Et la France est toujours arc-boutée sur des solutions d’hier, sans proposer de solutions.
Par exemple, le soutien à la sidérurgie des années 1970-80. N’aurait-il pas mieux valu investir cet argent dans la formation et la reconversion (mais une vraie reconversion) vers des industries d’avenir ? La Lorraine ne serait pas, sans doute, une région sinistrée aujourd’hui. Elle avait une main-d’œuvre de valeur reconnue et qui était toute disposée à se reconvertir.
Autre exemple, le soutien à l’automobile aujourd’hui, alors que le monde entier sait faire des voitures et à meilleur cout qu’en France.
C’est comme le Rafale, soi-disant présenté comme le meilleur avion de la génération, mais invendable parce que, entre autres, l’avenir est au drone et que la France ne peut rien offrir en la matière. Au fait, pourquoi faut-il dépenser maintenant plusieurs milliards d’€ pour moderniser le Rafale s’il est à ce point efficace, moderne et au gout du jour ?
Dernier exemple que je cite (parmi une multitude) et pour revenir au sujet de l’article, le nucléaire. On veut continuer à développer une industrie qui n’a strictement aucun avenir. Il est vrai que le démantèlement va procurer de très nombreux emplois (et aussi augmenter considérablement le cout de l’électricité nucléaire). Vis à vis du nucléaire, on est aujourd’hui un peu dans la même situation que dans la sidérurgie des années 1980.
Alors, pour quelles raisons la France accumule-t-elle échecs sur échecs ?
Tout d’abord, une première remarque, ce n’est pas la France qui échoue, mais les élites « françaises ». Plus spécialement le patronat français qui préfère le casino financier et encaisser des plus-values et plutôt que d’investir dans l’industrie et la R&D.
À cet égard, comparons avec un petit voisin, la Suisse, dans ce dernier pays, on investi, par habitant, grosso modo, deux fois et demi plus en R&D (public et privé) qu’en France.
Résultat, malgré des couts salariaux deux fois plus élevés qu’en France la Suisse est un pays largement exportateur de produits industriels (c’est d’ailleurs le seul pays au monde, hors les pays pétroliers, qui exporte plus en Chine qu’il n’en importe). Et que l’on ne vienne pas parler des banques suisses, elles ne participent qu’en troisième position à la formation du PIB suisse, largement après l’industrie chimique et l’industrie des machine et horlogerie.
Ce qui fait le succès de l’industrie suisse ?
Des produits de qualité, bénéficiant largement des dernières technologies, et c’est là que l’on voit toute l’importance de la R&D.
Et aussi, et là la France a largement, mais alors largement, à apprendre, le respect des délais de livraison.
Un industriel qui commande une machine vitale pour sa production, préfère sans doute payer 20-30% plus cher, mais avoir une machine de qualité livrée dans les délais prévus.