Brèves de blog pétrolières
Le secteur en pointe en ce moment dans l’industrie pétrolière, c’est le gaz et plus particulièrement le gaz dit non conventionnel qui fait un tabac aux Etats Unis. La production de ces gaz de shistes a permis en trois ans aux Etats Unis de devenir le premier producteur mondial de gaz naturel devant la Russie.Ce sont les petits producteurs américains qui ont su développer ces gisements grace à la technique de la fracturation de la roche et au forage horizontal alors que les majors ont manqué ce nouveau développement technique. De ce fait les majors en sont maintenant à racheter parfois très chers ces compagnies moyennes. C’est ExxonMobil qui a pris les devant en rachetant le spécialiste de ce type de forage et d’exploration, XTO Energy, pour 28 milliards de dollars. C’est Total qui a monté une coentreprîse avec la compagnie Cheasapeake Energy pour 2.25 milliards de dollars.
C’est Shell qui se replace également dans la course à cette énergie bleue en rachetant la majorité des actifs de East Ressources pour 4.7 milliards de dollars.Seul Chevron na pas encore trouvée la proie sur laquelle se jeter pour accroitre sa capacité de production ou son portefeuille de permis de recherche
Barack Obama vient de prendre une claque dans ses efforts pour montrer qu’il gère la catastrophe du Deepwater Horizon. Il avait en effet institué un moratoire de 6 mois sur les forages en mer à la suite de la catastrophe, moratoire qui coute un argent fou aux compagnies pétrolières.A 1 million de dollar par jour la location d’une plateforme pétrolière, il en coute 2.7 milliards de dollars et 50 000 emplois de laisser les trente plateformes en place dans le golfe du Mexique à l’arrêt pour une telle période. Pour quel résultat un tel gaspillage ? Montrer aux populations que l’on maitrise ?Remonter dans les sondages ?
Un juge de la Cour d’Appel de Louisiane vient d’en décider autrement.Il a confirmé le jugement précédent de son collègue de la Nouvelle Orléans qui avait jugé que cette décision avait été prise "de manière arbitraire et sans considération pour son impact économique régional". J’espère pour lui qu’il est élu car s’il dépendait du Ministère de la Justice comme en France, sa carrière serait fortement compromise après de telles critiques sur le Président !
Total est embourbé dans le problème de la fermeture de la raffinerie de Dunkerque depuis que la cour d’appel de Douai lui a demandé de la redémarrer pour cause de non consultation des personnels lors de l’arret initial du site en septembre 2009. Moralité, un employeur ne peut pas arréter une de ses installations en continuant à payer ses employé à ne rien faire.D’après Total c’était la méthode la moins couteuse de continuer à l’exploiter en attendant que les marges de raffinage s’améliorent.
Pas de chance, en plus, EDF qui devait construire un terminal gazier à Dunkerque avec Total et reprendre une partie du personnel revient sur son projet pour cause d’excédent de gaz à terme du fait de l’expansion des gaz de shistes.
Coté pétrole brut, l’évènement est la montée en puissance du pétrolier d’état brésilien Petrobras qui prévoit une gigantesque augmentation de capital pour lancer l’exploitation des megagisements qu’il a découvert au large de Rio à des profondeurs de 7000 m de fond et sous une couche de sel de 2000 m. A une telle profondeur, il faut en effet des investissements considérables pour les mettre en exploitation. Petrobras envisage donc de lever de 25 à 80 milliards de dollars.Le jeu en vaut la chandelle néanmoins puisque cela permettra à Pétrobras de doubler sa production à l’horizon
2020 à 5.7 millions de barils/Jour.
Le montage financier de l’opération sera d’autant plus complexe que l’Etat brésilien, qui détient 40pct du capital de Petrobras et 70pct des droits de vote, souhaite conserver le controle de la société et le bénéfice de l’exploitation des réserves de brut et ne souhaite pas, de ce fait, accueillir au capital de Pétrobras les majors internationales .Or l’Etat brésilien n’a pas l’argent pour participer à l’augmentation de capital qui va être lancée à la hauteur de sa participation actuelle. Solution, l’Etat va donner pour 5 milliards des réserves du gisement à Pétrobras contre sa participation à l’augmentation de capital.
Reste à définir la valeur de ces réserves.un cabinet d’audit anglo saxon a été mandaté pour cela. Restera ensuite à savoir qui, dans les conditions de rémunération du capital et d’absence de participation aux décisions, qui en résultera sera pret à participer à cette augmentation de capital, et si cela suffira à fournir les sommes énormes attendues.
Puisque accéder aux gisements de Tupi et Iapa via Pétrobras n’est pas possible, Total, qui a "loupé" cette zone comme il vient de louper l’adjudication irakienne, a décider de racheter à Shell une participation dans un permis d’exploration du bassin de Santos.Visiblement la manière de calculer le risque et donc les prix offerts pour accéder à certaines zones d’exploration du globe de Total a été plus conservatrice que celle de ses collègues et Total essaye de se replacer sur ces zones par l’intermédiaire de rachat à des confrères de prise de participation.Il n’est pas certain que cela se fasse à des conditions meilleures que lors des appels d’offres originels, les dits confrères n’étant pas des enfants de coeur. L’avenir dira laquelle de ces approches aura été la meilleure.
Toujours chez Total, le pétrolier après avoir, là aussi, manqué début 2009 une prise de participation dans la compagnie canadienne UTS très impliquée dans les sables bitumineux de l’Alberta, vient cette fois de réussir son coup en prenant une participation dans le projet de Fort Hills qui prévoit un rachat final par Total d’UTS. Simplement cela lui coutera trois fois plus cher que la somme initialement mise sur la table en 2009 !
Pour le fun, ce dessin humoristique paru dans la presse anglo-saxonne à l’occasion de l’audition des patrons des grandes société pétrolières américaines au Sénat américain après la catastrophe de la plateforme Deepwater Horizon.
Vous savez sans doute que les autres majors américaines pour se protéger de la contagion de cette catastrophe,tenaient à monter qu’elles étaient différentes de BP et que, elles, avaient des "plans de réponse" aux catastrophes autrement plus sérieux que celui de BP.
Pas de chance il est apparu que ces plans de réponses étaient du même tonneau, avaient été écrit par le même consultant pour trois d’entre eux et sans doute il y a déjà longtemps car ils faisaient référence à la protection d’un animal, un morse je crois, qui devait être d’actualité à l’époque et dont plus personne ne se préoccupe de nos jours dans le golfe du Mexique !
C’était sans doute drole mais il est dommage que cela n’ait pas rappelé aux sénateurs américains que cétait leur responsabilité et celle de l’Etat de légiférer pour que de tels plans existent et aient été établis dans des conditions sérieuses.
8 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON