• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Economie > Purge de la bulle des subprime mortgages : un mécanisme naturel de (...)

Purge de la bulle des subprime mortgages : un mécanisme naturel de correction

Cela fait longtemps qu’observateurs et analystes expriment leurs inquiétudes au sujet de la bulle immobilière américaine, et particulièrement de ces dorénavant fameux « subprime mortgages ». Aujourd’hui, la purge a enfin lieu. Les banques centrales, en réagissant rapidement sur les échanges interbancaires à très court terme pour ne pas laisser un mouvement de panique se transformer en crise, devrait limiter les effets de cet assainissement aussi douloureux qu’attendu.

« Tout le monde a besoin d’un emploi pour acheter une maison, une voiture, etc. [...] Mais tout le monde n’a pas un emploi. Nous avons une solution pour vous. Nous proposons une assistance à ceux qui n’ont pas de travail, mais doivent répondre à une vérification d’emploi dans la perspective d’un achat. [...] Dans notre base de données, vous serez déclaré(e) comme contractant indépendant de notre société. Votre nom apparaîtra sur des feuilles de paye comme avance  ».

Le site http://www.verifyemployment.net/ propose ainsi de fausses feuilles de paye pour 55 $, et une ligne téléphonique qui confirme l’intox pour 25 $. Voilà un beau cas d’espèce du type de dérive qu’a connu le marché des «  subprime mortgages  ». Fraudes et excès à tous les niveaux ont mené ce secteur dans le mur.

Décortiquons le processus en cours. L’une des activités bancaires aux Etats-Unis consiste à financer l’achat de biens immobiliers par le crédit hypothécaire, les fameux mortgage loans. Contrairement à notre système de crédit immobilier, les banques restent propriétaires du logement jusqu’à expiration de la créance. Si l’emprunteur ne paye plus ses traites, le prêteur est chez lui. Il peut alors expulser l’occupant avant de mettre en vente le lot pour récupérer sa mise. Tant que le marché immobilier est porteur, le prêteur est rassuré par cette garantie dite « collatérale ». Lorsque la tendance est à la baisse, la valeur de l’actif sous-jacent devient inférieure au risque encouru. En cas de défaut de paiement de l’emprunteur, le créancier peut perdre une partie de son investissement.

Evidemment, la banque doit financer ce crédit et le porter à son bilan. Vu l’ampleur des besoins qui ont vite dépassé leur capacité de financement, les banques ont dû alléger le poids de ces mortgage loans dans leur bilan. La titrisation, innovation financière née dans les années 80, permet aux banques de sortir ces prêts de leur bilan et de les faire reprendre par d’autres investisseurs. La structure juridique générique de ces opérations de titrisation, ce sont les ABS (Asset Backed Securities) adossés à des actifs, au sens large, conservés en garantie. Les MBS (Mortgage Backed Securities) concernent spécifiquement les fonds regroupant des crédits immobiliers, peu liquides (le crédit peut durer trente ans), en garantie collatérale. Ils sont cédés à des investisseurs relais qui, en échange, détiennent des obligations bien plus liquides que les actifs en garantie (la maison de chaque emprunteur du lot). La même technique s’applique aux CDO (Collateralized Debt Obligation) qui regroupent divers titres, obligataires ou hypothécaires en garantie.

Plus récemment, des familles en situation précaire ont aussi cherché à acheter leur logement sans présenter de garanties de situation suffisantes. Les subprime mortgage loan sont nés, également titrisés sous la forme de MBS subprime à profil de risque plus élevé et, par conséquent, à rendement également plus élevé. Moins exigeants, un peu plus chers pour l’emprunteur, ils permettaient à une population exclue des mortgage loans classiques de devenir propriétaire. Mais rapidement, une partie de cette catégorie d’emprunteurs a commencé à surestimer ses revenus déclarés, parfois même incitée à la faire par des intermédiaires peu scrupuleux, rémunérés au volume de crédits octroyés, pour accéder à des montants plus élevés de crédit. Alors que le taux de défaillance des mortgages classiques tourne autour de 3 %, celui des subprime mortgages s’est retrouvé environ quatre fois plus élevé. Et dès la fin 2005, le taux de défauts de paiement a commencé à grimper dangereusement alors que la valeur du sous-jacent, l’immobilier, se stabilisait puis se mettait à décliner. A un niveau proche de 14 % (donc 86 % des ménages payent normalement leur crédit et sont d’heureux propriétaires sans histoires), les effets de ce credit crunch commencent à se faire sentir dès le début de 2007, surtout que ce marché pèse près de 800 milliards de dollars.

Pourtant, les structures MBS ou CDO présentent des profils de risque très variables, ce que reflète bien la notation attribuée par les agences de notation dont c’est le métier. Les banques, lorsqu’elles cèdent leur portefeuille de subprime loans à un MBS ou à un CDO, structurent souvent le fond afin qu’ils offrent de meilleures garanties aux investisseurs (le rendement étant alors plus faible). Selon le profil de l’opération, le portefeuille reçoit une notation qui va, pour Standard & Poor’s de « AAA » (la meilleure qualité, au rendement naturellement plus bas) à « BBB » (la plus basse qualité des « investissement raisonnable », aussi appelé « investment grade » au rendement plus élevé ; à partir de « BB » on est dans le « spéculatif »). Les banques initiatrices peuvent octroyer un prêt (ou une classe d’obligations) subordonné(es) à la structure afin de couvrir en premier les risques du montage. En cas de taux de défaillance supérieur aux estimations, les investisseurs sont couverts par le cédant, la banque qui a externalisé ses crédits, qui doit compenser les pertes de sa poche. Hélas dans la crise actuelle, les acteurs paniquent et ne font plus la différence.

Depuis la liquidation de deux fonds de Bear Stearns et l’annonce de pertes importantes de nombreux hedge funds, supports qui concernent essentiellement de grandes fortunes, la crise s’est étendue aux fonds de pension et même aux supports d’investissement universitaires. Harvard, réputée pour une gestion très agressive de sa dotation et pour sa performance au travers de plus de 10 000 fonds (valorisation de 26 milliards de dollars contre 5 milliards en 1990 !) a tout de même perdu 350 millions de dollars sur un fond de subprime loans à fort effet de levier. Le groupe allemand IKB s’est trouvé en grave difficulté il y a deux semaines, et les banques allemandes ont dû venir à son secours. En fait, la plupart des institutions, en diversifiant leurs placements, ont joué ce marché à rendement élevé. Alors que la panique gagne les esprits, de nombreux acteurs réagissent de manière irrationnelle et excessive. Dans ce marché totalement asséché, les organismes spécialisés dans la constitution de fonds subprime ont du soucis à se faire (Cf la faillite d’American Home Mortgage, institution spécialisée dans le financement immobilier), aucun investisseur n’ayant aujourd’hui envie de rentrer dans ce marché et d’apporter du capital frais pour financer cette activité.

