Aquila... faute ?

Depuis le terrible tremblement de terre qui a provoqué la mort de près de 300 personnes, on s’interroge aujourd’hui sur les responsabilités, et on s’inquiète aussi d’un nouveau risque : celui du nucléaire.
En effet, un fait a été peu évoqué, celui de la présence d’une centrale nucléaire à moins de 100 km de l’épicentre du séisme italien.
La polémique pourtant est ailleurs.
Un technicien de laboratoire de physique, Gioacchino Guiliani, prétend avoir inventé une machine capable de prévoir des seismes.
Son principe est de détecter les émissions de radon, car ceux-ci peuvent précéder un tremblement de terre.
Ce ne sont pas d’ailleurs les seuls signes avant-coureurs car il y a aussi la montée des eaux dans les lacs ou les puits.
Seulement voilà, « une émission de radon », d’après le sismologue Franco Barbieri « n’annonce pas systématiquement un prochain séisme ».
Dès lors, il considère qu’il est prématuré de prendre une décision d’évacuation devant l’incapacité d’annoncer formellement un tremblement de terre.
C’est d’ailleurs ce qui était arrivé une semaine auparavant.
Guiliani avait prévenu les autorités d’un risque de seisme à Sulmone, situé à quelques dizaines de kilomètres de la région de l’Aquila.
Devant la menace annoncée par Giuliani, des camionnettes équipées de sonorisation avaient demandé aux habitants de la région de l’Aquila d’évacuer leur logement.
Seulement voilà, le seisme n’avait pas eu lieu.
Ce qui lui a valu une inculpation, et de se faire traiter « d’imbécile » par le chef de la Protection civile.
Enzo Boschi, directeur de l’ING (institut national de géophysique) avait à son tour balayé les mises en garde faites par Giuliani, affirmant que « personne ne peut prévoir un seisme ».
Affirmation partagée par plusieurs scientifiques français.Lien
Vincent Courtillot, directeur de l’institut physique du globe de Paris en avait rajouté une couche :
« Quelqu’un qui vous dit : il y aura un tremblement de terre le 26 mars est un charlatan ».
seulement voilà, à force de crier au loup…
Pourtant Guiliani persiste et signe, et annonce le drame de l’Aquila.
Personne ne l’écoute, mais lui, le dimanche soir à 22h30, il emmène sa petite famille dans le jardin, désertant sa maison d’un quartier d’aquila.
Il prévient ses voisins, ses amis…
On connaît la suite.
Et tous ceux qui ont contesté du haut de leurs certitudes, l’annonce de Giuliani doivent être aujourd’hui dans leurs petits souliers.
Aujourd’hui la polémique prend un autre chemin :
Il semble bien que les bâtiments italiens récents n’aient pas respecté les normes anti-sismiques.
La preuve est sous nos yeux : des hôtels, à la préfecture, en passant par l’hôpital et les écoles, rien n’a résisté à la secousse.
5,8 sur l’échelle de Richter, c’est important, bien sur, mais il y a eu par le monde des secousses bien plus fortes.
Au Japon, par exemple, ou une secousse récente a fermé peut-être définitivement la plus grosse centrale nucléaire du monde.
Il n’y a pas eu de morts à déplorer, mais une certaine opacité, habituelle au petit monde nucléaire, cache peut-être toute la vérité.
Les cheminées brisées ont laissé échapper 400 millions de becquerels pendant trois jours.
Cela ne peut-être sans conséquences.
D’autant que la firme qui est responsable de cette centrale a été condamnée en 2002 pour avoir menti 29 fois dans des rapports remis aux autorités.
Le Japon se sachant menacé régulièrement par les tremblements de terre, soigne pourtant particulièrement la construction des bâtiments.
Ce qui n’est pas le cas en France ou le risque sismique existe pour 42 des réacteurs français.
un rapport suisse concernant la centrale de Fessenheim a mis en évidence des carences concernant ce risque sismique.
Pour le contrer, il faudrait procéder à des travaux, lesquels seraient prévus pour 2009 ?
La cerise sur le gâteau a été mise par Berlusconi, lequel devant le drame des milliers de réfugiés ayant trouvé un abri provisoire sous des tentes a ironisé en disant « qu’au fond il ne s’agissait que de passer quelques jours en vacances, sous une tente ».
C’est ce qu’on appelle aujourd’hui une « berlusconnerie », lequel emboîtait le pas à notre président, qui après le sommet du G20 ou un hôtel, une pharmacie et divers bâtiments avaient brûlé avait déclaré que « pour le G20, tout s’était bien passé »
Est-ce ce qu’on appele une sarkonnerie ?
Car comme disait un vieil ami africain :
« L’homme qui a la diarrhée n’a pas peur de l’obscurité ».
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