• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Société > Nicolas Sarkozy en agent de recrutement des enseignants
#5 des Tendances

Nicolas Sarkozy en agent de recrutement des enseignants

Ce qui est intéressant et remarquable à propos de l’École c’est que tout le monde en parle comme si chacun la connaissait parfaitement alors que – y compris au sein de son personnel – rares sont ceux qui en connaissent bien l’histoire et le système de gouvernance.

Nicolas Sarkozy n’a pas échappé à critiquer l’École et son personnel en toute ignorance de ce qu’elle est vraiment.

Selon Nicolas Sarkozy dire qu’il n’y a « pas assez de fonctionnaires » est une « démagogie invraisemblable » notamment en ce qui concerne les enseignants. Pour l’ancien président, le statut des professeurs, avec « 24 heures par semaine [de travail] et six mois de l’année », est coûteux et insoutenable pour les finances publiques : « Le statut du professeur des écoles (...) c'est 24 heures par semaine (...) six mois de l'année (...) Entre les vacances et les week-ends… ». « Alors je sais bien, il faut préparer les cours... Maternelle, grande section ». « Je sais qu'il faut corriger les copies et je sais que c'est un boulot difficile d'être enseignant, mais il faut dire la vérité maintenant, nous n'avons pas les moyens d'avoir un million d'enseignants. ».

Outre le persiflage de mauvais goût et leur teneur désobligeante, ces propos peuvent être analysés suivant trois axes : l’impact sur le recrutement d’enseignants, l’impact sur l’autorité des enseignants et le comportement des élèves et de leurs familles, l’évolution ou la non-évolution de l’École.

 

Avant d’aller plus loin, il est important de situer la dimension dialectique de ce discours qui n’est pas porté par un inconnu dépourvu d’influence sur le public. Rappelons-nous quelques traits majeurs de l’action politique de Nicolas Sarkozy, comme ministre de l’Intérieur puis comme président de la République. Deux points majeurs ont marqué sa stratégie dans la gestion des pouvoirs que les citoyens lui avaient confiés : le renforcement de l’autorité de l’État notamment à travers celle des enseignants et celle des forces de l’ordre, un deuxième point illustré par le paradoxe que pouvait constituer sa volonté acharnée de diminuer le nombre de fonctionnaires (il a été le président de la République qui a le plus supprimé de postes de policiers). D’ailleurs, en matière de renforcement de l’autorité ce ne fut pas non plus un des moindres paradoxes que de l’entendre traiter les magistrats de « petits pois ». Ce discours s’inscrit dans une philosophie générale de gestion de l’État où la brutalité du langage prend une place prépondérante qui s’appuie, voire se fonde, sur une rhétorique souvent déplacée, inopportune et provocatrice. Souvenons-nous du « tire-toi sale con » adressé à un visiteur du salon de l’agriculture qui refusait de lui serrer la main, « on va les nettoyer avec un Karcher » adressé à des habitants d’un quartier qui avait connu quelques troubles, et le sublimissime « l’Afrique n’est pas encore assez rentrée dans l’histoire » lors d’un discours à Dakar. On a dit de Nicolas Sarkozy qu’il était clivant, c’est sans doute pire. Ces morceaux de discours semblent montrer, en tout cas on peut les prendre comme tels, une stratégie de confortation d’un pouvoir central par la création d’une division profonde des organes de la société et de ses membres.

 

Ainsi, le discours de Nicolas Sarkozy à propos des enseignants ne détonne pas par rapport à ce qu’il pouvait dire pendant l’exercice de ses mandats, ce qui, rappelons-le, lui a valu de ne pas être réélu à la fin de son quinquennat ni d’être choisi en 2016 par les adhérents de son parti politique comme candidat à l’élection présidentielle de mai 2017, péripéties auxquelles il faut ajouter celles nombreuses avec la justice dans lesquelles il est (ou a été) impliqué[1]. Aussi, compte tenu de cet ensemble d’éléments, nous pouvons (nous devons) nous interroger sur la légitimité de son discours à propos des enseignants. Au-delà de cela, si on ramène ce discours au rapport qu’il entretient avec le milieu stricto sensu de l’École, on peut dire qu’il s’agit là d’un bel exercice de connerie si nous nous appuyons sur la définition que Denis Diderot donnait de la connerie dans l’Encyclopédie[2] : « La connerie consiste à émettre un jugement dans l’ignorance volontaire du contenu de ce qui est jugé, ce qui rend toute compréhension impossible. »

 

Une fois posés les éléments d’analyse de la pertinence ou plutôt de l’impertinence de ce discours de Nicolas Sarkozy à propos des enseignants, revenons à l’analyse des trois axes que nous citions plus haut.

