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Accueil du site > Actualités > Economie > Un monde sans pitié

Un monde sans pitié

De quoi s’agit-il ? Le 3 janvier dernier, dans une simultanéité improbable, d’un côté le président de la société Home Depot annonçait son départ, et de l’autre, un article du Wall Street Journal faisait état d’une nouvelle politique de gestion des effectifs chez Wal Mart. Ces deux informations sont a priori sans lien entre elles, et elles n’ont pas fait la une des journaux ; pourtant en les rapprochant, elles illustrent de façon exemplaire le mode de fonctionnement économique de notre monde en ce début de XXIe siècle, un monde où les rapports de domination et l’ambivalence de nos demandes sont à l’œuvre.

Home Depot est le premier distributeur mondial de produits de bricolage - plus de 80 milliards de dollars de chiffre d’affaires, deux mille magasins -, l’équivalent aux Etats-Unis en taille XXL de nos Bricorama et autres Casto. Dans un communiqué publié cette semaine, la société annonçait le départ par « consentement mutuel » de son dirigeant numéro 1 : Bod Nardelli. Ce dernier part en empochant la coquette somme de 210 millions de dollars, soit près de 150 M€, après ce qu’on suppose être six ans de bons et loyaux services. Pour être rigoureux, ce joli magot se décompose en une indemnité de départ (20M$), le paiement de différents bonus, des actions, une retraite chapeau et divers autres avantages. Je n’ai aucune idée de la « performance » pendant sa période de gestion de M. Nardelli, et cet arrangement à l’amiable est sans doute pour les parties en présence un moyen d’éviter un long et coûteux contentieux, mais l’ampleur de la somme illustre de manière caricaturale le débat sur les rémunérations des dirigeants de grandes entreprises, d’autant plus que Bob Nardelli n’est absolument pas un des fondateurs de l’entreprise et qu’il a été malmené, ultime paradoxe, lors de la dernière assemblée générale de la société sur le montant de ses bonus... Cela s’appelle donc une récompense pour services non rendus.

Le même jour, un autre géant mondial de la distribution, Wal Mart, faisait l’objet de révélations sur une nouvelle politique de gestion des horaires. Mais revenons d’abord sur l’entreprise, icône d’une certaine « american way of life » et détentrice de bon nombre de records.

La société a été créée dans l’Arkansas en 1962 par Sam Walton et depuis elle a fait la richesse de sa descendance puisque les héritiers Walton occupent les premiers rangs des classements patrimoniaux mondiaux avec près de 15 milliards de dollars de fortune pour chacun d’entre eux ; Wal Mart est, de très loin, la plus grande entreprise de distribution au monde avec plus de 300 milliards de dollars de chiffre d’affaires, 11 milliards de dollars de profits, et 6500 magasins dans une quinzaine de pays dans le monde. A titre de comparaison, Carrefour, qui est le dauphin mondial de Wal Mart en matière de distribution, est trois fois plus petit...De façon plus intéressante Wal Mart est le premier employeur privé des Etats-Unis avec 1,3 million d’employés qui sont désignés sous le terme maison d’ « associates ». Aussi ce qui se passe en matière sociale chez Wal Mart a-t-il un impact sur l’ensemble des salariés aux Etats-Unis : ou bien eux ou un membre de leur famille est un des « associates », ou alors les pratiques sociales de Wal Mart, en raison de sa taille, se diffusent dans d’autres entreprises et ils en subissent quand même les conséquences. De façon symétrique la quasi-totalité des Américains sont, à un moment ou à un autre, des clients du distributeur qui clame et affiche partout son slogan « Always Low Prices » (« Toujours des prix bas »). La taille de l’entreprise est telle qu’elle est le principal contributeur au déficit commercial des Etats-Unis avec la Chine, puisqu’elle importe massivement des produits « made in China » pour tenir ses promesses sur les prix.

Depuis longtemps les pratiques sociales de Wal Mart ont été très fortement critiquées et servent de repoussoir ; salaires très faibles, pression importante sur les salariés, quasi-impossibilité de se syndiquer, discriminations massives... A tel point que des mouvements d’ampleur nationale (« Join America’s Campaign to change Wal Mart  », qui détourne le slogan de l’entreprise en « Always high costs. Always », sous-entendu toujours des coûts, des dégâts, élevés pour les salariés) et internationale ont eu lieu pour changer la politique de l’enseigne ou freiner son expansion dans certains pays : ainsi en Allemagne, les mouvements de protestation ont contribué à arrêter les projets de développement du distributeur américain.

La ligne de défense de la société est toujours la même : pour garantir ces prix bas, et donc œuvrer en faveur des dizaines de millions d’Américains qui sont nos clients, nous devons être flexibles, réduire nos coûts, acheter les produits là où ils sont le moins chers... L’argument qui consiste ici à opposer les individus en fonction de leur position dans l’espace social, à certains moments salariés et à d’autres, clients, est cynique mais non dénué de fondement ; néanmoins on pourra rétorquer que les prix ne sont pas suffisamment bas puisqu’il reste 11 milliards de dollars de bénéfices, dont une part importante revient aux actionnaires, qui sont principalement, rappelons-le, les héritiers du fondateur... Charité bien ordonnée...

En raison de son gigantisme, toute initiative de Wal Mart en matière d’emploi est donc fondamentale - pour évoquer cet impact certains utilisent même le néologisme de « walmartisation » de l’économie ; la dernière annonce en date reste dans le droit fil des antécédents de la société.

L’idée est à la suivante : afin de coller aux besoins de ses clients, d’augmenter la productivité des effectifs et de continuer à caler ses coûts salariaux à la réalité de son business, les employés vont désormais ajuster leurs horaires en fonction de la fréquentation des magasins. Un afflux de clients, on vous appelle pour venir travailler ; une journée calme non prévue, vous restez chez vous. En clair, vous n’avez plus d’horaires fixes et prévisibles. Le système a été testé l’année dernière dans certains magasins et Wal Mart envisage désormais de l’étendre à l’ensemble de ses salariés. C’est rendu possible par l’arrivée de logiciels, déjà utilisés par d’autres sociétés de distribution, qui peuvent traiter de très nombreuses données en temps réel (affluence, vente, comparaisons avec des périodes de référence...) et organiser les horaires des équipes en fonction de ces données.

On voit bien l’intérêt pour Wal Mart, et d’une certaine façon pour les clients - toujours avoir assez d’employés pour les servir - de ces outils d’optimisation, et on comprend encore mieux le cauchemar potentiel pour les salariés. En plus d’une vie totalement désorganisée, avec une fragmentation croissante des séquences de travail, le système introduit des éléments d’incertitude permanents sur la rémunération puisqu’elle va désormais dépendre des heures de présence en magasin ; au bout du compte un salarié touchera peut-être les mêmes sommes sur une année mais ne saura jamais par avance sur quoi compter à la fin du mois. Les emplois chez Wal Mart étant peu qualifiés et les salaires y étant assez bas, on imagine les jours heureux à venir pour les « associés ».

Ainsi Wal Mart, en introduisant ce système de « temps de travail subi », va modifier en profondeur la vie de millions d’individus aux Etats-Unis, et va impulser un mouvement qui touchera l’ensemble de l’industrie de la distributiondans le pays, avant d’arriver peut-être près de chez nous. Petite nouvelle, grandes conséquences.

Le paysage que dessinent ces annonces concomitantes est troublant et inquiétant : d’un côté des rémunérations pour des dirigeants (Bob Nardelli) ou de gros actionnaires (les Walton) totalement délirantes et sans aucun lien avec la réalité de leurs entreprises et des hommes qui y travaillent, de l’autre une nouvelle forme de prolétariat corvéable à merci dans ces mêmes entreprises. Au milieu, les clients, nous, qui sommes parfois de petits actionnaires de ces sociétés, et aussi leur employés potentiels, ainsi pris entre deux feux, un peu hébétés devant ces richesses, un peu effrayés par ces changements qui nous rattrapent, contents malgré tout de payer tous ces produits toujours moins chers. Perdus.

Lentement nous sombrons donc dans la schizophrénie, mais un jour il faudra bien soigner nos troubles.


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53 réactions à cet article    


  • jojo (---.---.101.8) 9 janvier 2007 09:11

    le monde n’est jamais simple. les grecs l’avaient déjà découvert puisque leur dieu Janus avait deux faces.


    • Algunet 9 janvier 2007 12:04

      Tout à fait Léon, l’article est passionnant, par contre opposer les consommateurs (exigeants sur les prix bas vu leur salaire de misère) et les salariés (pauvres exploités) est une erreur, ce sont les mêmes ! Les riches ne vont pas dans ces magasins (encore que) ! smiley


    • LE CHAT LE CHAT 9 janvier 2007 13:09

      @algunet

      ça devient carrèment tendance , vu le nombre de bmw et de mercedes qu’on voit devant les lidl, netto et autres leader price .........


    • alberto (---.---.241.242) 9 janvier 2007 13:15

      Oui, bien vu, Léon ! Et que dire alors du salarié actionnaire : participation piège à con ?

      Bien à vous.


    • D.Mazenda (---.---.141.136) 10 janvier 2007 16:22

      Cela implique t’il le fait de moraliser la consommation ?


    • LaEr (---.---.126.214) 9 janvier 2007 09:26

      France 2009, si le toutou de Bush passe en 2007..... Fléxilité, mobilité, enculage à sec ou avec des graviers.

      Waou... Plus de 8000 années de mon salaire pour 6 ans de travail contesté (et je ne suis pas au smic). Oui, je sais, je suis envieux, mais avouez que là, il y a une raison :D.


      • (---.---.229.236) 9 janvier 2007 10:44

        « Si on pousse la logique jusqu’au bout on finira avec UNE world company detenu par UNE personne (un trou noir :). »

        La capitalisme fonctionne depuis 300 ans, et on n’a rien remarqué de tout cela. Ce sont des fantasmes Marxistes.


      • LaEr (---.---.126.214) 9 janvier 2007 11:13

        Toujours le même 229.236.... Une fois de plus : quelqu’un n’est pas d’accord avec lui, alors cette personne est forcement un socialo-communiste...

        Bon, quelqu’un peut expliquer à ce décérébré que tout n’est pas noir ou blanc, et que le monde n’est pas uniquement peuplé de gentil capitaliste et de méchant marxiste ?


      • Yasunari (---.---.129.150) 9 janvier 2007 16:54

        Tutafé....

        Mais pour info, même fusac ça fait ringard... On parle maintenant de TRS (Transaction Services), et c’est une des plus belles vaches à lait des grosses société d’audit.


      • Gasty Gasty 9 janvier 2007 09:45

        Un afflux de clients on vous appelle pour venir travailler ; une journée calme non prévue, vous restez chez vous. En clair vous n’avez plus d’horaires fixes et prévisibles.

        Gain de productivité, baisse des salaires, précarités.

        Chiffre d’affaire en hausse, encaissement du magot, vacances et retraite dorée ( y’en a que pour une personne ).

        Répartition doit etre utopique.


        • Gasty Gasty 9 janvier 2007 09:55

          « evolution spirituelle » mais au lieux de ça on reste plus que jamais focalisé sur le confort matériel, la sécurité de celui ci et sur la superficialité

          L’actualité d’aujourd’hui montre un confort matériel en toile de tente pour des SDF.

          Si globalement vous avez raison , c’est indécent voir inhumain d’encaisser des sommes pareille.


        • LE CHAT LE CHAT 9 janvier 2007 10:03

          très bon article , Chem ; j’ai eu l’occasion de voir des reportages et de lire des articles édifiants sur Wal mart. l’affaire du golden parachute chez Carrefour nous prouve pour ceux qui en doutaient que les mêmes moeurs ont déjà cours en France , redoutons un sacre du nabot dont le frère rode dans les couloirs du MEDEF smiley


          • (---.---.229.236) 9 janvier 2007 10:33

            Il est vrai qu’il serait mieux pour les actionnaires (ceux qui payent tous ce monde avec LEUR argent) que le pdg soit payé comme le reste des salariés de Wal-Mart.

            Mais ne révons pas ; Nous payons selon la Loi du marché. Si les PDG sont rares et les caissiéres abondantes..

            Toujours est-il que Wal-Mart rend un formidable service à l’économie US, et au pouvoir d’achat des américain. Par ailleur rien n’oblige les salariés de Wal-MArt à rester dans cette boite si cela ne leur convient pas (les USA sont en plein emploi, quasiment). Un salarié, ca ferme sa gueule ou ca démissionne.


            • Gasty Gasty 9 janvier 2007 11:52

              A ce niveau là..... ! c’est forcement de la provoc. Enfin je le souhaite pour votre amusement !


            • sissere (---.---.78.90) 9 janvier 2007 12:07

              Mouaip, ces mêmes actionnaires qui vivent grace aux travails des autres, mais si vous savez, les salariés, enfin les travailleur ces gens qui s’abaissent à avoir un métier pour tenter de vivre !

              Ca me rappele l’époque féodal ou le maître des lieux étaient réellement généreux, il laissait vivre les gens sur ces terres, et ne leur prenait pas toute leur récolte.

              Comme il doit être frustrant d’être actionnaire et de devoir payer les salariés de l’entreprise !


            • ZEN zen 9 janvier 2007 13:09

              C’est peut-être Alain Madelin qui se cache sous IP:xxx.x33.229.236).... smiley


            • Anthony Meilland Anthony Meilland 9 janvier 2007 13:13

              @Zen

              je pense qu’il s’agit d’Adolphos !


            • Marsupilami Marsupilami 9 janvier 2007 13:16

              @ Zen

              Ne dis pas du mal d’Alain Madelin, qui est un vrai humaniste socialiste comparé à IP:xxx.x33.229.236-Adolfosse-à-plus-rin.


            • BuZy (---.---.25.114) 9 janvier 2007 14:04

              Excellent, bien représentatif des avancées apporté par le vengeur à l’IP masqué. Le gars qui parle des feignants et des fonctionnaires alors qu’il arrive à rédiger un commentaire ( stupéfiant ) toutes les 30 secondes.

              L’homme qui commente plus vite que sa pensée.


            • (---.---.229.236) 9 janvier 2007 18:05

              « ces mêmes actionnaires qui vivent grace aux travails des autres, mais si vous savez, les salariés, enfin les travailleur ces gens qui s’abaissent à avoir un métier pour tenter de vivre ! »

              On se demande bien pourquoi ces cons ne travaille pas chez eux, si c’est si terrible ! Surtout qu’à notre époque, il ne faut plus que trés peu de capital pour monter sa boite !


            • ZEN zen 9 janvier 2007 12:31

              @ L’auteur

              Clair, bien informé, impitoyable...


              • yoda (---.---.63.52) 9 janvier 2007 12:34

                « Lentement nous sombrons donc dans la schizophrénie, mais un jour il faudra bien soigner nos troubles. »

                Soigner nos troubles avec des médicaments « wallmart », bien entendu... smiley


                • Marsupilami Marsupilami 9 janvier 2007 13:12

                  Excellent article. Ça fait froid dans le dos. Lire sur ce sujet cet article du Monde diplomatique. Et surtout votez Sarkozy si vous ne trouvez pas ça effrayant.


                  • ZEN zen 9 janvier 2007 13:35

                    @Marsu

                    Quoi ! Marsu lit de Monde Diplo ! Serais-tu devenu goôôôchiste ? Continue...


                  • pingouin perplexe (---.---.74.137) 9 janvier 2007 14:12

                    Pour sûr... que Sapiens a tout intérêt à consulter les diplo-docus pour survivre dans un monde sans pitié smiley


                  • Marsupilami Marsupilami 9 janvier 2007 14:30

                    @ Zen

                    Ouaf ! Je ne suis pas sectaire dans les lectures. Je prends l’info intéressante là où elle est, sans préjugés. Mais je dois reconnaître que ça fait des années que je ne lis plus régulièrement le Monde diplo, précisément à cause de son gôchisme Attac-altermondialiste décérébré qui a pris d’insupportables proportions. Et je te fais des remarques quand tu fais des liens vers le réseau Voltaire islamo-gôchiste ?

                    Rogntudjuuu... Pour ta punition, tu m’copieras 1000 fois « Credo in unum deum Patrem omnipotentem, factorem caeli et terrae visibilium omnium et invisibilium. Et in unum dominum Iesum Christum, Filium Dei unigenitum, et ex patre natum ante omnia saecula. Deum de Deo, Lumen de Lumine, Deum verum de Deo vero, genitum, non factum, consubstantialem Patri : Per quem omnia facta sunt. Qui propter nos homines et propter nostram slutem descendit de caelis. Et incarnatus est de Spiritu Sancto ex Maria Virgine, et homo factus est. Crucifixus etiam pro nobis sub Pontio Pilato ; passus et sepultus est, et resurrexit tertia die, secundum Scripturas, et ascendit in caelum, sedet ad dexteram Patris. Et iterum venturus est cum gloria, iudicare vivos et mortuos, cuius regni non erit finis. Et in Spiritum Sanctum, Dominum et vivificantem : qui ex Patre Filioque procedit. Qui cum Patre et Filio simul adoratur et conglorificatur : qui locutus est per prophetas. Et unam, sanctam, catholicam et apostolicam Ecclesiam. Confiteor unum baptisma in remissionem peccatorum. Et exspecto resurrectionem mortuorum, et vitam venturi ».


                  • ZEN zen 9 janvier 2007 14:36

                    Oui, mon Père Marsu...mais je préfère un Ave, c’est plus court « Filioque »:tu ne vas pas relancer la bataille du « filioque » !


                  • pingouin perplexe (---.---.74.137) 9 janvier 2007 14:48

                    ouah... du latin vrai de vrai. Cela fait un moment que je n’en avais pas lu. En conséquence de quoi, je ne dis que cela : Avox est un lieu où il est possible de se cultiver. Avec modération, toutefois, car il ne faudrait pas en perdre la préférence pour les belles plantes smiley


                  • Marsupilami Marsupilami 9 janvier 2007 14:51

                    @ Zen

                    J’ai eu une émotion madeleinoproustienne en relisant ce machin en latin de cuisine. Je me suis revu en aube blanche d’enfant de chœur en train de réciter par cœur ces salamalecs ineptes. Après j’allais me goinfrer d’hosties non consacrées et boire le vin de messe. Le début d’une vie de pécheur, une vraie honte. Oremus pour ce monde sans pitié. Sic transit Wallmart mundi & amen.


                  • Adama Adama 9 janvier 2007 13:33

                    La chèvre du poitou est plus dangereuse puisque idiote !

                    En ce qui concerne l’article proprement dit, il y a toujours eu des dominants et dominés !

                    Des milliers de spermatozoïdes au départ et à l’arrivée qu’un seul, le plus vaillant, le plus malin, pour féconder l’ovule...


                    • pingouin perplexe (---.---.74.137) 9 janvier 2007 14:17

                      C’est à mon avis tout à fait discutable. Conviction perso, je suis bien persuadé que c’est ce « tampon » qu’on appelle la culture qui nous permet de prendre du recul par rapport aux « biologisations » pour le moins rapides de l’économique. Je ne crois pas que les relations dominant/dominé soient nécessairement insurmontables, car cela reviendrait à négliger les questions liées à la volonté.


                    • caramico (---.---.227.96) 9 janvier 2007 15:25

                      Adolphos, Adama...même combat.

                      Ya plus qu’a les marier ces 2 là !


                    • Adama Adama 9 janvier 2007 15:29

                      Adolphos non merci rien que le nom...

                      Ensuite, je ne suis pas du genre tapette, je préfère les chêvres, mêmes idiotes du Poitu !


                    • Internaute de passage (---.---.180.55) 9 janvier 2007 13:44

                      Comme le dit un commentaire plus haut, la mondialisation, on en parle pas depuis 300 ans. Nous vivons dans cette ère depuis quelques décennies, une poussière au vu de l’histoire des civilisations. Autrement dit, il y a peu de chances que l’on soit coincé dans ce modèle de mondialisation « heureuse et dynamique » pour plusieurs siècles. Youpi, il y a de l’espoir en ce bas monde !


                      • sigefroid (---.---.205.3) 9 janvier 2007 13:49

                        A lire pour enrichir le débat. Edifiant et ...intelligent.

                        http://www.choisir.ch/choisir/online.php?ptxt=ol51701


                        • ZEN zen 9 janvier 2007 14:21

                          Il y a une logique (ultralibérale, s’entend) à l’oeuvre derrière ces phénomènes , meme si le progrès social(excusez ce gros mot) est perdant.

                          Pour éviter une inflation défavorable aux spéculateurs et aux rentiers,pour ne pas augmenter le salaire moyen,pour maintenir « la paix sociale », les USA ont absolument besoin de sociétés telles que W.M. et de leurs politiques de compression des coûts des produits de première nécessité

                          WM a absolument besoin de la Chine, qui lui fournit 80% des produits qu’elle achète à bas coût. La Chine a absolument besoin du marché us pour exporter.Elle a d’énormes réserves qu’elle place dans les banques us. Sans ces réserves, le billet vert plongerait rapidement, vu le déficit abyssal.La Chine et Les Usa se tiennent donc pour l’instant par la barbichette.

                          La boucle est bouclée, dans un gigantesque feed-back...jusqu’au jour où...J’ai approfondi cette analyse sommaire dans :

                          http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=12980


                          • ZEN zen 9 janvier 2007 15:01

                            Voulez-vous faire du shopping chez WM ?

                            Merci pour le lien, Marsu.Je le reprends car il risquait de passer inaperçu :

                            http://www.walmartstores.com/GlobalWMStoresWeb/navigate.do?catg=316


                            • Marsupilami Marsupilami 9 janvier 2007 15:23

                              Faites votre shopping à Wall-Mart au Québec, c’est hyper-cool... mais n’oubliez pas de vous désyndiquer avant !


                            • Jason Nicolas 9 janvier 2007 16:50

                              Walmart, qui avait tenté de s’implanter en Allemagne a dû revendre ses magasins. L’enseigne existe encore là-bas, mais elle cessera d’exister outre-Rhin d’ici la fin de cette année (date à vérifier). Cela montre que n’ayant pu imposer ses horaires hyper-flexibles à ses personnels allemands, Walmart a sans doute préféré jeter l’éponge. Autre constatation, le phénomène américain observé dans l’article n’est possible que parce que le droit du travail est (quasi-) inexistant dans ce pays, et le droit syndical tellement bridé que les syndicats sont moribonds dans la plupart des secteurs. Pas de lois pour les protéger : pas de syndicats, pas d’arbitration de l’Etat, et le tour est joué. « Money speaks » !

                              Par ailleurs, Walmart tente de s’implanter en Inde et fait faire pression au niveau diplomatique et de la finance internationale auprès du gouvernement indien pour briser sur tout le continent indien le petit commerce de détail qui lui porte ombrage.

                              La machine est en route et les chacals sont en chasse...


                            • (---.---.229.236) 10 janvier 2007 07:18

                              « Autre constatation, le phénomène américain observé dans l’article n’est possible que parce que le droit du travail est (quasi-) inexistant dans ce pays, et le droit syndical tellement bridé que les syndicats sont moribonds dans la plupart des secteurs. Pas de lois pour les protéger : pas de syndicats, pas d’arbitration de l’Etat, et le tour est joué. »Money speaks«  ! »

                              Oui, en France la concurence est bridé par l’Etat. Comme ca, les consomateurs payent plus cher leur produits. C’est sans doute une grande réussite Française. Mais il ne faut pas aprés chialer que « mon pouvoir d’achat il baisse/stagne/nian nian ».


                            • Nathanael (---.---.252.201) 9 janvier 2007 15:05

                              En même temps, cela ne peut choquer ques les personnes aux horaires de bureau...

                              Comment croyez vous que ça se passe dans les grandes surfaces ou restauration ? J’éviterais de donner les plages de travail débiles dans une journée (genre celles ou vous avez 2-3 heures de coupure, mais qui ne vous servent à rien parce que vous habitez à 40 bornes), le sacrifice des WE pour satisfaire le consommateur...je suis responsable dans un restaurant, comment croyez vous que je gère mes plannings de travail ? aux désidératas du personnel ? non en fonction du CA prévisionnel !


                              • caramico (---.---.227.96) 9 janvier 2007 15:28

                                Tout ça peut se faire en accord avec les salariés avec un salaire minimum garanti et des compensations concernant la disponibilité, et des limites concernant la durée d’engagement journalier maximum.


                              • La Taverne des Poètes 9 janvier 2007 17:12

                                Sur Wal-Mart : un extrait de mon article « Toujours plus de pub ! » révèle une autre de ses pratiques :

                                « Déjà en octobre 2006, le groupe des hypermarchés Wal-Mart avait été pris en flagrant délit de faux blog (surnommés « flog ») : un couple d’Américains présenté comme ordinaire traversait les Etats-Unis et se voyait accueillir chaleureusement par les salariés du groupe en question à chacun de ses déplacements. Le magazine Business Week relatait complaisamment ses aventures. En fait, ledit magasine a révélé début octobre que ce voyage était sponsorisé par Wal-Mart. Bien sûr, cela n’était précisé nulle part sur le blog. »


                                • Internaute (---.---.87.119) 9 janvier 2007 18:21

                                  L’article est intéressant par plusieurs aspect. J’ai noté comment WalMart grève l’économie américaine en augmentant le déficit commercial avec la Chine. En fait, WalMart est un bel exemple de maximisation du profit dans un système économique mal régulé. On ne peut que féliciter Sam Walton qui est arrivé à tirer le meilleur parti des règles américaines.

                                  La conclusion qu’il faut en tirer n’est pas de critiquer les Walton mais au contraire de la nécessité d’une prise de contrôle de l’économie par l’Etat. Il ne s’agit pas de revenir à une économie étatique du style URSS mais bien au contraire de rendre à l’Etat son rôle d’arbitre des relations entre les citoyens de façon à ce que chacun y trouve son compte.

                                  Nous avons besoin de revoir notre code du commerce et notre code du travail pour protéger nos entreprises tous en préservant un minimum de respect des travailleurs. Les américains ne protègent ni leurs entreprises, ni leurs travailleurs. Il suffit de voir ce qui se passe dans l’automobile. Toutes les entreprises qui créent de la richesse, c’est à dire celles qui produisent quelque-chose sont en difficultés. Toutes celles qui se contentent de prélever une taxe au passage de l’argent des autres (banques et intermédiaires) ou au passage du bien des autres (commerçants) arrivent à prospérer. On va droit dans le mur. Les clients de WalMArt achètent pas cher parcequ’ils se préparent à être payé comme les chinois qui fabriquent les produits de WalMart. En quelque sorte il y a un coût caché chez WalMart. Quand on y achète une produit 10$ de moins qu’ailleurs, la différence est prélevée sur le salaire qu’on touchera dans trois ou quatre ans, ou plutôt qu’on ne touchera plus.


                                  • erick (---.---.3.72) 9 janvier 2007 19:04

                                    Je précise tout d’abord que je suis le premier à déplorer la « walmartisation » de l’économie et de la société (et par extension la canadian tirance et la home depotitude), et je suis très faroucheux accroché aux valeurs des coopératives (de distribution ou de production) : en gros les clients sont aussi des actionnaires dans un fonctionnement démocratique répondant à un ensemble de logique économique.

                                    Toutefois, je me permet de réagir vivement devant cet article : en gros, il est reproché que les salariés vont devoir travailler sur appel... oui. et alors ? C’est déjà et depuis longtemps le cas dans les hôtels (ménage, chambres, buanderie), dans la construction d’immeuble, voir même dans les contrats informatiques avec des travailleurs autonomes.

                                    Pire : c’est déjà le cas pour la restauration avec en plus une sous evaluation du salaire (sous le salaire SMIC) a cause des tips (pourboire). Je comprends que quelques petit millier de travailleur ne pesent sans doute pas lourd face 1.3M d associés au wallmart, toutefois vu des yeux de ce côté ci de l’Amérique, c’est une facon somme toute très équitable de fonctionner.

                                    Car que trouve t on habituellement chez les associés (et autre grande surface) ?
                                    - des gens qui veulent se refaire. Ils ne veulent plus etre des assistés mais des associés. ca leur fait un petit fond de roulement en attendant les jours meilleurs
                                    - des retraités avec une retraite de misère et une vie sociale plus trépidante que mourir à petit feu dans un hospice
                                    - des jeunes obligés de payer leurs études qui s’en balance pas mal des bons sentiments sociaux
                                    - des meres monoparentales en attendant le prince charmant ses dollars et des jours meilleurs...

                                    Avouons que tout ceux ci s’en fiche pas mal des syndicats (sauf au Saguenay !!!) et du déficit commercial des USA.

                                    Par contre, quelque chose n a pas été suffisamment évoqué : wallmart en imposant ses prix (150$ à payer juste pour une entrevue de sélection afin d etre distribué !!!), tue les artisans et la petite industrie locale.

                                    Alors je rêve tout haut : Un Carrefour ou un WallMart qui fonctionnerait en cooperative, distributant des produits provenant des autres cooperatives mondiales...

                                    erick, utopique


                                    • Tchavolo (---.---.28.185) 9 janvier 2007 19:48

                                      Voir l’excellent documentaire sur le même sujet : « Une journée dans la vie d’un pneu : chronique de la mondialisation » de Richard Puech, David André et Alexis Mital. Le monde du pneu, ses récoltants de caoutchouc, ses employé, ses clients, ses patrons, ses traders, ses actionnaires/fonds de pension et les clients des fonds de pensions, tous d’une accablante normalité.


                                      • thc2 (---.---.195.68) 10 janvier 2007 02:25

                                        Puisque c’est deja le cas dans l’hotellerie et dans la restauration alors il faudrait generaliser ce traitement à tout les travailleurs ? pourquoi toujours ce nivellement par le bas...C’est comme dire « puisqu’il y a deja des sdf pourquoi est ce que les travailleurs pauvres ne dormiraient pas dehors ? » ca n’a aucun sens c’et pas parceque les employés de l’hotellerie ou de la restauration ont des conditions de travail difficiles qu’il faut le souhaiter à tout les travailleurs


                                        • Kreativkaos (---.---.74.183) 10 janvier 2007 03:50

                                          Bonjour,

                                          Devenir milliardaire plusieurs fois en vendant des choses peu coûteuses à des gens pauvres est sans doute la pire ironie du capitalisme. Faut-il en avoir volé (extorqué pour être exacte) de la valeur à la pelle et à tous les étages du processus (coup de production, distribution, prix de vente, salaires etc.) pour en arriver là.

                                          Beau paradoxe aussi d’être à la fois l’exploité et l’exploiteur quand on est employé et actionnaire, qui plus est de sa propre entreprise.

                                          Le capitalisme est un puissant miroir aux alouettes qui réussit à séduire et faussement humaniser en nous plongeant dans un système ou démocratie se confond – et, est confondu avec, société de consommation. L’un n’a, en fait, rien à voir ontologiquement parlant avec l’autre, et cette confusion nous condamne à l’illusion du choix.

                                          A quand une grève intelligente à portée globale dans l’esprit des journées sans achat de Ad-buster ?

                                          Belle recherche pour l’article. Merci.


                                          • (---.---.71.248) 10 janvier 2007 15:40

                                            En France, ce serait marrant

                                            Le systeme tourne

                                            Un proces est fait

                                            Le temps que le proces arrive, le systeme perdure 2 ans

                                            La proces a lieu, on remarque que les « associés » appelable à n’importe quelle heure sont « de facto » des salariés de permanence.

                                            => Jackpot pour les salariés, et coup de pied au cul mérité pour Wal Mart


                                            • Forest Ent Forest Ent 10 janvier 2007 21:30

                                              Très bon article.


                                              • mamgael (---.---.214.43) 11 janvier 2007 13:27

                                                Bravo pour cet article ! Il est excellent, bien documenté, bien rédigé, clair et exhaustif. Je m’étonne de ne pas lire plus souvent des articles de cette qualité dans la presse écrite. Sans doute est ce trop excellent ? Trop réel ? Trop lucide ?

                                                Nous vivons vraiment des temps difficiles, des temps de régression. Je ne peux m’empêcher, en observant l’état du monde, guerres immondes, farandoles d’injustices en tous genres, désacralisation non seulement du divin mais également de l’homme devenu un objet, une marchandise comme les autres, pollution plus qu’inquiétante, argent roi et qu’importent les moyens pourvu que Saint Porte Feuilles d’Actions grossisse encore et encore jusqu’à en éclater, bref on m’aura comprise dans les grandes lignes, je ne peux m’empêcher, à force de nous voir foncer droit dans le mur, de songer à la métaphore de l’ombre qui inonde la terre du milieu dans le Seigneur des Anneaux. Je ne peux m’empêcher, même si cela m’aurait bien faite rigoler quand j’avais vingt ans, de songer à la probabilité de l’existence du diable, ce petit génie de la souffrance et de l’horreur.

                                                Pourtant, il nous faut continuer à vivre tout en se demandant, impuissants, qu’est ce que l’on peut y changer puisque tous les hommes et les femmes politiques sont inféodés à ceux qui ont vraiment le pouvoir, les grands financiers, les grands décideurs économiques.

                                                Combien de temps va perdurer cette situation ? Ceux qui s’en mettent plein les poches tandis que le monde courre à sa perte, à quoi pensent ils ? Se trouvent ils si beaux en leur miroir ou ont ils des miroirs en bois ? Se rendent ils compte qu’ils sont responsables de la misère et du mensonge qui règnent sur la planète bleue ?

                                                En tout cas, bravo pour cet article.


                                                • (---.---.110.58) 13 janvier 2007 15:29

                                                  Super article. bravo pour la recherche.


                                                  • lyago2003 (---.---.210.248) 13 janvier 2007 21:15

                                                    Bonsoir, Le patrimoine professionnel de Liliane Bettencourt, la personne la plus fortunée de France, représente selon le magazine Capital, plus de 15 milliards d’euros, soit environ 100 milliards de francs. Cette somme équivaut à ce que gagne (en brut) un smicard en ... un million d’années ! Et encore il ne s’agit que de son patrimoine professionnel, c’est-à-dire le patrimoine fondé sur la propriété partielle ou totale de l’entreprise... Cette richesse n’est, il est vrai, disponible qu’en cas de cession de l’entreprise. Tout ce qui relève du domaine privé ou qui ne repose pas sur un outil de travail est exclu. Le patrimoine total des 10 familles les plus riches s’élève à 70 milliards d’euros soit à peu près le montant du budget annuel du ministère de l’Education nationale et de la recherche... Et je continue le palmares Patrimoine des 10 familles les plus fortunées Unité : en milliards d’euros Patrimoine en milliards d’euros Années de SMIC(*)

                                                    2 - Bernard Arnault (LVMH) 14,41 950 000 3 - Serge Dassault (Dassault Aviation - Socpresse) 10 650 000 4 - Famille Mulliez (Auchan) 7,45 500 000 5 - François Pinault (Pinault - Printemps - La Redoute) 6,02 400 000 6 - Famille Hermès dont JL Dumas (Hermès) 4,66 300 000 7 - Famille Halley (Carrefour) 3,44 220 000 8 - Jean Claude Decaux (affichage JC Decaux) 2,93 200 000 9 - Famille Peugeot (Peugeot) 2,83 190 000 10 - Vincent Bolloré (groupe Bolloré) 1,77 110 000 à voir :http://www.inegalites.fr

                                                    Chouette ! il me reste encore 1 M d’@ a vivre.

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