Banques et investisseurs commencent enfin à comprendre qu’ils vont devoir régler une bonne partie de la facture. Et celle-ci va leur faire mal. Surtout, ils vont devoir porter leur fardeau jusqu’au retour d’une certaine confiance car personne n’a envie, en ces jours troublés, de racheter leurs titres, pourtant liquides jusque-là. Des conflits ont commencé à opposer les banques, qui tentent de rééchelonner les crédits des ménages en difficulté, aux fonds investisseurs qui exigent la saisie et la liquidation des biens pour éviter l’enlisement. Mais après tout, la prise de risque fait partie de leur mission. Cette correction douloureuse rappelle que tout investissement constitue une prise de risque qui légitime la rémunération négociée.

Le mécanisme qui nourrit une telle crise, c’est la friction entre les exigences d’investisseurs habitués à des titres liquides et la faible liquidité, voire la totale illiquidité des actifs sous-jacents. Un marché énervé (et il y a de quoi quand on pense que des pertes de l’ordre de 100 à 150 milliards de dollars sont en jeu selon la Federal reserve Bank) veut tout savoir sur son risque encouru, en temps réel et avec précision. Or, une telle évaluation n’est pas fiable car les modèles mathématiques suivent les statistiques de défaillance sur des périodes plutôt longues. Résultat : aucun acteur ne veut entrer dans ce marché dont il devient périlleux d’estimer le risque et le rendement. Lorsque BNP Paribas a annoncé, en fin de semaine, qu’elle gelait des fonds d’une valeur de 1.6 milliards d’euros, ce n’était pas pour prévenir un risque de liquidation mais celui de ventes paniques, décorrélées de la valorisation « raisonnable » des actifs sous-jacents et sans contrepartie acheteuse à prix raisonnable. Encore une fois, aucun investisseur n’a plus envie de racheter de tels titres à ceux qui voudraient céder les leurs. Les prochaines semaines nous réservent encore bien des surprises, même s’il est peu probable que les conséquences de cette crise affectent durablement le reste de l’économie.

Les grands gagnants de cette histoire seront sans doute les avocats spécialisés dans les titres privés. Ces nettoyeurs s’attaquent déjà à tous les échelons du processus. En cherchant à établir que les banques et les courtiers ont sciemment octroyé des crédits à des familles sans les ressources financières suffisantes, elles veulent les rendre solidaires des défaillances en cours au profit des investisseurs collés. Difficile de mettre en avant l’insuffisance d’information sur les risques, voire leur dissimulation, lorsqu’on sait à quel point l’évaluation d’actifs illiquides est difficile à tenir avec précision en temps réel. Par ailleurs, les banques leur rétorqueront certainement que les investisseurs, professionnels de la finance, ne peuvent jouer les ingénus lorsque leurs placements tournent mal. Leur cœur d’activité reste le risque, et le risque suppose le droit à l’échec. Ainsi en va l’imperfection naturelle des marchés.

Enfin, le vieux sage septuagénaire d’Omaha, Warren Buffet, sort à nouveau du lot en ayant investi depuis longtemps sur l’effondrement de cette bulle des subprime. Non seulement il ne semble pas avoir parié un dollar sur ce secteur, mais il aurait acheté plutôt discrètement des dérivés CDS (Credit Default Swap), pariant sur la dépréciation de ces fonds. Cette fortune finira dans la fondation Bill et Melinda...


Moyenne des avis sur cet article :  3.88/5   (32 votes)




Réagissez à l'article

47 réactions à cet article    


  • Antoine Diederick 16 août 2007 11:14

    à l’auteur...

    Très bonne synthèse rapide et maitrise du sujet.

    cela informe vraiment.

    Merci.


    • tvargentine.com lerma 16 août 2007 11:19

      Tres bon article d’explication sur la crise actuelle des marchés que nous avions perdu l’habitude de lire ici,tant les dérives sectaires de certains « rédacteurs » sont inquiétantes

      Merci encore


      • aurelien 16 août 2007 12:31

        La complexification des outils boursiers à des fins uniquement spéculatives est un bel exemple de l’immoralité et de l’absurdité de ce système.

        Un niveau de complexité est obligatoire pour permettre une gestion la plus adéquat possible des actifs, cependant les objectifs de spéculation à court terme sont devenue LA Monnaie Courante des marchés boursiers.

        L’assistannat de ces marchés par les banques fédérales et les banques centrales montre à quel point l’économie n’est plu sune science mais une idéologie globale sans fondement autre que les siens propres, et dont les acteurs ne cessent de soutenir sous peine d’effondrement gloablisé.

        Cela n’a rien à voir avec du libéralisme... C’est un système boursouflé, incohérent, qui n’a de logique qu’en sa propre subsistance, dont les efforts de maintenance n’ont absolument rien de « naturel » pour reprendre un de vos termes.

        Il n’y a rien de plus artificiel, de plus dirigé et de plus assisté que le marché « unique fragmenté » des actifs financiers, au niveau mondial.


        • aurelien 16 août 2007 13:19

          Je complète :

          L’idéologie globale actuelle est une forme de réductionnisme économique. Sa politique est d’ailleurs de favoriser les réductionnismes en tout genre notamment dans son développement commercial.

          Quoi de moins étonnant que de trouver parmi ces personnes qui se disent « libérales », celles qui prônent la trasngénification globale de l’agriculture, celles qui vantent les diverses technologies comme solutions à tous les maux de la terre, ou qui protestent contre les principes de précautions... Tout est marchand, tout ce qui est faisable doit être fait, normalisé, globalisé et échangé... etc

          Ceux-là mêmes s’en réfèrent à la « nature », qualifiant de « naturel » des processus de rééquilibrages internes basés sur des principes économiques idéologiques...

          On a évacué la nature par la petite porte, et on cherche maintenant à nous faire croire que la marche du monde imposée par une idéologie dominante EST ce qui est naturel...

          Quelle bonne blague (ou très mauvaise) que cette mondialisation financière. Beaucoup de leurs acteurs sont des criminels en puissance de grande échelle, mais sans s’en rendre compte !

          La machine idéologique financière mondiale ne peut que tout broyer sur son passage : l’éthique citoyenne, les petits travailleurs, les handicapés, les marginaux, la nature, la moralité (on tue et fait des guerres au nom de la démocratie et de son libre-échange), le droit des peuples à décider par eux-mêmes...etc.. etc

          Vouloir expliquer cette crise des subprime, par une correction « naturelle » des défauts inhérents aux « défections »proprement humaines (trafic, corruption...etc) est une vaste fumisterie intellectuelle, permettez-moi de le dire. C’est la maintenance d’un système d’enrichissements particuliers dont les bénéfices ne sont nullement de nature prioritairement collective, car la collectivité avant d’être devenue une idéologie morbide est d’abord et avant tout une contingence de fait : nous partageons tous un même espace vital, clos et limité.

          A la base de cette idéologie actuelle du « libéralisme » ainsi nommée, l’entreprise, en concurrence avec ses semblables et ce dans les mêmes domaines de compétences... une guerre sans fin avec des oeillères, dont le développement fragmenté par marchés maintient la schizophrénie éconmique globale, masquée par les injections artificielles médicamenteuses des grandes banques productrices d’argent.


        • Aurelien Veron 16 août 2007 15:23

          @ aurelien : nous sommes d’accord sur un point : cela n’a rien, mais alors rien à voir avec le libéralisme (d’ailleurs, je ne vois pas ce que ça vient faire ici). Revenons à nos moutons.

          Les outils financiers sont extrêmement complexes parce que les besoins le sont aussi pour les très nombreux acteurs aux priorités et aux préférences toutes différentes. Les investisseurs, plus ou moins audacieux, ont tous peur de se prendre les doigts dans la porte comme c’est en train de leur arriver. Idem pour les emprunteurs qui regorgent de projets importants (en tout cas pour eux) mais, c’est pourquoi ils se tournent vers les banques ou les marchés, pas de capital.

          Ce que vous appelez « spéculer », c’est l’investissement dynamique en fait. C’est à dire la mise à disposition de capital auprès d’une masse d’acteurs qui en ont besoin pour de multiples raisons, du petit entrepreneur aux lourds investissements de multinationales. Les uns défendent leur projet, leurs garanties et la rémunération qu’ils estiment pouvoir offrir à l’argent proposé. Les autres prennent leur décision en fonction de leurs attentes de diversification du risque. Ces négociations permanentes sont largement facilitées par ces innovations financières qui rapprochent une infinités d’attentes différentes.

          L’intervention des banques centrales met un peu d’huile dans les rouages sur une durée de quelques jours, peut-être quelques semaines. Cela n’empêche pas à la purge d’avoir lieu. Cet allègement du marché monétaire ne constitue aucunement une subvention pour compenser les pertes encaissées. Chacun devra assumer ses erreurs, c’est la moindre des choses, non ?

          Certes, vous cherchez une logique globale, une sorte de mécanique quasi divine. Point de grand horloger ici. Le monde de la finance n’est là que pour favoriser une infinité de projets concrets qui ont tous leur spécificité : de l’achat d’un logement aux US à la construction d’une centrale thermique au Vietnam d’un côté. De la gestion de l’épargne individuelle aux fonds de pension de l’autre. Il faut aller du côté des économies planifiées pour disposer d’une grande matrice cohérente dans laquelle nous sommes tous des matricules pistés aux choix prédeterminés.


        • aurelien 16 août 2007 15:54

          Qu’est-ce donc que l’OMC sinon une planification de l’économie ?

          La spéculation financière est virtuelle et n’existe que pour maintenenir « les plus gros » dans les cercles « des plus gros ».

          Ne parlez pas de petits investisseurs, qu’est-ce que pour vous un petit investisseur..., un travailleur et son petit placement à la caisse d’épargne ?

          Aujourd’hui , on peut apprendre dans la presse que la bourse européenne continue de baisser et que le CAC 40 est au plus bas depuis un an. Les pauvres entrepreneurs du CAC 40 ! Allons-donc, nous allons tous faire preuve de compassion pour leurs dirigeants, et pourquoi pas les aider à remonter la pente en consommant plus de leurs produits ?

          Certains s’inquiètent du fait que la crise financière actuelle a un impact sur l’écnonlie réelle... c’est écrit noir sur blanc dans cet article du Monde par exemple (en fin de commentaire)...

          Voyons-donc qui est dans le réel et qui est hors du réel ? Et pourquoi cette séparation de l’économie virtuelle de l’économie réelle ? A qui cela profite-t-il réellement ?

          Tant de questions que votre article n’effleure même pas...

          Les Bourses européennes plongent, le CAC 40 au plus bas depuis un an


        • aurelien 16 août 2007 16:10

          « nior sur blanc »... en fait : noir sur ocre.


        • Aurelien Veron 16 août 2007 16:27

          Non. L’OMC est une structure inter-Etatique qui s’occupe des barrières douanières, pas de planification.

          Le CAC40 est au niveau d’avril 2007 ou de décembre 2006. On ne peut pas réellement parler de krach à ce stade. Les fonds ont besoin de cash pour répondre aux appels de marge et aux remboursements exigés par certains investisseurs inquiets. Les actions, contrairement aux CDO et MBS, sont des actifs liquides qui subissent des ventes importantes dans cette perspective, d’où cette baisse des cours. Et alors, cela vous attriste ? Je croyais que ce monde vous apparaissait barbare et repoussant !

          Vous ne semblez pas comprendre qu’il n’y a pas d’économie « virtuelle » : le secteur financier est bien réel et concret quoi que vous en pensiez, et il joue un rôle considérable dans la croissance mondiale depuis plus de 20 ans. .

          Le petit épargnant peut placer une partie de son argent sur un PEL pour financer les HLM, mais ce n’est pas incompatible avec un compte actions, un PEA. Il est donc tout à fait concerné par ce qui se passe dans le monde et dans l’économie réelle des marchés financiers.


        • aurelien 16 août 2007 22:57

          Bonsoir,

          Personnellement, je me moque éperdument des CDO, MBS ou autres fantaisies exotiques boursières.

          L’OMC fait parti d’une planification de l’économie commencée dans les années 80 ( et réfléchie bien avant) et qui est une stratégie de libre-échangisme par et pour le libre-échangisme, avec pour autre but que le libre-échangisme sans autre considération...

          Dans ces conditions, la liquidité boursière répond à des besoins directement inspirés par les stratégies bancaires dont les principaux clients sont les multinationales et firmes industrielles, et leurs sections financières. La spéculation des banques par les banques et pour les banques est aussi une caractéristque de ce que vous appelez cette « dynamique » boursière. Cette spéculation se fait notamment par le biais d’outils hors de portée des simples épargnants et clients-consommateurs « moyens », qui ne sont nullement concernés par les bénéfices d’un tel système.

          Biensûr que l’économie dite « virtuelle » est bien réelle, les traders boursiers et autres spécialistes de la finance ne sont pas nés de l’imagination de quelques journalistes en manque d’histoire à raconter...

          Vous parlez de croissance mondiale, sous-entendu « croissance économique mondiale ». Savez-vous comment est calculée cette croissance ? Car je suppose que vous ne parlez pas de la croissance du commerce marchand...

          PS : merci de ne pas me prêter, s’il vous plaît, des pensées qui ne sont que projections de votre part concernant une vision du monde pazrticulière que j’adopterais.


        • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 17 août 2007 03:19

          @ l’Auteur Un excellent article, clair, concis, pédagogique. Juste un léger froncement de sourcil quand vou parlez de l’économie virtuelle... Est-ce que l’essentiel des activités financières ne porte pas sur des produits dérivés - dont la transaction de WB à laquelle vous faites allusion n’est qu’un des innombrables aspects ? Est-ce que les activités hors-bilan des banques ne représentent pas le plus clair de leurs opérations ? Est-ce que les échanges strictement monétaires - au rythme de presque USD$ 3 trillions pare jour ne sont par quelques ordre de grandeurs supérieurs aux transaction sur des biens et services ? Tout ça ne rend pas l’économie « virtuelle », bien sûr, mais sa « réalité » n’est pas non plus ce que pense lambda quand il va porter son argent à la banque, n’est-ce pas ? Cela dit, rien à gagner à attise la panique. Ce qui m’inquiète, ce n’est pas l’aspect financier, c’est la réaction des 7 000 000 d’Américains qui, selon Cramer, pourraient perdre leur maison... Violents, parfois, les Américains.

          http://www.nouvellesociete.org

          Pierre JC Allard


        • Aurelien Veron 17 août 2007 11:26

          @ aurelien : 1) l’OMC promeut le libre-échange, c’est à dire le contraire de la planification. L’ouverture des frontières doit permettre aux pays en voie de développement d’acheter nos produits et nos prestations à haute valeur ajoutée (qui améliorent notamment la productivité de leur économie, mais aussi leur qualité de vie) et de nous vendre leurs services et leurs produits agricoles ou manufacturés.

          2) les stratégies boursières sont le fait de fonds de retraite, de hedge funds pour le compte de gros patrimoines, de petits épargnants en masse... Les banques sont très loin d’être seules décisionnaires. Et les multinationales, loin de placer des capitaux sur les marchés, ont surtout besoin d’emprunter de l’argent pour financer leur dveloppement, leurs acquisitions.

          3) la bourse et les traders sont directement connectés à l’économie réelle. La notion d’économie « virtuelle » joue sur les mots. Les capitaux circulant sur les marchés boursiers permettent à l’économie moderne de fonctionner comme aucune autre, votre qualité de vie étant largement due à la place qu’occupent les marchés dans nos économies.


        • Aurelien Veron 17 août 2007 11:38

          Les produits dérivés facilitent la rencontre d’intérêts divergents. Emprunteurs et investisseurs sont souvent sur des durées, dans des devises et parfois avec des profils de rendement ou de limitation du risque différents. Options, swaps et autres produits sont la clef pour satisfaire tout le monde. Ils viennent s’adosser aux flux de capital pour en modifier le visage final.

          Pour assurer la liquidité du marché, de nombreux petits rouages bancaires assurent des prix des produits qui structurent les montages. Tout ceci parait obscur au profane, mais lorsqu’Areva vend une centrale à un pays ou qu’une fusion a lieu, l’utilité de ces produits « hors bilan » (pas de flux de capital) est claire, très concrète.


        • aurelien 19 août 2007 18:39

          « Options, swaps et autres produits sont la clef pour satisfaire tout le monde. »

          C’est cela,... oui smiley


        • aurelien 19 août 2007 18:41

          « L’ouverture des frontières doit permettre aux pays en voie de développement d’acheter nos produits et nos prestations à haute valeur ajoutée (qui améliorent notamment la productivité de leur économie, mais aussi leur qualité de vie) et de nous vendre leurs services et leurs produits agricoles ou manufacturés. »

          Je vous encourage d’aller en Afrique ou en Inde en parler aux petits exploitants agricoles.

          Vous racontez vraiment des énormités, monsieur. Redescendez sur terre !


        • aurelien 19 août 2007 18:46

          Non seulement, nos propres produits agricoles invendus (et pesticides et herbicides avec) sont liquidés dans les marchés de ces pays dits « en développement », tuant leur agriculture et économie locale, mais en plus, ces pays sont le théâtre de dumping boursiers en faveur des produits à forte valeur ajoutée des pays dits industrialisés, que ces pays ne sont pas en position de produire...


        • aurelien 19 août 2007 20:12

          Enfin, l’OCDE est loin de représenter la totalité des gouvernements et des territoires de la planète, et encore moins les populations de ces territoires, y compris au sein des pays membres de cette organisation.


        • Forest Ent Forest Ent 16 août 2007 12:32

          Ce qui est écrit dans cet article est juste, mais ne décrit qu’une petite partie de la réalité.

          Il n’y a pas que les subprime comme créances douteuses. Il y a tout d’abord les alt-A, prêts immobiliers un petit peu moins aberrants. Ce qui n’est pas explicable par des dérives mineures, c’est que l’ensemble subprime+als-A représente la moitié des nouveaux prêts faits en 2005 et 2006. Il faut bien constater que l’ensemble du système bancaire US est devenu fou pendant 2 ans. Ce qui a été le cas aussi à l’époque de la bulle internet. Je ne vois pas que l’on puisse échapper à la recherche de causes structurelles.

          Et il y a un autre truc qui va être intéressant à regarder dans les mois qui viennent, c’est la dette des entreprises, qui a subi les mêmes dérives pendant la même période. Comment croyez-vous qu’ont été financés les 1500 milliards US$ de LBO de 2005 et 2006 ? Ils ont tous été titrisés, les banques n’ont rien gardé. Ces titres sont aujourd’hui invendables. Il y a quelques mois, Mme Merkel a proposé au G8 un contrôle renforcé des hedge funds. Elle a été renvoyée dans ses buts par MM Bush et Brown.

          Il ne s’agit pas d’une petite correction de quelques dérives. Il s’agit d’une tempête parfaite entre trois bulles jumelles : immobilier, actions, Asie. Ce sera dévastateur. J’en suis d’autant plus triste que c’était évitable.


