Tous des malades imaginaires ?
Tout au long de mon parcours scolaire et universitaire, j'avais eu l'occasion de constater que lorsque je me posais des questions à contretemps des autres élèves ou étudiants, c'était en général parce que je n'avais pas compris quelque chose et que la question que j'allais poser ou le commentaire que j'allais faire n'avait pas lieu d'être, voire risquait de me faire passer pour celui qui n'avait rien compris.
C'est le commentaire que je me faisais en entendant Arnaud Montebourg qualifier de "malade imaginaire", la situation de santé du malade PSA telle que décrite par sa direction générale. Je me disais que penser ainsi alors qu'un grand nombre de sociétés se trouvaient à l'heure actuelle dans des situations comparables et prenaient des mesures similaires de fermeture d'établissements et de diminution d'effectifs, relevait de l'erreur d'appréciation de sa part et de la méconnaissance des mécanismes économiques.Rappellons les problèmes du volailler Doux en Bretagne, ceux d'Air France, ceux des équipementiers Faurecia et TRW, ceux d'ArcelorMittal,ceux de Rio Tinto, producteur d'aluminium de la Maurienne, ceux des opérateurs de télécom SFR, Orange ou Bouygues et ceux de la grande distribution et du petit commerce. Tous ces gens là ne peuvent pas être tous des malades imaginaires qui se plaignent de crèver sous les charges, de souffrir de la concurrence des pays émergents et qui se trompent dans leurs diagnostics. Il n'y a pas en France qu'une seule catégorie de personnes, les élus de gauche, qui pensent détenir la vérité sur le fonctionnement de l'économie alors qu'eux mêmes n'ont jamais dirigé la moindre société ni vendu le moindre produit.
Depuis la famille Peugeot a été obligée de monter au creneau dans les médias pour s'inscrire en faux contre les accusations du Ministre et rappeller que 95pct des membres de la famille payaient leurs impôts en France, que cela faisait 200 ans qu'elle gérait avec succès une entreprise de 200 000 personnes et qu'elle avait réussi à faire de PSA la seconde plus importante société automobile européenne.
J'y rajouterai à titre personnel que si elle a été riche de la valeur des milliers d'actions de la société qu'elle detient, sa richesse à baissé de manière dramatique, la valeur de l'action PSA étant passé en une année pleine de 26 euros à 6 euros. Ce serait d'ailleurs le moment, à ce tarif là, de nationaliser PSA ! Pourquoi Montebourg ne le propose t il d'ailleurs pas ? Ce serait une excellente affaire pour l'Etat français que de redresser vite fait ce malade imaginaire et de le revendre à nouveau à 26 euros l'action voire plus.
Monsieur Montebourg a précisé que sa méthode de "discussion" avec les employeurs privés en difficulté et prévoyant des fermetures de sites était celle de la négociation dure ce qui est tout à fait son droit mais ne justifie pas les insultes et les contre verités. Il ne devrait pas oublier,-mais le sait il seulement-, que des attaques comme les siennes sont susceptibles de faire baisser.... les ventes de la société et rendre le problème encore plus ardu à résoudre. Si vous étiez français moyen, ouvrier ou employés,en position de changer votre voiture pour une 208, à la simple audition des accusations de malversations, mensonge et fuite à l'étranger de la famille Peugeot, n'hésiteriez vous pas à la remplacer par une Peugeot ? Je pense, sans grand risque de me tromper, que les statistiques de ventes Peugeot montreront un "effet Montebourg à la baisse" dans les mois qui viennent...
Alors, SVP, faite le taire ! Il parait que le Premier Ministre, plus habile négociateur, l'aurait recadré dans ce sens mais cela n'a pas été confirmé. Par contre les députés socialistes à l'Assemblée ont apporté leur soutien à Arnaud Montebourg pour sa ligne de "négociation dure" avec PSA. Avis aux autres sociétés en difficulté, nos députés en sont encore dans l'espérance du Grand Soir.
A suivre...
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