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Accueil du site > Actualités > Economie > Une embellie prochaine en France ?

Une embellie prochaine en France ?

Après avoir tenté de dépeindre le climat social actuel, de faire un état des lieux des mesures de soutien aux chômeurs et d’aide au retour à l’emploi, du contexte démographique, des solutions alternatives existantes, voire de faire un peu de prospective... il résulte que rien ne laisse présager une prochaine embellie de l’emploi en France ! Les solutions présentées ne sont pas source de création massive d’emplois, ne permettent pas de remédier à l’inadéquation entre les emplois proposés restant vacants et les profils des salariés en chômage de longue durée.

Nos voisins européens du Nord s’en sortent-ils vraiment mieux ?

Quelles différences entre notre système social français si décrié et menacé, et le leur, qui semble la panacée pour nombre de nos politiques ?

Sans revenir à un Etat Providence dont nous n’avons plus les moyens, si nous redéfinissions un rôle d’arbitre, d’encadrement et d’incitation par l’Etat « régalien », cela ne permettrait-il pas d’amorcer la nécessaire mutation de notre marché de l’emploi aujourd’hui en panne, tout en restaurant un minimum de cohésion et d’équité ? Parallèlement, et pour créer un réel contre-pouvoir face aux instances patronales, pour permettre de rouvrir le dialogue entre employeurs et employés, nous pourrions moderniser, réhabiliter le rôle d’instances représentatives du salariat...

Pour l’instant, nous n’entendons que les voix du MEDEF et de madame Lagarde, qui veulent nous infliger un modèle ultralibéral à l’américaine, porteur de tant d’inégalités et d’injustices outre-Atlantique... Est-ce vers cela que nous voulons vraiment aller ?

Le Modèle nordique

Il est caractérisé par la force et l’influence des partenaires sociaux, et par l’ampleur des mécanismes sociaux d’aide des chômeurs au retour à l’emploi.

Ce système se préoccupe autant d’anticiper des mutations dans le milieu du travail, que de s’y adapter. Les investissements sont importants dans l’éducation, l’innovation et la recherche.

Le modèle danois repose sur 3 piliers (triangle d’or) : un marché du travail fluide avec une importante mobilité de l’emploi, une protection des revenus importante en cas de chômage, des politiques d’activation de l’emploi très développées (actions de formation, suivi personnalisé, incitations fortes, mais en contrepartie un suivi des chômeurs très rigoureux).

Il existe de ce fait un climat de confiance, qui participe à la sécurisation des parcours professionnels et fait de la mobilité un risque mesuré et donc assumé par les salariés.

Si on tente d’établir une rapide comparaison avec la France :

- la mobilité est grande en France mais elle touche essentiellement les jeunes, les femmes, les actifs les moins diplômés. Il s’agit plus ici d’une mobilité subie que choisie (se référer à la partie II de cet article, sur l’intérim) ;

- l’indemnisation des chômeurs ne cesse de diminuer en quantité et en durée, et les conditions d’attribution sont de plus en plus sélectives, écartant notamment les jeunes entrant sur le marché du travail (ce qui constitue sans doute un facteur de démotivation de ces derniers dès leur entrée dans le monde du travail) ;

- en France seulement 46% des chômeurs sont indemnisés ; ce taux est de 80% au Danemark, et l’indemnisation correspond à 90% du salaire antérieur pour les bas salaires pendant quatre ans (on reste songeur !!!) ;

- il n’existe pas de politique d’accompagnement permettant d’envisager une période chômée comme un tremplin entre deux emplois, et enfin il règne en France un climat de défiance et de forte suspicion entre patronat et salariat.

Résultat : entrepreneurs et salariés campent sur leurs positions et envisagent avec la plus grande méfiance toute proposition venant du « camp adverse », chacun essayant de défendre ses intérêts corporatistes à court terme, sans vision de l’intérêt général ni de l’avenir.
L’Etat ne jouant plus suffisamment son rôle d’intermédiaire, de lieu de la médiation, ou de vecteur incitatif, les syndicats étant minoritaires et décrédibilisés car figés dans une doctrine de lutte des classes d’un autre temps, le système est bloqué.

Lorsque respect et confiance mutuels seront restaurés, cela changera probablement la donne, car tant que mobilité professionnelle rimera, pour la majorité des actifs, avec déclassement et précarisation, les salariés en emploi se cramponneront à leur situation, quitte à la paralyser définitivement et à rejeter l’idée même de mobilité ; quant à ceux qui sont déjà sur le bas-côté, englués dans le chômage, ils continueront à essayer de répondre à l’urgence de leur situation en acceptant le premier poste qui se présentera, même s’il est synonyme de bas salaire, relégation, sous-emploi.

Selon un rapport de 2007 du Conseil économique et social, la sécurisation des parcours professionnels repose sur :

- un travail de qualité, intégrant une rémunération correcte, une qualification clairement identifiée, une progression de carrière ;

- une formation durant toute sa carrière permettant l’adaptation aux mutations technologiques, une progression professionnelle, la gestion des transitions professionnelles ;

- une reconnaissance du temps personnel et collectif, qui tienne compte des aspirations personnelles, professionnelles, familiales ; ce qui octroiera plus de souplesse et de mobilité aux salariés français.

Cette logique de gagnant / gagnant entre les besoins de l’entreprise et la sécurité des salariés incarne de façon plus sereine et pérenne la notion de fléxi-sécurité que le modèle Wal-Mart qui impose une flexibilité sans aucune sécurité pour les salariés.

Mais ce parcours maîtrisé ne peut exister sans un engagement fort entre le salarié ou le chômeur et un service public de l’emploi fort ou un organisme médiateur tel qu’un syndicat, disposant de pouvoirs étendus, de moyens financiers et humains importants. Tout le contraire de ce qui existe aujourd’hui !

Enfin pour terminer ce petit comparatif avec le modèle nordique, un petit bémol face à l’enthousiasme qu’il génère :

si les taux de chômage de ce groupe de pays semblent à première vue plus bas que le nôtre (données de décembre 2006 : Danemark : 3,2% de chômeurs, Suède : 6,1%, Finlande : 7,2%... et France au-dessus de 9%), peut-être faut-il y regarder tout de même de plus près, car on peut faire dire presque tout et n’importe quoi aux chiffres selon la façon dont ils sont extraits et analysés...

Notamment, les valeurs les plus importantes pour pouvoir comparer des taux de chômage sont celles de la population active totale et de la population en recherche d’emploi : de quoi sont-elles constituées ? comprennent-elles la population totale en âge de travailler, en activité ou déclarant en rechercher une, ou bien y a-t-on retranché certaines catégories de personnes ?

Or, précisément, on constate que le mode de définition de la valeur de départ « population active » (tout comme celle de la valeur « chômeur » d’ailleurs !) n’a pas la même acception pour le BIT, pour l’ANPE, et pour les ministères de l’Economie des différents pays envisagés.
Dans les pays nordiques comme en Angleterre, on a tendance à créer fort opportunément des sous-catégories de personnes que l’on soustrait du nombre des personnes en recherche d’emploi, ce qui permet de diminuer d’autant le pourcentage de chômeurs par rapport à la population active totale ; pour certains gouvernements il va s’agir de gonfler le nombre de personnes classées en incapacité de travailler (maladie...), pour d’autres de créer pour les séniors proches de l’âge de la retraite une classe de quasi préretraite de fait... Donc la prudence reste de mise lorsqu’on veut comparer les chiffres du chômage en Europe !

Reste néanmoins que la différence essentielle avec la France est que les pays nordiques ont un bon taux d’emploi pour les femmes, les jeunes et les séniors.

Autre différence, si l’intervention de l’Etat y est limitée, le dialogue social lui, est très fort. Il existe dans ces pays une grande tradition de concertation et de négociation avec les partenaires sociaux, des associations de collectivités locales chargées de l’accompagnement des chômeurs ; les organisations syndicales jouent également un rôle important dans la politique de l’emploi (politique salariale notamment) et la formation.

Réhabiliter le syndicalisme de masse ?

Alors que la France a été, avec la Grande Bretagne, le berceau du syndicalisme au XIXe siècle (c’est une loi de 1884 qui autorise la création de syndicats issus de groupements corporatistes), depuis les années 1970, celui-ci est en crise et a donc bien du mal à recruter de nouveaux adhérents et à s’imposer dans le dialogue social en tant qu’interlocuteur de référence représentant les droits des salariés.

