Le Développement Durable : la ruse de Maurice Strong.
L’histoire commence au tout début de la décade 1970. L’ONU vient de faire appel au canadien Maurice Strong pour assurer le secrétariat général de la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement qui va se réunir à Stockholm en 1972. Dans ce genre de conférence, le Secrétaire Général est le véritable maître des débats. Il est doté d’une organisation, de personnels, de moyens matériels et financiers importants pour préparer, négocier la participation des états-membres, écouter les prétentions des uns et des autres, pour les satisfaire ou bien s’y opposer avec tout le tact nécessaire.
L’environnement dont on se préoccupe alors n’est pas tant constitué par les problèmes que chacun constate quotidiennement, la pollution de l’air et de l’eau, les nuisances des mégalopoles, les maladies des êtres vivants … Les esprits, dans les hautes sphères intellectuelles, sont plutôt mobilisés sur des thèmes à la mode. On y porte aux nues les théories développées par James Ephraïm Lovelock , un savant et philosophe anglais qui expose que la Terre est une créature vivante, dotée d’un métabolisme, à qui il a donné le joli nom de Gaïa. Comme toute créature vivante, Gaïa peut mourir de maladie, et elle porte en son sein l’agent infectieux qui la menace : c’est l’homme.
Le Club de Rome, groupe de réflexion fondé en 1968 par un proche du commendatore Agnelli, Aurelio Peccei, administrateur de Fiat, et un savant britannique, Sir Alexander King, sous les auspices bienveillantes du banquier David Rockefeller, est en train de développer ses théories malthusiennes de la surpopulation mondiale et de l’épuisement des ressources naturelles. Les activités humaines, la prolifération des populations conduisent à la mort de la belle Gaïa, et il faut rapidement stopper la croissance et des économies, et des peuples.
Ce sont des sympathisants du Club de Rome qui ont imposé la candidature de Maurice Strong à la tête de la Conférence, et plus particulièrement l’ambassadeur du pays organisateur à l’ONU, le suédois Sverker Aström . Maurice Strong était lui-même proche du Club de Rome, dont il deviendra président de la section canadienne en 1974.
Strong, en fin stratège, séduit le Tiers Monde.
Immédiatement, Maurice Strong s’est rendu compte qu’il serait impossible de motiver les nombreux pays du Tiers Monde sur des questions environnementales posées du point de vue de l’arrêt de la croissance et de contraintes démographiques. Jamais des nations pauvres et sous-développées n’accepteraient de venir discuter de telles perspectives. Ce que ces pays voulaient, c’est se développer. La pollution, c’était l’affaire des pays riches, ce sont eux qui en étaient responsables, et donc, qu’ils se débrouillent entre eux. Déjà, Strong avait à faire face à la défection de l’URSS et de ses alliés, motivée par le refus des occidentaux d’admettre la République Démocratique d’Allemagne à la Conférence.
Maurice Strong raconte comment il parvint à une solution acceptable pour le Tiers Monde dans son livre-mémoire « Ainsi va le Monde » :
« L’idée majeure consistait à intégrer au concept d’environnement le processus de développement économique et les inquiétudes des pays en développement … L’environnement et le développement constitueraient les deux facettes d’une même médaille ».
De cette réflexion est né un principe selon lequel les pays développés devaient impérativement s’attacher à maîtriser l’environnement selon les idées en vogue, et aider les pays en développement à continuer à se développer, de préférence d’une façon qui respecte l’environnement. Les pays en développement demeuraient libres de poursuivre leur croissance comme ils l’entendaient. Il revenait aux pays riches, par leurs apports et par leurs dons, de motiver les pays moins nantis à accorder des priorités à la prise en compte de l’environnement. Voila l’origine du « sustainable development », expression très mal traduite en français par « développement durable ».
L’irrésistible développement du développement durable.
La Conférence de Stockholm fut considérée comme un succès. L’une de ses conclusions affirmait que
« Dans les pays en voie de développement, la plupart des problèmes de l’environnement sont causés par le sous-développement….les pays industrialisés doivent s’efforcer de réduire l’écart entre eux et les pays en voie de développement ».
Une autre phrase du communiqué final disait que
« L’augmentation naturelle de la population pose sans cesse de nouveaux problèmes pour la préservation de l’environnement et il faudrait adopter, selon que de besoin, des politiques et des mesures appropriées pour régler ces problème ».
La Conférence décidait de doter l’ONU d’un Programme des Nations Unies pour l’Environnement , dont la présidence fut confiée à Maurice Strong. Celui-ci va en faire une énorme machine qui ne cessera d’étendre son domaine de compétences, et fera du canadien l’homme le plus puissant de l’ONU, après le Secrétaire Général. Pour les Nations Unies, il s’agissait là d’une opportunité d’exister réellement, car au plan de sa mission originelle de maintien de la paix, elles s’avéraient particulièrement inefficaces dans le contexte de Guerre Froide et sous la domination des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité en conflit les uns contre les autres et armés chacun du droit de veto.
Rapport Brundtland et catastrophisme.
Le développement durable va faire l’objet d’un travail en profondeur au sein de la Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement (1984-1987), présidée par la ministre norvégienne Gro Harlem Brundtland. Maurice Strong y joue un rôle essentiel. Les membres du Club de Rome y figurent en grand nombre.
En avril 1987, la Commission remet son rapport, intitulé « Notre Avenir à Tous », et plus communément dénommé « ’’rapport Brundtland’’ ».
L’introduction rédigée par Madame Brundtland en dit long :
« Depuis l’espace, nous pouvons nous pencher sur la Terre et l’étudier comme un organisme dont la santé est celle de ses éléments. Nous avons le pouvoir de concilier l’activité humaine et les lois de la nature et de mener une existence plus heureuse grâce à cette réconciliation ».
On croirait lire Sir Lovelock nous entretenir de Gaïa !
Le rapport définit le « développement durable » :
« Le développement soutenable, c’est autre chose qu’une simple croissance. Il faut en effet modifier le contenu même de cette croissance, faire en sorte qu’elle engloutisse moins de matières premières et d’énergie et que ses fruits soient répartis plus équitablement ».
Rationnement et redistribution des richesses sont donc les deux principales injonctions de cette nouvelle philosophie qui se veut écologie ! Le rapport insiste particulièrement sur « l’effet de serre », dont les méfaits sont à imputer aux consommations effrénées d’hydrocarbures et de charbon, et prévoit d’immense catastrophes pour le début du XXIème siècle : élévation de la température, désordres dans l’agriculture, inondation des villes côtières, dégradation des sols, des eaux, de l’air, des forêts.
Et c’est ce rapport Brundtland qui va inspirer le G7 de Toronto, en 1988. Prenant acte des alarmes climatiques. Les sept grands décident alors de placer le développement durable au cœur des politiques de chaque nation, et de créer le GIEC , dont la mission consiste à étudier la responsabilité humaine dans le changement climatique et de proposer des solutions « d’atténuation et d’adaptation ».
J’ai abondamment commenté les conséquences de cette décision dans mes précédents articles sur le site de l’Institut Turgot. .
Triomphe de Maurice Strong…et de la Trilatérale !
L’une des conséquences de cette option sera le financement, par les organisations internationales (ONU, Banque Mondiale, FMI) et par les nations développées de vastes programmes de recherche et développement sur le réchauffement et l’effet de serre, programmes coûteux qui vont se développer au détriment de l’aide humanitaire à la santé, l’alphabétisation, la salubrité et la disponibilité de l’eau, et bien d’autres actions écologiques. Climat et planning familial sont les priorités absolues. Bien entendu, on associe changement climatique et natalité, puisque chaque bébé à naître sera l’auteur d’émissions considérables de gaz à effet de serre tout au long de sa vie.
Développement durable et géopolitique climatique seront définitivement consacrés au Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, où le grand maître de cérémonies, le Secrétaire Général Maurice Strong, fera triompher un programme soigneusement préparé dans le cadre de la Commission Trilatérale, en 1991, par lui-même, David Rockefeller, MacNeil (membre du Club de Rome), Winsemius, Yakushii. Le lecteur curieux trouvera toute l’information sur ces travaux de la Trilatérale en en lisant le rapport, intitulé ’’« Beyond Interdependance »’’ .
Le Sommet de Rio créa la Convention-Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC), mère du Protocole de Kyoto. On y signa la « Déclaration de Rio » qui consacra 15 principes, dont le fameux principe de précaution, auquel Maurice Strong tenait tant, car il imaginait déjà les doutes scientifiques qui mineraient la théorie de l’effet de serre. On signa également l’Agenda 21, programme d’actions pour le développement durable du 21ème siècle, qui s’impose aux états, aux régions et aux municipalités de tous les pays signataires dans les domaines de la santé, du logement, de la pollution de l’air, de la gestion des mers, des forêts et des montagnes, des ressources en eau et de l’assainissement, dans le domaine de la désertification, de l’agriculture, de la gestion des déchets, de la lutte contre la pauvreté. Rien de moins !
Voila donc les gouvernements lié et corsetés dans une politique de développement durable pensée par une association de puissants particuliers, la Commission Trilatérale , adoptée sans modifications essentielles par 172 nations habilement conditionnées par Maurice Strong. Outre l’Agenda 21 et le CCNUCC, le sommet de Rio nous a légué ce machin à freiner le progrès que constitue le principe de précaution, ainsi qu’une vision très particulière de la société civile, qui ne constitue plus une représentation fidèle de l’ensemble des citoyens, mais une assemblée de lobbyistes : les ONG, les mouvements de libération des femmes, les mouvements pour la jeunesse et l’enfance, les indigènes, les municipalités, les syndicats de travailleurs, les hommes d’affaire et d’industrie, les scientifiques, les cultivateurs et les fermiers, réunis au sein de neuf « Major Groups ». Et ce sont ces principes que suivent fidèlement la plupart des pays occidentaux aujourd’hui.
Dans l’après Rio, on crée la Commission du Développement Durable (CSD : Commission on Sustainable Development), autre fruit de l’imagination des hommes de la Trilatérale, dont le rôle est de contrôler le suivi des engagements pris au titre de l’Agenda 21. Que cet organisme puisse contrôler l’application d’un traité par les états signataires, soit ! Mais la CSD est reconnue compétente pour contrôler directement les collectivités territoriales et locales des Etats, ce qui est une entorse sérieuse à leur souveraineté. Et que penser du fait que les membres de cette CSD ne sont même pas désignés par les Etats signataires, mais élus par le Conseil Economique et Social de l’ONU. Que penser également du fait que l’Afrique, qui compte 14% de la population mondiale, dispose de 25% des sièges de la CSD ?
Le Développement Durable : un outil pour favoriser l’étatisme et la connivence entre gouvernants et leurs clientèles.
Tant le GIEC que l’Agenda 21 offrent aux gouvernants du monde entier le prétexte pour agir en dehors des règles démocratiques classiques. Gouvernants, élus et fonctionnaires disposent d’une batterie d’accords internationaux et de rapports d’experts grâce auxquels ils interviennent en tous domaines, et jusque dans les affaires les plus intimes de citoyens, en fonction d’idéologies bâties dans les conditions que je viens de vous exposer. Les textes internationaux font la part belle à la société civile. Au sein de celle-ci, les ONG ont une place prépondérante. L’exemple du Grenelle de l’Environnement.
Ainsi le candidat Sarkozy prépare son accession à la présidence en signant un pacte avec Nicolas Hulot. Pacte nul et non avenu, puisque le principe de droit public français interdit les mandats impératifs en matière électorale. Parvenu au pouvoir, et désireux de donner la plus grande priorité à l’écologie, va-t-il consulter les élus du peuple, députés et sénateurs ? Non, on va faire quelque chose de plus innovant, un grand Grenelle de l’Environnement, où l’on va négocier avec « la Société Civile ». On fait les invitations. Dans le groupe de scientifiques appelés à se pencher sur le climat, on oublie d’inviter Claude Allègre et Marcel Leroux, deux des rares sommités internationales françaises en matière de géophysique et de climatologie. On écarte également le Professeur Vincent Courtillot, Directeur du prestigieux Institut de Physique du Globe et membre de l’Académie des Sciences. Ils ne sont pas politiquement corrects !
On va chercher, pour assurer la présidence du groupe, un anglais, Sir Nicholas Stern, qui a commis un rapport économique catastrophiste sur le changement climatique, sur commande de Tony Blair qui désirait une caution scientifique à sa politique impopulaire de lutte contre le changement climatique. On connait parfaitement les théories de Nicholas Stern et de son consternant rapport que tout économiste sérieux réfute de la première à la dernière ligne (et notamment Nordhaus cité dans cette page). Avec cette composition d’assemblée, on sait d’avance quelle politique sera préconisée.
A la fin du Grenelle, Borloo signe « les engagements du Grenelle de l’Environnement ». Et voila une signature censée engager le gouvernement selon une procédure que notre constitution ignore. Il ne reste plus qu’à faire entériner tout cela par le Parlement, ce qui sera chose faite lorsque cet article paraîtra.
Le gouvernement tourne le dos au peuple. Sa préoccupation majeure est de s’entendre avec ses clients. Parmi eux, les plus cajolés sont les Verts, parce qu’ils représentent une puissance politique substantielle, ce dont ils peuvent remercier l’ONU, car ce n’est pas au nombre d’électeurs qui leur sont favorables qu’ils peuvent prétendre à une légitimité. La tactique est de donner suffisamment de gages aux Verts pour les séparer du parti socialiste, et ainsi rendre inopérante toute opposition. Et c’est en fonction de calculs aussi dérisoires que l’on impose au peuple des politiques néfastes pour l’économie et les libertés.Parlons-en, de ces Verts.
La vraie nature des organisations écologistes.
L’écologie est née au XIXème siècle. Le terme a été utilisé pour la première fois par Ernst Haeckel (1834-1919), propagateur des théories de Darwin. Haeckel définissait l’écologie comme la science des relations des organismes avec le monde environnant. Cette science s’appuie sur la théorie de l’évolution (Darwin), de l’hérédité (Mendel) et fait appel à la médecine, la biologie, la géologie, la botanique, la zoologie, l’hydrologie, et à la toute jeune climatologie. Au XXème siècle, le mot écologie désigne également un comportement, le fait de respecter et préserver l’environnement.
Jusqu’au milieu du XXème siècle, les défenseurs de l’écologie se souciaient de la nature pour le plus grand bénéfice des êtres humains. La nature n’était, pour l’homme, qu’une ressource. Un courant nouveau apparait avec le norvégien Arne Naess (1913-2009) qui fonde la « deep ecology ». Pour Naess et ses émules, c’est l’équilibre de la nature qui domine, et l’homme n’a pas plus de droits que les autres êtres vivants, animaux ou végétaux. La primauté n’est plus à l’humanité, mais à la nature tout entière, et l’homme n’aurait aucun droit à agir pour modifier l’écosphère.
L’anglais James Lovelock (né en 1919) franchit un pas de plus, en 1972, en proposant une théorie scientifique selon laquelle le règne du vivant interagit avec l’atmosphère. Il décrit une Terre se comportant exactement comme un organisme vivant, évoluant en permanence avec tous ses composants vivants, végétaux, bactéries, animaux, etc. En 1974, il personnifie la Terre, en la nommant Gaïa, être dotée d’un métabolisme régulateur, vivant, parfois malade et susceptible de mourir. Dans le même texte, écrit en collaboration avec Lynn Margulis, il envisage l’extinction possible de l’humanité, victime d’avoir modifié l’équilibre de la Terre.
L’œuvre de Lovelock a connu un grand succès, et a inspiré plusieurs mouvements, dont le fameux « New Age ». Gaïa a été récupérée et déifiée par des communautés et des sectes. Nombre d’écologistes actuels se réfèrent à elle.
Avec la Deep Ecology et Gaïa, l’écologie glisse progressivement vers une idéologie teintée de foi religieuse. Certes, tous les écologistes ne suivent pas le même mouvement, mais ils sont nombreux à adopter l’attitude sectaire et misanthrope des écologistes fanatiques. La pensée écologiste récupère les thèses anticonsuméristes propagées par John Kenneth Galbraith et Ralph Nader. Si l’homme détruit la nature, c’est parce qu’il consomme trop, et que la société est trop riche. Ces écologistes là sont anticapitalistes. Leurs mouvements se développent considérablement après 1968, et ils sont rejoints par nombre de marxistes déçus par l’Union soviétique, par Staline et révoltés par l’invasion de la Tchécoslovaquie. L’un des apports majeurs à la pensée écologiste est constitué par les travaux du Club de Rome, mentionnés en première partie de l’article. Les écologistes se présentent alors en sauveurs de la planète, préconisant l’arrêt de toute croissance, la fin de la civilisation industrielle. La plupart d’entre eux adoptent les thèses eugénistes, prônent la dénatalité par la contrainte, les plus extrémistes allant jusqu’à souhaiter l’extinction de l’espèce humaine .
Les écologistes se regroupent en associations. Certaines sont franchement activistes. Ces associations se lient par delà les frontières ou essaiment dans le monde, et certaines se transforment en puissantes organisations non gouvernementales (ONG). Le WWF bénéficie d’importants dons de ses riches mécènes, les Rothschild, les membres de la famille royale d’Angleterre, les multimillionnaires regroupés au sein du Club élitistes des 1001 .
Tous voient affluer les dons, qu’il s’agisse du WWF, de Greenpeace, des Amis de la Terre, d’Oxfam, du sulfureux Sierra Club américain. Ce sont des passionnés, à l’origine, mais en prenant de l’importance et en voyant leurs finances gonfler, ils renforcent considérablement leurs structures, versent des salaires confortables à leurs personnels, et leurs dirigeants n’ont rien à envier à ceux des grandes entreprises, avec salaires, boni et parachutes dorés. Un journaliste, Olivier Vermont, a réussi à infiltrer Greenpeace pendant une dizaine de mois, dans les années 1990, cotoyant les cadres supérieurs du mouvement, dérobant des documents confidentiels. Son livre, la « ’’ Face cachée de Greenpeace’’ » , paru chez Albin Michel, nous montre une organisation disposant d’un budget de 180 millions d’euros en majorité consommés par les frais de personnel et de structure, un affairisme forcené et cynique (l’ONG forçant des entreprises polluantes au mécénat, afin que de ne pas être prises pour cible), des méthodes éprouvées de formation des commandos de choc, etc.
Ces ONG sont particulièrement choyées par l’ONU. Leurs ambassadeurs et les collaborateurs qu’ils détachent aux Nations Unies y bénéficient du statut de personnels diplomatiques et de défraiements généreux. Maurice Strong les a embrigadés dans son PNUE. Ils participent aux travaux du conseil économique et Social (ECOSOC) des Nations Unies, et sont rassemblés en réunions hebdomadaires tous les lundis.
A l’approche du Sommet de Rio, Maurice Strong a créé à leur intention la « Earth Council Alliance » , organisation richement dotée par les Nations Unies, bien qu’indépendante. Maurice Strong en est le « Chairman emeritus ». Le Earth Council a essaimé en nombreuses organisations ou antennes nationales portant des noms divers, surveillant étroitement l’application de l’Agenda 21, signalant tous les manquements aux Nations Unies et aux ministères de développement durable des différents pays, et œuvrant, selon leurs dire, « ’’à bâtir un futur plus sur, équitable et soutenable’’ » .
Il y aurait un gros livre à écrire pour présenter ces clients choyés de nos gouvernements, mais il est temps de passer à la seconde catégorie de clients, celle de certaines banques, de magnats surpuissants et des entreprises vertes.
Les princes et les seigneurs de la féodalité moderne.
Une autre grande réussite de Maurice Strong est d’avoir réussi à s’allier un ensemble de grands groupes industriels ou financiers, et à susciter le développement d’une multitude d’entreprises exploitant les filons écologiques et la manne arrachée aux contribuables du monde occidental.
Maurice Strong était lui-même un homme d’affaires bien nanti, un milliardaire en dollars. Il a dirigé des géants de l’électricité et du pétrole dans son pays d’origine, le Canada, Il possède personnellement un réseau d’entreprises regroupées dans sa holding canadienne la Strovest Investment. Il est enfin « advisor », « trustee » ou « director » de plusieurs groupes internationaux opérant soit dans la production d’électricité à partir de charbon (en Chine !), soit dans des filières vertes. Il a à son passif quelques faillites dont il a su se tirer indemne, au contraire des amis qu’il avait pris comme associés. Il faut dire que Maurice Strong bénéficiait de l’appui d’un ami et partenaire tout puissant en la personne de David Rockefeller, le potentat de la banque, patriarche d’une des familles les plus riches du monde, l’homme qui a rencontré en tête à tête tous les dirigeants importants de la planète.
Comme il a si bien su faire avec les pays en développement, Maurice Strong a convaincu nombre de financiers, de multimilliardaires et de grands capitaines d’industrie à rallier la filière du développement durable. En 1996, il faisait créer par son ami, le financier suisse Stephan Schmidheiny, le World Busines Council for Sustainable Development, qui regroupe environ 200 multinationales s’engageant à appliquer une politique respectueuse de l’environnement.
Au tout début du XXème siècle, on vit se créer de nombreuses sociétés financières, des Hedge Funds, qui drainent les capitaux de riches épargnants, de fonds de pension, d’Etats et d’ONG. Ces entreprises ne s’adressent pas à l’épargne publique, mais recueillent leurs fonds au sein des réseaux de leurs fondateurs ou dirigeants. Aussi ne sont-ils pas contraints par les règles de publicité en vigueur pour les entreprises qui s’adressent aux marchés boursiers et pour les banques. Ces fonds prolifèrent dans les pays dont la législation est favorable à ce type d’entreprises : USA, Grande Bretagne, Suisse et paradis juridiques et fiscaux.
Aux USA, ils sont au nombre de 200 environ à se regrouper au sein du CERES , association corporatiste des financeurs du développement durable. Le CERES abrite une sous-structure, l’INCR (Investors Network for Climate Risk) qui cible plus particulièrement les investissements destinés à lutter contre le réchauffement climatique ou à s’y adapter.
CERES et INCR se livrent à un lobbying forcené auprès des instances gouvernementales. Ils sont particulièrement actifs auprès du Sénat américain, pour convaincre de voter les projets de loi qui favorisent leurs projets. Ils soutiennent financièrement des campagnes de propagande sur le thème de l’alarmisme, financent des associations et fondations environnementales. Ils investissent dans toutes sortes d’activités : éoliennes, biocarburants, photovoltaïque, séquestration du carbone, plantations forestières, voitures électriques, nouvelles technologies d’accumulateurs… Les capitaux qui leur sont confiés atteignent, selon leurs dires, plus de dix trillions de dollars : US$ 10.000.000.000.000 ! Aux apports qu’ils font en fonds propres, s’ajoutent des prêts bien plus importants encore, afin de créer un effet de levier qui multiplie les profits…en cas de succès, mais ruinent l’affaire en cas d’échec.
Ainsi, les filières d’affaires vertes bénéficient d’une double source captive de financements. Les hedge funds sont dirigés par des leaders qui prennent peu de risques personnels et investissent un argent qui leur est confié dans l’espoir de fortes plus-values à long terme. Les banquiers accroissent complaisamment cette manne par des prêts dont les montants dépassent très largement les capitaux propres apportés par les hedge funds. L’autre source captive vient des réglementations, taxations et subventions qui profitent exclusivement à ces secteurs économiques verts. En imposant un taux minimum de biocarburants dans l’essence, les Etats créent un marché protégé dans lequel s’engouffrent des opportunistes. Des subventions sont accordées aux agriculteurs de la filière et aux unités industrielles qui produisent éthanol et diester. Ce sont souvent les mêmes qui sont à l’origine des lois et à la direction des affaires.
Un grand féodal, Al Gore, prince des Hedge Funds !
L’exemple le plus emblématique est celui d’Al Gore. Candidat malheureux à la présidence des Etat Unis en 2000, L’ex-futur président s’est reconverti en capitaine heureux de la finance. Sa fortune personnelle, tombée à deux petits millions de dollars en 2000, dépasse aujourd’hui les cent millions.
En collaboration avec un transfuge de Goldman Sachs, David Bloom, Il a créé Generation Investment Management, un hedge fund fondé sous statut LLP britannique qui permet une opacité totale des comptes. Il en est le chairman, Bloom est l’Executive Chief Officer. Bloom et Gore ont versé très peu d’argent en capital. Ils se payent en pourcentage sur les placements et en part des bénéfices, mais ne subissent pas les pertes éventuelles. Sitôt GIM créé en 2003, les fondateurs annonçaient qu’ils mettaient fin aux appels de fonds, ayant réuni 5 milliards de dollars de placements à long terme. Quelques temps après, Al Gore est devenu le Conseiller environnemental du Gouvernement travailliste britannique. Il a donc un pouvoir de persuasion sur les décideurs politiques qui vont favoriser telle ou telle de ses entreprises.
Trois ans plus tard, il lance le film à succès « Une Vérité qui Dérange », financé par son ami Jeffrey Skoll, ex chairman d’Ebay, qui offre une publicité considérable aux activités vertes. Depuis, Al Gore est devenu un des importants associés de la firme Kleiner Perkins Caufields & Byers, très grande société de capital risque, dont la fortune provient de ses investissements dans des startups telles qu’Amazon, America Online, Google, Lotus, Macromedia, Compaq, etc. Al Gore y est chargé de développer une nouvelle branche verte d’investissements à risques. Il a investi également 35 millions de dollars, tirés de sa cassette personnelle, dans la société financière à risques Capricorne et est présent dans de nombreux Boards ou en tant qu’advisor de groupes (Google, par exemple, dont il est un actionnaire important).
Al Gore peut compter non seulement sur sa position privilégiée auprès du Gouvernement de sa royale majesté britannique, mais aussi sur les pions qu’il a placés au sein de l’échiquier institutionnel, tel son ami et coéquipier Timothy Wirth, membre comme lui du Parti Démocrate, devenu sénateur en même temps qu’Al Gore qui, devenu Vice-Président, a fait entrer son compagnon au gouvernement Clinton comme secrétaire d’Etat aux Affaires Globales. Gore et Maurice Strong ont placé Timothy Wirth à la Présidence de la Fondation des Nations Unies, le rendant maître des milliards que cette organisation déverse dans les pays en développement pour y soutenir des politiques environnementales qui profitent, bien évidemment, aux entreprises d’ingénierie et de fournitures d’équipements soutenues par la manne combinée des hedge funds et des contribuables occidentaux.
A côté des Hedge Funds, on trouve les grandes banques, dont certaines ont investi le patrimoine confié par leurs clients dans des « Assets Management » spécialisées dans les investissements environnementaux. Citons Goldman Sachs, Merryl Lynch et feu Lehmann Brothers parmi les plus actifs. Plusieurs grands établissements bancaires français ont également développé leur secteur d’investissements environnementaux.
Non contente de bénéficier du concours des pouvoirs publics, pour ne pas dire de leur connivence, toute cette finance s’appuie sur la publicité qu’une propagande médiatique assourdissante diffuse à propos de l’effet de serre, du climat et des catastrophes qui menacent l’humanité. Elle s’appuie notamment sur les réseaux d’associations et d’ONG. C’est ainsi qu’Al Gore a créé l’ « Alliance for Climate Protection », et que son GIM s’appuie sur nombre de partenaires associatifs dont la propagande est financée par des dons publics et des subventions. L’ex manager de Lehmann Brothers, Theodore Roosevelt IV, avait fait créer par la banque et préside actuellement le Pew Center on Global Climate Change, qui réalise de nombreuses études économiques et de marketing et publie des brochures à l’usage des investisseurs.
Ce « développement durable » n’est, finalement, que l’enfant d’un savant marketing politique. On crée les besoins en alertant les opinions publiques sur une menace. La promotion de la menace est essentiellement alimentée par des fonds publics ou des dons. Il s’ensuit le développement de marchés factices où l’offre est bâtie grâce à la générosité forcée des contribuables et à la confiance de gens qui donnent aux associations ou placent leur économies. La demande est dopée par la manne publique, et contrainte par la taxation des produits concurrents ou par des obligations et interdictions.
Mais une telle économie est bien fragile. Ces gens là financent leurs affaires avec de l’argent qui ne leur appartient pas, et donc qu’ils n’utilisent pas en bons pères de familles. L’escroquerie et la corruption y sont pratiques permanentes. Les théories bâties autour du changement climatique lui-même sont des escroqueries, fondée sur la perversion de la science, et qui ne dureront que tant que la propagande forcenée masquera la réalité aux populations. Bien des réalisations industrielles n’ont résulté que d’effets d’aubaine de la part d’entrepreneurs abusés par des publicités fallacieuses et fascinés par le miroir aux alouettes des subventions.
Aujourd’hui, 70% des usines américaines d’agro-carburants ont fait faillite, certaines ayant définitivement fermé. Il s’est produit deux fois plus de panneaux photovoltaïques dans le monde, en 2008, qu’il ne s’en est vendu, et les prix s’effondrent. Des investissements colossaux ont été consacrés à développer une offre industrielle de séquestration du carbone dont personne ne veut, car cette technologie augmente de 60% le prix de l’électricité produite à partir du charbon. Pauvres instituteurs new-yorkais ou travailleurs de l’acier dont les fonds de pension sont investis dans ces échecs industriels ! Aussi Angela Merkel et Barack Obama projettent de rendre obligatoire la séquestration du carbone, ce qui ne fera, s’ils persistent, que ruiner leurs industries nationales dépendantes de l’électricité.
Refonder l’écologie
Voila ce qu’est devenu le développement durable : la mainmise politique, financière et économique d’une caste cooptée de grands affairistes, de politiciens de haut vol et d’organisations à prétentions philanthropiques ou écologiques. N’entre pas qui veut dans cette caste, qui se nourrit et se régénère par ses propres réseaux. Ces gens là se dotent de fiefs : présidence de multinationales ou de banques, d’organisations internationales (ONU, FMI, Banques centrales, OMC…), ils sont également représentés à la direction de l’Union européenne. Toutes ces personnes se rencontrent au sein de leurs clubs privés et organisations confidentielles tels le Council on Foreign Relation (CFR), la Commission Trilatérale, le Groupe de Bilderberg, où ils poursuivent leurs agendas particuliers pour le monde et placent leurs membres aux postes de commande les plus stratégiques. Ils sont dans les gouvernements, parfois au sommet.
L’homme de la rue voit dans « l’ultralibéralisme » la source des maux de la société actuelle. Mais le milieu décrit ci-dessus est tout, sauf libéral. La confiscation qui s’opère sur les grands centres de décision est anti-libérale. C’est bel et bien l’émergence d’une nouvelle féodalité, dont les instruments ne sont plus la possession de la terre et la domination sur la roture, mais le règne sur de puissants groupes financiers, de grandes institutions et sur des personnels importants ou des armées de bénévoles qu’on manipule. Ce que d’autres ont appelé "le capitalisme à la Davos", par opposition au véritable capitalisme libéral.
Maurice Strong a doté le monde d’une machine infernale.
Pour casser cette machine, il faut cesser d’associer développement et écologie au travers de liens artificiellement créés par le politique. Ce développement durable là ne doit plus durer, sous peine d’appauvrissement et d’asservissement des populations occidentales. Plus que jamais, il est urgent de remettre le développement de l’économie aux mains des individus, dans un environnement législatif qui respecte les principes naturels de l’honnêteté et du respect de la propriété d’autrui, bref, des bases du droit libéral.
Nous devons aussi nous préoccuper de conserver à notre planète son caractère accueillant aux hommes, à des populations croissantes, ce qui exige que nous refondions l’écologie, en en extirpant les idéologies, les fantasmes religieux et les noires ruminations de destruction de l’industrie et du bien-être. L’écologie doit s’établir comme une science au service de l’humanité et pas utilisée contre elle, fondée sur la connaissance scientifique mais qui ne doit pas ignorer ses incertitudes. C’est cette connaissance qui doit servir de base à l’éducation de nos jeunes, mais aussi à la formation de leur esprit critique.
L’outil de l’état au service de cette écologie doit être la loi, et ne doit être que la loi, celle qui protège les individus des atteintes à leur liberté et à leur propriété. Les propriétés collectives et inaliénables que sont l’atmosphère, le cycle de l’eau, l’étendue des océans doivent être défendues, et il revient à l’Etat, dans ses prérogatives régaliennes, de prévenir et sanctionner les atteintes à ces propriétés collectives, dans le cadre du droit. Mais cette question doit être distincte de celle du développement économique.
Le développement, c’est l’action, l’action certes encadrée par la loi, et donc la loi écologique, mais bien distincte d’elle. Le développement économique engendré par la liberté est le seul qui permettra à la fois de continuer à améliorer les conditions matérielles d’une population croissante, tout en permettant de préserver la qualité de notre cadre de vie et de trouver des solutions aux problèmes écologiques et au remplacement de nos ressources énergétiques fossiles, nécessairement épuisables. L’état n’a pas à choisir ceux qu’il pense pouvoir être les gagnants de la compétition pour offrir ces solutions, et son intrusion ne peut qu’engendrer des détournements de pouvoir au profit d’intérêts privés peu scrupuleux tels que ceux que nous constatons aujourd’hui.
L’on sent monter une forte demande pour qu’une telle révolution s’opère. La menace fait de moins en moins peur et insupporte de plus en plus. Nos dirigeants et nos médias se discréditent à poursuivre des chimères que le bon sens populaire commence à rejeter. Aux USA et en Grande Bretagne, les derniers sondages montrent que les sceptiques sont maintenant majoritaires. Le gouvernement britannique tente furieusement d’endiguer ce flux en redoublant propagande et désinformation.
En France, depuis quelques mois, les commentaires qui suivent les articles en ligne sur le changement climatique comportent désormais une majorité de contestataires. Le Président de la République, qui mélange allègrement les questions du CO2 et de la couche d’ozone, les médias qui continuent à soutenir, contre toute évidence, que la température atmosphérique augmente, toutes ces autorités sont en décalage complet avec le peuple. L’admirable fronde des citoyens contre l’administration de vaccins choisis et achetés en masses considérables par les Etats montre que les peuples ne veulent plus accepter n’importe quoi.
Le développement durable n’a plus les moyens de durer.