Fukushima, tragédie en sous-sol
Plus de 5 mois se sont écoulés depuis la catastrophe de Fukushima, et les gouvernements, comme les lobbys n’en finissent pas d’agiter des écrans de fumée pour tenter de nous masquer une réalité de plus en plus préoccupante.
Dans une courte vidéo consacrée à Tchernobyl, il est intéressant de faire un parallèle avec la situation qui se déroule à Fukushima.
On y entend Giscard affirmer à plusieurs reprises : « je crois tout d’abord qu’il faut rassurer les Français (…) il y a un taux de radioactivité qui est faible et qui ne peut avoir de conséquences pour la santé de la population ».
Il évoque au sujet de la centrale de Tchernobyl « une technologie rustique » ce qui n’est pas sans nous rappeler la déclaration de Nicolas Sarközi, lors de sa visite au Japon, vantant les mérites de l’EPR, affirmant qu’il est bien plus sur que les centrales japonaises.
« Si on a perdu des marchés et des appels d’offres, c’est parce qu’on est les plus chers. Et si on est les plus chers, c’est parce qu’on est les plus surs » a-t-il déclaré 3 jours après la catastrophe de Fukushima. lien
Ce qui dénote d'un sérieux manque de diplomatie, et qui de plus est totalement erroné.
Comme le dit Marc Aroman du réseau « sortir du nucléaire" : « les centrales japonaises ont 5 barrières de confinement contre 3 en France (…) les entreprises qui ont construit les centrales nucléaires ont une avance nettement supérieure sur les technologies antisismiques »
Opale Crivello porte parole de cette organisation ajoute : « Fessenheim (et d’autres centrales françaises) ont un problème au niveau des coussinets des groupes électrogènes, sujets à une usure prématurée. En cas de coupure électrique, si ceux-ci ne tiennent pas, les conséquences pourraient être catastrophiques, une fusion partielle du cœur est possible ». lien
Et Jean Paul Biberian, ingénieur en Physique Nucléaire et Electronique, maitre de conférences de physique à la faculté des sciences de Luminy de conclure : « Personne n’est en mesure d’exclure l’hypothèse d’un accident (…) les centrales françaises ne seront jamais totalement sures (…) ne continuons pas le Concorde nucléaire, faisons l’Airbus des nouvelles énergies ». lien
On sait que ni le dernier « fleuron » l’EPR, ni les autres centrales, ou l’usine de la Hague, ne résisteront au crash d’un avion de ligne. lien
Mais revenons à Tchernobyl.
C’est ensuite Alain Madelin, alors ministre de l’industrie, des PTT, et du tourisme, qui prend la parole :
« Il faut dans cette affaire du nucléaire jouer complètement le jeu de la transparence (!) On s’aperçoit qu’il n’y a pas eu de maillon faible dans la sécurité des français, il y a eu un maillon faible dans la procédure de communication (…) je tiens à vous dire qu’il n’y a aucun problème de sécurité en France, aucun (…) nous n’avons rien à cacher, nous mettons cartes sur table (…) aucun risque sanitaire (…) aucune inquiétude à avoir ». puis on entend le Professeur Pellerin, responsable du SCPRI (service de protection contre les rayonnements ionisants) : « il s’agit d’une radioactivité qui est notable mais qui ne présente aucun inconvénient sur la santé publique, seulement on a fait tellement de catastrophisme sur le plan du nucléaire qu’on risque de déclencher des paniques (…) ça ne menace personne actuellement sauf peut-être dans le voisinage immédiat de l’usine, et encore c’est surtout dans l’usine que je pense que les Russes ont admis qu’il y avait des personnes lésées »
A la question « est-ce qu’on a constaté quelque chose au dessus de la France ? » il répondait avec assurance et sérénité :
« Non, parce que les vents ne vont pas dans cette direction là, les vents tournent dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, il y a pas lieu du tout de s’inquiéter, c’est sans aucun dangers pour la santé publique »
Quand à la ministre française de la santé de l’époque, elle prenait la défense du professeur Pellerin en disant : « ils ont travaillé comme des bêtes pendant un mois, seulement ce n’est pas leur métier de faire de la communication »
Alors on se demande ce que le professeur Pellerin faisait sur les plateaux de télévision martelant d’énormes mensonges avec la plus grande conviction ?
Dans ce court documentaire, une experte physicienne russe conclut : « Le plus dangereux isotope sorti du réacteur de Tchernobyl, ce n’est ni le césium, ni le plutonium, mais le mensonge (…) un mensonge qui s’est propagé comme la radioactivité dans notre pays et dans le monde entier ». lien
Mais revenons à Fukushima.
Les coriums des 3 réacteurs sont manifestement partis jouer les « filles de l’air », et pour bien en comprendre le danger, il faut savoir qu’il peut atteindre 3000°C (la lave d’un volcan est en moyenne à 1000°C), faisant fondre la plupart des matériaux qu’il rencontre, détruisant tout sur son passage : il émet tellement de radioactivité (28 térabecquerels par kilo) que personne ne peut s’en approcher sans trouver la mort en quelques secondes.
Il faudra de longs mois pour amener la température du corium "à froid". (À Tchernobyl, il a fallu entre 6 et 7 mois, mais 18 ans après la catastrophe, on mesurait encore une température de 36° C à proximité du combustible fondu).