          • Alpo47 Alpo47 16 août 2007 12:59

            @Forest Ent. D’accord avec vous, il ne s’agit pas d’une petite correction du marché, mais du début d’un effondrement total. Demain sera plus difficile qu’aujourd’hui.

            @ l’auteur. Vous faites une belle analyse des errements du marché spéculatif immobilier, omettant cependant certains aspects qui sont inhérents à cet aspect du capitalisme/spéculation/mondialisation. Or, le « chateau de cartes », totalement spéculatif,donc artificiel, est en train de s’écrouler. Complètement.

            @lerma. Vous êtes toujours aussi affligeant dans vos commentaires.


          • Forest Ent Forest Ent 16 août 2007 13:21

            Mme Merkel n’avait pas été du tout soutenue par la France, quand elle avait parlé des hedge funds. Ce qui fait qu’elle vient de réagir très froidement à la déclaration d’aujourd’hui de Sarkozy sur la nécessité de surveiller les marchés financiers : « M Sarkozy semble rejoindre le débat ». Il n’y a pas de raison que je n’en profite pas pour me foutre un peu, comme elle, de la gueule de Pinocchio, dont l’immense renommée internationale n’est connue que de TF1.


          • nos 16 août 2007 15:17

            « Cette fortune finira dans la fondation Bill et Melinda... »

            Si je vous suis bien, WB a fait des plus values grace à une crise qui va provoquer, au passage, que quelques millions d’américains, parmi les moins aisés, vont perdre leur maison ... Et tous bénéficiera aux miséreux du monde avec le concours de ce cher Bill ?


            • Aurelien Veron 16 août 2007 15:29

              En l’occurrence, ceux qui ont emprunté plus qu’ils ne pouvaient rembourser ne pourront acheter de maison. Ils redeviendront locataires. Je suis d’accord que ce n’est pas facile. Vous connaissez des pays où cela se passe différemment ? Vous évoquez les 14 à 15 % de défaillants, mais regardez du côté des 85 % qui payent leurs traites et deviendront propriétaires alors qu’ils n’auraient jamais pu y parvenir sans les subprime (en France, ils seraient parqués dans un ghetto HLM et aucune banque n’aurait voulu se pencher sur leur cas). Ne pensez-vous pas qu’ils sont bénéficiaires de ce système ?

              Ensuite, faites ce que vous voulez de cette boutade finale sur papy Buffet.


            • nos 16 août 2007 17:17

              vous êtes plus Warren que Marie George ... Buffet

               :-P

              mon commentaire était, tout comme votre dernière phrase, une boutade ...

              pour les HLM, ça serait bien de ne pas en faire des ghettos, ce n’est pas parceque des ghettos ont étaient créés que le principe du loyer modéré est mauvais...


            • karg se 16 août 2007 21:54

              Attention, être propriétaire ne facilite pas la mobilité géographique, ce qui est un facteur important pour trouver un emploi quand on est chômeur...à moins d’alléger la législation ou carrément de subventionner les déménagements professionnels. Je suis pas un grand fan de la « propiétairisation »...


            • Aurelien Veron 17 août 2007 12:23

              Alors qu’habiter en HLM permet de bouger très facilement, c’est bien ce que vous voulez dire ?


            • Yannick J. Yannick J. 16 août 2007 17:44

              Merci à vous pour cet article m’éclairant un peu plus sur un domaine que je connais peu dans le détail...

              cela dit il semble que la crise soit bien plus profonde qu’elle le le paraisse...J’en voit pour preuve la contagion dans d’autres domaines, celui des actions tout d’abord qui commence à sérieusement pâtir de ces retraits de liquidités, et insidieusement d’autres arrivent...

              Quelque part, cela dit, je ne suis pas si mécontent que ça que ce « crach » arrive, il permettra certainement de calmer certains requins sans scrupules et assainira l’économie mondiale, du moins je l’espère...


              • ratatouille ratatouille 16 août 2007 20:16

                Oui on peut espérer. Le problème avec les crises c’est qu’on sait où ça commence mais pas où ça s’arrête.

                J’espère que ça s’arrêtera à un bon assainissement et que ça ne continuera pas en dépression généralisée, montée du fascisme, guerre mondiale et massacre industriel.


              • Antoine Diederick 16 août 2007 20:34

                Bonsoir,

                De Bruxelles, l’Europe est a réagi à la crise avec une critique des agences de notations.

                Nous allons bien voir s’il y aura « assainissement » concernant les pratiques financières.


                • Antoine Diederick 16 août 2007 21:20

                  « a réagi »...pas « est a »

                  désolé pour cette coquille.


                • judel.66 16 août 2007 20:57

                  pour parler comme l’auteur ,cette titrisation de créances risquées et sans garanties a permis aux usa, a des pauvres bougres , de se loger ,ce qui leur aurait été impossible en France ..c’est vrai ...mais maintenant, qui est ce qui va payer cette prise de risques inconsidérée par les banques us et par les idiots de golden boys européens qui ont fait acheter ,par nos banques ,ces créances titrisées.......

                  finalement cette titrisation de créances n’est qu’une carambouille légale permettant a des banques «  » imprudentes «  »pour ne pas employer un autre mot ,d’escompter des créances douteuses grace a des idiots qui, sans etre responsables, engagent les clients de banques autrefois «  »respectables«  ».......

                  bien sur , ça risque d’assainir la finance internationale mais aux frais de qui ?? ? ? comment rétabir la confiance du petit épargnant plumé ....


                  • Aurelien Veron 17 août 2007 12:42

                    Vous n’avez manifestement pas compris : le principe de la titrisation, c’est de sortir les prêts des bilans des banques. Ce ne sont pas elles mais, pour l’essentiel, des fonds financés par toutes sortes d’investisseurs individuels, éventuellement au travers d’organismes de gestion collective.

                    En revanche, les banques ont souvent assuré les fonds qu’elles ont créés par une mise à disposition de liquidités en cas de défaillance des crédits ; c’est ce qui assurait la notation AAA de ces fonds de titrisation. Elles sont donc solidaires des pertes, dans ce cas précis, dans des marges limitées.

                    Les fonds devant rembourser les investisseurs qui veulent retirer leur argent, ils vendent d’autres actifs plus liquides que les crédits, comme les actions. Et les banques financent plus ou moins, pour le moment, les besoins à court terme de ces fonds sans exclure le risque de faillite de certains d’entre eux. C’est ce qui explique la baisse des marchés actions, le débouclement de nombreuses positions (carry trade en JPY...) qui déclenchent la vente d’autres fonds en pilotage automatique. Une fois que les niveaux seront revenus à des niveaux attirants (à revenu inchangé, la baisse de la valeur d’un actif augmente son rendement), les fonds reviendront à l’achat et le marché reprendra son cours.


                  • moebius 16 août 2007 21:15

                    Tres tres bon article, clair et informatif, mieux que la télé et la presse. mais... « purge » et surtout « correction », le systéme a donc une morale, et n’est’il pas la morale meme ? en tout cas la plus inflexive


                    • moebius 16 août 2007 21:18

                      ...« le petit épargnant plumé »et fait pleuré...et celui qui vivait au dessus de ses moyens mais l’ignorait nous attendri...


                    • moebius 16 août 2007 21:23

                      des larmes de crocodiles, évidemment, tous des requins je vous dis


                      • Philou017 Philou017 16 août 2007 21:59

                        Le credit : La plus formidable machine à s’enchainer soi-meme et devenir esclave du systeme. Combien de gens angoissent de perdre leur boulot et stressent de ne pouvoir payer leur traites ? Mieux vaut vivre dans une cité ou on n’est pas si mal que cela, sans avoir de souci exagéré du lendemain.

                        De plus ces formes de credit peuvent amener des surrencherissements importants des creances par divers mecanismes d’ndexation, ce qui peut mettre tres facilement en faillite des gens peu solides financierement :

                        « Avec la baisse des prix de l’immobilier aux Etats-Unis, les souscripteurs de ce type de crédit ne pouvaient plus compter sur l’augmentation du prix de leur patrimoine immobilier pour financer le remboursement de leur crédit. A cela, s’est ajouté le durcissement de la politique monétaire de la FED, qui après des plus bas depuis 25 ans, a augmenté graduellement ses taux directeurs. Les crédits subprimes étant variables et indexés sur les taux directeurs, la hausse des taux (parfois supérieur de 50% aux crédits standards) rendait encore plus difficile le remboursement de leurs dettes. Les taux de défaut sont ainsi passés de 5% en 2005, à 10% en 2006. » http://www.lefigaro.fr/guidebourse/20070814.WWW000000268_pourquoi_le_credit _subprime_fait_il_paniquer_les_marches_.html

                        Les gens qui n’avaient pas epluche leur contrats ont du avoir de droles de surprises.

                        Au dela de cela , ces formes de credits visent a entretenir de facon artificielle l’economie americaine (parmi d’autres moyens) et amenent un endettement monstre des Americains (150 000$ par tete). On cherche vainement une morale dans ce systeme financier et plus globalement dans notre systeme economique. Mais la morale est-elle encore une valeur aujourd’hui ?


                        • Aurelien Veron 17 août 2007 13:31

                          Je comprends votre appréhension du crédit. N’y touchez donc pas et laissez ceux qui en apprécient les effets en bénéficier. Ceux qui se sont surendettés au point de ne pouvoir assumer financièrement, heureusement minoritaires, assument leurs erreurs. Idem pour les investisseurs pas assez regardants. Les autres ont bien contents d’avoir pu se constituer un capital. Car au terme du crédit, la maison leur appartient bien. Et sur la durée, l’immobilier est un actif solide.

                          Le surendettement est un vrai sujet. Il me semble toutefois qu’il regarde avant tout ceux qui se collent dans cette situation, emprunteurs inconscients et prêteurs bien trop légers. A moins que vous ne vouliez régir leur vie à leur place ?


                        • 1984 1984 17 août 2007 01:13

                          Excellent article.

                          Je ne connaissais pas le lien entre l’immobilier en tant que garantie et la crise du subprime que l’on connait actuellement.Merci de l’éclairage smiley


                          • Philippe Vassé Philippe Vassé 17 août 2007 08:25

                            A l’auteur,

                            Votre article est très intéressant, j’en conviens, mais n’êtes-vous pas un peu, beaucoup, en retard sur et déconnecté des événements ?

                            La crise boursière s’accélère -on me dit à l’instant que la Bourse de Tokyo a perdu 5%- 14h15 à Taipei), celles d’Asie sont en plein désarroi, les prix de matières premières, y compris alimentaire, s’envolent, et vous nous décrivez les choses comme réglées (petite purge de subprime)....

                            Travaillant avec les spécialistes des World Trade Center d’Asie, je peux vous donner le sentiment des vrais spécialistes du continent : le crise est devant nous, elle est immense et la « purge » de Wall Street n’est qu’une petite difficulté peu significative avant les vraies, bien plus grosses, qui arrivent sur le monde boursier et financier.

                            D’ailleurs, Wall Street continue sa chute et en Europe, il en est de même. Ou alors, on n’a pas les mêmes informations ?

                            Ceci dit, je ne travaille qu’avec les meilleurs spécialistes boursiers du continent et leurs informations directes (sans être à Alternative Libérale), mais je constate, comme eux, que la crise s’approfondit et se développe.

                            Au fait, l’inflation bondit à son tour : le cours du lait a doublé en 1 mois, et celui des céréales est à la hausse. En clair, le monde court droit à des crises sociales graves par retour de l’inflation sur les produits de base.

                            Les financiers asiatiques estiment, eux, qu’il y a trop de liquidités (y compris fictives) en circulation. Traduit en clair : les interventions publiques par injection de sommes colossales sur l’économie de marché sont plus dangereuses que toute autre action.

                            Pour le moment, la tendance mondiale est à la baisse des Bourses, pas à la fin de crise. Et à mon avis, les événements donnent raison à ces amis analystes boursiers.

                            Tels sont les faits.

                            Bien cordialement vôtre,


                            • Aurelien Veron 17 août 2007 13:35

                              Des liquidités virtuelles ? Vous m’intéressez, développez je vous prie.

                              Sinon, votre commentaire n’apporte rien de nouveau. Oui, les bourses baissent et il va falloir du temps pour que les marchés se stabilisent et retrouvent confiance. Où avez-vous lu le contraire ? En 20 ans, c’est arrivé de nombreuses fois.


                            • Yves Rosenbaum Yves Rosenbaum 17 août 2007 11:43

                              Mr Veron, votre article est sans nul doute très détaillé, notamment sur les mécanismes de financement de l’immobilier aux Etats-Unis. Je déplore cependant qu’une fois encore, on passe à côté du moteur premier des crises financières, la SPECULATION (comme je l’ai expliqué la semaine passée dans cet article). Et que comme d’habitude, on cherche les réponses (et les responsables) ailleurs, pour éviter de dénoncer un comportement de masse coupable... Quant à l’avenir, comme l’a justement rappelé Philippe Vassé dans le commentaire précédent, il s’annonce moins radieux que vous ne le laissez sous-entendre. La crise de l’immobilier américain laissera des traces. Jusqu’à quel point ? Nul ne le sait et ne peut exactement le prédire. Car c’est bien là une caractéristique essentielle de l’économie : elle nous permet de tirer les enseignements du passé, mais elle ne nous permettra jamais de prédire l’avenir avec certitude. Remettre l’économie à sa vraie place, c’est là le grand défi qui attend l’humanité et qui déterminera son futur.


                              • Aurelien Veron 17 août 2007 13:48

                                SPECULER veut tout simplement dire que les acteurs gèrent leur argent de manière dynamique, en diversifiant avec vigilance. C’est plutôt sain. Vous ne vouliez pas qu’ils ferment les yeux et se désintéressent de l’utilité de leur placement ?

                                Encore une fois, personne ne nie que cette crise laissera des traces. Mais pas suffisamment pour stopper la croissance actuelle. Je pense qu’elle se tassera un peu temporairement, mais la purge terminée, et qu’ensuite l’activité reprendra comme avant. A suivre...


                              • Yves Rosenbaum Yves Rosenbaum 17 août 2007 15:52

                                « SPECULER veut tout simplement dire que les acteurs gèrent leur argent de manière dynamique, en diversifiant avec vigilance ».

                                « de manière dynamique » : un peu comme la dynamique avec laquelle les cours chutent et les entreprises de prêts font faillite ...ça oui Quant à la « vigilance » dont on fait preuve les investisseurs dans le secteur en question, on voit maintenant le résultat ... smiley

                                Vous croyez vraiment aux inepties que vous proférez ? Venant d’un spécialiste tel que vous, je ne peux me résoudre à y croire. Il s’agissait sûrement d’un petit clin d’oeil smiley


                                • Aurelien Veron 20 août 2007 13:23

                                  Les acteurs des marchés n’ont pas la science infuse, contrairement à vous. Ils commettent des erreurs, parfois en nombre. Citez-moi une profession dans lesquelles personne ne fait d’erreur lourde.

                                  Cela n’enlève en rien le rôle essentiel de ces activités dans la croissance mondiale. A côté de rares faillites qui seront assumées par les investisseurs et prêteurs divers, regardez l’impact sur la croissance mondiale, sur l’élévation du niveau de vie dans la plupart des pays qui acceptent le jeu de la globalisation dans le monde.

                                  Regardez l’état de ceux qui refusent cette globalisation, et vous comprendrez ce qu’ils ont raté.


                                • patou1564 20 août 2007 09:43

                                  De toute façon, le krach s’arrêtera à la frontière comme le nuage de Tchernobyl.

                                  Plus sérieusement, pourquoi est-ce quelques dizaines de milliers de personne pénalisent des millions ou milliards de personnes ?

                                  Si l’économie n’est pas capable de de résister à cela, c’est assez inquiétant.


                                  • Aurelien Veron 20 août 2007 13:24

                                    Pouvez-vous me préciser qui pénalise qui, et comment, je vous prie ?


                                  • Mondran 20 août 2007 14:52

                                    Bonjour,

                                    Je remercie d’abord Aurélien, pour la clarté de ces explications. Le fil des échanges semblent s’orienter peu à peu vers l’attaque ou la défense du libéralisme et de la place des marchés financiers dans la croissance.

                                    Il y a la matière à débattre en profondeur, mais je préfère demeurer sur la question de l’avenir de cette crise. Il me semble que plusieurs éléments doivent être pris en compte.

                                    Le premier d’entre eux est la réaction des acteurs économiques et des institutions financières à cette crise(il est interssant d’étudier leurs mécanismes d’ajustements à la crise (parfois automatiques, de nombreux fonds étant gérés électroniquement, par les mêmes progiciels)). L’opinion majoritaire affirme que les mécanismes d’ajustements prévus seront suffisants pour juguler cette crise, comme les précédentes. Cela me semble raisonnable d’un point de vue marco économique, sauf si cette crise particulière est renforcée par des effets externes majeurs.

                                    2) l’extension de ces crises, à d’autres aspects qui entraîneraient des effets majeurs sur l’économie (mondialisée).

                                    Il me semble que deux risques importants menancent la croissance. Le premier tient en la dépense de l’économie américaine vis à vis de la Chine. L’excédent budgétaire chinois (soutenue par le niveau articifiel du yuan) alimente la croissance américaine par l’achat de bons du trésor. Une vente massive de ces valeurs entraînerait des difficultés majeurs pour les états unis, et donc pour le reste du monde. Le second est liée à la confiance en général et au niveau d’incertitudes que savent gérer les marchés. Il em semble que nous entrons dans une ère marquée par des incertitudes fortes, je pense en particulier aux conséquences des changements climatiques, qui ne sont pas seulement une ère de réchauffement, mais surtout d’aléa majeurs, dont les conséquences en terme de destructions de biens, et d’altérations des fonctions de production sont à mon avis largement sous estimées. Les impacts économiques (directement sur la production de produits agricoles par exemple, mais également sur la fonction de production elle même)risquent d’être très forts et en partie imprévisibles. Concernant les marchés agricoles, cette incertitude se combine avec les évolutions concernant les carburants, pour faire monter les prix, ce qui n’est pas bon évidemment pour la croissance, surtout dans des pays comme la France ou elle repose en grande partie sur la consommation des ménages. Je pense également aux tensions sur le marché de l’énergie, et à la course poursuite qui est livrée entre le pick oil et la production de ressources énergétiques alternatives.

                                    Il est fort probable que même si cette crise se résoud « en douceur », elle ne soit que le premisse de crises réguliè-res et profondes.

                                    Je ne rentre pas dans le débat sur les vertus du libre échange. Les difficultés majeures que va engendrer l’entrée dans l’aire des aléas finiront par imposer des ajustements sérieux au libre échange, dont les effets globaux sur le monde, ne sont peut être pas aussi positif que cela.


                                    • Nemo 23 août 2007 14:02

                                      @ l’auteur

                                      Je souhaiterai tout d’abord saluer votre courage et votre abnégation.

                                      Non content de nous expliquer clairement des mécanismes financiers parfois complexes de prime abord, vous prenez le temps de répondre à des gens qui croient dur comme fer que les marchés financiers, c’est le Mal, et que « l’économie réelle » c’est le Bien.

                                      Votre propos, excluant tout jugement de valeur, et se bornant à une analyse rationnelle des causes et des conséquences, se heurtera malheureusement toujours à leur incapacité à envisager une problématique hors du cadre financier=méchant.

                                      On peut multiplier les exemples : « spéculation, comportement de masse coupable », « crédit=machine à s’enchainer soi-même et devenir esclave du système », « faire des plus-values grâce à une crise », et j’en passe.

                                      Si vous voulez mon humble avis, ne perdez pas votre temps à essayer de les convaincre, c’est inutile.

                                      En revanche, je serai ravi d’avoir votre avis éclairé sur la problématique des déficits jumeaux aux USA, à savoir les déficits budgétaires et commerciaux, leur contrebalancement par l’excédent de balance des paiements, et la faiblesse du dollar à l’heure actuelle.

                                      Cette situation peut-elle perdurer sous cette forme ? Ne risque-t-elle pas d’être mise à mal par une utilisation plus importante de l’euro dans les échanges internationaux ?

                                      Pensez-vous que la dépréciation du dollar par rapport aux autres monnaies est une tendance lourde, et risquerait de s’accentuer ? Dans ce cas là, ne risquerait-on pas de se retrouver devant des problématiques beaucoup plus inquiétantes ?

                                      Ou alors une fluctuation plus libre - et donc un renchérissement du yuan - serait-elle à même de corriger en partie ce déséquilibre persistant ?

                                      Cela fait beaucoup de sujets, mais qui sont à mon sens liés. Et c’est parfois diificile de démêler ces noeuds, lorsque l’on manque d’informations précises.

                                      Cordialement,


                                      • Aurelien Veron 23 août 2007 17:12

                                        Effectivement, beaucoup de questions à la fois. Vous quelques réponses possibles pour alimenter le débat :

                                        Georges W Bush a bien plombé les comptes de l’Amérique. Alors que Clinton a réduit la dette publique de plus de 90 à moins de 40 % du PIB en deux mandats, Bush fait tout le contraire, notamment pour financer la guerre en Irak. Que dire sinon que les générations futures devront éponger cette dette. Bon, au moins savons-nous qu’un président courageux (une femme démocrate par exemple) pourrait faire le chemin inverse en quelques années, soutenu par une bonne croissance (donc pas dans l’immédiat compte tenu de la conjoncture maussade aux US).

                                        Le déficit commercial inquiète plus de monde. Les Américains consomment beaucoup des produits pas chers. leur qualité de vie s’améliore donc vite, surtout avec un revenu annuel moyen bien plus élevé que dans nos contrées. En contrepartie, les pays qui exportent aux USA disposent de dollars qu’ils doivent placer aux USA : d’où l’excédent de la balance des capitaux. Entreprises exportatrices, réserves de change grossissent et viennent inonder les différents marchés (monétaire, obligataire, actions, fonds). Bref, la boucle permet aux une de vivre à crédit des autres. Mais la force qui prime, c’est la consommation des Américains, c’est donc elle qui plombe le dollar.

                                        Le ralentissement constaté depuis plusieurs mois et la crise du crédit pourraient ralentir cet engouement. Mais nous savons que les US ont une forte capacité de rebond. Et le public américain, lorsqu’il n’a pas le moral... consomme pour oublier. Bref, difficile de prévoir comment cette boucle (balance commerciale - balance des capitaux) va évoluer. Si je le savais, je ne serai pas là à tenter de répondre, mais collé à mon portefeuille pour profiter de ma science infuse.

                                        L’affaiblissement du yen japonais est plutôt dû au dénouement des « carry trade », qui consistent à emprunter du yen à des taux ridiculement bas (encore une politique de la banque centrale étrange, aussi étrange que le fonctionnement de l’économie japonaise), à vendre les yen ainsi empruntés contre...des dollars australiens qu’il est alors possible de placer à des taux élevés. L’effet de masse aidant, le yen a constamment baissé, entraînant de nouvelles prises de position dans ce sens de hedge funds. Avec la crise des subprime, tous les fonds ont commencé à vendre leurs actifs les plus liquides et à déboucler leurs positions de ce type. Résultat, le yen a retrouvé son niveau de fin 2006 en quelques semaines.

                                        La question du yuan est plus compliquée. La réaction la plus commune consiste à se plaindre de son niveau prétendument artificiellement bas. Si certains économistes contestent le fondement d’une réévaluation qui serait aussi arbitraire, il est clair qu’en soi, un yuan peu cher avantage les exportateurs chinois à moyen terme... si c’est vraiment le cas. En se réévaluant, il est probable que la balance commerciale des pays occidentaux s’améliorerait (mais au détriment de la balance des capitaux). A long terme, cette politique pourrait bien miner l’économie chinoise. Et en attendant, les Chinois vivent bien plus mal qu’ils le devraient...et nous mieux. Je m’explique.

                                        Si nous pouvons importer des biens à prix bradés qui améliorent notre quotidien d’occidental (je ne parle pas des jouets dangereux, de la nourriture avariée ou d’autres incidents factuels), les Chinois trouvent en revanche nos services et nos biens extrêmement chers. Effet pervers, les entreprises chinoises payent très cher, du fait même du yuan trop faible, ce qui leur permet d’améliorer leur productivité (conseil, hautes technologies...). Elles sont cantonnées à des niches à faible productivité, sans amélioration suffisamment rapide de leur productivité pour affronter la concurrence de pays émergents à devises flexibles. Par ailleurs, la Chine accumule des réserves de change en devises étrangères, notamment des dollars, qu’elle doit placer. Pour commencer, la République Populaire a largement financé la dette publique US, donc la guerre en Irak, et un tout petit peu les subprime. Elle a aussi acheté une multitude d’autres titres pour diversifier son portefeuille (une part du fond KKR récemment). Les Etats-Unis profitent de ces capitaux très bienvenus pour alimenter la croissance domestique, via la consommation mais aussi l’investissement.

                                        Un jour, la Chine sera contrainte de laisser le cours de sa devise fluctuer si elle souhaite laisser son économie se moderniser librement. La devise devrait alors se trouver poussée au renchérissement dans un premier temps. Les entreprises chinoises se trouveront alors contraintes d’innover pour continuer à exporter. Comme tout le monde. Mais d’ici-là, les entrepreneurs chinois ont beaucoup à apprendre : le respect du contrat, de la propriété privée, du Droit. Et je ne parle pas des Droits de l’Homme ou du respect minimal de l’environnement. Bref, la route est encore longue...

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès