Une solution monétaire existe pour résorber la crise de la croissance et de la dette

Il existe une solution pour réduire les déficits, résorber la dette tout en favorisant la croissance. C’est simple mais pour le faire, il faut sortir des idées reçues, sortir des cadres conventionnels et vouloir une société républicaine en dépassant les désirs individualistes. Cette simplicité est hors de portée pour des élites et des citoyens qui compliquent les choses en les simplifiant (lol).
(I) La BCE et l’inflation. Dans ses statuts, il est prévu que la BCE doit déterminer sa politique monétaire avec comme objectif premier de contrôler l’inflation dans la zone euro. Le lien entre la politique monétaire et l’inflation est en réalité une sorte de mythe. L’inflation a beaucoup de causes. Notamment structurelles. Avec le fonctionnement ouvert ou fermé des marchés et la concurrence internationale. Avec la pression sur les salaires qui augmentent les prix à la production. Avec l’augmentation des matières premières qui augmentent aussi les prix. Enfin avec le différentiel entre le pouvoir d’achat et la quantité de marchandises disponibles, cette quantité dépendant fortement de l’appareil productif. Dans les années 1980, le pétrole augmentait, la pression salariale s’accentuait, le marché était moins ouvert et l’appareil productif pas aussi développé qu’actuellement. En 2010, les facteurs inflationnistes ont pratiquement disparu. Voilà pourquoi maintenant, c’est la déflation qui nous guette. Et la politique de la BCE n’y peut rien parce que les processus d’inflation et de déflation sont pratiquement découplés de l’injection de monnaie par la BCE. Dans certaines limites néanmoins. Une crainte d’inflation serait étudiée par les milieux autorisés. Si c’est le cas, cette inflation ne profitera pas aux travailleurs, contrairement à l’inflation des années 1970.
(II) La BCE enrichit les banques, les spéculateurs, la finance et les rentiers. L’année dernière, le pouvoir d’achat des gens n’a pas augmenté, avec des revenus stables. Par contre, la fortune des milliardaires européens s’est accrue de 12%. Et ça fait trente ans que ça dure, cette captation des richesses crées par une caste supérieure. Cette politique accommodante inonde les marchés financiers d’une monnaie à taux d’intérêt très bas. Cette monnaie ne va pas directement dans l’économie réelle et c’est pourquoi il n’y a pas d’inflation. Tout au plus, une baisse limitée de l’euro face au dollar. Jacques Attali s’étonne sur les plateaux que la France puisse lever sur les marchés des emprunts obligataires à un taux si bas malgré le niveau d’endettement. Ou bien Attali n’y connaît rien en économie ou bien il fait semblant de ne pas comprendre pour enfumer les gens. Si les taux sont si bas, c’est parce que les prêteurs sont de moins en moins les épargnants mais de plus en plus les banquiers. Si la France veut lever des emprunts, elle met l’offre face aux prêteurs. Les banquiers n’ont plus qu’à emprunter à la BCE à un taux zéro pour ensuite prêter à la France à un taux entre un et deux points sur dix ans. Pour L’Allemagne, c’est même en dessous de un point. Comme quoi, la BCE sait être bienveillante avec le prêt à taux zéro, avec des milliards d’euros en jeu. Pour le simple manant qui veut acheter un logement, le taux zéro, c’est juste 10 à 20 000 euros, avec une tonne de paperasse à remplir. Cette manipulation permet aux banques de faire du profit qui est adossé indirectement à l’économie réelle par le biais de l’argent public qui irrigue l’économie grâce aux dépenses publiques. Ce serait plus simple de contourner les établissements bancaires mais la loi interdit à la banque centrale (qui était de France et maintenant d’Europe) de prêter aux Etats.
(III) Il existe une solution simple pour réduire la dette et augmenter la croissance avec le pouvoir d’achat. Au lieu de dispenser tout cette argent qui va dans la poche des banques et des grandes fortunes, la BCE pourrait émettre des liquidités sans créance. Environ 2 à 3 points de PIB. Ce qui fait tout de même quelque 200 à 300 milliards d’euros. Cet argent sera distribué sous forme d’impôt négatif aux citoyens des pays de la zone euro dont les revenus sont les plus bas. Faites le calcul. En tablant sur 250 milliards pour disons, 50 millions de ménages européens, cela fait 5000 euros par ans, soit en moyenne 400 euros par mois. A répartir équitablement. Disons 600 euros pour un ménage sans revenu, puis un tarif dégressif. 400 euros pour compléter un revenu de temps partiel à 800 euros. 200 euros pour un smicard qui aura en net plus de 1500 euros par mois. Et puis pour un gars modeste qui gagne disons 1500 euros, 100 euros de plus. Vous y êtes ? Maintenant, réfléchissez au résultat.
Ces 250 milliards qui sont distribués vont partir dans la consommation. Ce qui va faire entre 2 et 3 point de croissance. Ces revenus complémentaires permettent de réduire les dépenses sociales dont une partie est transféré sur les liquidité « sans créance » de la BCE. Une partie finira dans les caisses de l’Etat sous forme de taxes diverses. Au bout de dix ans, l’endettement se résorbe. Vu que la croissance augmente, le chômage est contenu, voire même diminue. Il se peut que l’euro baisse. Cela va dans le bon sens pour la compétitivité. Bref, avec cette mesure dont le traité s’écrit sur une page, tous les clignotants de l’économie se remettent au vert.
On se demande pourquoi cette solution n’est pas au moins examinée par les régisseurs du système. Le principe est simple. Il consiste à résoudre non pas la question de la croissance et de la dette mais le problème de la pauvreté. En enrichissant les pauvres, on résout la croissance et la dette et on maintien le statut des classes moyennes. Evidemment, ce credo ne fait pas bon ménage avec la doxa néo-capitaliste qui nous a laissé croire qu’en enrichissant les riches, les classes inférieures allaient suivre et les miséreux avec. Ce principe fut valable il y a dix ans et seulement pour les pays émergents.
Actuellement, la bourse dévisse. D’après les spécialistes de haute finance, il s’agit d’un effet correctif. La bourse était surévaluée à cause de l’excès de liquidités issues de la BCE. Cette bourse en baisse n’est pas une bonne nouvelle. Il serait bon qu’elle monte mais pour cela, il faudrait que les entreprises fassent des profits en vendant ce qu’ils peuvent produire. Ce dévissage est surtout le signe que les gens n’ont pas assez de liquidités pour acheter les produits et faire fonctionner l’économie réelle. Cette explication, les économistes n’en font pas état. Pas plus que François Hollande qui incrimine la situation internationale, le virus Ebola et la faible croissance en Europe.
Au final, je ne me prends plus la tête sur ce sujet. Il y a une solution pour résoudre avec des dispositions simples et globales la crise sociale. Je suis même prêt à les présenter si on m’invite dans une émission à grande audience. Ce qui n’arrivera pas. Je reste zen. Je comprends pourquoi cette solution n’est pas discutée. Elle ne convient pas au pouvoir, qui d’ailleurs est déconnecté des gens et se moque des sans dent. Il reste les citoyens éclairés mais hélas, ils sont devenus un peuple de marché et n’ont aucun souci des recalés. Une solution existe, elle ne sera pas appliquée en l’état actuel de la société. Alléluia !
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