Sarkozy va-t-il mettre la France en Faillite ?
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Que l’on soit pro, ou anti-sarko n’empêche pas de réfléchir aux effets prévisibles du prochain emprunt d’Etat.
La définition du mot faillite est « échec d’une entreprise, d’une idée, ou d’un système ».
Une faillite, qu’elle soit d’un commerce ou d’un Etat, implique que celui qui est en faillite cesse ses payements.
Dans le cas d’une faillite d’Etat, un emprunt lancé ne sera donc pas remboursé. C’est bon à savoir avant de prêter de l’argent à celui-ci.
Il en est de même d’ailleurs pour l’emprunt lancé par EDF, qui vient de collecter près de 3 milliards d’euros. Les emprunteurs sont convaincus qu’ils ne prennent aucun risque, ce qui reste à prouver, lorsque l’on constate les difficultés dans lesquelles EDF et AREVA sont plongés aujourd’hui. Dans l’article des échos du 6 juillet, sous la plume de Philippe Escande, on se rend compte que les choses se compliquent pour EDF.
La faillite d’état n’est pas une nouveauté, et a déjà frappé de nombreux pays :
Le Mexique, la Russie, l’Argentine et plus récemment l’Islande en ont fait les frais.
Cela se produit lorsque la dette publique atteint les 100% du PIB (produit intérieur brut).
Il faut aussi que les revenus de l’Etat soient inférieurs aux charges de la dette.
Depuis les années 80, nous sommes passé de 20% à 80 % de dette par rapport au PIB, et les prévisions de nombreux économistes évoquent l’année 2015 pour atteindre le seuil fatidique des 100%, avec un cap de 88% en 2012.
Il reste des optimistes notoires, comme par exemple Mathieu Plane, économiste à l’OFCE, (office français des conjonctures) qui affirme très convaincu sur un air connu que « tout va très bien madame la Marquise », mais les chiffres qu’il donne ne sont pas bons : pour lui, par exemple, la dette française est de 71,2% par rapport au PIB, alors que tout le monde s’accorde pour dire qu’elle a déjà passé la barre des 80%. Ce qui ne fait pas sérieux pour un économiste, d’autant que nous sommes déjà depuis longtemps bien loin des 60% que nous impose de toute façon l’Union Européenne.
Depuis 20 ans, la France a pris un retard de 6 millions d’emplois par rapport au Royaume Uni.
Selon l’OCDE, le chômage de longue durée est de 5% en France, alors qu’il est de 1% au Danemark, Irlande, Suède, US, Royaume Uni, Finlande…
Sur un blog voisin, liberaux.org, dont on ne peut suspecter une appartenance partisane de gauche, le doute n’est plus permis : la France court à la faillite.
Pour Jean Louis Caccomo, docteur en sciences économiques, à l’université de Perpignan, il est évident qu’un Etat peut faire faillite.
Comme il le dit très bien « les Etats ne sont pas des entités immortelles. Même les plus invincibles se sont écroulés »
Il rappelle la chute de l’empire romain, de l’empire soviétique, de la république de Weimar.
Pour Nicolas Baverez, dans une chronique récente du journal « le Point », le constat est encore plus cruel.
« Le grand emprunt national que veut lancer Nicolas Sarkozy ne sera en définitive productif que d’intérêts majorés pour les créanciers et de charges supplémentaires pour l’Etat ».
Il ajoute : « l’emprunt n’est qu’un pansement élégant pour cacher la gangrène de la dette dont la cour des comptes souligne qu’elle n’a jamais été aussi élevée en temps de paix ».
Nicolas Baverez enfonce le clou en rappelant que « la France est le seul pays développé dont le dernier excédent budgétaire remonte à 1973 ».
Il continue affirmant que « le grand emprunt est une illusion qui couvre du voile du volontarisme le piège mortel des déficits et de la dette. En laissant croire qu’il est possible de pérenniser les déficits et qu’il n’existe pas de limites à la capacité d’endettement de l’Etat, la France encourage la formation d’une nouvelle bulle financière autour des finances publiques ».
La France ? Parlons-en.
Son appartenance à l’Union Européenne l’oblige à avoir une dette publique inférieure à 60% du PIB, seuil défini par le traité de Masstricht.
La France va-t-elle pour autant être exclue de l’Union Européenne ?! Pourquoi pas.
C’est même ce que souhaitent les libéraux dans le blog proposé plus haut. (liberaux.org)
Pour sortir de la faillite qui la menace, il faudrait qu’elle sorte de l’Europe, abandonne l’euro, et puisse ainsi dévaluer sa monnaie.
En réalité, l’Europe aujourd’hui a déjà volé en éclats. Un protectionnisme déguisé est déjà en place, et chacun joue sa carte. Les égoïsmes nationaux retrouvent le devant de la scène, alors qu’il faudrait jouer la carte de la solidarité et du partage.
Car comme disait un vieil ami africain :
« Ce qui est plus fort que l’éléphant, c’est la brousse ».
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