A titre de comparaison :

- dans les pays nordiques, 3 salariés sur 4 sont syndiqués ;

- en Grande-Bretagne, 1 sur 3 ;

... et en France 1 sur 10 environ (soit moins de 8% de travailleurs syndiqués, contre 80% en Suède !). Nous sommes donc très loin d’un syndicalisme de masse !

A quoi sert un syndicat ?

Sur le site de la CGT, j’ai trouvé la définition suivante : un syndicat sert « à être défendu et à se défendre tous ensemble », à « s’organiser pour se défendre, s’unir et agir collectivement ».

Sur celui de FO, un syndicat se définit comme « une organisation indépendante [...] permettant [à ses membres] de défendre leurs droits, d’en acquérir de nouveaux, de se faire respecter ».

L’article 1 des statuts de la CFDT stipule que cette dernière « réunit des organisations syndicales ouvertes à tous les travailleurs résolus - dans le respect mutuel de leurs convictions personnelles, philosophiques, morales ou religieuses - à défendre leurs intérêts communs et à lutter pour instaurer une société démocratique d’hommes libres et responsables ». Plus vaste mais plus vague comme définition...

Si je reprends le modèle suédois, où 3 confédérations dominent, rassemblant des syndicats des secteurs public et privé, leur fonction est un peu différente :

Les syndicats y ont un rôle central dans la détermination des salaires et des conditions d’emploi, dans la gestion des caisses d’assurance chômage, dans la contribution à la formation professionnelle des adultes et l’orientation professionnelle.

Le rôle de l’Etat suédois en matière d’emploi est beaucoup plus discret qu’en France, l’essentiel des négociations étant réalisé directement entre les partenaires sociaux.

En France, de par la définition qu’ils donnent eux-mêmes de leur fonction, de leur utilité, on constate que les syndicats ont exclusivement un rôle d’opposition, de contestation, de revendication, qui laisse peu d’espace à l’ouverture, à la négociation et à la concertation. Ils semblent s’être figés dans un modèle désormais archaïque de lutte des classes datant du XIXe siècle. Par ailleurs, jusqu’ici l’Etat n’a pas non plus essayé de les intégrer dans une quelconque discussion ou prise de décision en matière de politique de l’emploi, mais peut-être n’est-ce que la résultante de leur position d’enfermement, de leur rigidité idéologique.

Aussi, ceci explique le désintérêt des salariés pour un syndicalisme revendicatif mais incapable de se montrer en contrepartie force de proposition, qui se maintient essentiellement dans les grandes entreprises publiques ou ex-nationalisées mais a disparu des petites et moyennes entreprises, qui constituent pourtant l’essentiel de l’entreprenariat en France. Dans le même temps, les patrons voient d’un mauvais œil le fait d’intégrer un collaborateur syndiqué dans leur entreprise, ou de permettre la libre expression d’un syndicat en son sein, ce qui a pour conséquence que les salariés ne se tournent vers les syndicats qu’en cas de litige, pour « se défendre », entérinant de fait la définition restrictive du syndicalisme de la CGT.

Pour permettre l’émergence d’un syndicalisme de masse, outre une volonté politique forte, il sera donc nécessaire de revoir la définition et les fonctions du syndicalisme, de lui accorder une place forte et indiscutable à la table des négociations des accords sociaux à venir aussi bien en termes d’emploi, que de formation, de protection sociale, de formation tout au long de la vie ; et surtout, une totale indépendance entre syndicats et partis politiques doit être réalisée, ce qui n’est que partiellement le cas actuellement.

En dehors des syndicats, dont nous avons noté la faible représentativité en France, existe-t-il d’autres organisations susceptibles de siéger lors de tables de négociations salariales, pouvant constituer des partenaires sociaux réellement représentatifs, disposant de pouvoirs de décision, de conseil ou d’infléchissement de la politique de l’emploi ?

A priori, seulement deux organisations me viennent à l’esprit, qui sont en relation directe avec le salariat, et sont les témoins des difficultés qu’il peut rencontrer, des mutations du marché du travail en France : l’Inspection du Travail et le Conseil des Prud’hommes. Mais l’un comme l’autre disposent de moyens humains insuffisants, qui ne leur permettent pas ou plus de remplir leurs fonctions dans de bonnes conditions ; avant d’envisager d’étendre leur champ d’action, il est donc prioritaire de commencer par réformer ces institutions pour les doter des ressources suffisantes pour mener à bien leurs missions respectives de conseil, surveillance, règlement des litiges professionnels.

Inspection du travail

Créée en 1874, elle a pour mission de veiller à l’application du droit du travail, et a un rôle de conseil auprès des salariés et employeurs.

De même que pour les syndicats, son rôle a fini par se limiter à intervenir sur demande des salariés dans le cadre de litiges. La diminution drastique de ses effectifs ne lui donne de toute façon plus les moyens de réaliser pleinement sa mission.

En l’état actuel, l’inspection du travail ne constitue donc plus un partenaire majeur, et sans refondation complète de sa fonction, de ses compétences, sans renouvellement et accroissement de ses effectifs, elle ne peut aspirer à le re-devenir... et ce, au détriment des salariés essentiellement.

Conseil des Prud’hommes

C’est une formation paritaire (un collège salariés, un collège employeurs) qui statue sur les conflits entre salariés du secteur privé et employeurs ; le motif le plus fréquent de saisine du Conseil des Prud’hommes concerne le licenciement.

Les conseillers prudhommaux ne sont pas des professionnels de la justice et donc ne consacrent qu’un temps limité au Conseil des Prud’hommes. Aussi il faut compter plus de deux ans en moyenne avant d’obtenir le jugement d’une affaire, tout au moins en région parisienne.

Ce rapide tour d’horizon vient donc confirmer ma conviction première, à savoir qu’en l’absence de partenaires sociaux forts, structurés, disposant de pouvoirs définis et bien réels pour siéger et représenter les salariés, l’Etat doit rester fort, volontariste et incitatif, participer activement à la définition d’un parcours sécurisé de l’emploi, en permettant l’accès de tous à la formation professionnelle tout au long de sa vie, en facilitant les transitions entre deux emplois, car désormais les carrières professionnelles seront constituées de plusieurs emplois, avec une ou des périodes de chômage intercalées.

Ces périodes de chômage ne doivent plus être pénalisantes, stigmatisantes pour les salariés, ils doivent pouvoir ne pas les redouter ; pour cela, il faut qu’ils puissent être assurés de pouvoir bénéficier d’une assurance chômage qui soit suffisamment généreuse, tout en les incitant vers un retour à l’emploi rapide ; il faut qu’ils puissent bénéficier d’une évaluation de leurs compétences et de formations adaptées, d’un suivi personnalisé de la part des organismes d’aide au retour à l’emploi.

De même, tout assouplissement des conditions de licenciement, permettant une gestion plus flexible de la masse salariale pour les entreprises, doit s’accompagner d’une mesure en faveur des salariés, par exemple en revalorisant les primes de licenciement, en calculant différemment les montants liés à l’ancienneté, considérant qu’à l’heure actuelle, la durée d’ancienneté moyenne dans une entreprise tend à se réduire du fait de la mobilité des salariés.

La flexibilité dans l’emploi d’accord, mais pas à n’importe quel prix ; il faut que les salariés en bénéficient aussi, contrairement à ce qui s’est instauré. Il faut trouver un système qui fasse rimer flexibilité avec sécurité, il faut restaurer chez les salariés français la valeur travail, le gout du challenge, l’idée qu’une carrière professionnelle n’est pas un pensum, une fatalité, mais un lieu de possibles, d’épanouissement, au sein duquel il est possible d’évoluer tout au long de la vie.

Mais pour que tout cela ne reste pas au stade de vœux pieux, une réforme de grande ampleur doit être engagée, pour sortir l’économie française de sa torpeur, redonner confiance aux salariés comme aux chefs d’entreprises.