D’après de nombreux experts, la cuve du réacteur n°1 a été traversée dès le soir du 11 mars, et elle a traversé la dalle de 8 mètres d’épaisseur dès le 12 mars. lien
Sa vitesse de progression est inconnue, mais doit être assez rapide, et s’il s'est rassemblé, il a formé un puits d’environ 0,80cm descendant à la verticale, à moins qu’il ne se soit dispersé s’infiltrant dans des failles rocheuses, se divisant en multiples tentacules, ce qui lui ferait perdre de sa puissance.
Les experts pensent que le pire des cas serait que le corium s’enferme dans le béton, ou dans le sol, ce qui lui permettrait de conserver son intégrité, augmentant le nombre de neutrons récupérés, le rendant inaccessible, et donc quasi impossible à refroidir.
Un autre risque existe, en cas de Melt-through, (syndrome chinois) il peut fragiliser les fondations des réacteurs, provoquant des failles supplémentaires dans le béton des constructions, laissant s’échapper les milliers de litres d’eau encore présente dans la centrale et menaçant la stabilité des bâtiments. lien
Cerise sur le gâteau, comme la centrale n’est qu’à 200 mètres de l’Océan, si le corium rencontre la nappe aquifère en relation avec la mer, la contamination pourrait durer des dizaines d’années, polluant pour longtemps l’ensemble du littoral oriental du Japon.
Les trois coriums de Fukushima représentent 257 tonnes émettant donc plus de 7 millions de terabecquerels. lien. (Celui de Tchernobyl était estimé à un maximum de 80 tonnes).
Il faut aussi se souvenir que le corium du réacteur n°3 contient 300 kg de plutonium. lien
Le 4 aout, (lien) la caméra de surveillance a filmé un énorme dégagement de fumée, et de lumières intenses, puis la même situation s’est produite le 13 aout (lien) le 14 aout (lien) et le 18 aout (lien) (à partir d’une 1’10’’)
Pour beaucoup d’observateurs, il est évident que ces dégagements de vapeur radioactive et de lumières intenses sont provoqués par le corium, chaque fois qu’il rencontre de l’eau. (lien)
Dans ces dégagements de vapeur, on trouve du Neptunium, ce qui est la preuve d’une réaction nucléaire en cours, ce Neptunium-239 a une période de 2,4 jours, et se transforme en Plutonium 239, d’où le fort dégagement de chaleur, lorsque ces matières radioactives atteignent des poches d’eau. lien
Un ouvrier de Fukushima témoigne :
« Des vapeurs massives sortent des fissures de la terre (…) et il semble que la réaction nucléaire arrive du sous-sol. Nous évacuons : prenez garde à la direction du vent (…) nous avons peur ! ». lien
Un autre ouvrier ajoute :
« Prés des réacteurs, il y a beaucoup de fissures dans la terre, la vapeur sort de la, et nous avons découvert 10Sv/h à 6 endroits différents, malgré les annonces du gouvernement ». lien
Alors, lorsque ces jets de vapeur se produisent, les ouvriers sont obligés d’évacuer les lieux, pour échapper au danger radioactif. lien
Paul Gunter évoquant le syndrome chinois, déclare : « 1000 rems sortent de ces fissures (500 rems c’est la dose mortelle) (…) la dose maximale pour le public c’est 100 millirems par an, et là, c’est 1 million de millirems par heure ! Ce sont des doses létales qui sortent du sol.
Ils cherchent à contenir cet accident en construisant des tentes par-dessus les réacteurs, ce qui est un peu absurde et montre qu’on est à un point où on emploie des mesures désespérées.
Mais maintenant la vapeur radioactive remonte du sol par des fissures autour des constructions, ce qui signifie que cet accident est maintenant clairement, sérieusement, bien plus hors de contrôle que ce qu’on veut bien admettre ». vidéo
Pas étonnant dès lors qu’avec les quantités de radioactivité que délivrent chaque jour depuis plus de 5 mois les 3 réacteurs en fusion de Fukushima, les médecins aient détecté de l’iode radioactif dans les tyroïdes de nombreux enfants Japonais. lien
Devant cette situation ingérable, le gouvernement Japonais veut manier une fois de plus la censure, et prépare une révision de la constitution visant à limiter le droit d’expression en cas de catastrophe naturelle. lien
La désinformation continue de plus belle, comme par exemple ces « scientifiques » affirmant que l’on peut boire du plutonium sans danger. lien
Pourtant chacun sait qu’un microgramme de plutonium inhalé peut tuer un être humain en moins de 30 jours. lien
Alors que certains n’hésitent plus à évoquer un génocide (lien) ils sont de plus en plus nombreux à réclamer l’évacuation du Japon. lien
Pour l’expert Christopher Busby, en terme de taux de radioactivité, la situation dans les rues de Tokyo est comparable à celle de Tchernobyl. lien
Mais le silence médiatique mondial continue, puisqu’après le nouveau séisme d’une force de 6,8 qui s’est produit le 19 aout, on pouvait entendre sur l’antenne d’Europe 1, et ailleurs, que cela n’avait pas eu d’incidence sur la centrale nucléaire. lien
Donc, tout va bien…
Car comme dit mon vieil ami africain :
« Le malheur peut être un pas vers le bonheur ».
L’image illustrant l’article provient de « stupiditiz.com »
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