Hydrogène, l’énergie du XXIème siècle ?
L’hydrogène serait-il la solution aux problèmes d’énergie de la planète ? C’est en tout cas ce que semblent penser deux parlementaires français qui viennent de publier un rapport sur le sujet. De plus en plus souvent évoqué, l’hydrogène pourrait un jour remplacer l’essence de nos voitures, se substituer partiellement au gaz naturel utilisé pour se chauffer, et permettre le stockage de l’électricité produite par les énergies renouvelables intermittentes. Les perspectives de l’hydrogène (plus exactement du dihydrogène) sont alléchantes, mais les défis à relever sont loin d’être négligeables.
Pourquoi l’hydrogène semble-t-il si intéressant ?
L’hydrogène dispose de deux sérieux atouts : son utilisation ne dégage pas de gaz à effet de serre, on peut convertir l’électricité en hydrogène (power-to-gas) et inversement selon les besoins. Revers de la médaille, il est extrêmement inflammable (bien plus que le méthane par exemple) et son stockage est un vrai challenge (haute pression ou température extrêmement basse).
La principale raison pour laquelle on s’intéresse autant aujourd’hui à l’hydrogène, c’est qu’il pourrait être le complément idéal aux énergies renouvelables intermittentes. En effet, plutôt que d’injecter dans le réseau l’électricité produite par les éoliennes et les panneaux photovoltaïques lorsque la demande est faible (en journée, l’été), il serait bien plus intéressant de stocker cette énergie, sous forme d’hydrogène, pour l’utiliser lorsque la demande est forte (le soir, en hiver).
Plusieurs procédés sont aujourd’hui utilisés pour synthétiser artificiellement l’hydrogène, mais ils sont eux-mêmes gourmands en énergie, dont la plus grande part vient des hydrocarbures. Produire de l’hydrogène à partir des énergies renouvelables permet donc de créer un cercle vertueux, sans production de gaz à effet de serre. L’exploitation du dihydrogène naturel est, quant à elle, une piste très hypothétique.
Un avenir industriel prometteur
Le potentiel de l’hydrogène est connu de longue date, mais son utilisation à grande échelle est encore chère et contraignante. Néanmoins les progrès industriels vont bon train : E.ON (énergéticien allemand) vient ainsi d’inaugurer à Falkenhagen, sa première usine de conversion de l’électricité éolienne en hydrogène, celui-ci est ensuite injecté dans le réseau de distribution de gaz. Au Japon, les constructeurs automobiles misent sur la pile à combustible pour propulser leurs futurs modèles.
Face aux Allemands et aux Japonais, la France a pris du retard. Notre pays a toutefois les capacités de le combler rapidement, car il « a la particularité de posséder le plus d’industriels – y compris des petites et moyennes entreprises – qui travaillent sur l’hydrogène partout dans le monde », souligne Jean-Marc Pastor, à l’origine du rapport parlementaire « L’hydrogène, vecteur de la transition énergétique ? ». L’Hexagone compte en effet des entreprises en pointe dans le domaine comme Air Liquide (production, transport) ou McPhy (stockage).
Pour l’heure, les projets français en sont encore à leurs prémices. L’Ademe souhaite donc accélérer l’industrialisation des innovations dans ce domaine. Cependant, faute de cadre juridique et fiscal défini, les industriels rechigneront à s’engager plus avant. Pour y remédier, Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, a promis une « feuille de route » pour la filière hydrogène d’ici quelques semaines.
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