Aujourd’hui bien plus qu’hier, la nature a besoin de nous
4300 milliards, c’est le nombre de mégots de cigarettes jetés dans les rues chaque année dans le monde selon l’OMS soit 137000 mégots par seconde. Les statistiques mondiales sur l’environnement sont hallucinantes, chaque année des records de dégradation sont battus. La nature est piétinée.
Doit-on au sens propre du terme, parler encore de la NATURE aujourd’hui ? Quand on observe la rapidité avec laquelle le monde évolue et l’insouciance ou encore l’optimisme déraisonné vis-à-vis de l’héritage naturel dans lequel baigne toute l’humanité, il ne serait pas malavisé de dire que la crise environnemental que veulent éviter les amoureux de la nature finira par arriver dans peu de temps.
La fumée d’une cigarette pollue autant que 10 voitures diesels tournant au ralenti pendant 30 minutes et le mégot est susceptible à lui seul de polluer 500 litres d’eau. Pourtant tous les cours d’eau se jettent dans des masses d’eau plus importantes. Les déchets plastiques dont les pailles tant verbalement combattus aujourd’hui n’ont pas fini leur chemin de baignade dans nos océans, bouleversant ainsi tout un équilibre aquatique déjà en difficulté du fait du réchauffement climatique. Des espèces animales meurent dans des pièges de pollution, de déforestation, de gaz carbonique, enroulées avec des lianes en plastique, de déchets dont elles n’arrivent pas à se défaire. Des espèces végétales uniques de leur valeur thérapeutique inégalée disparaissent et d’autres malheureusement meurent avant même d’être étudiées.
Combien est grande notre ignorance ! On est loin d’avoir fait l’inventaire du vivant et déjà l’extinction avance à grands pas à cause de nos plaisirs puérils et gourmands. Il faut arrêter de produire pour gagner trop. Il faut arrêter de consommer sans réfléchir loin. Il faut arrêter d’agir sans penser à demain. Certains pourraient demander si on peut se développer sans détruire la planète. La réponse à cette préoccupation n’est pas OUI ou NON mais celle qui prendrait en compte l’évidence d’une crise environnementale intraitable si rien n’est fait d’ici quelques années. Si l’’Amazonie, cette vaste région forestière de l’Amérique du Sud n’a pas été épargnée par la déforestation, rien ne dit que le désert tant redouté par les hommes ne sera pas la demeure de nos progénitures.
Dans ce nouveau monde où l’infirmité des portions naturelles restantes est de plus en plus considérable, où la pauvreté peine à freiner sa course malgré tout, où des populations migrent pour être à l’abri des conditions climatiques extrêmes, où des dirigeants ferment les yeux sur des actes ignobles envers la nature, se fixer dans le futur avec des plages lumineuses et divertissantes, des paysages naturels aux couleurs extraordinaires et aux chants d’oiseaux devient un leurre des écolos convaincus, des spécialistes de l’environnement. Aujourd’hui bien plus qu’hier, la nature a besoin de nous. Faut-il peut-être rappeler à ce génie consommateur qu’est l’homme et aux géants du capitalisme que nous ne sommes que des usufruitiers sur cette terre. Nous avons le droit de profiter des ressources existantes pour subvenir à nos besoins les plus essentiels, mais notre devoir en retour est de léguer une part bien suffisante de ces prérogatives aux générations après nous.
Yves-Landry Kouamé
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