 

Ce discours disqualifiant pour la profession d’enseignant, dans un monde où le besoin de reconnaissance notamment par rapport à son travail est prépondérant, ne peut avoir qu’une portée négative sur le recrutement de futurs enseignants. Depuis plusieurs années les concours d’enseignants recueillent de moins en moins de candidats ce qui ne permet pas, malgré des rattrapages, de répondre à tous les besoins exprimés par le ministère. Disqualifier un métier ainsi que le fait Nicolas Sarkozy c’est tout faire pour qu’il ne présente aucun caractère d’attractivité pour les jeunes. À ce phénomène de difficultés de recrutement, en raison des difficultés du métier mais aussi pour la raison de besoin de reconnaissance, nous constatons de plus en plus de démissions d’enseignants en cours de carrière : 508 en 2008-2009, 2978 en 2020-2021 ; le nombre de démissions relativement minimes par rapport à l’effectif global des enseignants n’est pas significatif du malaise repéré, ce qui l'est c’est l’augmentation du nombre des démissions multiplié par presque 6 en 14 ans. Alors, on comprendra que le discours de Nicolas Sarkozy est plutôt de nature à faire fuir vers d’autres métiers.

 

Dire en substance que les enseignants seraient payés pour peu d’heures effectives de travail c’est dire implicitement qu’ils seraient des fainéants limitant leur travail à leur temps de présence en classe. Dire que les enseignants seraient un luxe coûteux et insoutenable pour les finances publiques c’est-à-dire, au-delà des personnes, que la France dépenserait trop d’argent pour l’éducation, et peut-être même dire que l’éducation ne peut pas être une priorité pour un pays comme la France. La France consacre environ 6,7% de son PIB aux dépenses pour l’éducation ce qui la situe dans la moyenne des pays de l’OCDE. Dire que c’est trop, c’est-à-dire que cette dépense est du gaspillage et, selon Nicolas Sarkozy, que ce gaspillage serait dû essentiellement à la masse salariale constitue un discours relève d’une vision nihiliste de l’avenir du pays. Ce discours comme le précédent fait porter un lourd discrédit aux enseignants. Ajouté au discours précédent, c’est inscrire les enseignants dans une spirale du mépris auquel s’ajoute l’inutilité de l’Éducation nationale cela ne peut qu’entraîner les élèves et les familles à ne respecter ni les enseignants l’institution scolaire. Voilà qui est un paradoxe supplémentaire, voire un illogisme ou un manque de cohérence, pour quelqu’un qui se voulait être le chantre de l’autorité.

 

 Enfin, c’est peut-être un point positif d’une juste réaction, ce discours devrait amener à une vraie réflexion sur l’École et son organisation ; réflexion qui n’a pas eu lieu durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, car ce discours met en évidence à travers le temps travail des enseignants que le système scolaire est organisé sur des bases vieillottes voire désuètes qui ne correspondent absolument pas aux nécessités d’un système scolaire qui répondrait aux besoins de la société. Entendons par là les besoins en termes de contenu et de qualité de formation, mais aussi en termes de management des personnels et de réponse à une organisation de la famille (y compris celle des enseignants) qui a beaucoup évolué ces cinquante dernières années.

 

Alors que l’École française fonctionne sur les mêmes fondements organisationnels, gestionnaires et idéologiques que lors de sa fondation dans la deuxième moitié du 19e siècle, la société a terriblement évolué. L’École n’a répondu à cette évolution que par des « réformes pointillistes » comme si on s’était contenté de donner du paracétamol pour soigner une gangrène. Sauf avec le Plan Langevin-Wallon, au sortir de la Deuxième guerre mondiale, qui d’ailleurs n’a jamais été totalement mis en œuvre, à aucun moment l’institution scolaire n’a connu de réforme de fond, tout au plus n’ont été mises en œuvre quelques tentatives d’adaptation d’ailleurs souvent plus liées à des modes autant pédagogiques que managériales, sans jamais des besoins de la société soient interrogés.

Si pour beaucoup, jusqu’au milieu du 19e siècle, l’éducation n’a d’autre but que la libération et l’épanouissement de l’homme, que son émancipation, pour d’autres, dans la deuxième moitié du siècle, qui rejettent la philosophie individualiste du 18e, l’éducation doit essentiellement s’occuper de former les opinions et les mœurs, c’est le ferment de l’École de Jules Ferry : former des citoyens, des républicains. Les instructions officielles de l’École primaire de 1945 (reprenant dans l’esprit celles de 1887 et 1923) confirment une finalité utilitariste à l’École : l’éducation devait être « à la fois utilitaire et désintéressée, réaliste et idéaliste » parce que « la plupart de nos élèves devront dès qu’ils nous auront quittés, gagner leur vie par leur travail… » ; aussi était-il rappelé que les aspects utilitariste et humaniste de l’école ne sont que deux aspects d’un idéal unique : « Le travailleur, le citoyen, l’homme ne sont pas trois êtres différents, mais trois aspects d’un même être. Il n’y a pas de véritable éducation, pensons-nous, si l’on ne s’efforce à la fois de cultiver l’être humain et de le préparer à la vie. » On voit se dessiner, au fil du temps mais surtout au fil de la dialectique autour des notions d’éducation et d’école, un contrat. Est-ce que ce contrat est suffisamment clair pour l’individu ? C’est ce qui se joue dans l’application des lois de Jules Ferry[3] : la relation entre l’individu représenté par son père (à l’époque) et la société à travers une institution qui est l’instruction obligatoire. Il y a une partie non négociable : l’instruction, et une partie négociable : les conditions d’accès à l’instruction. La famille a le choix entre l’instruction donnée à domicile, une école privée ou l’école publique. Mais, depuis 1945, que connaît-on des termes du contrat ?

Qui saurait aujourd’hui dire qu’elle est la finalité, quels sont les objectifs de l’école qu’ils soient voulus par la société ou qu’ils soient le désir de l’individu ? L’objectif humaniste est surtout le fait des mots : les fameuses valeurs que chacun se garde bien de définir. Mais, dans la pratique, dans un vécu pragmatique et quotidien, c’est bien l’objectif utilitariste qui prévaut avec son lot d’orientation et d’élitisme, de rejet et d’échec, et surtout le refus de la dimension éducative pour se recentrer sur la seule instruction ce qui est contradictoire au regard de l’évolution de la société où l’individu est « entrepreneur de soi », il est sommé de construire sa vie, sa place dans la société, d’être autonome. À cela s’ajoute la vitesse incroyable à laquelle les techniques, donc les industries et les services progressent et changent. Alors, les institutions, donc l’école, doivent accompagner là où elles s’étaient construites pour fournir des prestations dans une organisation sociale remarquablement formatée et normée. C’est bien ce qu’évoquent D. Vrancken et C. Macquet[4] en écrivant : « « […] les métiers de l’intervention ne sont plus perçus comme détenteurs d’une vérité à révéler. Ils individualisent leurs interventions, restituent les sujets, les aident à élaborer des projets de réhabilitation d’eux-mêmes. L’usager devient un acteur de sa propre guérison, voire un quasi-professionnel ayant à accomplir un travail sur lui-même. »

L’École bien qu’elle ait évolué ne répond plus aux besoins de la société ni à ceux des individus car ses modes de fonctionnement sont dessués. L’organisation du temps et le lieu de travail des enseignants sont une composante majeure dans le dysfonctionnement de l’École et du lieu de travail des enseignants. Cessons de ne nous focaliser sur les « évaluations » nationales et internationales consommatrices de temps de travail des enseignants peu profitable aux élèves pour organiser autrement l’école.

 

Outre que le discours de Nicolas Sarkozy est une stupidité monstre absolument pas digne d’un ancien président de la République, au moins devrait-il avoir le mérite de devoir susciter la réflexion sur l’organisation du travail des enseignants. Malheureusement, les aspects négatifs de ce discours l’emportent sur le maigre espoir qu’il pourrait susciter la réflexion sur la gouvernance et l’organisation de l’école.

 

 

[2] L’Encyclopédie de Diderot, article Connexion, III 889a.

[3] Jean-Jacques Latouille, Les écoles à TULLINS-FURES et les Lois Jules-Ferry (1601- 1890), L’Harmattan.

[4] Vrancken D, Macquet C, la société du travail sur soi. Vers une psychologisation de la société, Belin, 2006


Moyenne des avis sur cet article :  2.83/5   (6 votes)




Réagissez à l'article

11 réactions à cet article    


  • placide21 24 novembre 06:38

    Dans un pays libre ce type aurais été pendu depuis longtemps vu la liste de forfaitures et crimes à son actif , mais les médias continuent à faire sa promotion , ainsi qu’a son fils louis , ils semblent avoir des « protecteurs »très puissants : https://www.tiktok.com/  https://youtu.be/orj7T3wnEAg


    • chantecler chantecler 24 novembre 06:43

      Ben oui !

      Il y a le « monde enseignant » , le terrain , et ceux qui vivent de l’institution .

      C’est pas les mêmes !

      E ça doit être pareil dans toutes les institutions ! : justice santé armée etc etc ....

      Nos politiques préfèrent tous les mettre dans le même sac : ainsi leur pote à 35 000 € /mois ,qui apporte le café (et les « bonnes » solutions) c’est pareil que l’adjoint qui débute à 1200 et est au contact à 8h15 du matin . !

      Hein Sarko ? Malin comme un singe !

      Et toi combien tu as coûté en tout avec les à cotés ?


      • mmbbb 24 novembre 09:35

        @chantecler je suis au moins d accord sur ce point , notre élite nous coûte tres cher et elle est une caste d intouchable ! :

        Hier Giscard, hyper diplômé , son emprunt indexé sur l or a coûté aux contribuables

        l histoire des avions renifleurs a sa femme veuve vient nous la chanter « les francais ne travaillent pas assez »

        Lauvergeon , Breton et d autres dont la gestion a été des moins efficace ( euphémisme ) n ont jamais eu des comptes à rendre .

        Sarko fut un des plus piètres orateur des présidents de la 5 eme

        Hollande , prit Bel Kacem et en fit la tête de pont pour l enseignement de la théorie du genre , Théorie du genre qui sera certainement invalidée dans quelques années : Elle ne repose que sur de la sociologie et cette dernière est devenue idéologique et elle a perdu le serieux scientifique

        et Macron ayant fait appel a un cabinet de conseil privé Mc KINSEY 

        Les hauts fonctionnaires sont donc des buses et ils sont incapables d avoir une analyse sur un dossier complexe .

        Une république dont l élite ne sert plus les intérêts de la nation , c est désormais connu .


      • LeMerou 24 novembre 07:21

        @LATOUILLE

        Bonjour,

        Je suis bien d’accord avec votre paragraphe d’introduction, qui hélas en dit long sur l’organisation tentaculaire de cette dernière. Eternel sujet de discussions.

        L’école, pour reprendre un terme générique, est un des fondements d’une société, , dont le but normalement est d’élever les connaissances et le savoir d’une population, permettant ainsi au Pays de pouvoir prospérer et tout ce qui est associé.

        Le discours de l’ex-Président n’est pas étonnant non plus, c’est un peu le reflet de ce beaucoup de citoyens pense globalement. Sentiment encore très fort dans une certaine génération, qui comparant ce qui est à ce qu’ils ont connus, les laisse perplexes. Mais qui disparaîtra de toute façon.

        « L’école doit s’adapter ! » ? Entend on très souvent, ce qui pour ma part n’a pas vraiment de sens, l’école du savoir et de la connaissance à schématiquement deux niveaux, celui de l’enseignement général, le socle le plus important, les élèves sortant de ce dernier devant avoir acquis et maîtrisé le « savoir » fondamental lui permettant d’évoluer dans la société d’y trouver sa place et de participer activement au fonctionnement du Pays.

        Le second niveau, quant à lui étant destiné à former des élèves ayant des capacités supérieures (ce qu’il faut accepter !), formant des élèves à d’autres métiers, plus « techniques » diront nous. 

        J’en reviens à « l’école doit s’adapter ! », Elle le doit, notamment géographiquement, ce qui ne semble pas le cas. Si l’on regarde les chiffres officiels, pris brutalement, le ratio nombre d’élèves/Enseignant ne reflète pas la réalité. A l’évidence, le nombre d’établissements et leur lieu d’implantation n’est plus tellement adapté à l’augmentation des populations en zone dites « urbaines ». « L’enseignement » dans le génie urbain, ne semblant pas être une des priorités, par sa non rentabilité au vu de la surface occupée.

        D’où les fameuses classes « surchargées », associées aussi dans certaines zones à un phénomène comportemental des élèves. Soit une sorte de poudrière ne produisant pas l’attendu. Poudrière qui est systématiquement mise en exergue pour tout.

        « On manque de moyens ! » C’est la rhétorique quasi incessante que nous entendons depuis bien trop longtemps par le monde enseignant. Cela ne veux rien dire selon moi.

        On manque de quoi ? d’enseignants ?, d’établissements ?, de salle de classe ?, d’argent ?, etc. Nombre de sujets sans réponses véritablement structurées, mais reflétant tout de même une méconnaissance de leur organisme et le malaise global.

        Vient ensuite, hélas devrais-je dire le coté « politique » de la chose et c’est sûrement le plus nocif, car n’en doutons pas ce dernier n’a pas de visée réelle du devenir de nos chères têtes blondes, mais plutôt la visée d’un électorat, le maintien de ce dernier dans son giron et tant qu’à faire, si « l’élève » pouvait avoir les mêmes « idées ».....

        Certains politiques promus au poste, sont de véritables émules de notre Vosgien « créateur », se sentant obligés de « révolutionner » l’enseignement par des réformes portant leur nom, marquant ainsi le Ministère (l’Histoire même, tant que nous y sommes) de leur pauvre empreinte. Contraints ensuite devant l’inefficacité (ou non-atteinte de leur espoirs) de leur mesures de faire évoluer certaines règles pour maintenir un niveau de « réussite » acceptable mondialement.

        Ministère ensuite impacté, par une transformation de la société, en exagérant volontairement le fait, qu’aujourd’hui les deux parents travaillent, n’ont plus réellement de temps à consacrer à la transmission envers leur progéniture, des principes de « vie » en société. Ce rôle étant progressivement dévolu à l’institution, l’éducation nationale endossant le rôle en plus de nounou presque.

        Associant à l’ensemble, le concept assez néfaste et pervers « d’adultisation » de plus en plus précoce et une « politisation » des constituants du Ministère.

        Alors pardonnez moi le terme, mais c’est un « merdier sans nom ».

        J’ai été assez « terrifié », un jour écoutant des propos tirés d’archives de jeunes étudiants justifiant les évènements de 1968 et ceux justifiant certaines actions d’aujourd’hui. Pourtant agnostique, je n’ai pu m’empêcher de penser « Mon Dieu ».


        Ah, oui le recrutement ! De moins en moins de candidats, la foi en l’oeuvre étant un peu relayée au second plan, mais c’est sûr que les conditions « d’insertion » des « jeunes enseignants » est quand même fantasque, voire déplorable. Beaucoup abandonnent, c’est compréhensible au regard des conditions de travail. Qui ne sont pas dues qu’au système éducatif mais plutôt à un problème sociétal. Mais « chut » le sujet est inconvenant, voir un non-sujet, 

        Bref, Je conclurai par le fait, que depuis trop longtemps, l’instruction réelle de nos têtes blondes est bien trop soumise ou assujettie à des idéologies politique de l’instant, ce qui ne peut engendrer à la finale que d’incessantes discussions sur ce qu’il conviendrait de faire. Oubliant que l’outil fonctionnait, produisait l’attendu aussi, mais ne soyons pas nostalgique, ne voyons que l’avenir et radieux si possible. Omettant que le « passé » fonde l’avenir.

        Mais heureusement l’I.A viendra au secours de nos chères têtes blondes une fois adulte. Même l’ignare des ignare grâce à son forfait illimité sera un puit de savoir, ne sachant rien mais connaissant tout.

        PS :

        Personnellement horrifié, devant la méthodologie d’enseignement prodigué à ma descendance à l’issue d’une énième réforme il y a un peu plus d’une trentaine d’années, sur les fondements initiaux du savoir, notre couple à consacré pas de temps, à judicieusement « compléter » ce dernier, déployant des trésors d’imaginations, pour ne pas mettre en contradiction l’enseignement scolaire, ce qui aurait été préjudiciable. 


        • mmbbb 24 novembre 08:51

          @LeMerou 

          J adhère à votre commentaire .

          ’ Ah, oui le recrutement ! De moins en moins de candidats, la foi en l’oeuvre étant un peu relayée au second plan, mais c’est sûr que les conditions « d’insertion » des « jeunes enseignants » est quand même fantasque, voire déplorable. Beaucoup abandonnent, c’est compréhensible au regard des conditions de travail. Qui ne sont pas dues qu’au système éducatif mais plutôt à un problème sociétal. Mais « chut » le sujet est inconvenant, voir un non-sujet, 

          Cet auteur omet de le notifier . C est un bon sociologue pédago socialo  !

          L harcèlement scolaire, la perte d autorité qui amènent au suicide aussi.

          Et à la violence , violence subit par les profs eux memes ( mais je m en tape ) .

          La radicalisation dans beaucoup de quartier , et ce prof de philo Didier Lemaire ) Trappes , qui n a pas été soutenu et traité de mythomane .

          Les deux profs assassinés un incident de parcours , Le proces de l assassin de Paty révèle le non soutien de l institution et le « pas de vague » . qui a prévalu .
          C est sidérant . Paty a son nom , un lycée éponyme lui rend hommage , l honneur est sauf .

          et si il mentionne J FERRY ( article survolé ) ou cet auteur oublie de signalé que l ecole des hussards de la république etait la pour affirmer la laicité .
          Ce n est plus le cas .

          Le père est aujourd hui, c est parent 1 et parent 2 qui se substituent à la structure familiale d antan .

          Et cette école devenu aussi idéologique met l accent sur la théorie du genre et par exemple l intrusion du « wokisme » ou les drag queens se muent en conteuse .

          Et les réformes ne permettent plus d avoir un échange inter générationnelles .

          Le calcul par exemple , l histoire .... dialogue impossible

          et relévé

          L’objectif humaniste est surtout le fait des mots : les fameuses valeurs que chacun se garde bien de définir. Mais, dans la pratique, dans un vécu pragmatique et quotidien, c’est bien l’objectif utilitariste qui prévaut avec son lot d’orientation et d’élitisme, de rejet et d’échec, et surtout le refus de la dimension éducative pour se recentrer sur la seule instruction ce qui est contradictoire au regard de l’évolution de la société où l’individu est « entrepreneur de soi

          « 

          Qu est ce ? Vous oubliez simplement de percevoir que notre système est devenu tres inégalitaire et bien que vous en offusquiez » l educ nat " d hier avait encore cette vertu de donner à l enfant du peuple les outils à son ascension sociale ce qui est de moins le cas .

          Les statistiques le démontrent .

          Non seulement l ecole a du mal à instruire mais n éduque plus !

          Et les enfants de riches s en sortent évidemment mieux et peuvent occuper des bons postes

          Une élite qui se coopte en quelque sorte , élite de gauche et de droite confondue .
          La est l hypocrisie !

          Latouille , un docteur en sociologie , si indispensable à la compréhension de la mutation de notre école !

          Et pendant ce temps la Chine forme des armées d ingénieurs !


        • GoldoBlack 24 novembre 08:21

          Sont loin de faire 1 607 h/an les profs (et les CPE)... Alors qu’ils le devraient.

          Et le coup de la préparation des cours, des corrections ou des réunions", dur d’y croire quand on bosse à l’EN depuis 20 ans comme c’est mon cas.


          • Garibaldi2 24 novembre 08:46

            @GoldoBlack

            Puisqu’il paraît que le boulot de prof est une sinécure, on se demande bien pourquoi l’éducation nationale n’arrive pas à recruter ! 3185 postes non pourvus à la rentrée 2024 !


          • mmbbb 24 novembre 08:56

            @GoldoBlack En te lisant , on comprend mieux , le naufrage de cette institution !


          • Armelle Armelle 24 novembre 09:01

            Oui bof, ce n’est ni plus ni moins un article d’opinion, voire corporatiste...aucun chiffre, aucune référence, enfin rien qui puisse étayer les propos de l’auteur. En revanche il aurait été intéressant, puisque cet auteur nous dit expert en la matière, qu’il nous explique le pourquoi la France au sein de l’OCDE est classée 26eme en matière d’éducation quand elle elle est 6eme en matière de coût par élève !!! (Cherchez l’erreur) Sarkozy n’est sans doute pas une référence ni un expert dans ce domaine, en revanche les chiffres parlent eux, et disent vrai !!! Alors entre une opinion qui n’engage que l’auteur et les chiffres, le choix est sans appel... Et puis les Citoyens attendent des résultats, pas du blabla corporatiste...


            • Christophe 24 novembre 09:28

              @l’auteur

              Plusieurs remarques mais la première, la plus importante c’est qu’il ne faut pas voir l’EN que par le prisme de l’enseignement, il existe des instances où travaillent certaines personnes qui ne font aucunement de l’enseignement, c’est le cas des Inspections Académiques et de se que je qualifierais de parasites de l’Education Nationale compte tenue de mon expérience les Rectorats. Au dessus de cela, il y a le ministère qui grouillent de gentils petits soldats politiques.

              Parler de l’EN nécessite de voir l’ensemble de ce domaine et non uniquement les chevaliers envoyés au front parental et enfantin. Cependant et pour avoir beaucoup de contacts dans la sphère universitaire, on peut voir que l’enseignement a très largement régressé au fur et à mesure du temps. Selon la plupart des enseignants, le niveau d’exigence par niveau d’étude a régressé de 5 ans en environ 20/ 30 ans. Je peux l’illustrer par un exemple simple, j’ai appris les Espaces Vectoriels (Mathématiques) en seconde (il y a plusieurs décennies) alors qu’aujourd’hui ce domaine est enseigné en Math Spé (confirmé par un de mes neveux qui a fait cette prépa et est aujourd’hui prof de math).

              La connaissance générale, la connaissance du monde indépendamment de sa spécialité est une véritable catastrophe, là aussi le constat est grave. Si nous cherchons à former uniquement des unités de production, le terme Education de l’EN devrait disparaitre puisque nous n’éduquons plus, nous conditionnons.

              Je connais assez mal les inspections académiques mais j’ai eu à faire avec un Rectorat, celui de Toulouse. Ce pan de l’administration regorge de personnes qui ne font pas leur travail. J’ai dû travaillé avec le Conseil Régional et le Conseil Départemental (Général à l’époque) pour faire des estimations démographiques pour envisager la réfection et la construction de Collèges et Lycées, j’ai aussi traité avec différentes mairies pour les écoles primaires et maternelles. Ma surprise est que le Rectorat ne discutait pas du tout avec les deux Conseils, aucune perspective démographique n’était présentée ou même étudiée. Quand j’ai contacté le Rectorat (j’étais président de la FCPE) ils m’ont tout simplement envoyé bouler. J’ai persévéré avec les deux conseils de la région toulousaine et cela a abouti à la Réfection d’une vingtaine de collège, la construction de 5 Collèges et de 3 Lycées. Ce que nous constations en tant que parents, c’est que nous avions des élèves qui suivaient les cours dans les couloirs (certains établissements sont anciens et les dimensions des classes étaient faites pour recevoir une vingtaine d’élève alors qu’ils étaient plus de 30 par classe), que la population toulousaine s’accroissait entre 25 et 30% par an (ce qui a conduit à construire des infrastructures), ...

              En fait mon expérience externe à l’EN tout en travaillant pour améliorer les conditions m’ont fait comprendre que les enseignants font ce qu’ils peuvent souvent avec ce qui leur est ordonné de faire et qu’il existe au moins une structure, le Rectorat, qui pose d’énorme souci de fonctionnement de l’école. Quant au temps de travail des enseignants je pense que la relation niveau d’étude et salaire correspond en tout point à leur temps de travail. Dans certains pays d’Europe, je reconnais que les enseignants travaillent plus mais leur niveau de salaire est quasiment deux fois plus élevé qu’en France.

              Or la remarque de ce guignol qui nous a servi de président ne peut être résolue par ce biais puisqu’il critique le temps de travail et constate qu’on n’a pas les moyens. En fait il crache mais ne propose rien.


              • mmbbb 24 novembre 09:50

                @Christophe " Cependant et pour avoir beaucoup de contacts dans la sphère universitaire, on peut voir que l’enseignement a très largement régressé au fur et à mesure du temps.

                « 

                Et oui bon constat mais ce n est pas tres nouveau !

                Quant a l education, si n étions pas dans une société ou ne mélangions pas les genres , l éducation devrait être de la responsabilité des parents et l instruction ou la transmission des connaissances ( science difficile ) devrait être la seule prérogative de l educ nat

                Mais je mets en contrepoint, la charge des profs , ce nouveau  » public hétérogène « dans certaines villes quartiers . mais c est le devoir de ces derniers  » d eduquer cette «  » altérité " promue par les chantres de l ouverture des frontières .

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité