Quand la crise fut venue
La Cigale, ayant chanté tout l’été, se trouva fort dépourvue quand la crise fut venue. Nicolas s’amuse au Fouquet’s, Nicolas fait du yacht, Nicolas se marie avec une chanteuse, belle rentière et riche héritière, Nicolas libère Ingrid. Cette belle histoire voudrait faire flotter le paquebot France sur un nuage et lui faire oublier les perspectives très sombres qui s’ouvrent à elle.

"Savez-vous jeter les sous ? A la mode, à la mode. Savez-vous jeter les sous ? A la mode de chez nous !" Cette comptine célèbre illustre avec plus de vérité la façon dont le gouvernement Sarkozy a hypothéqué notre avenir, multipliant les généreux cadeaux fiscaux aux plus riches, tout en nous chantant toutes sortes de refrains pour nous égayer un peu et nous faire croire que la croissance allait revenir, avec les dents s’il le fallait ! Mais, comme le dit presque la fable, "La Cigale, ayant chanté tout l’été, se trouva fort dépourvue quand la crise fut venue". Car la récession est là. Pardon ! J’ai oublié de sortir mon lexique de litotes et d’euphémismes : j’aurais dû dire "le ralentissement économique" est là.
C’est François Hollande qui a évoqué la cigale de la fable. Les socialistes, qui sont en grande perte de vitesse, et dont les sondages révèlent le peu de crédibilité aux yeux des Français, doivent faire le grand rassemblement à la rentrée. Alors, vite, vite ! Ils sortent quelques images bien populaires pour faire un peu de bruit. L’esprit espiègle de Hollande reprend du service. Mais tout cela n’est pas sérieux. Cela reste de la petite politique politicienne, de la tactique de parti.
La belle Carla a beau chanter de sa plus belle voix, l’horizon s’assombrit. Le pouvoir d’achat régresse, l’emploi aussi, la pauvreté s’approfondit et le RSA décevra. L’Acoss - l’organisme qui chapeaute les Urssaf - vient de publier, mercredi 20 août, un bilan de l’emploi et des salaires dans le privé, au cours des cinq dernières années. Entre 2002 et 2007, l’économie française a créé beaucoup moins d’emplois que sur la période 1997-2001 : + 3,9 % au lieu de 14 %.
Le bilan de l’Acoss montre que l’industrie poursuit son déclin : 410 000 emplois en moins (- 10 %), pour arriver à 3,6 millions de salariés.
Alors que faire ? Réciter des fables pour faire remonter la cote de popularité de son parti ou réfléchir sérieusement ?
Emmanuel Todd, quant à lui, proposait, en juin, devant le MoDem, des mesures de protectionnisme au niveau de l’Europe, comment le bouclier contre la mondialisation destructrice d’emplois joue perdant-perdant. Voici deux vidéos où il s’explique.
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