Et pendant ce temps... fonte de l’Arctique et de l’Antarctique
Alors que l’Union Européenne plastronne en célébrant un accord historique sur le climat, qui consiste à baisser les émissions de carbonne d’ici 2030, les scientifiques nous disent qu’il est déjà trop tard pour sauver les glaces de l’Arctique et de l’Antarctique. La preuve en vidéos.
Faut-il vraiment se réjouir de l’accord climat présenté comme « ambitieux » et « historique » par les médias adopté par Bruxelles ? Deux mots pour démontrer qu’il est ridiculement modeste et à côté de la plaque. D’abord, s ‘il prévoit bien une baisse de 40% des rejets de carbone d’ici 2030, il prend comme année de référence 1990.
Pour info, sur la période 1990-2010, ces rejets Carbonne ont baissé de 7% en France. Pour notre pays, on se donne donc 15 ans pour réduire les émissions de carbonne de seulement un tiers.
Ensuite et surtout, cet accord climat énergie ne prévoit absolument aucune sanction pour les contrevenants. Contrairement à l’austérité budgétaire qui lui mérite d’imposer des amendes, l’accord environnemental sera donc facultatif. Et fait donc de la poursuite accélérée de la fonte des glaces, l’option la plus probable. Une fois de plus, l’Europe qui devrait donner l’exemple, alors même que les technologies sont là pour substituer les énergies fossiles, fait trop peu et trop tard. Cela devient une habitude.
Pour se convaincre du décalage ubuesque entre cet accord et la réalité de la situation, voici le panorama de la fonte des glaces, avec 3 vidéos ici que je recommande de visionner :
1/ D’abord, cette vidéo d’une minute mise en ligne par la Nasa qui synthétise l’ampleur de la fonte des glaces en 26 ans.
2/ Ensuite, ce très bon documentaire américain traduit en Français (17 minutes)
3/ Et enfin la plus importante chute de glace jamais captée par une caméra. Dans le Groenland, un bloc de 7,4 km du glacier Ilulissat s’est disloqué devant les caméras du National Géographique en 75 minutes. La vidéo est en accélérée (3 minutes)
Pour compléter ces images, on peut préciser que du côté Ouest de l’Antarctique, c’est déjà trop tard si l’on en croit deux études publiées en mai dernier, qui ont suivi l’évolution des six plus grands blocs de la mer d’Amundsen et du glacier Thwaites, large de 120 kilomètres. Pour les scientifiques, « non seulement certains glaciers se désintègrent rapidement mais il est également difficile d’imaginer comment ils pourraient se reformer », résume Le Parisien. « C’est un peu comme lorsqu’un cycliste est lancé en haut du pic d’une montagne, une fois qu’il a amorcé la descente il va dévaler la pente jusqu’à ce qu’il atteigne le plat dans la vallée », explique le glaciologue Gaël Durand au Figaro.
Deux causes de cet effondrement irréversible des glaces sont identifiées. D’abord, des courants marins chaud viennent grignoter les blocs de glace par en dessous. Ensuite, l’eau de fonte se met à geler entre les parois, elle augmente donc de volume et fait exploser les glaciers.
Résultat, le périmètre des glaciers s’affine et leur surface se divise en plusieurs blocs, ce qui vulnérabilise encore les glaces. Le délai de fonte totale de cette zone de glacier est compris dans une fourchette de 200 ans à 1 000 ans.
Des échéances qui paraîssent longues à l’échelle d’une vie, mais restent terriblement courtes à l’échelle de la planète. D’autant qu’en matière de prévisions sur le sujet, les scientifiques nous disent régulièrement à quel point les phénomènes de fontes et leurs conséquences sont beaucoup plus rapides que prévues. On a d’ailleurs longtemps cru que l’Antarctique était épargné par cette fonte de glace. Mais pendant que l’on regardait le Groenland fondre à vue d’œil, la fonte du pôle sud était probablement déjà bien entamé. Pour exemple, en 2001, on envisageait par exemple une hausse du niveau des mers de 30 cm d’ici la fin du siècle. Aujourd’hui même les études les moins alarmistes ne tablent pas sur moins de 60 cm.
Théoriquement, si le Groenland fondait intégralement, le niveau des mers monterait de 6 mètres. Si l’Antarctique fondait intégralement, il ferait monter le niveau des mers de 50 à 60 mètres. Une perte de 5% à 10% de ces glaces d’ici quelques décennies engendrera la submersion de nombreuses régions côtières, mais aussi par des effets de chaîne la démultiplication des catastrophes climatiques.
Depuis vingt ans maintenant, les scientifiques, dès qu’ils ont les moyens financiers de travailler sur le phénomène de fonte des glaces, ne cessent de dire à quel point la fonte est plus bien rapide que prévue. De leur côté, les politiques européens préfèrent se féliciter en mettant des pin’s pour sauver la planète, et tout en évitant de prendre le moindre engagement financier pour mettre leurs mots en actes.
26 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON