Peugeot a aussi des gros modèles mais ils n’ont pas la réputation des Berlines de Berlin.
                Même les petites Peugeot sont plus chères que celles des concurrents... là est le problème.
                Est ce parce que Peugeot fabrique PLUS que Renault en France ? Est-ce la qualité des produits ?

                Les Allemands ne sont pourtant pas moins payés que nous et en Euros ? Franchement, il doit y avoir d’autres raisons à notre échec.... la mauvaise gestion ? Les causes semblent multiples et bien malin celui qui a la solution.


              • Emmanuel Aguéra LeManu 5 août 2012 13:35

                Bolan s’est tué à 60km/h. Qu’on commence par foutre en taule tous les vendeurs de caisses qui roulent à + de 130 et on en reparle. Le leçons sont faciles à donner lorsqu’on se vautre dans la contradiction en accusant les autres de complaisance.


              • Emmanuel Aguéra LeManu 5 août 2012 13:36

                Ce qui n’a, j’en conviens, aucun rapport avec la compromission politique des stratégies industrielles.


              • Emmanuel Aguéra LeManu 5 août 2012 13:37

                Mais la connerie n’ayant pas de limite, il faut bien y répondre de tps en tps.


              • T.REX T.REX 5 août 2012 19:47

                Quelle connerie El Manu ?
                Je ne comprend pas où vous voulez en venir !
                Qu’est ce qui nous sépare côté caisses ?

                Perso, je nationaliserais PEUGEOT-CITROEN comme RENAULT jadis.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès