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Société d’information : il n’y a plus de secrets – Il n’y a que des intérêts

Sécurité - l'art de partager des Secrets

Il n’y a jamais existé des sociétés sans secrets, qui ne peuvent pas tomber entre toutes les mains. Secrets pour préserver un pouvoir, pour servir une offensive, pour se réserver un bien rare, pour dissimuler la honte, pour tromper, pour frapper, pour cacher ce que l’on fera, pour camoufler la vérité … En effet, les secrets donnent le sens pour notre vie.

Pour éviter que les secrets ne tombent dans les mains des indiscrets, on peut prévenir leur divulgation non-autorisée par exemple par la protection, la prévention, la précaution, la dissuasion, la déstabilisation, l’anticipation, la traçabilité, la négociation, la désinformation, l’intimidation, parfois par l’attaque. Mais cela ne suffit pas. Pour des soucis d’intégrité (virus, fausse information, l’intoxication etc.) nous avons aussi besoin de pouvoir en garantir l’authenticité. Pour cela nous n’hésitons pas à recourir à la science informatique de pointe – la cryptologie, l’art des codes secrets. Bref, pas ce n’est si simple… La sécurité est l’art de partager des secrets.

 

Il n’y a plus de secrets – Il n’y a que des intérêts

Comme le secret est en effet un processus menacé, il faut faire des efforts pour le maintenir. Pour cela les secrets ont toujours leurs gardiens, les possesseurs de secret par intérêt, pour qu’on ne puisse pas acquérir les secrets n’importe comment. Pour découvrir un secret il faut un véritable savoir-faire, une compétence, des réseaux, des outils et un peu de chance. Avant, ces outils et le savoir-faire étaient plutôt dans les mains des services secrets, maintenant, à l’ère de l’information, cela est à la portée de tout le monde. L’unique différence réside dans le principe que les services secrets peuvent utiliser des méthodes illégales, que nous autres, ne pouvons pas. Tant pis, cela ne nous décourage pas, ce n’est qu’un défi de plus : avec l’intelligence on parvient parfois plus loin ;-)

Le problème est qu’aujourd’hui tout le monde peut accéder à ces informations, et certains pourraient en faire mauvais usage… D’abord, dans notre société d’information nous avons internet qui est un univers idéal, un outil précieux pour découvrir tout type de secrets (les découvreurs de secrets ne sont pas que les hackers). Dans internet on trouve presque tout, si on sait rechercher. La force du Web 2.0 est surtout dans ses effets de coopération. Tout le monde a ses réseaux sociaux et professionnels selon ses besoins pour échanger des informations. Les téléphones portables permettent à tout le monde de jouer les reporters ; enregistrer les conversations, filmer et communiquer en temps réel avec le public. De plus, le matériel d’espionnage est un marché très rentable mondialement : Aujourd’hui les sacs traditionnels d’écoute peuvent atteindre les conversations de centaines de mètres et lire les frappes de clavier sur l’ordinateur, les sacs à dos contenant des appareils peuvent identifier la carte SIM de votre téléphone (même éteint), des camions d’apparence banale possédant des systèmes d’écoute pouvant entendre des conversations et d’autres sons dans des maisons malgré les murs, sans oublier que les antennes d’écoute peuvent être cachées même dans le coffre d’un scooter. Et… la nouvelle technologie et l’imagination humaine ont été jusqu’à créer des oiseaux munis d’un mini appareil de photo et des antennes d’écoute, qui vont se promener tranquillement dans votre jardin comme les autres oiseaux, sauf qu’ils n’ont pas tout les reflexes d’un oiseau réel et qu’ils préfèrent plutôt se promener que voler…

Donc, aujourd’hui, par principe, on peut tout savoir – plus de secrets. Ceci dit, nous ne les dévoilons que si nous avons les intérêts à le faire. Par exemple, un pays n’a pas d’intérêt à dévoiler publiquement tout ce qu’il sait d’un autre, car lui aussi détient ses propres secrets – souvent dévoilés par cet autre pays. Ainsi, les secrets deviennent des monnaies d’échange. Les états en jouent avec leurs intérêts : ils font des compromis du savoir des uns sur les autres, créent un certain non-savoir, dissimulation réciproques, etc. Vous non plus, vous ne racontez pas tout ce que voyez autour de vous, - pour votre propre intérêt…

 

Rien ne coûte plus cher que l’ignorance

Certes, l’Intelligence Economique (comprend la protection et sécurité, la veille, l’influence, lobbying et le réseautage, la gestion de crise) n’est pas une démarche transparente non plus, mais « ce n’est pas parce que l’on traite du secret que l’on est dans l’illegalité et que l’on fait de l’espionnage (1) ». – Notre travail ressemble plutôt à celui d’un journaliste. L’intelligence équivaut à notre capacité à résoudre les problèmes, tels que découvrir des secrets. Le secret n’est pas qu’une monnaie d’échange, c’est une arme, un rapport de force. Pour percer des secrets on utilise souvent la méthode de l’inférence – la découverte d’une vérité cachée à partir d’autres vérités connues et des liens qui existent entre elles (1). De plus, il ne suffit pas de recueillir de l’information, il faut savoir l’analyser afin d’en faire un renseignement utile, car l’information n’a de valeur que pour celui qui en a besoin, au bon moment et sous la forme voulue.

Pour que l’on puisse se protéger, il faut d’abord connaître les menaces, les types des attaques, les méthodes utilisées, les systèmes de décodage, etc. Et comme tous les professionnels, les experts d’IE – nous aussi, devons veiller sur notre propre activité, car notre compétitivité repose surtout sur la qualité de nos réseaux. Nul n'est à l'abri d'une attaque informationnelle. En ayant moi-même dû faire une douloureuse expérience (il s'agit des pratiques déloyales des affaires de la part de mon comptable – aujourd’hui dans les mains de la justice), je sais de quoi je parle. Aujourd’hui nous n’avons plus de droit de ne pas savoir sur ce qui nous concerne directement ou indirectement (l’environnement, collaborateurs, compétiteurs, etc.). Peut-être, que « l’information coûte cher, mais rien n’est plus cher que l’ignorance » (John Fitzgerald Kennedy).

 

Conclusion

L’incertitude fait partie de notre vie. Aujourd’hui, théoriquement on peut tout savoir, même les secrets les plus précieux. Il ne faut pas pourtant tomber dans la paranoïa, mais juste vivre avec la réalité. Il suffit de vivre correctement et de garder les yeux ouverts…

Source : (1) « L’intelligence économique : Un nouvel outil de gestion » par Marc Audigier,Gérard Coulon,Patrick Rassat ; Editeur : Maxima, 2003


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4 réactions à cet article    



    • alain_àààé 27 octobre 2012 15:28

      j ai été officieusement un agent des services de renseignement de par mon métier dans l admi nistration j ai eu a surveillé les hauts fonctionnaires et politiciens et ma dernier affaire a été une affaire sur la drogue ou était impliqué un ancien ministre.il y a eu des fuites d une administration dans on parle actuellement dans les médias informant les trafiquants ou se trouvait ma maison on l as dynamité plus 3 voitures brulées 1 caravane et 2 tentatives de meutre sur mon fils.aujoudhui je suis poursivi par la justice pour avoir déclaré que j allais tué ceux qui m avais fait cela.alors pour répondre avotre article je ne crois pas qu il fasse faire des enquetes sur les gens que l on veut embauché car les gens peuvent changer dans le temps.


      • L’immigré 27 octobre 2012 18:32

        Article intéressant qui se veut intéressant.

        Toutefois, faire croire que percer les secrets d’une organisation donnée sans utiliser des méthodes à la James Bond soit réalisable en toute légalité est une utopie.
        La plupart des secrets « visibles » tels que les brevets et les œuvres soumis au copyright ne peuvent être utilisés gratuitement que dans l’illégalité.
        Quant aux secrets « invisibles », secrets de fabrication, secrets professionnels et autres clauses de confidentialité... No comment.

        On dit que certains marchés perdus par Airbus face à Boeing sont dus à l’implication des services de renseignement américains (votre fameuse intelligence économique) qui obtinrent, de manière quelque peu discutable, des informations sur les produits mis en compétition (informations financières, techniques et même humaines). Je doute fort qu’Airbus ait divulgué de telles informations qui relèvent du secret professionnel : c’est un marché de plusieurs milliards de dollars qui est en jeu.
        Vous pouvez toujours me contredire en me donnant des exemples de gros contrats gagnés en toute transparence...

        Quant aux champions du monde de la sécurité informationnelle (c’est-à-dire, la capacité de préserver une information contre toute divulgation) : les hackers sont indubitablement les meilleurs. Ils ont forcément été dans l’illégalité, même pendant un court instant, dans le cadre de leur activité de renseignement. Je ne critique pas ces hackers, que je respecte de par leur indéniable compétence technique, en affirmant cela, j’essaie de démontrer qu’il est impossible d’avoir un renseignement vital susceptible de changer irréversiblement et durablement le cours d’une négociation sans utiliser des méthodes illégales.
        Même des secrets qui méritent d’être révélés (les crimes contre l’humanité, par exemple) exigent des méthodes illégales : entrée dans le pays soupçonné en toute illégalité (aucun visa délivré par le consulat dudit pays, par exemple), etc.
        Prouvez-le sinon. En tous cas, c’est mon opinion.

        En outre, dans ce contexte de mondialisation, formalisée (entre autres) par Internet, il est illusoire de parler de secrets sans évoquer l’implication de l’aspect géopolitique et géostratégique des secrets. J’aurais aimé en apprendre davantage sur ce point. Est-ce une erreur de se poser la question ?

        Enfin, last but not the least, concernant cette notion d’ignorance, j’ai ouï dire que « L’ignorance n’est point une honte, c’est le refus de reconnaître son ignorance qui est une honte. » Justement, j’ai appris des choses en lisant votre article. J’en sors moins ignorant. Méditez la-dessus...

        Aucun pays ne fait dans la dentelle, à moins que nous vivons dans un monde de Bisounours...

        Have a nice day !


        • RBEYEUR RBEYEUR 28 octobre 2012 01:27

          Il y a, d’une part, les sociétés d’information, d’autre part, les systèmes d’information qui les supportent.
          Les sociétés d’information apparurent dès que l’homme disposa de savoirs qu’il eut intérêt à exploiter.
          Cette exploitation ne put se faire que grâce à des systèmes d’information capables de permettre, d’abord,  leur mémorisation et leur protection, ensuite, leur propagation.
          Ces systèmes d’information furent animés par des moyens « mécaniques » oraux et écrits, puis, par les actuelles techniques automatisées que l’on connaît.

          Dire, comme dans le titre de l’article, que les sociétés d’information n’ont plus de secrets mais que des intérêts c’est ouvrir une porte ouverte…
          Les sociétés d’information elles-mêmes n’ont jamais pu, ne peuvent pas et ne pourront jamais détenir un secret puisque ce dernier ne peut exister, en tant que tel, que dans le processus purement intellectuel de son élaboration, c’est-à-dire, en amont de sa cristallisation par l’information qui le pérennise.
          En effet, dès l’instant où un secret est « pérennisé » il cesse ipso facto d’être un « secret » pour entrer nécessairement sous le dispositif d’intégrité/sécurité/confidentialité du système d’information, où il devient une « information confidentielle » traitée comme telle.

          Mais quelle est l’efficacité réelle de cette intégrité/sécurité/confidentialité ?

          On ne peut pas tout protéger, on ne peut le faire avec un maximum d’efficacité que pour les informations confidentielles qui méritent vraiment de l’être.
          Cet axiome étant posé, même en utilisant les moyens les plus sophistiqués et les plus lourds, on ne pourra jamais obtenir la garantie absolue d’une absence de violation.

          Une politique optimum de protection consiste donc à prévoir cette ultime et possible violation en mettant en place des processus d’organisation permettant de connaître, le plus tôt possible, l’instant précis et les circonstances de cette violation.  

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Paivi Kunnas

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