Environnement : l’homme est son propre prédateur
On entend souvent dire que nous allons transmettre la planète à nos enfants. Cela veut dire qu’ils hériteront de ce que nous en aurons fait. Et pour l’heure, le diagnostic est effrayant.
J’ai assisté, début août, à l’avant-première d’un documentaire sur le combat d’Al Gore (le candidat à l’élection présidentielle américaine de 2000) pour la lutte contre le réchauffement climatique. On y voit des faits, des preuves concrètes des désastres qui se produisent de manière de plus en plus accélérée depuis vingt ans, et des impacts sur l’ensemble du monde vivant, et en particulier pour l’homme, l’unique responsable de cette catastrophe. Il n’y a plus de doute scientifique. Depuis que la vie existe sur terre, en seulement deux ou trois décennies, la température moyenne et le taux de CO² ont grimpé de manière vertigineuse. Et cela va continuer, avec une courbe presque verticale dans les cinquante prochaines années.
Le lendemain, de manière fortuite, j’entendais, sur Europe 1, Hubert Reeves et Nicolas Hulot sur le même sujet. Hubert Reeves, un scientifique reconnu pour son sens de la mesure, donnait une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c’est que des phénomènes d’augmentation très importante de la température ou du taux de CO² se sont déjà produits il y a quelques centaines de millions d’années. Il y a eu cinq périodes d’extinction. Lors de la dernière période, nous avons quand même frôlé la disparition totale du vivant, car 90% des espèces avaient disparu. A chaque fois, les espèces les moins capables de s’adapter ont disparu. Mais la vie a toujours eu le dessus. La mauvaise nouvelle, c’est que nous ne savons pas si l’homme fera partie des espèces qui sauront s’adapter.
La sixième période d’extinction a commencé avec deux particularités : celle d’être provoquée exclusivement par l’homme, et celle d’être extrêmement rapide.
L’homme est, mais on le savait déjà, son propre prédateur. Il est aussi le seul à pouvoir se sauver. Mais pour le moment, rien ne bouge. Nicolas Hulot rapportait, dans la même émission, que les décideurs, les politiques qu’il rencontre sont bien conscients de la catastrophe suprême qui a lieu, mais qu’ils semblent totalement dépassés par le phénomène, tétanisés.
Plutôt que d’héritage, parlons plutôt d’emprunt. Nous ne faisons qu’emprunter la terre aux générations futures, à nos propres enfants. Notre survie est en jeu. Les solutions pour y remédier existent et sont, pour certaines, à notre portée. C’est cela qui est le plus révoltant.
On peut déjà agir, immédiatement, au niveau individuel, en modifiant notre comportement, en agissant auprès de notre entourage et en mettant une pression sur les décideurs politiques et économiques.
Achetons des voitures hybrides, prenons le réflexe d’utiliser d’autres modes de transport dès que cela est possible (bus, vélo, co-voiturage, train). Utilisons la climatisation uniquement lorsque les autres moyens pour nous rafraîchir sont inefficaces. Trions nos déchets. Evitons de laisser couler le robinet inutilement. Récupérons l’eau de pluie pour arroser. Eteignons la lumière quand nous quittons une pièce. Utilisons des ampoules à faible consommation. Construisons des maisons écologiques. Achetons à ceux qui agissent effectivement en faveur de l’environnement. Obligeons nos entreprises lorsqu’elles sont irrespectueuses. Sanctionnons ou encourageons les politiques, de droite, du centre ou de gauche, pour qu’ils s’engagent et agissent efficacement dans ce sens.
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