Cette Terre qui crie NON SANTO !
Pesticides, OGM, sont le lot que nous proposent les nouveaux industriels de l’agriculture intensive, et malgré les pétitions, les protestations, les malformations, et les morts, rien ne semble vouloir changer.
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L293xH289/arbre_planete_ogm-bd5e6.jpg)
La commission européenne voulait obliger l’Autriche et la Hongrie à autoriser la culture du maïs OGM, mais le 2 mars 2009, par 345 voix contre 282, elle s’est trouvée désavouée par les états membres, ce qui a permis le maintien du moratoire.
Pourtant les pro-OGM ne désarment pas, et les lobbyistes s’affairent dans les couloirs du parlement européen, tache d’autant plus facile que leurs bureaux sont à 2 pas, et qu’ils rentrent dans les bureaux des commissions européennes comme en terrain conquis.
Le conflit d’intérêt s’invite de plus en plus souvent dans le débat, et on a appris récemment grâce à José Bové que Diana Banati, ex-présidente du conseil d’administration de l’AESA (autorité européenne de sécurité des aliments) avait dissimulé qu’elle était aussi membre du conseil d’administration de ILSI Europe (International Life Science Institute) une association regroupant les plus grandes entreprises de l’agro-industrie : Kraft Foods, Nestlé, Syngenta, Dupont, Danone…etc, et bien sur Monsanto. lien
Cette entreprise, créée en 1901, forte de 17 500 employés, avec un chiffre d’affaire de 7,5 milliards de dollars, a accumulé les procès, et après s’être désintéressé des conséquences de ses activités sur la santé de la planète, prend le prétexte de la faim dans le monde pour proposer ses OGM, et autres insecticides.
Or ILSI joue le rôle d’expert scientifique lors des décisions de la Commission Européenne dans le domaine des produits alimentaires, dont les OGM.
Pas étonnant dès lors que l’AESA n’ait jamais émis un avis négatif sur plus de 100 OGM examinés.
Ce court dessin d’animation explique clairement le fonctionnement de l’AESA.
Il faut rappeler que l’OMS a exclu l’ILSI en janvier 2006 de la liste des organisations pouvant participer à ses activités.
Constatant que « l’AESA n’a pas d’autonomie, étant inféodée aux lobbies », José Bové avait demandé que « son fonctionnement soit revu de fond en comble » provoquant avec d’autres la démission de Diana Banati. lien
On se souvient de la publication récente du professeur Gilles-Eric Séralini, qui a apporté la preuve, après une recherche portant sur 2 ans, de la nocivité des OGM sur les mammifères, des rats en l’occurrence.
Les rats nourris avec ces semences étaient rapidement passé de vie à trépas, et les survivants accumulaient tumeurs et pathologies lourdes. lien
Il vient de ressortir son livre, détaillant un « véritable réseau mafieux organisé pour le dénigrer », à croire que son étude à fait l’effet d’un bon coup de pied dans la fourmilière. lien
On y apprend que la revue « Food and Chemical Toxicology », dans laquelle avait été publiée son étude en septembre 2012, est maintenant sous contrôle d’un certain Richard E. Goodman, ex-salarié de Monsanto.
En effet c’est lui qui est dorénavant responsable des articles sur les biotechnologies et les OGM. lien
Déjà en 2007, deux études scientifiques, menées sous couvert du secret industriel, et dont le ministère de l’agriculture n’avait pas voulu publier les résultats, avaient mis en évidence que des rats nourris avec du maïs OGM souffraient de graves lésions ; un documentaire réalisé par Michel Desprat, « OGM, l’étude qui accuse », portant sur cette affaire, avait été diffusé chez Canal +. lien
La vidéo du film a malheureusement subi la loi de « l’erreur 404 », mais grâce à un internaute taquin, on peut au moins découvrir les dialogues du film sur ce lien.
Les dernières phrases prononcées par Marc Fellous, le chef des experts français de la commission du génie biomoléculaire, méritent le détour.
C’est lui qui avait affirmé : « le maïs Monsanto peut être consommé ».
Mais lorsque le journaliste le questionne sur les dangers de ce produit à long terme, il devient plus prudent.
Quand le journaliste lui demande : « donc on n’est pas totalement sûr de l’innocuité du produit alors ? », il répond : « je ne peux pas éliminer la possibilité qu’au bout de 10 ans, 20 ans, y’a pas quelque chose, je ne peux pas l’éliminer ».
Il est intéressant de noter qu’à l’époque, une note confidentielle du gouvernement français demandait aux autorités européennes de ne plus communiquer les résultats des études sur la toxicité des OGM afin de ne pas nuire à la position concurrentielle des entreprises qui en fabriquent.
Aujourd’hui, c’est un danger supplémentaire qui menace notre alimentation : l’Europe s’interrogeait sur la possibilité d’échanger librement les semences, avec l’intention d’en contrôler la libre circulation.
La confédération paysanne avait envoyé récemment une « lettre ouverte » à Michel Barnier lui demandant de « refuser la loi qui ne reconnaitrait pas le droit des paysannes et des paysans d’échanger leurs semences, de trouver sur le marché des semences paysannes, biologiques, locales ou traditionnelles et de les protéger contre les brevets ». lien
La confédération paysanne n’a manifestement pas été entendue, puisque l’Europe vient d’adopter 3 nouveaux règlements sur les semences, la santé des plantes et les contrôles, et depuis, toutes les semences sont placées sous le contrôle direct des titres de propriété de l’industrie, provocant l’indignation du réseau « Semences Paysannes ».
Celui-ci a déclaré : « le respect des droits des agriculteurs et des jardiniers d’utiliser, d’échanger et de protéger leurs semences, et d’avoir accès sur le marché à toute la biodiversité des semences paysannes disponibles est la première condition du droit à l’alimentation et de la souveraineté alimentaire ». lien
Le 17 mai dernier, sur le marché de Lavelanet, en Ariège, des petits maraîchers ont reçu la visite d’un agent de la répression des fraudes leur reprochant de vendre des plants de tomates non inscrits au catalogue officiel, et ils encourent une amende potentielle de 450 €.
En réponse, des jardiniers et des consommateurs sont allés brandir sous les fenêtres de la direction régionale de la concurrence des pancartes avec l’inscription : « légumes clandestins ». lien
Mais revenons aux OGM.
C’est maintenant en Argentine que la guerre contre Monsanto est engagée, et France culture lors d’une émission proposée le 10 mai 2013 a mis, en présence un certain Jean Charles Boquet, favorable aux OGM et Marie Monique Robin, journaliste d’investigation, venant apporter la contradiction.
Au-delà du procédé connu, consistant à couper la parole, dès que certaines informations le dérangeait, Jean Charles Boquet n’a pas réussi à convaincre. lien
En Argentine, la situation est grave, et 24 millions d’hectares seraient déjà ensemencés en culture OGM, ce qui place ce pays en 2ème position.
Le puissant lobby OGM continue à s’étendre dans le monde entier, et désormais, l’état des cultures OGM représente plus de 100 millions d’hectares, avec pour les seuls Etats Unis, près de 60 millions d’hectares.
Avec le soja, le coton, le maïs et le colza, ce sont maintenant 12 millions d’agriculteurs répartis dans 23 pays qui utilisent les semences OGM, malgré toutes les recommandations scientifiques, et malgré les rapports qui se suivent et se ressemblent. lien
Depuis 1996, les experts ont constaté en Argentine une convergence entre la prolifération des leucémies et des cancers, et l’utilisation des OGM, ce qui ne semble pas freiner l’ambition des argentins pro-OGM. lien
Mais Monsanto ne se contente pas de promouvoir les OGM, la firme s’est implantée dans 46 pays avec la production de PCB, (pyralène) d’herbicides dévastateurs, (l’agent orange utilisé au Vietnam) d’hormones de croissance bovine ou laitière.
C’est ce que raconte Marie-Dominique Robin dans son livre coup de poing : « le monde selon Monsanto » paru aux éditions « la découverte » en 2008. lien
La 1ère rencontre autour des maladies du sang aura lieu le 7 juin à Montpellier et à cette occasion, un agriculteur en rémission d’un cancer, témoignera des risques liés à l’usage des pesticides. lien
L’Europe va-t-elle enfin se libérer de l’influence des lobbys, et s’interroger en toute indépendance sur le risque que font courir à notre santé Monsanto et quelques autres suite à l’utilisation des OGM et des pesticides ?
L’avenir nous le dira.
Comme dit mon vieil ami africain : « une fois qu’on a passé les bornes, il n’y a plus de limites ».
L’image illustrant l’article provient de : « e-sante.futura-sciences.com »
Merci aux internautes de leur aide précieuse.
Olivier Cabanel
Site à visiter : réseau semences paysannes.
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