Environnement : le dilemme de l’explosion démographique
Les scientifiques ne cessent de sonner le glas funèbre d’une planète à l’agonie. Le rapport du GIEC publié en automne 2018 dresse le tableau sombre d’un réchauffement de plus de 1,5° à l’horizon 2100 et interpelle une fois de plus les décideurs sur l’urgence ou encore la réalité du phénomène pour ceux qui persistent dans leurs dénégations.
La tiédeur de la COP 24 en décembre 2018 nous a démontré une fois de plus que les tentatives d’émergence d’une stratégie commune peinent à aboutir. Elles se heurtent aux intérêts politiques antagonistes des plus gros pollueurs de la planète aux 7 milliards d’habitants. L’un des défis qui se dressent devant nous aujourd’hui est celui de l’explosion démographique sur une Terre aux ressources limitées et exploitées à un rythme dévorant. Et pourtant s’attaquer aux naissances, c’est faire un choix écologique impopulaire !
Des chiffres inquiétants !
Les 7,5 milliards d’habitants que compte la planète aujourd’hui pourraient selon les Nations Unies passer à 8,4 milliards en 2050 et plus de 11 milliards en 2100. Parmi les 10 pays les plus peuplés au monde, 1 seul en Afrique (Nigeria), 5 se trouvent en Asie (Bangladesh, Chine, Inde, Indonésie, Pakistan), 2 en Amérique latine (Brésil, Mexique), 1 en Amérique du Nord (Etats-Unis) et 1 en Europe (Russie). Parmi ces pays, la population du Nigéria est celle qui augmente le plus rapidement. La chine et l’Inde, les pays les plus peuplés à l’heure actuelle comptent chacun près de 20% de la population mondiale. Cela dit, des inquiétudes se posent car nous sommes de plus en plus nombreux à exploiter des ressources limitées. Plus le nombre d’habitants augmente plus la pression sur les matières premières devient préoccupante. L’Afrique serait responsable de plus de la moitié de la population mondiale d’ici les 35 prochaines années. Il a été constaté qu’aujourd’hui, de tous les continents, c’est la démographie africaine qui augmente le plus rapidement avec une absence nocive de planification pour la réguler. Cependant, y aborder la question des naissances et dans bien de pays, c’est pousser le bouton trop loin car on pense à tort avoir des problèmes plus sérieux. Penser ainsi c’est nier la réalité car l’augmentation trop rapide de la population mondiale nous conduit naturellement à l’épuisement des potentialités de la terre pour nous nourrir, nous vêtir, nous loger, nous soigner etc. L’exploitation accrue des ressources restantes est indéniablement la résultante des 244 000 nouvelles personnes que la Terre accueille chaque jour.
Le temps du constat est révolu !
Réduire les naissances est le moyen à portée de tous pour atténuer l’empreinte écologique à l’échelle mondiale. Le 1er Aout 2018, l’humanité avait fini de consommer l’ensemble des ressources que la planète était capable de produire en un an : le jour du dépassement. Autrement, à partir de cette date, nous vivions à crédit en consommant les ressources prévues pour 2019. Nous avons donc péché plus de poissons, abattu plus d’arbres, consommé plus d’eau, cultivé plus de terres que ce que la nature était capable de supporter et régénérer en un an. A la liste des choses à faire pour nous éviter une crise environnementales irréversible, il faut ajouter la question des naissances : le temps du constat et des sujets tabous est révolu. Cette piste ne concerne pas que les pays en développement car à ce jour, le mode de vie le plus énergivore est sans équivoque celui des pays développés. Si tout le monde vivait au même rythme que les européens, il nous faudrait 2,8 planètes Terre pour supporter les besoins en nourriture et en énergie. Les risques scientifiquement prouvés de notre inaction face à la finitude de notre planète défilent sous nos yeux sur presque tous les médias. Il faut maintenant agir pour ne pas sombrer.
A l’heure où de nouvelles formes de militantisme s’imposent afin que chacun puisse assumer sa part de responsabilité, il devient impérieux d’oser pour créer du changement, et parfois tendre vers des options impopulaires pour redonner un nouveau souffle à la Terre. Quelques citoyens américains ont pris conscience de cette situation et ont décidé de renoncer à avoir des enfants pour sauver la planète : on les appelle les GINKS ( Green Inclinations No Kids ). Cela peut paraitre extrême pour certains et fou pour d’autres, mais c’est dans les folies d’aujourd’hui que pourraient se trouver les solutions de demain.
Pour l’éveil d’une conscience écologique collective
« Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! » Et le Colibri lui répondit : « Je sais mais je fais ma part. » Extrait d’une légende amérindienne racontée par Pierre Rabhi.
Nous sommes nombreux à consommer des ressources qui s’épuisent progressivement mais rien n’est encore foutu. C’est dans la somme de toutes les actions individuelles et collectives que peuvent se créer les alchimies les plus puissantes. Entre des entreprises cupidement attirées par l’appât du gain et le tâtonnement des gouvernements, les citoyens doivent s’engager. Nous sommes déjà nés et donc condamnés à exploiter des ressources limitées pour survivre. Toutefois, l’avenir de l’humanité se joue avec nous et il pourrait ne rien rester de bon à vivre pour nos enfants si nous ne changeons pas ce système de consommation. Il faut aujourd’hui des consom’acteurs à la place des consommateurs. Les citoyens du monde entier, pas les uns regardant les autres, doivent s’approprier ce combat et se mouvoir en questionnant quotidiennement l’impact écologique de leurs modes de vie. Bien évidemment tout le monde ne ressent pas actuellement les effets du désastre écologique tel qu’on nous le montre dans les médias, mais il est important de s’informer, avoir une vision prospective et passer à l’action. Personne ne fait actuellement assez pour la planète, il faut d’abord que l’idée d’économie d’énergie entre dans les mœurs.
Planter un arbre, donner de son temps pour des activités de nettoyage et valorisation de déchets, consommer les produits locaux et de saison, réduire le gaspillage alimentaire chez soi, refuser tout emballage plastique et se déplacer avec ses propres emballages réutilisables, boycotter les marques qui font du profit dans l’exploitation abusive de ressources, opter pour le vélo et les moyens de transport collectifs tant que possible, autant de gestes éco-citoyens qui soulageront la planète. Le futur de l’humanité dépend de nous.
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