• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Economie > Toujours plus de Nobel d’économie euro-critiques !

Toujours plus de Nobel d’économie euro-critiques !

Ils étaient cinq à faire partie des critiques de la monnaie unique  : Maurice Allais, Milton Friedman, Amartya Sen, Paul Krugman et Joseph Stiglitz. Un papier espagnol révèle trois noms supplémentaires de prix Nobel* d’économie qui voient dans la sortie de l’euro la voie de salut pour Madrid.
 
La seule issue pour les pays d’Europe du Sud
 
Après le Portugal, où le livre d’un économiste qui propose de revenir à l’escudo fait un tabac, comme le rapporte Coralie Delaume, c’est en Espagne que le débat sur l’euro rebondit. Le site Expansion a ainsi publié un papier qui révèle que pas moins de 5 prix Nobel* d’économie voient dans le retour de la peseta et la sortie de l’euro le moyen pour le pays d’enfin sortir de la crise économique qu’il traverse : outre Paul Krugman et Joseph Stiglitz, dont les critiques contre l’euro sont connues, s’y ajoutent James Mirrlees (1996), Christopher Pissarides (2010) et Thomas Sargent (2011).
 
 
 
Thomas Sargent évoque la sortie des pays « faibles  » comme une issue à la crise actuelle. Christopher Pissarides affirme que « si l’Espagne veut se sauver, elle doit revenir à la peseta (…) d’un point de vue économique, ce serait ce qu’il y a de mieux pour tout le monde. Dévaluer la peseta de 20% et recalculer la dette et les actifs espagnols sur cette base  ». James Mirrlees affirme que « l’Espagne a besoin de quitter l’euro, revenir à la peseta et imprimer beaucoup d’argent et l’utiliser pour les investissements publics souhaitables et pour des politiques en faveur de l’emploi ».
 
Expansion rapporte également les arguments plus connus de Paul Krugman, qui a écrit sur son blog que « l’Espagne serait mieux maintenant si elle n’avait jamais adopté l’euro  » et qui a expliqué plusieurs que la sortie de la monnaie unique permettrait de lutter contre le chômage, notamment dans son dernier livre. Il rapporte enfin les propos de Joseph Stiglitz, qui a qualifié de « suicide  » les politiques menées par Madrid et Athènes et souligné que l’on peut parfaitement être un membre de l’UE sans adopter la même monnaie, complétant des propos que j’avais déjà rapportés sur le blog.
 
Un débat légitime, mais tronqué
 
Il y a un peu plus de vingt ans, la majorité des économistes étaient opposés à la constitution de la monnaie unique européenne, comme l’a expliqué Paul Krugman, opposant de la première heure, dans son dernier livre. Amartya Sen, lauréat en 1998, dénonce, dans une interview sur l’Echo « l’inflexibilité des taux de change pour des pays, comme la Grèce ou l’Espagne, où la productivité est moins élevée  ». Pour lui, « tôt ou tard, la question de la viabilité à long terme de la zone euro se posera à nouveau ». Il critique aussi les politiques d’austérité, qui échouent économiquement.
 
Dans un parallèle saisissant, il faut aussi noter que le Parlement portugais a approuvé, vendredi 7 juin, un nouveau plan d’austérité pour compenser les mesures rejetées par la Cour Constitutionnelle. Au menu : passage d’une semaine de 35 à 40 heures pour les fonctionnaires pour supprimer 30 000 postes dans la fonction publique. Le taux de chômage atteint 18% et le PIB devrait reculer de 2% cette année… Au même moment, le vice-président portugais de la BCE, Vitor Constancio a rompu les rangs pour dénoncer l’analyse de la crise, comme le rapporte Craig Willy sur son blog.
 
Il souligne que la crise n’est pas le fait de dépenses excessives des Etats, comme le montrent l’Espagne et l’Irlande et insiste sur le rôle du secteur privé, financé par les banques privées de tous les pays européens (entendre, incluant l’Allemagne) du fait de l’intégration financière de la zone euro après la mise en place de la monnaie unique. Il souligne le rôle des règlementations mises en place à l’echelle européenne (libre-circulation des capitaux, unification des marchés, dérégulation).
 
Tout ceci montre que le débat sur la pertinence de la monnaie unique est plus que légitime. Une majorité des économistes semblent aujourd’hui d’accord pour souligner le caractère bancal de l’euro. Mieux encore, ils le disent de plus en plus publiquement. Dommage qu’il soit si difficile d’en débattre en France.


* : prix de la banque royale de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel, seul « prix Nobel » qui ne vient pas du testament de ce dernier, mais qui est décerné selon les mêmes règles


Moyenne des avis sur cet article :  4.56/5   (27 votes)




Réagissez à l'article

20 réactions à cet article    


  • voxpopuli voxpopuli 11 juin 2013 22:00

    Malheureusement un débat sérieux sur l’euro n’est pas près d’émerger en France puisque tout ceux qui évoquent l’idée de sortir de la zone euro sont traités de fous , d’ignorants ou de dangereux rétrogrades ( qualités indispensables pour être prix Nobel d’économie ) suite à quoi le débat est mis au placard avant même d’avoir commencé . 

    Pour l’instinct nos charmants dirigeants européens se contentent d’un discours totalement schizophrènes , d’un côté ils exigent toujours plus d’austérité condition indispensable pour sauver l’économie , de l’autre ils concèdent sans aucun problème que les politiques d’austérité empêchent la reprise économique . 

    • Martha 11 juin 2013 22:09

      @ voxpopuli,
       Vous vous trompez, il est tout à fait d’actualité.
       Cliquez sur : upr.
       Intéressez-vous à la campagne de M.F.Asselineau pour le siège de député laissé vacant par J. Cahuzac, à Villeneuve sur Lot.


    • voxpopuli voxpopuli 11 juin 2013 22:33

      Je suis d’accord avec vous Martha , ce débat à lieu dans certaines strates de la société avec des gens comme Asselineau ou sur des médias comme Agoravox mais le débat n’apparaît jamais dans les médias dominants , il reste très largement marginalisé alors qu’il devrait être au centre des discussions sur les solutions possibles à la crise actuelle .


    • Relladyant Relladyant 12 juin 2013 11:04

      @Demosthene : Quel exemple de « bonne question », qu’on rigole ?


      Moi ce que je note, c’est qu’Asselineau appellait a l’abstention et prevoyait tout ce qui se produirait (il n’etait pas le seul) quand Melenchon criait a la « victoire de la gauche » et appellait a voter Flamby...

    • Relladyant Relladyant 12 juin 2013 17:12

      Que fera-t-il une fois que les marchés refuseront de lui prêter de l’argent parce qu’il aura dénoncé la dette ET recrée une monnaie indépendante ?


      >> Ouhla, pas besoin d’Asselineau pour repondre a une question aussi grotesque...

      1- C’est ce qu’on avait dit qui arriverait aux Suedois en 2002 si jamais ils refusaient l’euro...ce qu’ils ont fait. Depuis la Suede est devenu un pays du Tiers-Monde comme chacun sait.

      2- C’est ce qui devait arriver a l’islande aussi lorsqu’ils refuserent de renflouer les banques... comme l’a dit dernierement son president « toutes les propheties se sont averees fausses ».

      3- C’est ce qui devait arriver a l’Argentine lorsqu’ils deciderent de faire l’inverse de ce que disait le FMI et de faire defaut sur leur dette... 

      4- C’est ce qui devait arriver au Venezuela apres qu’il est sorti du FMI.


      Bref, marrant de voir un Melenchoniste nous faire le chantage moisi de la banque pour nous maintenir dans « l’orthodoxie » economique, c’est a dire surtout faire ce que disent Bruxelles, les marchés ou le FMI et ne pas vouloir faire de vagues....

    • Relladyant Relladyant 12 juin 2013 17:29
      Tout de meme, Demosthene etant un fervent defenseur FDG, il est succulent de voir pour qui un FDG travaille, en ultime instance : « les marchés » !

      Parlez-lui de dette, de l’euro, instantanément vous avez ni plus ni moins, venant de votre Melenchoniste, une reponse qui est typiquement celle d’un neo-liberal : « vous ne pouvez pas, car les marchés n’aimeraient pas ».

      Quand Melenchon pretend donc se battre contre les marchés, se sortir de leur influence ou que sais-je c’est donc en fait du flan... « ils pourraient cesser de vous preter de l’argent » (ben oui, c’est le but mon con : ne plus en dépendre).

    • kimbabig 16 juin 2013 14:12

      Le jour où Démosthène comprendra que les seuls vrai problèmes dans la Constitution de la 5ème sont le Titre XV d’une part (participation à l’union européenne), ainsi que le 3ème paragraphe du Titre XVI, d’autre part (possibilité d’une révision par voie parlementaire, alors que seule la voie référendaire devrait être tolérée pour une révision constitutionnelle), il aura fait de grands progrès.

      En attendant Démosthène préfère défendre une organisation conçue pour imposer la régression sociale, ce qui est incohérent de la part quelqu’un à qui il arrive de se dire de gauche.

      Quand 8 Prix Nobel d’économie nous démontrent que rester dans l’euro mène à la débâcle économique et au désastre social, Démosthène préfère croire les bonimenteurs qui lui avaient raconté il y a 20 ans, pour faire avaler la pilule maastrichtienne que l’europe c’était « le plein emploi », « l »union qui fait la force« , »le progrès social« , et qui, maintenant qu’on a vu se réaliser exactement le contraire de leurs promesses, voudraient nous faire croire que »sortir de l’euro serait la catastrophe"...

      Alors que 8 Prix Nobel, et de tendances différentes (aussi bien libéraux que keynésiens ou marxistes), lui démontrent le contraire.

      Démosthène, quand vous réveillerez-vous ?


    • xmen-classe4 xmen-classe4 12 juin 2013 06:19

      Les frontières de l’Europe sont trop permissive économiquement , maastrich à été signé puis il y a eut un changement de cap l’entre de nouveau pays et la suppression de quota.

      l’Europe a essayé d’utilisé l’OMC pour améliorer sa balance commerciale et cela s’est un peut retourné contre ceux qui voulaient libéralisé les anciennes colonies.



      • romanus 12 juin 2013 08:03

        * : prix de la banque royale de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel, seul « prix Nobel » qui ne vient pas du testament de ce dernier, mais qui est décerné selon les mêmes règles

        En effet, il ne s’agit pas d’un prix Nobel, mais d’un prix créé par une banque qui a eu l’autorisation de la fondation Nobel d’utiliser le nom de Nobel. (ça en jette plus, non ?)

        il serait bien de ne plus utiliser le terme « prix Nobel d’économie » qui est une grave déformation de la réalité et jette de la confusion dans l’esprit des gens.

        et quand on y pense, une banque a demandé ce prix... donc évidemment aucun conflit d’intérêt ^^


        • Relladyant Relladyant 12 juin 2013 10:52

          Vous etes betes, Flamby a pourtant bien dit que la crise de l’euro c’est fini, et Chirac, DSK, Dray, Kouchner, Bayrou, etc, ont bien expliqué que l’euro apporterait plus d’emplois et de prospérité, je ne vois pas pourquoi vous ne les écoutez pas, attention ca commence comme ca le « populisme » !


          • GdeBell 12 juin 2013 11:25

            L’unité italienne a condamné, par une série de mécanismes pervers, le Sud du pays à un relatif sous-développement. L’union monétaire en Europe aura-t-elle les mêmes conséquences à l’échelle continentale ? On en prend le chemin !


            • Cocasse Cocasse 12 juin 2013 12:42

              Bien bel article faisant office de piqure de rappel synthétique.

              Je vous souhaite bon succès pour votre mouvement politique.


              • 1871-paris 1871-paris 13 juin 2013 10:18

                sortir de l euro pour revenir a une monaie devaluer de 20%... ? mais continuer a rembourser une dette « recalculee » (ont vois ce que sa donne en grece les dettes reclculer, smiley)) soucrit aupres fu secteur prive qui se goinfre sur les interets ! je vois pas trop l interet de sortir de l euro a ce compte la !

                toute condtruction idrologique humaine sous forme de traites ou textes quelconque peut etre remis en cause, seule la volontee politique est necessaire !

                • kimbabig 16 juin 2013 14:52

                  La volonté politique est nécessaire pour nous sortir du merdier nommé union européenne, et de sa monnaie.

                  Car ce n’est qu’une fois sortis des structures de contrôle capitalistes qu’un authentique progrès social pourra être réalisé concrètement. Certainement pas avant.

                  Pour réunir cette volonté politique nécessaire pour enfin sortir la France de l’ue, et montrer la voie de la libération aux autres pays qui subissent les mesures anti-sociales de l’ue, il va être nécessaire de regrouper tous les républicains qui souhaitent rompre avec l’ue, qu’ils soient de gauche, ou de droite. Il n’y que comme cela qu’on pourra obtenir une salutaire majorité pour la sortie, de la même façon que la victoire d’il y a 8 ans fut permise par des gens d’opinions très différentes.

                  Le Front de Gauche, le NPA, doivent réaliser que leur programme, si sympathique puisse-t-il paraître, est incompatible avec une participation à l’union européenne. Il y a 8 ans, ces partis avaient à juste titre appelé à rejeter la « constitution européenne » car elle gravait dans le marbre d’un traité, ne pouvant, comme tout traité, être modifié qu’avec l’accord unanime des pays signataires, une politique néo-libérale et destructrice des acquis sociaux et services publics..

                  Depuis, le traité que l’on avait rejeté au référendum a été accepté par le Congrès, on est dans la situation que l’on voulait éviter il y a 8 ans, coincés dans l’europe anti-sociale avec obligation d’obtenir l’accord unanime des autres pour changer ses principes de fonctionnement, sachant que pour les décisions de politique courante, la France peut être mise en minorité au conseil.

                  Et en plus, en observant les cas grecs, ou portugais (et ça commence à venir méchamment chez nous), on peut s’apercevoir que les nuisances dues à l’intégration économique européenne sont encore pires que ce qu’on craignait il y a 8 ans.

                  Le FdG et NPA doivent, pour rester cohérents et crédibles dans leurs revendications suivre l’exemple du PRCF ou du M’PEP, qui demandent clairement et franchement la sortie de l’ue.

                  Il faut ensuite accepter de s’unir avec tous ceux qui, même partageant d’autres opinions, veulent aussi se débarrasser de l’union européenne et de l’euro.

                  Une fois sortis, alors le débat sur la façon de diriger le pays, si on carotte les créanciers (la plupart le méritent, ils ont joué, ils ont perdu tant pis pour eux, ce n’est pas au peuple à raquer pour leur casino), ou si on rembourse les dettes, pourra vraiment avoir un sens.

                  Parce que tant que la France restera dans l’union européenne, le peuple sera pressé comme un citron au profit des banquiers...


                • jaja jaja 16 juin 2013 15:59

                  Ce que combat le NPA ce n’est pas le principe même de l’unité politique européenne c’est le fait que l’UE soit sous la domination capitaliste exercée principalement par les bourgeoisies impérialistes allemandes, françaises et britanniques.

                  "Plus que jamais, les luttes contre les politiques d’austérité exigent de combattre pour la rupture avec les politiques et les traités qui constituent la base de la construction de l’Union européenne.

                  Combattre l’austérité ne signifie pas le repli nationaliste, mais le développement d’un mouvement pour une autre Europe qui défende les droits souverains démocratiques et sociaux de chaque peuple et la perspective des États-Unis socialistes d’Europe.

                  La crise est celle de toute l’Union européenne, soumise à la volonté du capital et des gouvernements à son service. C’est celle du mode de production capitaliste dans le monde entier. Ce n’est pas à la « Troïka », qui réalise la volonté austéritaire des gouvernements bourgeois, dont le notre... gouvernements qui se cachent derrière elle, mais au peuple de décider de la politique à suivre dans notre pays.

                  Pour un peuple isolé mais soulevé qui mettrait en place des mesures d’urgence anti-austérité comme la socialisation de toutes des banques et, par exemple, la socialisation des secteurs de la santé et de l’énergie, en expropriant les actionnaires capitalistes, la sortie de l’UE serait automatique... qu’il le veuille ou non, il serait viré illico de l’Union telle que la conçoivent les décideurs capitalistes !

                  Par contre une sortie légale, par l’article 50, obtenue par une union entre capitalistes requalifiés en « patriotes » et prolétaires ne serait d’aucun intérêt pour ces derniers car ils resteraient toujours sous la domination des mêmes....
                  L’Union nationale entre la classe opprimée et celle qui l’opprime se faisant toujours au bénéfice de cette dernière !

                  Pour résumer dès que les prolétaires se soulèveront l’UE actuelle et ses traités seront immédiatement caducs et chiffons de papier. Si il n’y a aucun soulèvement ils resteront alors sous la domination de la bourgeoisie capitaliste et de son bébé l’UE à qui elle tient par dessus tout dans son immense majorité... en tout cas pour le moment.. tant l’UE et sa troïka font admirablement bien le travail que les bourgeoisie d’Europe lui ont assigné et qui met sur la paille les peuples européens tandis que les profits explosent...


                • kimbabig 16 juin 2013 23:51


                  Jaja,

                  L’union européenne a été crée pour asseoir une domination capitaliste sur les pays qui ont commis l’erreur d’en être membres.

                  Cette domination est assise en privant les classes populaires des pays membres de tout moyen de défense, ou même de protection, contre la rapacité capitaliste : mesures d’austérité visant à réduire les salaires, les acquis sociaux, directives imposant la privatisation des services publics, le dumping social organisé par les traités.

                  Combattre l’austérité nécessite de se défaire de l’influence des structures de contrôle capitalistes, c’est à dire de quitter l’organisation qui nous l’impose, l’union européenne, cela coule de source. Car c’est bien l’appartenance à l’union européenne qui nous impose ces politiques d’austérité. Le capitalisme n’est pas un ennemi informe, comme un « côté obscur de la force » qui aurait perverti la soi-disant « unité politique européenne ».

                  Le capitalisme est une conception de l’organisation de l’économie, et depuis ses débuts, la « construction européenne » a eu pour but de promouvoir et d’imposer l’application de cette conception à ses pays membres, même contre l’avis de leurs peuples, et même quand les nuisances deviennent flagrantes. Le capitalisme ne s’impose pas à nous par des « midichloriens », mais par des moyens bien concrets, des structures bien réelles et l’union européenne en fait partie.

                  Ne pas remettre en cause l’union européenne en tant que telle, ou ne serait-ce que la participation Française à cette union est donc une erreur grave, une faute politique majeure de la part du NPA, car elle retire toute crédibilité à leur discours.

                  Quand on ne veut pas prendre de coups de latte on ne s’inscrit pas à un club de boxe Française ou Thai, on essaie de trouver un club de boxe Anglaise, et s’il n’y en a pas dans le coin on en cherche un ailleurs... Ou on en monte un si on est vraiment motivé. Mais on ne reste pas inscrit à un club de boxe Française en disant qu’on ne veut pas prendre de coups de savate parce qu’on aime pas ça, sous prétexte que la plupart des voisins font partie du club.

                  Quand on veut du progrès social on ne reste pas dans un club capitaliste qui impose l’austérité et autorise le dumping social, même si la plupart des pays voisins en font partie.

                  En claquant la porte de cette organisation funeste pour les acquis sociaux qu’est l’union européenne, la France pourra montrer la voie aux autres pays qui souffrent de l’austérité imposée par l’ue.

                  Assimiler la sortie de l’ue, volonté nécessaire et salutaire si l’on est un tant soit peu honnête dans ses engagements sociaux ret progressistes, à un repli nationaliste est une seconde faute majeure. La sortie Française de l’ue rendra au contraire service aux populations des autres pays membres en entraînant un grand mouvement libérateur. Ensuite, peut-être sera-t-il possible de nouer, dans le respect des soueraientés de chaque pays, des coopérations avec certains des futurs ex-membres de l’ue (mais certainement pas les 27 autres membres actuels), mais aussi des pays tiers, car il n’existe pas de raisons pour que la France ne s’entende qu’avec des pays européens (à moins de cautionner une conception franchement raciste et assez immonde de la géopolitique).

                  C’est même plutôt le contraire, puisqu’il est très difficile de dégager à l’échelle de l’ue un consensus favorable aux vues et intérêts Français, dont sont parfois plus proches des pays extérieurs à lue. Il ne faut pas non plus oublier que la plupart des pays qui partagent l’essentiel de notre culture, les pays Francophone, se trouvent hors de l’union européenne. C’est plutôt avec ces pays là, où tout reste à construire et à développer, qu’avec des pays européens déclinants qu’il connvient de s’allier.

                  L’assimilation mensongère de la volonté de se défaire de l’influence néfaste de l’union européenne par le seul moyen possible, en sortir, à du nationalisme est justement un des moyens par lesquels cette construction mortifère piège les populations de ses pays membres, et a des conséquences extrêmement néfastes, car en présentant systématiquement le nationalisme haineux comme seule alternative à l’union européenne, on pousse de plus en plus de gens dans l’impasse de la haine. Autrement dit, en propageant ce mensonge, le NPA participe à la montée du Front National, alors que ce dernier ne souhaite pas quitter l’union européenne

                  Par contre, je vois, Jaja, que vous admettez que des mesures d’urgence anti-austérité aboutiraient à une exclusion, ce qui signifie que vous avez bien compris l’incompatibilité de nature entre une participation à l’union européenne et un programme politique vraiment socialiste. Il est donc étrange que vous refusiez d’aller au bout de la conclusion logique de tout ceci, à savoir que la sortie est la seule solution.

                  Comme vous le dites si bien, une application par le NPA de son programme nous vaudrait d’être mis à l’écart de l’union européenne. Cela aboutira donc à une sortie, ou quelque chose qui y ressemble, mais qui se déroulerait dans les pires conditions. Un peu comme le FdG qui prétend pouvoir imposer une « europe sociale » aux pays qui seraient amenés à la financer quand bien même tout montre que les populations de ces pays n’ont absolument pas envie de mettre la main au porte-feuille, tout en acceptant quand même l’idée d’une sortie au cas ou ça ne prednrait pas. Même problème, la sortie sera bien au bout, mais elle se fera dans les pires conditions.

                  Tandis que la sortie par la voie légale, par changement constitutionnel ou par l’article 50, ou les 2, avec l’appui de tous les républicains, donc y compris ceux issus de la droite, qui veulent vraiment sortir la France de l’ue, pourra s’effectuer dans un climat plus serein.

                  L’union nationale ne se fait pas forcément au profit exclusif de la bourgeoisie. Le compromis du CNR en 45, passé entre les communistes et les gaullistes dont certains étaient très à droite a abouti à notre modèle social Français, qui, malgré ses imperfections, et le fait qu’il est souhaitable de l’améliorer, reste quand même très protecteur, comparé à ce qui se pratique dans d’autres pays.

                  C’est justement l’échelle nationale qui est le cadre le plus approprié pour obtenir un contrat social protecteur pour les salariés. Les peuples de tous les pays aspirent certes au progrès social, ceux de l’ue comme les autres, mais tous n’ont pas la même vision de ce qu’est le progrès social ou de la façon d’y parvenir. C’est donc à chaque pays de trouver sa voie vers le progrès social.

                  Attendre que tous les pays de l’ue fassent une révolution simultanément (à la saint glin-glin) revient à se contenter de paroles en l’air, à hypothéquer tout espoir de progrès social. Je crois savoir que c’est une dérive récurrente chez les trostkystes : condamner l’espoir de de toute avancée au plan social par l’attente d’une hypothétique révolution globale.

                  Sachant qu’il est difficilement imaginable qu’un mouvement révolutionnaire concerne les 28 pays de l’ue sans concerner le monde entier (ce qui est une raison de plus pour éviter de s’acharner à construire l’europe), le NPA reproduit l’erreur de Trotsky en condamnant toute avancée sociale en France (ou dans les autres pays, d’ailleurs), dans l’attente d’une arlésienne, l’« europe sociale ».

                  Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’un républicain de droite qui souhaite vraiment sortir la France de l’union européenne fera bien plus pour préserver les acquis sociaux des classes populaires qu’un soi-disant révolutionnaire de gauche qui ne ne veut surtout pas en sortir, et nous laissera subir des plans d’austérité à n’en plus finir en attendant que tous les autres pays membres, avec la permission des obligés des banques et multinationales américaines, daignent faire l’« europe sociale », c’est à dire jamais. Normal, l’union européenne a été conçue pour ça.

                  Donc, comme ce fut la cas il y a 70 ans, il y a des moments où les luttes au sein du peuple sur la façon dont la société doit être organisée doivent être mises en parenthèses si on souhaite vraiment que le peuple puisse avoir le choix de l’organisation de la société. Parce que si le peuple n’a plus ce choix, ces querelles n’ont plus aucun sens, et c’est tous ceux qui trouvent essentiel de laisser ce choix aux mains du peuple qui doivent s’unir pour rendre au peuple ce dont les banquiers, les multinationales et les financiers veulent le priver : sa souveraineté. La capacité du peuple de choisir.

                  Que la gauche sincère demande franchement la sortie de l’ue, et qu’elle tende la main aux républicains de droite qui rejettent l’ue. C’est la seule façon de rendre le choix au peuple. C’est une fois sortis que l’on pourra se chamailler avec les Asselineau ou Pinsolle sur la façon d’organiser la société, là au moins ça aura du sens (encore que, bien qu’ils ne soient pas à proprement parler de gauche, certaines de leurs positions sur les services publics, le système social, les placent bien à gauche des sociaux libéraux europhiles du PS). Parce que le faire maintenant c’est grotesque, ça ne mène à rien. Le rejet pavlovien qu’a subi Dupont-Aignan à une manif contre l’austérité en Grèce est le genre de sottise qui pousse le peuple dans l’impasse, alors que c’est tout élu PS ou EELV qui a voté Lisbonne, le MES ou le TSCG qui devrait être traité en indésirable dans toute manif de gauche.

                  Ne pas oublier que le petit commerçant de quartier, ou le petit artisan, bien qu’il soit plus volontiers poujadiste que rouge, se retrouve objectivement dans le camp prolétaire quand il doit faire face aux grosses multinationales. Pourtant, celui-ci sera inaccessible à un discours type NPA (ça pourrait même le rebuter), mais pourra être sensible aux arguments d’un Asselineau, d’une M-F Garaud, de L.Pinsolle.

                  Il faut retrouver les 55% de NON du 29 Mai 2005 pour se défaire de l’ue capitaliste.
                  Ne pas oublier qu’en ce mois de mai 2005, on pouvait voir des militants RPF, dont le leader disait à juste titre qu’« on a tous un bonne raison de dire non », aller boire des punch chez la LCR.

                  Ne pas oublier que c’est aussi ça qui a permis la victoire. Le rassemblement d’une majorité de Français, aux opinions parfois très opposées, mais ayant en commun le désir de rendre au peuple sa souveraineté. Comme cette victoire du peuple a été volée en février 2008, il est indispensable de retrouver cette majorité, donc de tendre la main à ceux qui partagent le désir de rendre au peuple sa souveraineté, même s’ils n’ont pas l’intention d’en faire exactement la même chose par la suite.

                  D’ailleurs, le rejet de l’ue peut aussi largement fédérer à l’étranger : la dissolution de l’union européenne est à coup sûr la seule politique qui satisferait réellement les peuples de tous ses pays membres. C’est donc la seule politique « européenne » possible.


                • jaja jaja 17 juin 2013 00:08

                  «  »Ne pas remettre en cause l’union européenne en tant que telle, ou ne serait-ce que la participation Française à cette union est donc une erreur grave, une faute politique majeure de la part du NPA, car elle retire toute crédibilité à leur discours."

                  Vous m’avez mal lu ! remise en cause par le NPA de tous les traités européens et de cette Europe là pour le NPA ! Mais aucune alliance de classe avec les capitalistes !....
                  La seule rupture qui changera la société c’est la rupture avec le capitalisme et ça ne se fera jamais dans la douceur !

                  Pas le temps ce soir d’aller plus loin !


                • dup 16 juin 2013 12:09

                  pas besoin d’être Nobel pour voir  l’IMMMMMENSE foutaise qu’est l’UE , depuis quand une perte de souveraineté apporte elle liberté , prospérité et bonheur ??? : Ca vous apprendra à réfléchir par vous même et arrêtez de vous faire entuber par le du flan pourri et menteur et ses sbires

                  http://www.youtube.com/watch?v=BCTLfM1HZNE

                  http://www.youtube.com/watch?v=db0yOA3EFhQ

                   


                  • cardom325 cardom325 16 juin 2013 17:21

                    Pour l’instant, aucun des membres de la zone euro n’est sorti, alors les scénarios plus ou moins farfelus , avec des statistiques au pifomètre , du genre, dévaluation de 20 %( qui prouve que ce ne sera pas 10 ou 50) çà fera ceci ou bien cela , c ’est de l’enfumage ...personne n’en sait foutrement rien
                    L’euro est un labyrinthe, fallait pas y entrer, c’est assez clairement démontré , mais en sortir c ’est une autre paire de manches

                    A l’heure actuelle, chacun attend qu’un autre se décide à quitter le navire , mais personne n’ose

                    Sans doute un démantèlement concerté et négocié entre ses membres empêcherait les marchés de se comporter en rapaces vis à vis des uns et des autres

                    C’est peut être le moment de s’acheter un pied à terre en Allemagne, qui sait ? mais qui prouve que l’économie allemande est en si bonne santé , les grecs ont morflé après avoir dupé l’europe pendant des années, alors ....regardons les USA qui continuent d’avoir une pseudo croissance en imprimant des centaine de milliards de monnaie de singe

                    Les prévisions économiques ne sont pas plus fiables que lire dans le marc de café


                    • baldis30 16 juin 2013 22:32

                      autant de personnalités dotées d’une certaine compétence cela aurait dû attirer l’attention de la commission sur le problème de l’euro, de l’Espagne, de Chypre,de la Grèce ....


                      Oui mais ! cette commission, investie de tous le pouvoirs, responsable devant personne , et quasiment auto désignée est donc d’essence fondamentalement stalinienne , alors ils se f...... complètement de ce que pensent des gens compétents, seules comptent leurs âneries apprises à l’école de Chicago ( Chicago ... ce nom me dit quelque chose dans les années 30, en particulier sur la façon dont on y célébra la Saint-Valentin)

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès