Pouvoir d’achat : mutualiser les coûts d’accès aux nouvelles technologies ?
Mutualiser les coûts d’accès aux nouvelles technologies constitue une véritable opportunité pour l’amélioration du pouvoir d’achat. Cette mutualisation est facilitée dans le logement collectif et des sociétés HLM se lancent dans l’aventure.
Le pouvoir d’achat est au centre des préoccupations des Français. Malgré tous ses efforts le gouvernement peine à agir rapidement sur cette question et les mesures annoncées ont un impact faible sur le revenu des ménages.
Parmi ces mesures le découplage entre l’indice du coût de la construction et l’évolution des loyers constitue une mesure phare, elle rapportera en 2008 entre 3 et 5 euros par mois aux heureux bénéficiaires.
Les propriétaires auront leurs revenus amputés d’autant au risque d’affecter l’activité immobilière dans son ensemble.
Si l’on souhaite réellement accroître le pouvoir d’achat sans pénaliser spécifiquement un secteur économique, il convient de rechercher les activités où un autre mode d’organisation du marché peut aboutir à des économies réelles, à la fois pour les opérateurs et pour les consommateurs.
Permettre partout où c’est possible aux consommateurs de bénéficier de prix de gros constitue une piste à approfondir sans cesse. Les nouvelles technologies offrent de ce point de vue des gisements inexploités.
Internet, TV, téléphone illimité sur les fixes, à 29,90 €, nous connaissons tous l’offre, nous oublions en revanche que dans les mêmes immeubles nous payons pour nos relevés EDF, nos relevés d’eau, la maintenance des ascenseurs ou des portes d’entrées.
Un autre modèle est possible il a été exploré par plusieurs organismes HLM et par des sociétés spécialisées.
Il consiste à positionner les organismes bailleurs, sociaux ou non, ou les copropriétés, comme fournisseurs de services internet globaux incluant une offre raisonnablement étoffé en TV, téléphone et internet et donc de les inciter à créer au sein de leurs immeubles un réseau multiservices.
Ces réseaux peuvent être créés de toutes pièces ou tirer profit des réseaux précédemment déployés (réseau électrique, coaxial).
Ils peuvent également intégrer le relevé des consommations (EDF, eau chaude et froide, gaz) et diverses actions de maintenance ou prévention visant notamment la diminution des consommations et la prise en compte voire la correction immédiate des dysfonctionnements techniques (fuites, appareils électriques défectueux) comme l’exige l’engagement nécessaire de tous en faveur du développement durable.
Alors faisons les comptes : internet, TV, téléphone en secteur dégroupé 30 €, relevé des compteurs d’eau 3 €, relevé électrique à négocier avec les opérateurs 3 €, diminution des coûts de maintenance et d’alerte sur les équipements techniques récupérables sur les locataires ou à la charge des propriétaires 5 €, impact sur les sur-consommations (eau, électricité, chauffage) estimé a minima à 10 €, soit un total de 51 € par mois.
Pour un service raisonnable internet 512 K, 40 chaînes de TV dont la TNT, un n° d’appel téléphonique sur combiné fixe complémentaire au portable qu’il faudra dans tous les cas payer ainsi que les services de gestion des consommations évoqués, l’achat en gros s’établit en dessous de 10 € mensuel, l’amortissement du coût d’investissement sur les réseaux s’établit entre 3 et 5 € par logement et par mois.
Le gain potentiel de pouvoir d’achat s’établit donc à 35 € minimum par mois instantanément ce qui n’est pas rien.
Ce gain étant forfaitaire, il avantage relativement les bas revenus et les jeunes qui surconsomment les nouvelles technologies.
L’accès au NTIC est dans le même temps égalisé ce qui contribue à limiter la fracture sociale numérique.
Pour les opérateurs traditionnels, il s’agit d’un autre modèle qui n’induit pas forcément une diminution de la profitabilité. Les dépenses de marketing, les coûts de facturation, la gestion des impayés se trouvent en effet considérablement atténués par une facturation globale à l’opérateur immobilier qui répercute cette dépense dans les charges de copropriété ou dans les loyers.
Avec un accroissement de la pénétration de réseaux efficaces dans les logements, ils retrouvent également des capacités à développer avec les collectivités territoriales de nouveaux services économes pour la collectivité autour du maintien à domicile, de la formation ou du travail à distance.
Réduire l’importance des circuits de distibution, user des capacités de mutualisation d’un service, intégrer les services entre eux, autant de possibilités offertes par les nouvelles technologies.
Dans les immeubles collectifs, ou dans les ensembles pavillonnaires gérés collectivement, qu’ils s’agissent d’ensemble locatif ou de copropriété, l’achat en gros crée de réelles opportunités d’économie et d’égalisation de la qualité du service.
Dans
le cas des nouvelles technologies, le gain peut être important et
immédiat pour un grand nombre de ménages, la mutualisation peut également contribuer
à lutter efficacement contre la pauvreté dans le logement social et à améliorer l’intégration des ménages en difficulté en facilitant leur accès à l’emploi et à l’information citoyenne.
D’un point de vue urbain, l’avantage est d’autant plus facile à mobiliser que le patrimoine est groupé et dépend d’un nombre limité de propriétaires.
Pour une fois, les grands ensembles seraient avantagés...
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