L’humain doit être remis au centre de la réflexion ; les aspects sociaux doivent être envisagés au moins autant que les aspects purement économiques. Car la dichotomie qui s’est instaurée entre

- les valeurs de la vie humaine, devenue individualiste à outrance ;

- la prise en compte récente des facteurs écologiques ;

- et l’économie financiarisée à outrance, que la mondialisation a totalement désincarnée ;

tous ces éléments qui sont intervenus dans un laps de temps très court, ont fait perdre la plupart des repères qui structuraient jusqu’alors notre société.

La réforme en profondeur de l’emploi, de la formation continue et de l’assurance chômage devra également intégrer la réhabilitation des valeurs de solidarité, de sens du collectif, car on ne pourra combattre misère sociale, précarité et inégalités dans l’esprit d’égoïsme qui prévaut actuellement.

Ce n’est donc pas seulement une réforme économique qu’il faut conduire, mais une réforme sociétale, englobant toutes nos valeurs du « vivre ensemble », ce qui sera plus long et demandera l’effort de chacun individuellement.

Y sommes-nous prêts ? Je ne le pense pas... Pas encore en tous cas...

Mais de même que pour la crise environnementale dont on a longtemps repoussé la prise en compte, pour maintenant se trouver en situation d’urgence et d’irréversibilité de certaines atteintes, si nous n’amorçons pas un changement sociétal rapidement, la généralisation et la banalisation de la précarité risquent de mener le système actuel au chaos.

La France n’est pas le seul pays à vivre cette situation ; le cas de l’Angleterre où les salariés pauvres cumulent petits boulots pour s’en sortir et où des retraités pauvres reprennent de petits jobs pour survivre, est bien connu ; idem pour les Etats-Unis. Par contre l’article récent du Monde traitant d’une situation analogue en Allemagne « La pauvreté est devenue le lot quotidien de près de 7 millions d’Allemands », Le Monde, 17/08/07 a résonné comme un coup de tonnerre !

Sources documentaires :

Documentations CEREQ, SOFRES, INSEE, Le Monde diplo, Telos Fondation Jean Jaurès (Le descenseur social, P. Guibert / A. Mergier)

Le nouvel ordre prolétaire, J. Rigaudiat « La sécurisation des parcours professionnels », Conseil économique et social .


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13 réactions à cet article    


  • cza93 cza93 6 septembre 2007 11:21

    Un petit pavé qui me semble important a disparu à la fin de cette contribution : c’est un rappel de la place dominante que le cdi (contrat à durée indéterminée) doit continuer à tenir, en tant que contrat de référence, face à la multiplication et à la banalisation des contrats précaires qui fleurissent actuellement.

    « Le CDI doit rester la norme et il ne faut pas confondre mobilité dans l’emploi et précarité ; pour ce faire, si l’on facilite la mobilité des salariés en sécurisant leur parcours, en contrepartie, les entreprises faisant massivement et régulièrement appel à des emplois précaires doivent être pénalisées par rapport aux entreprises qui jouent le jeu d’un partenariat sécure et pérenne avec leurs employés. Cette pénalité peut prendre la forme d’une modulation des charges patronales destinées au financement du chômage, comme cela se pratique aux Etats-Unis. »

    Petit rappel : quand vous n’êtes pas embauché en CDI aujourd’hui, vous ne pouvez pas signer de contrat de location pour un logement si vous n’avez pas de caution sérieuse (parents par exemple, même quand vous avez plus de 40 ans et avez travaillé régulièrement !!), vous ne pouvez pas obtenir de prêts ou alors sur des courtes durées et à des taux prohibitifs, ... bref vous ne pouvez pas construire votre vie personnelle sur du long terme.

    OR, l’actuelle politique de l’emploi propose la mise en place d’un contrat unique qui va obligatoirement fragiliser la position des salariés (en rallongeant la période d’essai, en facilitant le licenciement), comme le fait l’actuel CNE ... tout est pensé pour faciliter l’embauche coté patronat, mais rien en contrepartie n’a été étudié pour lutter contre les effets pervers que les méthodes utilisées vont induire dans la vie de tous les jours des salariés concernés.

    2 poids, 2 mesures donc ...


    • Abstention 2007 6 septembre 2007 11:46

      L’auteur écrit :

      « l’actuelle politique de l’emploi propose la mise en place d’un contrat unique qui va obligatoirement fragiliser la position des salariés... »

      C’est évident, et ce qui se prépare est même beaucoup pire. Lire entre autres :

      http://blog.360.yahoo.com/quicalt?p=228

      http://blog.360.yahoo.com/quicalt?p=235

      Voici un extrait du deuxième de ces articles :

      (...)

      Nicolas Sarkozy reçoit les applaudissements des apparatchiks de l’Union Européenne pour l’évolution de ses prises de position officielles à l’égard d’une éventuelle entrée de la Turquie. Une opération qui ne pourrait que renforcer le dispositif atlantiste et du contrôle du Moyen-Orient par les puissances occidentales. En même temps, le dossier du « nouveau Traité » européen a l’air de suivre son cours dans un contexte social qu’on voudrait nous présenter avec la devise « Flexicurité : sécurité de l’emploi, flexibilité des travailleurs ». Une bien jolie phrase pour désigner la casse sociale, le dumping social, la dépression, l’institutionnalisation de l’intérim et la généralisation du chômage. Cette « réforme des marchés du travail » (sic !) serait nécessaire, nous dit-on, pour « affronter la concurrence mondiale ». Exit les « vieux » Codes du Travail des pays membres de l’Union Européenne. Dans un tel contexte, le « discours économique » de Nicolas Sarkozy était attendu comme le « moment fort » de l’Université du MEDEF qui a eu lieu du 29 au 31 août.

      1. L’allocution de Nicolas Sarkozy du 30 août devant le MEDEF

      « Si l’on taxe trop le travail, il se délocalise, si l’on taxe trop le capital, il s’en va », vient de dire Nicolas Sarkozy. Autrement dit, pour le nouveau Président de la République Française, le « travail » et le « capital », c’est la même chose. A savoir, les capitalistes. Les travailleurs n’existent tout simplement pas. Car, qui « se délocalise », si ce n’est les capitaux ? Le décor est bien planté.

      (...)


    • tvargentine.com lerma 6 septembre 2007 11:39

      Pour lutter contre l’injustice sociale devant le travail,il est souhaitable d’instaurer le contrat de travail unique (fonctionnaire inclus).

      Les mêmes droits sociaux pour tous ! et non un système profondement inégalitaire comme celui que nous avons aujourd’hui qui engendre la précarisation importante d’une partie des travailleurs.

      Un même contrat de travail,des mêmes droits sociaux et un même nombre de trimestre de cotisation retraite (fonctionnaires inclus)

      Oui à la justice sociale et nous comptons sur Nicolas Sarkozy et son gouvernement d’ouverture pour réussir cette modernisation de notre vie sociale


      • sirex007 6 septembre 2007 14:44

        Le contrat de travail unique existe déjà M. Lerma, il s’agit bel et bien du CDI. Après que les fonctionnaires aient les mêmes contraintes en terme d’avantages sociaux, je pense qu’une majorité est d’accord. Les mêmes conditions sociale dans le public et dans le privé, sans pour autant avoir besoin de créer un pseudo contrat « unique » qui ne permettra que la précarisation du travail et affaiblira encore plus sa valeur smiley


      • LE CHAT LE CHAT 6 septembre 2007 11:51

        Article interessant , il serait bien que les éléphants en panne d’idées le lisent aussi ! smiley


        • cza93 cza93 6 septembre 2007 11:53

          Merci le Chat !! ... on y pense, on y pense smiley


        • Amicalement votre 6 septembre 2007 13:42

          Merci pour cet article que je trouve positif et surtout constructif. Je pense que nous sommes dans une période difficile et que les évènements qui nous incitent à envisager un mode de vie avec un recentrage sur l’humain et la solidarité sont essentiels.

          Comme le souligne l’auteure, il y a de nombreuses pistes à explorer qui fonctionnent vraiment bien .

          Mais il va falloir aussi que l’envie se concrétise dans les faits : challenge....

          Mais attention n’attendons pas comme cela s’est vu pour l’écologie : 30 ans plus tard c’est DEVENU UNE URGENCE ET JE DIRAIS MEME UNE QUESTION DE SURVIE.


          • gutend 7 septembre 2007 11:19

            L’article est excellent et merci a l’auteur !!!

            Mais il semble est très différent de la réalité...Je crois malheureusement que les français se soient orientes vers d’autres voies, celle du sarkosisme qui n’a pas envie de revoir ce pays renaître...Evidemment qu’il y a des solutions, justes, pérennes et pour tous !!!

            Mais l’argent règne en maitre, et l’intérêt de tous n’est pas au programme de sarko. Si sarko etait pro francais et travaillait pour la france, ca serait depuis bien longtemps... Je rappelle a certains, qu’il a été ministre de l’économie et a part s’agiter, je ne me souviens pas qu’il est marque de son passage...Et en étant ministre de l’intérieur non plus par ailleurs (a part les emeutes)... Allez comprendre les français, Et maintenant qu’il est pouvoir, il faut espérer que ceux qu’ils l’ont élu ne s’en mordent pas trop les doigts.

            Car les lendemains vont etre difficile et ca commence deja...


            • cza93 cza93 7 septembre 2007 14:00

              Merci ;

              la réalité, c’est la constatation de partenaires sociaux affaiblis et rendus inopérants ... et effectivement, je ne vois aucune volonté politique, accompagnée des mesures idoines pour restaurer une compétence et une influence réelles desdits partenaires ...

              A partir de là, on ne peut qu’en rester au stade de souhaits de changements parce que pour l’instant la situation est figée et les annonces de Sarkozy lors de l’université du MEDEF ne viennent que renforcer un « monologue tout patronat » (avec l’impunité en plus !) en lieu et place du dialogue patronat / salariat / partenaires sociaux qui était annoncé lors de la campagne électorale ...

              Mais tout le monde le sait bien, « les promesses n’engagent que ceux qui y croient » !!! ... et nous ne sommes plus en campagne !

              Alors j’aurais bien aimé être optimiste, mais rien de ce qui se profile à l’horizon ne va vers l’embellie.

              Passée l’euphorie de l’Etat de grace, le réveil risque d’être brutal !


            • Fred 7 septembre 2007 14:10

              Ajoutons quelques points aux pays Scandinaves :

              - La TVA en Suede et au Danemark est de 25% (ca vous rappelle rien) et 12% sur les produits alimentaires
              - L’impot sur les societes est 28% en Suede, Danemark et Norvege, 26% en Finlande contre 34% en France ; ces satanes capitalistes toujours a aider les entreprises
              - L’imposition sur le revenu commence beaucoup plus tot que la France, par exemple en Suede quelqu’un commence a payer des impots a partir de 1850€ de revenu annuel. Toujours en Suede les impots de dependent pas du nombre d’enfants.
              - Il n’y a plus d’ISF dans les pays Scandinaves mis a part la Norvege, ces capitalistes n’aident que les riches
              - Le status de fonctionnaire n’existe plus vraiment dans ces pays qui ont diminue leur nombre de facon drastique dans les annees 1990, baisse de 42% pour la Suede c’est pas un non remplacement de 22 000 fonctionnaires.
              - Il est facile de licencier dans ces pays

              Voila quelques points, je ne suis pas sur que les gens de gauche en France voudraient adopter le modele Scandinave.


              • Fred 8 septembre 2007 20:17

                Bien sur j’avais oublie la franchise medicale de 150euros/personne/an en Suede donc 3 fois superieure a ce qui est propose en France alors que la Suede est aussi consideree comme un modele pour la securite sociale.


              • cza93 cza93 8 septembre 2007 22:22

                ... Alors pour être totalement exact, il faut ajouter que les niveaux de salaire et le pouvoir d’achat des Suédois sont supérieurs aux notres ...


              • Fred 10 septembre 2007 10:17

                « ... Alors pour être totalement exact, il faut ajouter que les niveaux de salaire et le pouvoir d’achat des Suédois sont supérieurs aux notres ... »

                Tout a fait.

                Il n’y a pas de charge patronale au Danemark, c’est l’employe qui paie toutes ses charges, peut etre est-ce pour ca que le salaire de base est plus eleve. Nous avons aussi vu que les entreprises dans tous les pays scandinaves sont moins taxees qu’en France ce qui peut leur permettre de payer leurs employes un peu plus.

                On peut aussi dire qu’il n’y a pas de salaire minimum en Suede.

                J’aimerais bien voir le systeme scandinave adopte en France.

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